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Chronique des matieres premieres

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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

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Paris, France

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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

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French


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En Inde, la flambée des cours de l’or ne profite pas aux commerçants

4/18/2024
Le cours de l’or bat des records historiques et a dépassé ces jours-ci la barre des 2200 euros l’once, soit une hausse de 19% en un an. Le métal doré sert plus que jamais de valeur refuge, pendant cette période troublée de conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. Et cela enrichit soudainement les ménages indiens, qui ont l’habitude de placer une partie de leurs économies dans l’or. Que ce soit lors du festival hindou de Lakshmi, la déesse de la richesse, ou à l’occasion de mariages, les Indiens adorent acheter de l’or. En bijoux ou sous forme de pièces, le métal doré est considéré comme un investissement sûr et facile à transmettre à ses enfants. Petit à petit, tous ces achats représentent une fortune. Selon un analyste financier cité par le magazine Fortune, les ménages indiens détiennent 27 000 tonnes d’or dans leurs petits coffres, dont la valeur sur les marchés a augmenté avec les cours, de 19% en un an. Collectivement, cela a enrichi ces Indiens de 350 milliards d’euros, soit l’équivalent de 11% du PIB indien. À lire aussiL'or se vend et s'achète comme des petits pains À Bombay, les ventes d'or en chute libre Mais cette valeur n’est qu’indicative, car les Indiens vendent rarement leur or, en dehors des périodes de crise, ou pour des achats majeurs, comme une maison. Cela ne fait donc pas les affaires des marchands d’or. Car, avec des prix aussi élevés, très peu d’Indiens achètent du métal jaune au détail ces jours-ci. À Bombay, dans le quartier de Zaveri Bazaar, connu pour son commerce de l’or, c’est la déprime : les ventes ont chuté de 70% au premier trimestre de cette année, par rapport au précédent, affirme l’Association nationale de ces commerçants. Il faudra donc attendre la baisse des cours, ou bien le prochain grand festival de Lakshmi, pour redonner le moral à ces orfèvres. À écouter aussiInde: pourquoi les succès économiques de Narendra Modi sont insuffisants

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Pour s’affranchir de la Chine, les Européens misent sur le magnésium roumain

4/17/2024
C'est un métal très utilisé pour fabriquer de l'aluminium : le magnésium. Pour la première fois depuis 2014, il va être à nouveau extrait du sol européen. Un enjeu crucial pour le Vieux Continent. Sur la scène internationale, le magnésium pèse peu. Seulement 1 million de tonnes sont extraites chaque année des sols. Pourtant, il est crucial pour fabriquer de l'aluminium et de nombreux alliages. En la matière, un acteur se détache : la Chine. Le pays fournit plus de 90% de tout le magnésium mondial. Alors forcément, quand, en 2022, Pékin a temporairement fermé 35 de ses 50 fonderies de magnésium pour baisser sa consommation énergétique, les marchés se sont emballés. Beaucoup d'industriels craignaient même l'épuisement des stocks. Une inquiétude partagée à Bruxelles, qui importe la quasi-totalité de ce métal de Chine. Les dernières usines norvégiennes et françaises ont fermé au début des années 2000. Il a donc fallu réagir et tenter de retrouver une souveraineté européenne en la matière. C'est désormais chose faite. La semaine dernière, le groupe minier Verde Magnesium a annoncé injecter 1 milliard de dollars dans une mine en Roumanie. Derrière ce financement se cache un investisseur américain, Amerocap. Le gouvernement a donné son feu vert pour la réouverture de ce complexe, fermé depuis dix ans. Le lancement de la production est attendu pour 2027. « Les mines européennes sont plus responsables » À elle seule, la mine pourrait couvrir la moitié des besoins de l'Union européenne en magnésium, soit 90 000 tonnes par an. « C'est un enjeu d'importance », confie Didier Julienne, président de Commodities & Resources, « cela signifie que l’on peut rouvrir d’anciennes mines en Europe et qu’elles seront rentables grâce à de nouvelles technologies et des énergies renouvelables », poursuit-il. Reste une question : quel impact cette mine va-t-elle avoir sur l'environnement ? Pour Raphaël Danino-Perraud, chercheur associé à l'Ifri, « les mines européennes sont plus responsables que les mines chinoises ou africaines ». Même si l'expert l'assure, « respecter les standards environnementaux coûte plus cher, cela permet de représenter le coût environnemental dans le coût global, c’est cela également la transition écologique ». D'autant qu'actuellement, l'UE exporte sa pollution en Chine ou en Afrique, où les conditions de production sont parfois opaques.

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La Chine augmente sa production de concentré de tomate

4/16/2024
La production de produits à base de concentré de tomate s’envole en Chine. Elle devrait atteindre 11 millions de tonnes cette année avec seulement 20% consommé localement, le reste étant destiné à l’exportation. De notre correspondant à Pékin, avec Chi Xiangyaun du bureau de RFI à Pékin, L’annonce a jeté un froid au sein de l’association mondiale des producteurs de concentré de tomates. En 2024, la production de tomates transformées en Chine pourrait atteindre les 11 millions de tonnes, contre près de 6 millions jusqu’à présent. Ce grand bond en avant de la production chinoise va inonder le marché mondial. Et s’il y a un record de volumes cette saison, forcément les prix vont baisser pour toute le monde. Crise énergétique Pourquoi un tel boom ? Les producteurs chinois sont motivés à planter en raison de l’inflation du prix des matières premières, confie la Chambre de commerce chinoise d’importation et d’exportation de produits alimentaires (CFNA), dans un long entretien accordé à Tomato News, le magazine de l’Association internationale méditerranéenne de la tomate transformée et du Centre mondial d’information sur l’industrie de la tomate de transformation. La Chine a profité d’un creux dans l’offre mondiale de concentré de tomate disent les professionnels du secteur, comme monsieur Dong, propriétaire d’une entreprise de tomates biologiques haut de gamme et membre du conseil d’administration de l’Association chinoise des légumes, que nous avons joint dans l’est de la Chine. « Auparavant, les principales régions productrices se trouvaient en Europe et notamment aux Pays-Bas. Ils produisaient avec des serres en verre, et en suivant les modèles hollandais et israéliens », explique-t-il. « Aujourd’hui avec la crise énergétique, les Européens produisent moins et avec les troubles en Israël, ils ne peuvent plus faire face à la demande. La Chine devient donc le premier producteur mondial. Nous bénéficions d’une main-d’œuvre abondante et de bonne qualité, sur un large éventail de latitudes, ce qui fait une zone importante pour la production primaire. La Chine représente désormais 70% de la production mondiale. » À lire aussiLa tomate indienne, victime de la mousson IA et plants de tomates Ces surcapacités sont en partie réservées au marché local, avec une structure de la demande qui a changé. « Depuis l’épidémie de Covid, les gens se sont habitués à manger à la maison, ce qui a entraîné une augmentation de la consommation intérieure », affirme encore la CFNA. Actuellement, les producteurs de tomates chinois sont divisés en trois catégories et dans trois zones géographiques différentes, explique encore monsieur Dong. Les produits industriels – jus et sauces – sont produits dans des régions telles que la province chinoise de Mongolie intérieure, le corridor de Hexi dans la province du Gansu et le Xinjiang. On trouve des tomates-cerises de qualité dans la province du Ningxia. Et enfin on trouve des variétés spécifiques dans les provinces orientales du Guangdong, du Hainan et du Shandong, où réside monsieur Liang. Le fondateur de Haungjinzi Tomato utilise l’intelligence artificielle pour faire pousser ses plants. « Nous avons enregistré un taux de croissance annuelle supérieure à 100% et la superficie que nous cultivons double chaque année », affirme-t-il. « La Chine a une économie agricole encore basée sur les petites fermes. Pour augmenter et standardiser la production de tomates, pour gérer la production avec précision, on utilise un système de contrôle basé sur l’IA qui permet d’améliorer la croissance. » Fondues de tomates Voilà pour les tomates fraîches, pour les produits transformés longtemps utilisés uniquement dans les restaurants étrangers en Chine, la consommation intérieure partie de presque rien augmente. On cite souvent les cas des fondues de tomates qui depuis 2015 sont en pleine expansion. À lire aussiFrance-Maroc : la guerre des tomates La chaîne de restauration Haidilao en consomme 5 à 8 000 tonnes par...

