
Location:
United States
Genres:
Music Podcasts
Networks:
Nostalgie Belgique
Description:
Le coup de coeur littéraire avec Christine Calmeau
Language:
French
Episodes
La critique littéraire: Amélie Nothomb signe Tant mieux, un hommage bouleversant à sa mère
11/8/2025
Depuis 1992, Amélie Nothomb rythme la rentrée littéraire de ses fidèles lecteurs avec un roman chaque année. Trente-quatre ouvrages plus tard, elle surprend encore. Après avoir abordé la figure paternelle dans Premier Sang, l’écrivaine belge la plus traduite au monde choisit cette fois de se confronter à l’ombre et à la lumière de sa mère. Le résultat : Tant mieux, publié chez Albin Michel, un récit d’une rare intensité émotionnelle.
Tout commence en 1942. La guerre gronde, Bruxelles est bombardée. Adrienne, âgée de quatre ans, est envoyée à Gand chez sa grand-mère maternelle. Loin d’y trouver refuge, elle subit un véritable calvaire auprès d’une femme acariâtre, sans tendresse, qui ne vit que pour son chat. De retour chez ses parents, Astrid et Donatien, la petite fille découvre un foyer où l’épanouissement est tout aussi fragile : un père volage et une mère dont la haine envers les félins prend parfois des allures d’obsession.
Face à ce quotidien difficile, Adrienne se forge une devise : « Tant mieux ». Comme une formule magique, elle transforme chaque contrariété en force. Ce mantra devient sa carapace, son moyen de résister à l’adversité.
Le récit, d’abord teinté de cruauté, glisse peu à peu vers une tonalité inattendue. Aux neuf dixièmes du livre, Amélie Nothomb prend directement la parole. Elle atteste de la véracité des faits, puis livre une confession rare et bouleversante. Elle révèle combien il lui fut plus douloureux d’écrire sur sa mère que sur son père, tant la relation fut complexe, faite d’ambivalences et d’ombres.
Avec une pudeur remarquable et une écriture toujours ciselée, Nothomb transforme ce témoignage intime en hommage vibrant. Tant mieux explore la mémoire, l’enfance et les liens maternels dans toute leur force contradictoire. C’est sans doute l’un de ses romans les plus personnels, mais aussi l’un de ses plus universels, tant chacun peut y retrouver un reflet de ses propres blessures et attachements familiaux.
Un texte puissant, tendre et courageux, qui marque un sommet dans l’œuvre déjà foisonnante d’Amélie Nothomb.
Duración:00:02:51
Critique littéraire: Jacques Expert revient avec "Ma Sœur", un thriller familial redoutable
10/18/2025
On ne présente plus Jacques Expert. Ancien grand reporter, journaliste et directeur des programmes de télévision, il s’est imposé depuis une quinzaine d’années comme l’un des maîtres incontestés du polar français. Ses romans, souvent adaptés au cinéma ou à la télévision, se distinguent par une mécanique implacable, des retournements de situation inattendus et une plume cynique, délicieusement acérée. Avec Ma Sœur, publié dans la collection Calmann-Lévy Noir, il confirme son talent pour tisser des intrigues familiales où le vernis des apparences craque sous la tension.
L’histoire s’ouvre sur la famille de La Porte, vitrine de réussite sociale. Le patriarche, Jean-Pierre, règne avec assurance et charisme sur ses deux fils, Tristan et Julien, que l’on imagine promis à une vie confortable et stable. Mais ce bel équilibre vacille le jour où surgit Nathalie. Cette jeune femme affirme être la fille adultérine de Jean-Pierre. Une révélation explosive qui met le feu aux poudres.
Fasciné, Jean-Pierre l’accueille avec une confiance aveugle, presque troublante. Tristan, sensible et conciliant, choisit de lui tendre la main. Mais Julien, plus sceptique, refuse de croire à cette sœur sortie de nulle part. Dès lors, la suspicion s’installe, les rancunes se réveillent, les alliances se nouent et se défont.
Jacques Expert orchestre un huis clos familial où chaque page nourrit le doute. Nathalie est-elle réellement cette sœur perdue ou une manipulatrice redoutable prête à détruire les La Porte pour s’emparer de leur héritage ? La question court sur 350 pages haletantes, jusqu’à un dénouement dont l’auteur a le secret, aussi inattendu que glaçant.