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Côte d'Ivoire: une campagne difficile pour l'anacarde

4/15/2024
En Côte d’Ivoire, grand pays producteur de noix de cajou, la période de commercialisation de l’anacarde est timide. Au détriment des producteurs et des transformateurs locaux, qui abordent une nouvelle année difficile. De notre correspondante à Abidjan, Cette année, les prix bord champ varient entre 200 et 300 francs CFA le kilo. Problème : la plupart des acheteurs n’ont pas pré-financé la campagne. Les producteurs continuent donc de stocker leurs noix. Faute de liquidités, la campagne reste timide, constatent plusieurs producteurs. Et les usines locales, comme les multinationales, sont dans un moment d’observation. Elles estiment qu’il n’est pas rentable d’acheter : les prix sont beaucoup trop bas par rapport aux coûts de production, qui eux explosent. En moyenne, les usines perdent 170 francs CFA par kilo de noix brutes transformées. Par ailleurs, la qualité des noix présentes sur le marché actuellement ne correspond pas aux besoins des acheteurs. Les transformateurs ivoiriens fragiles Cette situation ne fait que fragiliser davantage les transformateurs nationaux, qui ont du mal à compenser les pertes, et ce, malgré les accompagnements de l’État. Plusieurs d’entre eux n’ont toujours pas reçu leur stock d’amorçage qui leur permet de démarrer les achats. Or, la qualité des noix brutes diminue à mesure que les jours passent. Problèmes d’approvisionnement en noix brutes, difficultés d’accès au secteur bancaire, déficit de compétitivité face aux entreprises asiatiques… Les transformateurs ivoiriens cumulent une série de handicaps qui les empêchent de se développer solidement. Ces entreprises auraient besoin d’un soutien pour le financement et pour couvrir leurs pertes, au moins le temps d’atteindre une taille critique, estime un acteur du secteur. Malgré ces difficultés, le Conseil Coton Anacarde espère que la barre des 300 000 tonnes de noix brutes transformées en Côte d'Ivoire cette année sera franchie. En parallèle, le régulateur a entamé une série d’achats groupés auprès des coopératives de producteurs. L’objectif est double : injecter des liquidités sur le marché et faire respecter le prix officiel.

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La fève camerounaise profite de l'explosion des prix du cacao

4/14/2024
Troisième producteur africain de cacao, derrière la Côte d'Ivoire et le Ghana, le Cameroun est aujourd'hui plus courtisé que jamais par les industriels et les négociants. En cause, une chute de la production ouest-africaine qui fournissait jusque-là 60% du cacao mondial. Quand il manque du cacao chez les gros producteurs, il faut aller en chercher chez les plus petits, car la consommation, elle, n'a pas chuté. Et c'est ce qui se passe aujourd'hui : négociants et industriels sont lancés dans une course effrénée à la fève. « Quelle que soit son origine et quel que soit son prix, toute fève est intéressante », confirme un acheteur. En septembre dernier, le ministre camerounais du Commerce avait promis « un grand cru » pour la nouvelle la campagne. Il ne pensait probablement pas si bien dire. Négociation permanente Cet engouement pour la fève camerounaise se manifeste dans les ventes aux enchères des coopératives, qui ont, face à elles, plus d'acheteurs que d'habitude. Il se traduit aussi logiquement dans les prix : même si ce n'est pas une généralité, on a vu du cacao camerounais se vendre à plus de 5 000 francs CFA le kilo ces derniers jours. Ces prix sont rendus possibles par un système libéralisé, contrairement à celui qui est en place en Côte d'Ivoire et au Ghana, les deux mastodontes du secteur, où les prix sont règlementés et fixés pour toute la durée de la campagne. Au Cameroun, les prix sont ajustés toutes les semaines ou presque, et la négociation est permanente sur les volumes qui n'ont pas été déjà contractés à un prix négocié en amont. Un atout pour les producteurs, qui voient leurs revenus profiter de la hausse exceptionnelle des cours mondiaux. Le système est en revanche plus acrobatique pour les acheteurs traditionnels de cacao camerounais : plus qu'avant, ils courent le risque de voir des producteurs ou des coopératives avec lesquels ils étaient engagés leur tourner le dos, pour vendre plus cher ailleurs. Un contexte favorable à la transformation locale L'intérêt pour le cacao camerounais, dont la qualité s'est améliorée ces dernières années de l'avis des experts, se traduit aussi par une capacité de transformation locale en hausse : deux nouveaux projets d'ouverture d'usine sont sur les rails, l'une belge, l'autre française. Le pays, qui a transformé 80 000 tonnes l'année dernière, pourrait être en capacité de broyer sur place bientôt 100 000 tonnes, selon Omer Gatien Maledy, secrétaire exécutif du Conseil interprofessionnel du cacao et du café, soit plus d'un tiers de sa récolte – 295 000 tonnes en 2023. Produire plus, mais pas trop Cette dynamique, encouragée par les autorités, va certainement pousser les cacaoculteurs à produire plus pour satisfaire la demande croissante des transformateurs locaux et celle des exportateurs, d'autant que les prix actuels sont plus qu'incitatifs. « Indépendamment des soubresauts du marché international, nous avons un équilibre à résoudre », résume le patron du CICC, plutôt favorable à une augmentation lente de la production, pour ne « jamais contribuer à la surproduction ».

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Pont effondré de Baltimore: un impact important sur le transport du charbon

4/11/2024
Les conséquences économiques de l'effondrement du pont de Baltimore, survenu le 26 mars 2024, sont importantes. Le port de la ville, poumon économique, est à l’arrêt, et le transit de produits très important également. Le port de Baltimore est notamment le deuxième port américain pour les exportations de charbon. Quand tout est normal, pour le commerce et le transit du charbon, la situation du port de Baltimore est idéale. Il se trouve à proximité relative d'importants lieux de production du nord du massif des Appalaches, en Virginie occidentale et en Pennsylvanie. Pour arriver jusqu'au port, le charbon prend le train par des lignes pratiquement dédiées. Des infrastructures difficiles à adapter L'un des deux terminaux appartient d'ailleurs à une compagnie ferroviaire qui possède le réseau d'infrastructures qu'il est évidemment presque impossible de modifier ou d'adapter rapidement. L'autre est la propriété d'un producteur de charbon, qui n'a également pas beaucoup d'alternatives en terme d'infrastructures. Le premier port américain pour l'exportation de charbon est celui de Norfolk, en Virginie, également sur la côte est, mais 400 kilomètres plus au sud. Il dessert donc d'autres régions de production, et adapter les réseaux de transport ferroviaire ne peut pas se faire d'un claquement de doigt. C'est pour cela que les exportateurs basés à Baltimore comptent les heures jusqu'au dégagement de la rivière Patapsco et la reprise du trafic maritime. À lire aussiÉtats-Unis: lourdes conséquences économiques après l'effondrement du pont de Baltimore Des effets potentiels à l’autre bout du monde Les producteurs sont donc coincés, mais leurs clients pourraient aussi l'être. Ils se trouvent de moins en moins aux États-Unis, où la demande pour cette énergie fossile, parmi les plus polluantes qui soient, est en baisse. Ces clients sont loin, très loin même, et la fermeture du port de Baltimore, si elle se prolongeait au-delà de quelques semaines, pourrait aussi perturber leur production. Le charbon exporté de Baltimore est utilisé par des producteurs de matériaux de construction en Inde ou des producteurs d'acier au Japon et en Chine. Autant de marchés et leurs prix qui pourraient être influencés par une rupture prolongée dans leur chaîne d'approvisionnement si, à l'autre bout du monde, la fermeture du port de Baltimore devait se prolonger À lire aussiPont effondré à Baltimore: une reconstruction à l'ombre de la campagne présidentielle

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Les métaux de la transition énergétique au plus bas, le prix des batteries électriques chute

4/10/2024
Depuis plusieurs mois, les cours des métaux dits « de la transition » ne cessent de chuter. Cobalt, lithium, nickel... Autant de minerais essentiels pour la production de batteries électriques. Conséquence de la baisse du prix des métaux : celui des batteries chute également. On leur promettait un avenir radieux, mais les cours des métaux de la transition se sont effondrés ces derniers mois. À commencer par ceux du lithium. Après avoir atteint un pic en novembre 2022, les prix ont chuté. Rien que sur l'année dernière, le carbonate de lithium, forme semi-transformée du métal, a perdu les trois quarts de sa valeur. En cause : une demande en berne, et des surplus de production chez les géants du secteur. Des surplus de nickel et de cobalt C'est la même histoire pour le nickel, que beaucoup d'analystes voyaient comme l'un des métaux essentiels pour les années à venir. Même si les cours ont légèrement grimpé en début d'année, le métal peine à dépasser les 17 000 dollars la tonne au London Metal Exchange. Après des investissements très importants dans le secteur, l'Indonésie, leader du marché, se retrouve avec un excédent record de nickel. Environ 12 500 kilotonnes de surplus aussi pour le cobalt au quatrième trimestre 2023. Et ce malgré une demande en hausse de 15% par rapport à l'année précédente, selon le dernier rapport du Cobalt Institute. Chute des prix des voitures électriques Autant de baisses de prix qui ont des conséquences sur celui des batteries pour les voitures électriques. Le pack lithium-ion est tombé à 139 dollars le kilowatt heure l'an dernier, une tendance qui devrait se poursuivre en 2024. Un chiffre résume la situation : le prix des batteries a fondu de 90% en 16 ans, selon le Département américain de l'énergie. Forcément, quand les batteries sont moins chères, les voitures électriques aussi. Leur prix moyen a perdu 2 000 dollars en mars aux États-Unis par rapport au mois précédent. Désormais, outre atlantique, le prix moyen des véhicules électriques est presque identique à celui des voitures thermiques. À lire aussiBaisse des cours du nickel, l’avenir de la filière en suspens

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Le géant du négoce de pétrole Vitol se relance dans les métaux

4/9/2024
13 milliards de dollars de bénéfices nets, c'est ce qu'a gagné le trader en énergie Vitol en 2023. Dans ce contexte d'embellie financière, le numéro 1 des négociants privés de pétrole et de gaz vient de confirmer sa diversification dans les métaux. Il aura fallu attendre le Global Commodities Summit, organisé cette semaine par le Financial Times à Lausanne, pour que le groupe Vitol confirme publiquement ce qui transpirait depuis plusieurs mois, à savoir son réengagement dans le négoce de métaux, activité à laquelle il avait finalement renoncé il y a une dizaine d'années. Vitol repart aujourd'hui « de zéro » comme le dit son patron Russel Hardy. Pour se diversifier, le géant de l'énergie a recruté depuis l'année dernière un négociant en minerai de fer et plus récemment les deux dirigeants de l'unité métaux de son rival Mercuria. Pas de virage stratégique majeur Il s'agit pour l'instant d'une entrée « modeste » dans cette activité, prévient le numéro 1 du trading de pétrole, qui n'entend pas changer de stratégie vis-à-vis du secteur énergétique. Vitol affiche néanmoins clairement son intention de participer à la « décennie passionnante » qui s'annonce dans le monde des métaux. Le groupe était un des rares négociants en pétrole de sa taille à ne plus être engagé sur ce marché, rappelle un trader basé à Genève. Une transition vue comme « naturelle » dans un milieu qui fait face à une réticence de plus en plus forte du secteur bancaire à financer les énergies fossiles. 2023, une année de bénéfices records Plus que d'autres, Vitol a les moyens de composer avec ces réticences grâce à ses fonds propres mais « ne peut pas pour autant faire fi de l'évolution du positionnement des banques », relève notre interlocuteur qui estime qu'« en rejoignant le club des traders en métaux, Vitol active un plan B qui ne sera peut-être au final qu'un plan C, l'essentiel étant pour l'instant pour le groupe d'être à nouveau présent dans le secteur porteur des métaux ». Ces nouveaux investissements sont largement facilités aujourd'hui par les bénéfices exceptionnels de Vitol ces deux dernières années : 15 milliards de dollars en 2022 et 13 milliards en 2023, selon le Financial Times. Ces bénéfices ont aussi permis au groupe basé à Genève et aux Pays-Bas d'acquérir 35 % du raffineur italien Saras en février, et de se positionner pour racheter la plus grande chaine de stations-service d'Afrique du Sud. À lire aussiRéduction de la production, contexte géopolitique: le marché du pétrole sous tensions