Avec son art consommé du suspense, Expert nous entraîne dans une spirale de faux-semblants et de manipulations psychologiques. Identité, filiation, légitimité : autant de thèmes universels traités avec une intensité dramatique qui captive de bout en bout.
Ma Sœur est un roman qu’on dévore, impossible à lâcher, tant le lecteur est pris au piège d’un jeu cruel où vérité et mensonge s’entrelacent jusqu’à la dernière ligne.
Duración:00:02:39
Critique littéraire: Cécile Muray signe avec Paris-Hollywood une comédie romantique pétillante et irrésistible
10/11/2025
Pour son entrée en littérature, Cécile Muray, journaliste cinéma à Télérama, choisit de s’aventurer sur un terrain qu’elle connaît bien : l’univers des stars, des interviews et des paillettes. Mais plutôt que de livrer une analyse du septième art, elle nous propose une comédie romantique légère et pétillante, Paris-Hollywood, publiée chez Flammarion.
L’histoire s’ouvre dans le décor feutré et élégant de l’hôtel Meurice, à Paris. Marianne Corbeau, journaliste cinéma pour un hebdomadaire culturel, s’apprête à rencontrer Ben White, acteur hollywoodien adulé, sex-symbol planétaire au charisme intimidant. Un moment que tout journaliste rêverait de maîtriser à la perfection… sauf que rien ne se passe comme prévu.
Dès les premières minutes, l’entretien vire au fiasco : cafés renversés, gaffes en cascade, phrases maladroites. Marianne perd ses moyens face à ce monstre sacré du cinéma. Mais au lieu de s’agacer, Ben White se laisse séduire par cette sincérité désarmante. De cette rencontre improbable naît alors une histoire d’amour qui nous entraîne des boulevards parisiens aux collines d’Hollywood.
Avec humour et légèreté, Cécile Muray brosse une romance moderne qui joue avec les clichés tout en y apportant une fraîcheur nouvelle. On y rit, on y sourit, mais on y décèle aussi une réflexion subtile sur le star system, la célébrité et la fragilité des masques que portent les icônes publiques.
La critique ne s’y est pas trompée : unanimement salué, Paris-Hollywood séduit par son ton vif, son écriture efficace et sa capacité à faire du bien. Le lecteur se laisse happer par cette love story improbable, qui n’est pas sans rappeler l’élégance tendre et comique du film culte Coup de foudre à Notting Hill.
Roman feel good par excellence, il offre une parenthèse d’évasion idéale : un voyage entre Paris et Hollywood, entre glamour et maladresse, où l’amour surgit là où on l’attend le moins.
Paris-Hollywood : le parfait compagnon de lecture pour s’évader, sourire et rêver un peu.
Duración:00:02:27
Critique littéraire: Jack Beaumont, ex-agent de la DGSE, signe un thriller réaliste avec "Un homme sans nom"
10/4/2025
Le roman d’espionnage, genre souvent dominé par les Anglo-Saxons, trouve en Jack Beaumont une voix française aussi crédible que captivante. Avec Un homme sans nom, désormais disponible en format poche chez Le Livre de poche, l’auteur – ancien agent de la DGSE, qui écrit sous pseudonyme – nous offre un récit où chaque détail transpire l’expérience vécue.
Au cœur du livre, Alec de Payns. Agent secret chevronné, il maîtrise l’art des identités multiples, ces « légendes » patiemment construites pour disparaître derrière ses missions. Tout commence en Sicile, lors d’une opération qui vire au fiasco : Alec découvre qu’une taupe a infiltré son équipe. L’échec résonne comme une menace directe et une enquête interne est déclenchée.
Rapidement, Alec se retrouve plongé dans une nouvelle mission, cette fois au Pakistan, où il doit infiltrer une usine soupçonnée de fabriquer des armes chimiques camouflées dans des produits agricoles. Ce qui n’était qu’un doute devient une certitude : un complot terroriste d’envergure se prépare.