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Le cours du cuivre au plus haut depuis 14 mois

4/8/2024
Les difficultés d'approvisionnement en minerai de cuivre font grimper le cours du métal qui atteint son plus haut point depuis 14 mois. Le déficit en cuivre sur le marché pourrait arriver plus vite que prévu. Difficile de dire quel est le moteur de la hausse sur le marché du cuivre, ce métal réputé pour refléter la santé de l'économie mondiale. Car comme souvent, il n'y en a pas qu'un seul. La période actuelle est d'abord marquée par une demande portée par des perspectives économiques favorables, comme l'explique un analyste de Commerzbank. Yves Jegourel, professeur titulaire de la chaire Économie des matières premières et transitions durables, au Conservatoire National des Arts et Métiers, confirme : « ces derniers mois, l'activité a repris en Chine et a créé les conditions d'une forte augmentation des cours ». Offre insuffisante Les craintes de voir l'approvisionnement baisser pèsent cependant de plus en plus lourd sur le marché : plusieurs sociétés minières telles qu'Anglo American ont en effet annoncé récemment une chute de leur production – les mines de Los Bronces au Chili et Quelleaveco au Pérou notamment –, voire un arrêt. C'est le cas de la mine de Cobre Panama, opérée par First Quantum. Cette fermeture pourrait, si elle devait devenir permanente, avoir un effet considérable, selon un rapport de la banque Natixis qui prévoit un marché sous tension en 2024 tant que la production de cette mine du Panama ne reprendra pas. Promesses zambiennes Le surplus en cuivre anticipé par certains experts dans les deux années qui viennent semble déjà ne plus être d'actualité. L'annonce de KoBold Metals de la découverte d'un important gisement de cuivre en Zambie – mine de Mingoba – ne devrait rien changer dans l'immédiat, relève Natixis : la production ne devrait pas débuter avant 2030, au mieux. Ces inquiétudes sur la disponibilité du minerai sont aussi alimentées par la réduction de l'activité des fonderies chinoises qui transforment le minerai en métal et qui ont décidé conjointement, au mois de mars, de ralentir le rythme. Tensions à court terme comme à long terme Contrairement à l'année dernière, les prévisions de court terme sur le marché du cuivre s'accordent aujourd'hui à nouveau avec celles de long terme : à savoir un marché déficitaire, car faute d'investissements miniers suffisants, l'offre sera très limitée dans les prochaines années alors que la demande ne devrait qu'augmenter en raison de la transition énergétique, grande consommatrice de cuivre. « Pour se rapprocher de l'équilibre dans ce contexte, le développement du recyclage s'annonce toujours aussi déterminant » rappelle un expert. À lire aussiLa Chine fait doubler les prix du gallium, petit métal stratégique

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La Chine fait doubler les prix du gallium, petit métal stratégique

4/7/2024
Les prix du gallium ont été multipliés par deux depuis que la Chine en a limité les exportations l'été dernier, dans un contexte de rivalité technologique avec les États-Unis. Mais malgré cette hausse, la demande n'a pas baissé, le gallium est trop stratégique dans l'industrie des semi-conducteurs. La décision chinoise annoncée en juillet 2023 a eu des conséquences immédiates. En août et septembre dernier, les exportations de gallium depuis la Chine ont presque cessé, pour reprendre ensuite, mais en deçà des flux habituels. L'Empire du Milieu a expédié un peu plus de 2 700 kg de gallium au cours des deux premiers mois de cette année, contre plus de 8 800 kg il y a un an pour la même période, selon l'agence Bloomberg. Cette perturbation de l'approvisionnement s'est accompagnée aussi d'une hausse des prix : ils ont plus que doublé en huit mois, avec un gallium qui se vendait à 575 dollars le kilo fin mars, livré à Rotterdam. Une hausse qui a pu être provoquée par la crainte de manquer et l'urgence de regarnir des réserves trop basses par rapport aux besoins. Car la demande n'a pas baissé : le gallium n'a pas vraiment de substitut, et son usage dans les technologies de pointe peut difficilement être réduit. Ultra-dépendance à la Chine Aux prix actuels, « la production et le raffinage de gallium sont devenus plus rentables » relève Raphaël Danino-Perraud chercheur associé à l'Ifri. Mais rien ne dit que cela suffise à redistribuer les cartes dans le secteur. Car une hausse des prix n'est pas forcément durable, par nature. Si adaptation il y a dans la filière, elle sera donc plus liée à une prise de conscience des pays occidentaux, qu'ils dépendent, aussi pour le gallium, dangereusement de la Chine. Une dépendance à deux chiffres puisque 97% du métal sous sa forme primaire - selon les chiffres du World Mining of Data - est produit dans l'Empire du Milieu. « Techniquement, l'Europe sait encore faire » En France, un groupe de travail s'est constitué à l'initiative de l'Observatoire français des ressources minérales pour les filières industrielles (Ofremi), après la décision chinoise, pour réfléchir à la mise en place d'une solution à l'échelle européenne. Même si depuis 2016 il n'y a plus de production de gallium primaire sur le continent, « techniquement l'Europe sait faire », assure Aurélien Reys analyste au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) et pourrait dans les deux années qui viennent à nouveau produire du gallium par raffinage de bauxite, si l'approvisionnement des pays membres était en danger. À lire aussiLa Chine restreint les exportations de deux métaux rares

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Pour reconstituer ses stocks de blé, l'Inde en appelle aux négociants