Entre mission sabotée en Méditerranée et menace d’attaque sur le sol français, la tension monte d’un cran. Alec doit avancer dans un univers où la confiance est impossible, où chaque allié potentiel peut se révéler un traître. Et, tandis que le danger se rapproche, ce n’est plus seulement la sécurité nationale qui est en jeu, mais aussi la vie de sa propre famille.
Briefings, débriefings, filatures, tensions permanentes : le lecteur est plongé au cœur du quotidien des services secrets. Loin des clichés hollywoodiens, Jack Beaumont décrit un monde rugueux, réaliste, où les dilemmes humains comptent autant que les enjeux géopolitiques. Cette authenticité, nourrie de son passé d’agent, confère à ce roman une intensité rare.
Un homme sans nom est plus qu’un simple thriller : c’est une immersion dans les coulisses d’un métier où chaque erreur peut être fatale. Un récit haletant, tendu comme un fil, qui confirme que l’espionnage français a trouvé sa plume.
Duración:00:02:23
Critique littéraire : Alan Hollinghurst revient avec "Nos soirées", fresque magistrale de l’Angleterre contemporaine
9/27/2025
Lauréat du prestigieux Booker Prize pour La Ligne de beauté, Alan Hollinghurst s’impose depuis des décennies comme l’une des plumes majeures de la littérature anglaise. Avec Nos soirées, publié chez Albin Michel, il propose une fresque d’une rare ambition, couvrant plus d’un demi-siècle de bouleversements sociaux et politiques, des années 1960 jusqu’aux incertitudes du Brexit.
Le roman s’ouvre sur le destin de Dave Win, jeune métis issu d’un milieu ouvrier, dont la vie bascule grâce à une bourse qui lui permet d’intégrer une école prestigieuse. À seulement treize ans, il franchit les portes du domaine des Hadlow, famille aristocratique mécène de ses études. Ce nouveau monde, à la fois fascinant et brutal, va marquer à jamais sa trajectoire. C’est là qu’il rencontre Gill Hadlow, fils de la famille, un adolescent violent et arrogant, promis à devenir son parfait opposé.
Au fil des années, leurs chemins se dessinent à l’exact inverse l’un de l’autre : Dave embrasse une carrière d’acteur de théâtre, engagé, libre, luttant contre les discriminations et refusant de plier devant les conventions. Gill, lui, gravit les échelons de la politique, s’imposant comme une figure de la droite dure, déterminée à imposer une vision réactionnaire de l’Angleterre. Leurs vies, inévitablement, finiront par se heurter.
À travers plus de 600 pages, Alan Hollinghurst explore avec une virtuosité remarquable les fractures de la société britannique : la question des classes, le poids du racisme, les tourments de l’amour et de la sexualité, mais aussi la montée en puissance d’une élite politique conservatrice. Tout en mettant en scène deux destins qui se croisent et s’opposent, il dresse une peinture saisissante de l’Angleterre contemporaine, entre drame intime et satire sociale.
Salué par la critique internationale, Nos soirées est déjà considéré comme un chef-d’œuvre. Le Sunday Times n’hésite pas à le qualifier de « meilleur roman écrit sur la Grande-Bretagne contemporaine au cours des dix dernières années ». Une lecture dense, captivante et nécessaire, qui confirme Alan Hollinghurst comme l’un des plus grands romanciers de son temps.
Duración:00:02:51
La critique littéraire: Nolwenn Le Blévennec frappe fort avec La Matinale, satire mordante de notre époque
9/20/2025
Avec La Matinale, paru chez Gallimard, Nolwenn Le Blévennec s’impose comme une voix singulière de la rentrée littéraire. Journaliste et rédactrice en chef à L’Obs, elle signe ici son troisième roman, nourri d’une part assumée d’autofiction et d’un regard affûté sur notre époque.
L’histoire nous plonge dans le monologue fiévreux de Léonore de Caradec, star de la première matinale télévisée de France. Mais au moment où nous la rencontrons, ce n’est plus la vedette flamboyante que le public admire chaque matin : hospitalisée, peut-être à la veille d’un séjour en prison, elle livre à un psy le récit éperdu de son année de descente aux enfers.
Tout commence à l’été 2021, lorsqu’elle quitte mari et enfants pour céder à la passion d’Alexis, son séduisant mais narcissique coprésentateur. Rapidement, le rêve tourne au cauchemar. Entre désillusion amoureuse, burn-out professionnel et confrontation brutale à son propre déclin, Léonore assiste impuissante à l’effondrement de ses certitudes. La télévision, qu’elle croyait être son royaume, se révèle un univers féroce, régi par le diktat de l’image et la dictature du like.
À bout de forces, elle s’enfuit jusqu’à l’île de Sein, refuge de silence et de nature, où elle espère se reconstruire. Mais le retour d’Alexis ravive ses blessures, mettant à nu ses failles les plus intimes. Le roman oscille alors entre comédie satirique et drame psychologique, révélant la fragilité d’une femme mais aussi les fractures d’une société contemporaine minée par l’anxiété collective, la montée des extrêmes et la superficialité médiatique.
La plume de Nolwenn Le Blévennec claque, incisive, élégante, portée par un humour mordant. Avec un mélange rare de lucidité et de tendresse, elle capte l’air du temps et en dévoile les travers sans concession. La Matinale se lit comme une confession haletante, à la fois drôle et déchirante, qui résonne bien au-delà du destin de son héroïne.
Un roman brillant et corrosif, qui invite à rire autant qu’à réfléchir sur ce monde saturé d’images et d’illusions.
Duración:00:02:45
La critique littéraire: François Roux signe Le Souffle des femmes, une fresque vibrante sur trois générations
9/13/2025
Après le succès de Bonheur National Brut, François Roux revient avec une fresque romanesque d’une ampleur rare. Dans Le Souffle des femmes, publié aux Éditions du Rocher, il mêle avec justesse l’intime et l’historique, donnant chair à trois héroïnes dont le courage et les fragilités résonnent comme un écho à plusieurs générations de lectrices et lecteurs.
Le récit s’ouvre en août 1944, au cœur d’une France encore meurtrie par la guerre. Louise, dix-sept ans, fille de collaborateurs, choisit de rompre avec son passé. Animée d’une volonté farouche de se reconstruire, elle se lance par hasard dans le secteur du bâtiment. Là, son audace et son inventivité bouleversent les codes d’un univers masculin, ouvrant la voie à un succès fulgurant.
Trente ans plus tard, c’est sa fille Rose qui prend le relais. Née d’un amour illégitime, elle devient à son tour une figure de réussite en développant une entreprise textile prospère. Mais cette ascension n’efface pas les contraintes de son époque : Rose doit affronter les regards et les jugements d’une société qui laisse peu de place à l’émancipation féminine.
Enfin, au tournant des années 2000, apparaît Constance, la fille de Rose. Brillante analyste dans le monde exigeant de la finance, elle bénéficie de l’amour et de l’admiration de ses aînées. Mais derrière cette réussite se cache un secret lourd à porter, qui la condamne à l’inachèvement tant qu’elle ne trouvera pas la force d’affronter sa vérité.
Amours contrariés, deuils, victoires professionnelles et fractures intimes : François Roux parvient à conjuguer les bouleversements de l’Histoire avec un grand H aux drames et espoirs de destins personnels. Ce souffle, celui de chaque héroïne, nourrit la suivante et traverse le roman comme une pulsation de vie.
Le Souffle des femmes est bien plus qu’une saga familiale : c’est un hommage vibrant aux femmes qui, génération après génération, ont dû se réinventer pour exister. Un roman à la fois puissant et émouvant, qui ne laisse pas indemne.
Duración:00:02:30
La critique littéraire: Joyce Ménard éclaire la rentrée littéraire avec «Par où entre la lumière»
9/6/2025
Chaque rentrée littéraire réserve ses perles, ces romans qui s’imposent comme des compagnons de route dès les premières pages. Cette année, c’est Joyce Ménard qui frappe à notre porte avec un titre évocateur : Par où entre la lumière. Dès son ouverture, ce livre s’impose comme un récit vibrant sur les blessures de l’âme et la lente reconstruction que seule la tendresse du temps permet.
Nous y retrouvons Éléanor, une femme qui revient, après vingt-cinq années d’absence, dans la ferme familiale du New Hampshire. Lieu de joies passées mais aussi de blessures profondes, cette maison fut celle où elle épousa Cam, l’homme qu’elle croyait être l’amour de sa vie. Désormais disparu, il laisse derrière lui une mémoire contrastée et des enfants dont chacun porte à sa manière les traces du passé.