4/4/2024
À la veille des élections parlementaires, l'Inde demande aux négociants en blé de ne pas se précipiter sur la nouvelle récolte : l'État a besoin de reconstituer au plus vite ses réserves, pour continuer à mettre en œuvre ses programmes d'aide aux plus démunis. Chaque année, l'État indien achète du blé sur les marchés locaux, via une agence gouvernementale, la Food Corporation of India. Ce blé est destiné à son programme alimentaire pour les populations les plus défavorisées. L'année dernière, cette entité publique n'a pu acquérir que 26 millions de tonnes sur les 34 qu'elle s'était fixée. Elle a donc été contrainte de puiser dans ses stocks qui sont tombés au plus bas depuis 2017. À la veille des élections législatives qui débutent le 19 avril, les autorités veulent donc reconstituer au plus vite les réserves nationales. Leur objectif est d'acheter plus de 30 millions de tonnes cette année sur les marchés de gros. Et pour que cela soit possible, elles appellent les opérateurs privés à la retenue, comme cela avait déjà été le cas en 2007. Selon l'agence Reuters, les négociants auraient été priés de ne pas se ruer sur la nouvelle récolte vendue à compter de ce mois d'avril, afin de permettre à la Food Corporation of India d'avoir la priorité. La consigne aurait même été passée aux chemins de fer sommés, notamment dans l'Uttar Pradesh, de ne pas mettre de wagons à la disposition des acheteurs privés durant ce mois. Objectif affiché : ne pas importer Cette stratégie permettra-t-elle à l'État de ne pas avoir recours aux importations de blé ? Cela dépendra des volumes récoltés et de l'attitude des agriculteurs, qui pourraient être réticents de vendre au prix proposé par l'agence gouvernementale. Selon une note du ministère américain de l'Agriculture (USDA), le pays pourrait redevenir un importateur de blé qui compte et être contraint d'acheter cette année 2 millions de tonnes sur les marchés internationaux. Mais ce n'est pas l'objectif affiché par le gouvernement. Le blé est une denrée éminemment politique et les agriculteurs indiens constituent un réservoir de vote qu'il ne faut pas froisser. En 2022, New Dehli avait déjà pris une autre mesure perçue comme électoraliste : l'interdiction de l'exportation de blé, pour éviter une flambée des prix intérieurs, à l'heure où les marchés craignaient de manquer de grains de la mer Noire. Une interdiction qui pourrait rester en vigueur au moins jusqu'aux élections.

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Russie: l'État vole au secours du groupe minier Alrosa en difficulté

4/3/2024
C'est le plus gros producteur de diamants en Russie, et l'un des leaders du marché mondial. Alrosa semble en difficulté. L'entreprise, frappée par des sanctions européennes depuis le début de l'année, a conclu un accord avec l'État : Moscou rachète une partie de sa production pour maintenir le groupe à flots. Tout est parti d'une fuite révélée la semaine dernière par Interfax, une agence de presse russe. Selon plusieurs sources proches du dossier, un accord a été trouvé entre Alrosa et l'État russe pour un rachat d'une partie de la production du groupe minier. C'est finalement le vice-ministre des Finances, Alexeï Moiseev, qui a confirmé l'information dans un communiqué. « L'État russe achètera régulièrement des diamants à Alrosa », a-t-il déclaré, sans préciser ni les quantités ni le montant de la transaction. Une annonce qui sonne comme un revirement, puisque le ministre lui-même avait annoncé en janvier dernier qu'il « ne s'attendait pas » à devoir mettre en place une telle opération. Le signe que les sanctions fonctionnent ? Alors concrètement, comment cela se déroule-t-il ? Les diamants sont achetés par Gokhran, un dépositaire public de pierres précieuses. Le tout avec les fonds de l'État, qui revendra la marchandise plus tard, lorsque le marché sera plus propice. C'est un processus assez courant en Russie. Déjà, lors de la crise de 2008, Moscou avait acheté pour 1 milliard de dollars de diamants à Alrosa, pour maintenir l'entreprise à flots. Mais cette fois-ci, l'opération interroge : serait-ce le signe que les sanctions contre les diamants russes commencent à fonctionner ? Les États-Unis en 2022, puis l'Union européenne, en début d'année, ont interdit l'importation des pierres d'Alrosa. « On pourrait l'analyser ainsi », confie un industriel du secteur. « Cela permettrait à Alrosa d'avoir suffisamment de cash pour voir venir », explique-t-il. Mais ce n'est pas la seule explication : le marché du diamant n'est pas porteur en ce moment. Les consommateurs américains et chinois ne sont pas au rendez-vous. Les ventes de De Beers, l'autre géant du secteur, sont en berne. « Cela pourrait expliquer le rachat de la production d'Alrosa », poursuit notre expert, qui ajoute qu'il est « encore trop tôt pour tirer les conséquences des sanctions contre les diamants russes ».

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Les prix du café robusta poussés par la baisse de la production au Vietnam

4/2/2024
La sécheresse qui a touché l'Asie du Sud-Est pèse sur la récolte du premier exportateur de café robusta, le Vietnam, mais aussi sur celle de l'Indonésie. Cela donne des prix qui explosent sur le marché. La dernière récolte de café vietnamien a poussé sous un climat trop chaud et trop sec par rapport à la normale, avec des précipitations qui ont été parmi les plus faibles observées ces dix dernières années. Sans surprise, les 650 000 hectares dédiés au robusta dans le pays ont souffert, et les exportations devraient s’en ressentir. Elles pourraient baisser de 20%, selon l’Association nationale du café. Aux effets du climat s’ajoute une pratique agricole plus diversifiée : les caféiculteurs vietnamiens développent d’autres cultures, comme le durian, l’avocat, les fruits ou le poivre. Cette évolution limite la croissance des surfaces dédiées à la seule culture du café. Des prix « hors-normes » Cette tension sur l’offre fait grimper les prix depuis plusieurs mois. Le robusta est devenu plus cher que certains arabicas : le café réputé bon marché se vend aujourd’hui à plus de 4 000 dollars la tonne pour une livraison immédiate, et dépasse les 3 500 dollars pour une livraison différée au mois de mai. Pour certaines qualités de café, le différentiel entre le prix spot et le prix à terme atteint 650 dollars, « du presque jamais vu », confie un négociant. Cette hausse est alimentée également par la demande toujours soutenue. L’offre n’est plus suffisante pour répondre aux besoins des consommateurs et, en amont, à ceux des industriels. Le café soluble a besoin de robusta L’augmentation des prix de l’arabica, il y a deux ans, a conduit les industriels à s’approvisionner un peu plus en robusta. Changer à nouveau les compositions aujourd’hui n’a rien d’évident, tout comme il est difficile de jouer sur le pourcentage de robusta dans les cafés solubles, pour des raisons de procédés industriels. La récolte brésilienne qui arrive dans l’été devrait soulager le marché. Mais la qualité du robusta qui est produite dans le pays est plus difficile à commercialiser que celle qui pousse au Vietnam. Le marché pourrait donc vivre encore six mois « très tendus », selon un de nos interlocuteurs. Le temps que la prochaine récolte vietnamienne de l’automne soit disponible à l’exportation.

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Les États-Unis vont taxer les fuites de gaz des installations pétrolières et gazières

4/1/2024
Le gouvernement américain a annoncé une série de mesures visant à réduire les émissions de méthane du secteur. Il espère ainsi récupérer 50 millions de dollars par an. Le méthane est un puissant gaz à effet de serre que l'industrie des énergies fossiles laisse trop souvent s'échapper. En 2016, les États-Unis avaient imposé aux compagnies du secteur de capturer le méthane qui s'échappait de leurs puits ou de leurs pipelines. Une mesure abandonnée sous Donald Trump avant queJoe Biden mette en place il y a quelques mois une taxe sur les émissions de méthane du secteur. Ce mercredi, son gouvernement a ajouté à cela un impôt spécifique sur les fuites de gaz qui ne seraient pas évitées, sur des terrains fédéraux ou appartenant aux peuples amérindiens. L'État espère ainsi récupérer 50 millions de dollars par an. Des mesures plutôt symboliques, tant le pays continue d'augmenter sa production de gaz et de pétrole, et avec cela ses émissions de méthane. Quand et comment le méthane s'échappe-t-il ? Après l'agriculture (notamment l'élevage et la riziculture), l'extraction des énergies fossiles est l'activité humaine qui émet le plus de méthane. Chaque forage libère du gaz et donc du méthane, qui n'est pas toujours récupéré par les entreprises. « Si l'une exploite uniquement du pétrole, elle ne va pas forcément investir pour capturer et transporter le gaz qui s'échappe de ses puits », explique Ludovic Leroy, ingénieur spécialisé dans l'industrie pétrogazière et formateur pour IFP Training. Des pipelines peuvent aussi présenter des fuites. De plus, certains puits qui ne sont plus rentables sont abandonnés. S'ils ne sont pas rebouchés, du gaz continue de s'en échapper pendant des années. « Lorsque de vieux puits de pétrole sont laissés longtemps à l'abandon, à ciel ouvert, les canalisations sont souvent corrodées et il ne suffit pas alors de reboucher le puits », explique Ludovic Leroy. Si un puit est rebouché sans réparer les canalisations qui vont avec, « il peut y avoir des fuites vers l'aquifère », poursuit-il. Enfin, du méthane peut aussi être libéré dans l'atmosphère lors de réparations ou pendant le transport par bateau de GNL (gaz naturel liquéfié). « Si [éradiquer les fuites de méthane] n'est pas imposé par la loi, en général les entreprises ne s'y attellent pas », car « les prix actuels du gaz sont trop faibles pour inciter les entreprises à faire les réparations » de pipelines présentant des fuites, ou les inciter à récupérer le gaz plutôt qu'à avoir recours au torchage (brûler le gaz inutilisé), estime encore Ludovic Leroy. Réduire les fuites de méthane, une action rapide contre le réchauffement D'après l'Agence internationale de l'énergie (AIE), à l'échelle mondiale, les investissements nécessaires pour éradiquer les fuites de méthane couteraient seulement l'équivalent de 5% des profits enregistrés par l'industrie des énergies fossiles l'an dernier. Et cela aurait des effets rapides et concrets pour limiter le réchauffement de la planète, car le méthane est un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le CO2 sur 20 ans, mais il reste beaucoup moins longtemps dans l'atmosphère. Les États-Unis ont quasiment doublé leur production de pétrole et de gaz depuis 2010 et continuent d'autoriser de nouveaux forages. Pourtant, l’Agence internationale de l’énergie est claire : aucune nouvelle exploitation de pétrole ou de gaz ne doit être mise en service si l'on veut espérer maintenir le réchauffement climatique en dessous de la barre des 1,5°C. À lire aussiGoogle va cartographier les fuites de méthane à l'échelle mondiale depuis l'espace

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Aux États-Unis, le prix du porc repart à la hausse depuis janvier

3/31/2024
C'est le résultat d'une baisse du nombre de bêtes élevées aux États-Unis, deuxième exportateur mondial : les ventes à terme de porc pour une livraison en juillet ont augmenté de 40% depuis janvier. Signe que les marchés anticipent un manque de porc courant 2024, ce sont les prix à terme qui ont augmenté, c'est-à-dire les contrats souscrits pour une livraison dans six mois et non pas les ventes « physiques » de porc aujourd'hui. Cet indicateur n'est donc pas représentatif des prix proposés au consommateur américain aujourd'hui, mais constitue un thermomètre du marché. Le secteur est aujourd'hui influencé par une baisse de la production des éleveurs américains : l'alimentation bétail trop chère par rapport au prix de vente a pesé sur la rentabilité des exploitations. Les éleveurs ont encaissé des pertes pendant plus de 12 mois consécutifs. Ils ont donc réduit leur cheptel. Ce qui a même conduit le groupe Tyson à annoncer la fermeture prochaine d'un abattoir dans l'Iowa, qui employait 1200 personnes. Impact au-delà du marché domestique Des prix de vente trop bas qui entrainent une chute de la production, « c'est un classique dans la filière », explique Jean-Paul Simier, expert de la filière viande : quand un producteur gagne, il augmente son cheptel, quand il perd de l'argent, il diminue sa production. D'où la crainte de manquer de porc qui fait aujourd'hui remonter les prix. Cette hausse touche pour l'instant essentiellement le marché américain car la dynamique est avant tout locale dans le secteur porcin. Seulement 10% de la production mondiale de porc est en effet vendue sur le marché international. Mais à un moment donné, ces marchés domestiques finissent par interagir entre eux, précise Jean-Paul Simier. À lire ou à écouter aussiLe porc américain fait son entrée au Ghana Effondrement de la production en Europe Une hausse aux États-Unis peut donc avoir des répercussions ailleurs, d'autant que le marché est tendu en Europe aussi : la production porcine européenne a baissé de 7% l'année dernière. En deux ans, l'Europe a perdu l'équivalent de la production française de porc. Depuis février, les prix européens sont de nouveau repartis à la hausse, eux aussi. La cotation de référence s'affiche à plus de deux euros le kilo de viande de porc. Ils pourraient être encore plus élevés si le marché chinois ne tournait pas au ralenti, car dans cette filière aussi c'est la Chine « qui fait les prix » à la hausse ou à la baisse.