Toby, le fils cadet, vit toujours avec les séquelles d’un accident survenu dans l’enfance. Son frère aîné s’est éloigné, construisant sa vie ailleurs. Quant à Ursula, la fille silencieuse, son absence devient presque un personnage à part entière, hantant les pages du roman comme une ombre mélancolique.
Dans une écriture d’une rare délicatesse, Joyce Ménard nous fait suivre le cheminement d’Éléanor, ses tentatives de renouer avec ses enfants, d’apprivoiser les fantômes et d’ouvrir son cœur au renouveau. Car c’est bien là toute la question : à l’aube de sa seconde moitié de vie, saura-t-elle reconnaître le bonheur lorsqu’il frappera à nouveau ?
Avec une grande justesse, l’autrice mêle les destinées familiales aux évolutions de la société américaine contemporaine. Elle nous parle des saisons qui passent, des marchés hebdomadaires où la vie se réinvente, du poids des souvenirs et de la lumière qui, parfois, se glisse par la plus fine des fissures.
Par où entre la lumière est de ces romans qu’on referme avec émotion, le regard tourné vers nos propres racines, nos propres pardons à donner ou à recevoir. Une œuvre lumineuse, intime et universelle à la fois.
Duración:00:02:41
La critique littéraire: sélection Polars Été, frissons garantis sur la plage ou dans le hamac !
6/21/2025
Pour clore en beauté cette saison littéraire 2024, Christine Calmeau vous propose deux polars redoutablement efficaces à glisser dans votre valise. Deux grands noms, deux retours très attendus… et deux façons de ne plus lâcher votre roman, même sous un soleil de plomb.
Premier frisson : H, le nouveau Bernard Minier, chez XO Éditions. Il s’agit du 13e opus de la série à succès mettant en scène le commandant Martin Servaz. Et cette fois, l’intrigue nous replonge dans l’obsession la plus noire de son parcours : Julian Hirtmann, le tueur en série qui a hanté ses premières enquêtes, est de retour. Évadé d’un centre ultra-sécurisé en Autriche, il signe son grand come-back dans une traque glaçante. Servaz, toujours sous protection, doit affronter ses vieux démons et renouer avec ses intuitions les plus profondes. H est un thriller haletant, dense, torturé, mais aussi profondément humain, qui séduira autant les lecteurs fidèles que les nouveaux venus.
Deuxième escale : À retardement, Franck Thilliez (Fleuve Noir). Les fidèles de l’univers Thilliez retrouveront avec un plaisir un peu sadique le duo Sharko/Hennebelle, dans une intrigue psychologique et cérébrale, où les nerfs du lecteur sont mis à rude épreuve. D’un côté, un homme sans identité, halluciné, qui pousse un passant sous un métro. De l’autre, un cadavre retrouvé sans aucune trace, ni ADN, ni mobile. Deux histoires, deux lieux… et peu à peu, un lien tordu et terrifiant se dessine. Thilliez excelle dans le jeu des nerfs, le trouble mental, la dérive technologique et le mystère clinique. Un récit méticuleux, immersif, et magistralement orchestré, qui vous laissera K.O.
Duración:00:02:48
La critique littéraire: Deux lectures d’été entre saga flamboyante et roman de sororité
6/14/2025
Christine Calmeau vous le promet : cet été, que vous soyez les pieds dans l’eau ou bien à l’ombre de votre jardin, vous allez voyager. Première escale : l’Italie des années fastes, avec Gianni le Magnifique, biographie signée Stéphanie des Horts, publiée chez Albin Michel. Après s’être brillamment penchée sur Pamela Churchill ou John-John Kennedy, l’autrice s’intéresse ici à Gianni Agnelli, l’héritier flamboyant de l’empire Fiat.