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Réduction de la production, contexte géopolitique: le marché du pétrole sous tensions

3/28/2024
Le marché du pétrole est sous tension depuis déjà plusieurs semaines et les prix du brut frôlent des records. Le baril de Brent de la mer du Nord a atteint récemment 86 dollars. En cause : la réduction de la production, le contexte géopolitique, ou encore les frappes récentes ukrainiennes sur des raffineries russes. Les attaques de drones ukrainiens sur d’importantes installations russes ont pesé sur le taux de raffinage du pays qui est à son plus bas niveau depuis plusieurs mois. Pour expliquer ce phénomène de hausse des prix, il faut aussi prendre en compte la baisse surprise des stocks de pétrole brut américains. Depuis plusieurs semaines, les réserves ont décru de plusieurs millions de barils alors que les exportations ont augmenté et que les raffineurs américains ont continué à accroître leur activité. En parallèle, les membres de l'Opep ont accepté, il y a 3 semaines, de prolonger l'accord de réduction de la production de brut, à commencer par l'Arabie saoudite qui va continuer de sabrer son volume d'un million de barils par jour jusqu'en juin prochain. Le Koweït, l'Algérie et Oman ont également renouvelé leurs coupes. Crainte de tensions sur la demande Ces baisses de production maintiennent les prix du pétrole à un niveau élevé. La recrudescence des risques géopolitiques ces derniers mois, de la guerre entre Israël et le Hamas aux attaques des rebelles Houthis sur le trafic maritime en mer Rouge, accroit aussi les tensions sur le marché. À cela s'ajoute la faiblesse économique de la Chine, premier importateur mondial de brut, et le ralentissement de la croissance en Europe qui font aussi craindre une baisse de la demande. Stabilisation des prix Mais les cours restent cependant loin de leur éphémère envolée à près de 100 dollars en septembre dernier et surtout des 140 dollars atteints à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. Ils semblent même aujourd'hui se stabiliser, après le vote d'une résolution de l'ONU exigeant un «cessez-le-feu» dans la bande de Gaza. À lire aussiL’Occident marque des points dans sa guerre contre le pétrole russe

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Le cacao plus cher que le cuivre pour la première fois de l'Histoire

3/27/2024
Les cours du cacao poursuivent leur course folle à l'approche de Pâques. Certains contrats ont dépassé mardi 10 000 dollars à la Bourse de New York, portant le cacao plus haut que le cuivre, un métal industriel phare. Une situation inédite aux conséquences innombrables. L'ascension du cacao ne connaît pas de limite et surprend jusqu'aux acteurs de la filière, qui parlent eux-mêmes d'un « marché devenu fou ». Depuis janvier, les prix ont doublé et augmenté de 60% pour ce seul mois de mars. À la Bourse de Londres, les cours du cacao ont connu cette semaine des variations de plus de 600 livres en une journée, quand il y a un an, les variations quotidiennes étaient de 15 à 20 livres, voire 50 maximum. Crise de l'offre Ces prix, qui semblent ne pas connaître de plafond, reflètent la baisse des récoltes en Afrique de l'Ouest, liée notamment à de mauvaises conditions météo, à des plantations vieillissantes et à la prévalence toujours très forte de maladies qui touchent les cacaoyers. La récolte principale qui se termine pourrait avoir baissé d'un quart, voire d'un tiers et la prochaine, qui va débuter, ne s'annonce pas meilleure. Ce qui fait aussi monter les prix, c'est l'immense crainte des industriels de manquer de matières premières. « Tout le monde panique », confiait il y a quelques jours le patron de Guan Chong Cocoa (GCB), un des plus grands broyeurs de fèves asiatiques. Un autre expert du secteur confirme : « Les traders et les fabricants de beurre de cacao cherchent des fèves partout, le seul mot d'ordre est d'acheter, peu importe l'origine et la qualité. » Détérioration de l'approvisionnement De fait, certains broyeurs n'hésitent pas à payer des primes pour s'approvisionner, en espérant ne pas avoir à fermer leur usine. En dehors de la Côte d'Ivoire et du Ghana, où les prix sont fixés pour toute la campagne, la plupart des autres origines ont vu leur cote flamber : les fèves s'achètent aujourd'hui par exemple 4 000 francs CFA le kilo à Madagascar, et 5 000 francs CFA au Cameroun. La situation est si tendue que la plupart des broyeurs auraient consommé la moitié de leur stock de fèves, confie l'un d'eux. Les plus petits acteurs de la transformation n'auraient plus que quelques jours d'approvisionnement. Autre conséquence de cette hausse, pour les consommateurs, les œufs et les cloches de Pâques ont vu leur prix s'emballer. Cela pourrait être bien pire l'année prochaine, car l'essentiel de l'augmentation des cours se répercute avec plusieurs mois de décalage. À lire aussiNoix de cajou: une remontée des prix «plus que probable»

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Noix de cajou: une remontée des prix «plus que probable»

3/25/2024
Le marché de la noix de cajou pourrait lui aussi pâtir des mauvaises conditions météo : la récolte de l'hémisphère nord s'annonce très décevante. Or, elle assure traditionnellement 85% de l'approvisionnement mondial. Après une saison des pluies tardive, l'Afrique de l'Ouest subit une vague de forte chaleur depuis le mois de février. De quoi affecter la production de noix de cajou, du Nigeria à la Guinée, selon le bulletin d'analyse agricole N'kalo. En Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, l'incertitude est palpable depuis le début de la campagne : la première floraison n'a pas été à la hauteur des attentes et la deuxième, la plus importante, pourrait aussi décevoir. En Asie, l'inquiétude concerne pour l'instant l'Inde. La saison des pluies trop tardive pourrait entrainer une récolte elle aussi tardive et décevante. Pour les experts de N'kalo, les informations communiquées par les acteurs de terrain confirment le déficit de l'offre qui était pressenti depuis plusieurs semaines. Les prix stables en sursis Malgré ces inquiétudes relatives à la production, les prix n'ont pas bougé pour l'instant, et sont même en baisse en Côte d'Ivoire, notamment faute de liquidités sur le marché local, selon N'kalo. « Une remontée est plus que probable » cependant, selon Pierre Ricau, analyste de N'kalo qui observe un début de hausse de la demande et anticipe un marché qui pourrait s'emballer dans les prochaines semaines. « La campagne 2024 de noix de cajou approche probablement d'un point de rupture », résume l'expert. Cette perspective pourrait être favorable aux producteurs, mais va peut-être aussi les inciter à ne pas vendre trop vite leur production. N'kalo conseille en revanche aux transformateurs locaux de sécuriser le plus tôt possible leur approvisionnement s'ils ne veulent pas manquer de matières premières. Incertitude sur les volumes disponibles à l'exportation Les usines de transformation locales sont de plus en plus nombreuses : plusieurs dizaines de milliers de tonnes supplémentaires de noix de cajou pourraient être transformées cette année sur le continent africain, en particulier en Côte d'Ivoire, ce qui annonce moins de produits bruts disponibles à l'exportation. Et d'autant moins si la récolte est plus réduite. Cette baisse probable de l'offre pourrait, elle aussi, participer à une remontée des prix.