Riche, beau, séducteur, imprévisible, Gianni Agnelli a fasciné l’Italie autant qu’il l’a déçue. Stéphanie des Horts raconte la montée et la chute d’un homme incapable d’être à la hauteur de son héritage, dans une fresque pleine de style et d’élégance. On y croise la jet-set, la politique, les amours scandaleuses, et surtout une famille dont les secrets éclaboussent l’histoire industrielle et mondaine du XXe siècle. Idéal pour celles et ceux qui aiment les destins hors-normes, les tragédies familiales... et les italiennes en Vespa !
Deuxième escale : l’Angleterre feutrée des années 30, avec Les Sœurs Field, un roman de Dorothy Whipple, paru en 1943 et aujourd’hui réédité par La Table Ronde. On pourrait croire à une chronique de vie bien rangée… mais détrompez-vous. À travers Lucy, Charlotte et Vera, trois sœurs marquées par la Première Guerre mondiale, l’autrice déploie un roman noir domestique d’une modernité sidérante.
Avec une plume subtile et acérée, Dorothy Whipple, qu’on surnomme volontiers « la Jane Austen du XXe siècle », explore la domination silencieuse, l’effacement des femmes et la violence psychologique dans la cellule familiale. Mais elle célèbre aussi la force de la sororité, l’amitié indéfectible entre femmes, cette lumière douce qui perce malgré tout les volets clos. Une œuvre brillante, à la fois sensible et implacable.
Duración:00:02:45
La critique littéraire: "La porteuse de lettres" de Francesca Giannone
6/7/2025
Il y a des romans qui vous enveloppent comme un châle au parfum d’antan. La Porteuse de lettres, premier roman de Francesca Giannone, est de ceux-là. Publié chez Albin Michel, ce livre au succès retentissant en Italie s’inspire du destin réel de l’arrière-grand-mère de l’autrice. Une femme hors du commun, dont l’histoire résonne profondément avec notre époque.
Nous sommes en juin 1934. Anna, jeune femme du nord, quitte sa région d’origine pour suivre son mari Carlo dans son village natal, Lizzanello, au cœur des Pouilles. Elle découvre un monde rural figé, pesant, régi par des règles tacites, par la religion, le silence et l’obéissance. Un monde où une femme doit tenir sa place : à la maison, discrète, soumise.
Mais Anna n’est pas de celles qui se taisent.
Elle lit, elle pense, elle observe. Elle refuse d’abdiquer son indépendance. Contre l’avis de son époux, elle passe l’examen des services postaux. Et réussit. La voilà première femme factrice du village. Une révolution à l’échelle d’une petite bourgade. Jour après jour, elle distribue le courrier, mais surtout, elle devient la confidente muette d’un peuple tiraillé entre guerre, pauvreté, exil et passions secrètes. Elle devient la mémoire vivante des non-dits.
Francesca Giannone dresse un portrait vibrant de cette femme libre et résolue, avec une plume délicate, sensible et engagée. À travers Anna, c’est tout un pan de l’histoire italienne qui renaît, celui des femmes invisibles, de leur courage quotidien, de leur soif d'émancipation.
Mais La Porteuse de lettres, c’est aussi une histoire d’amour, de transmission, de fidélité à soi-même. Et c’est, au fil des pages, un roman qui nous murmure que parfois, les plus beaux combats sont ceux qu’on mène en silence, dans les gestes simples, dans le courage ordinaire.
À glisser absolument dans sa valise ou son sac de plage. Parce qu’Anna, une fois rencontrée, ne vous quitte plus.
Duración:00:02:30
La critique littéraire: " Loch Noir" de Peter May
5/24/2025
C’est un retour aux sources. Un retour aux tempêtes, aux falaises battues par le vent, aux silences lourds de secrets et aux paysages à couper le souffle. Loch Noir, le nouveau roman noir de Peter May, nous ramène sur l’île de Lewis, dans les Hébrides, là où tout a commencé pour Fin Macleod.
Fin, personnage phare de la trilogie écossaise de May, est désormais employé à Glasgow comme analyste d’images numériques pour la police. Un travail monotone, loin de l’adrénaline de ses anciennes enquêtes. Mais lorsqu’il apprend que son propre fils, Fionnlagh, est accusé d’un crime odieux — le viol et le meurtre d’une jeune militante écologiste —, Fin n’hésite pas une seconde : il retourne sur la terre qui l’a vu grandir.