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Exportation de bovins: l'axe France-Algérie paralysé par la MHE

3/24/2024
Le port de Sète, premier port d'exportation de bétail en Europe jusqu'à l'année dernière, est aujourd'hui en difficulté. L'Algérie, son principal client, n'autorise plus l'importation de bovins français depuis l'apparition en septembre dernier dans des élevages du sud-ouest de la maladie hémorragique épizootique (MHE). Dès l'apparition de la MHE en France, en septembre dernier, Maroc, Algérie, Tunisie et Libye ont fermé leurs portes aux bovins français. Tous ont rouvert depuis, sauf l'Algérie. Or c'est le marché qui fait tourner le port de Sète : depuis cinq ans en moyenne, 80 à 90% des bovins français exportés par voie maritime vont en Algérie, soit 70 à 80 000 bêtes selon les années. Depuis fin septembre, plus aucun bovin n'a pris le bateau pour les ports algériens. Le quatrième trimestre de l'année est traditionnellement l'un des plus importants, le manque à gagner sur cette période est de l'ordre de 400 000 euros de marges commerciales, selon la société d'exploitation du parc à bestiaux du port de Sète (Sepab). À cette somme, il faut ajouter la perte du premier trimestre 2024, qui devait tourner autour de l'ordre de 250 000 euros, selon la Sepab. Sète, un port qui tourne au ralenti L'arrêt des exportations de bovins met aujourd'hui la structure en difficulté financière. « En perdant le marché algérien, la Sepab a perdu la possibilité de s'équilibrer », assure Laurent Tremoulet, directeur du port bétailler de Sète. Et personne ne sait quand la situation reviendra à la normale. Pour l'instant, les démarches françaises entreprises auprès des autorités algériennes n'ont pas abouti. Le gel du marché algérien n'a pas seulement affecté les finances de la Sepab, qui a perdu son statut de premier port d'exportation de bétail européen au profit de Carthagène, en Espagne. Il a aussi entrainé un « décrochage inhabituel » des cotations des jeunes bovins exportés pour leur viande. Le kilo a baissé de 10 à 20 centimes au dernier trimestre 2023. Les prix se sont cependant redressés depuis le mois de janvier, car l'offre continue de baisser, explique Boris Duflot, chef économiste de l'Institut français de l'élevage (Idele). Chaque année, en effet, les naissances d'animaux destinés à l'engraissement sont en baisse d'environ 4% dans l'Hexagone, selon l'Idele. Tunisie, Maroc, Libye : des marchés secondaires Après les pertes de 2023, 2024 pourrait encore pâtir du blocage actuel. La réouverture des marchés tunisiens et marocains en fin d'année dernière, et du marché libyen ce mois de février ne suffira pas à compenser les pertes : le nombre d'animaux vivants qui partent vers ces trois pays, au départ de la France, est beaucoup plus restreint.

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Le marché du sucre toujours sous influence brésilienne

3/21/2024
La prochaine campagne brésilienne de sucre doit débuter dans quelques jours. Ses premiers résultats sont attendus avec fébrilité : c’est encore le Brésil qui donnera le la sur le marché pour l’année qui vient. Tous les regards sont aujourd'hui tournés vers le Brésil, premier producteur et exportateur mondial : la part de marché du pays a augmenté depuis que l’Inde a restreint ses volumes, décidés au commerce international, selon les mois, le Brésil assure entre 70 et 80% des exportations de sucre. Certains experts n'hésitent pas d'ailleurs à parler de « surdépendance » du marché à la production brésilienne. En attendant le début imminent de la prochaine campagne, les négociants envisagent le meilleur comme le pire. Or, un écart de quelques millions de tonnes peut à lui seul faire pencher la balance mondiale du côté d'un excédent ou d'un déficit en sucre. L'éthanol ne fait plus recette « Les épisodes de forte sècheresse au Brésil ont créé de l’angoisse et du stress » résume Timothé Masson, secrétaire général de l’Association mondiale des planteurs de betteraves et de canne à sucre qui s’attend à ce que « les premiers résultats de la campagne brésilienne fassent du bruit ». Il faudra cependant attendre plusieurs mois pour confirmer les volumes de sucre qui seront commercialisables à l'international, car les exportations dépendent aussi de la quantité de canne qui ne sera pas transformée en sucre, mais allouée à la fabrication de biocarburant. « Le marché du sucre est si rémunérateur que la part de canne dédiée à l'éthanol pourrait être encore minimum cette année » explique Karim Salamon, chef analyste chez Wilmar Sucre : l’éthanol se vend entre 13 et 14 centimes la livre alors que le sucre se vend 8 centimes de plus, soit environ 170 dollars de différence pour une tonne. Un écart qui plaide pour un maximum de sucre brésilien dédié à l’exportation dans les prochains mois, ce qui permettrait, si c'était le cas, de compenser en partie une éventuelle baisse de la récolte. L'inconnue indienne et thaïlandaise Tout ce qui se passe au Brésil affectera sans doute encore les prix du sucre à New York en 2024 et en 2025, mais la Thaïlande et l’Inde pourraient libérer plus de volumes que prévu à l'exportation, en raison d'une meilleure production que prévue. Ils pourraient alors compter dans la balance des prix mondiaux. Une bonne nouvelle qui, si elle se confirme, viendra soulager le marché. En attendant tous les scénarios restent ouverts, y compris celui d'un déficit majeur supérieur à 4 millions de tonnes pour la prochaine campagne, déficit avancé par le négociant Sucden, comme le rapporte le syndicat des betteraviers français, la CGB. À écouter ou à lire aussiLe prix du sucre atteint son plus haut niveau depuis dix ans

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