Commence alors un véritable voyage dans le brouillard, au sens propre comme au figuré. Le brouillard des souvenirs, celui des rancunes anciennes, des non-dits familiaux et des fantômes du passé. Peter May excelle à faire monter la tension. L’île devient personnage à part entière, enveloppante, suffocante, presque hostile. Le lecteur sent l’humidité s’infiltrer dans ses os, comme si chaque page gouttait la pluie, le sel et la peur.
L’intrigue est magistrale, servie par une écriture fluide, précise, toujours juste. Les indices s’imbriquent subtilement, les fausses pistes abondent, et l’émotion affleure à chaque chapitre. Plus qu’un simple polar, Loch Noir est aussi une plongée dans l’âme humaine, une réflexion sur la filiation, la culpabilité et le pardon.
Peter May, Écossais de naissance mais aujourd’hui naturalisé français, prouve encore une fois son talent unique à marier le souffle du thriller à la profondeur des drames familiaux. Loch Noir est un roman à lire absolument, tant pour l’intensité de son intrigue que pour la beauté de ses paysages intérieurs et extérieurs.
Un conseil : ne commencez pas ce roman un soir de semaine. Car une fois ouvert, impossible de le refermer…
Duración:00:02:38
La critique littéraire: "Les Amants de Casablanca", de Tahar Ben Jelloun, une passion interdite au cœur du Maroc contemporain
5/17/2025
Dans Les Amants de Casablanca, Tahar Ben Jelloun nous offre un roman à la fois brûlant de désir et empreint de mélancolie, qui nous plonge dans l’intimité d’un couple casablancais en pleine crise. Nabile et Lamia, mariés depuis des années, incarnent en apparence la réussite tranquille d’une bourgeoisie marocaine moderne. Lui est pédiatre, elle, pharmacienne et cheffe d’entreprise prospère. Ils ont deux enfants et une vie stable, au cœur d’une société en pleine mutation.
Mais sous cette façade ordonnée se cache une réalité plus complexe. Lorsque Lamia rencontre Daniel, séducteur invétéré, son monde bascule. Subjuguée par cette passion nouvelle, elle s’abandonne à une liaison torride. Pourtant, lorsque Daniel disparaît sans explication, Lamia s’effondre. Dévastée, elle décide de tout révéler à son mari, brisant le silence qui protégeait jusque-là l’équilibre familial.
Tahar Ben Jelloun aborde ici l’adultère féminin dans une société marocaine encore très marquée par le poids des traditions. Là où les incartades masculines sont souvent tolérées, la trahison d’une femme reste une offense grave. En écrivant ce roman à deux voix, alternant les perspectives de Nabile et de Lamia, l’auteur nous fait entrer dans leur intimité avec une justesse remarquable.
À travers ce récit, Ben Jelloun nous parle autant de passion que d’inégalités, de désirs enfouis et de frustrations. Il dresse aussi le portrait d’un Maroc moderne, tiraillé entre héritage patriarcal et aspirations à l’émancipation. Les Amants de Casablanca est un roman fort, sensuel et profond, à lire comme une fenêtre ouverte sur un monde à la fois proche et lointain.
Duración:00:02:47
Critique littéraire de «La fille au pair» de Sidonie Bonnec
4/26/2025
Journaliste et animatrice de radio, Sidonie Bonnec se distingue par sa curiosité insatiable et son goût pour les histoires vraies. Dans La fille au pair, elle signe un roman très personnel, entre autofiction et thriller intime, inspiré de son propre passé.
À 18 ans, Sidonie part en Angleterre pour être fille au pair. Elle débarque dans une famille en apparence ordinaire, mais très vite, le malaise s’installe. Tout est trop froid, trop silencieux. La maîtresse de maison est distante, le père étrange, les enfants perturbés. Peu à peu, les tensions montent, les repères s’effondrent. Sidonie découvre un secret glaçant qui changera le cours de sa vie.
La fille au pair est un récit tendu, sincère, porté par une plume précise, qui interroge l’emprise psychologique et les failles de la jeunesse. Un roman poignant sur la perte d’innocence et le courage de survivre à ses blessures.
Duración:00:03:17
Critique littéraire de «Les femmes de Louxor» de Claire Huynen
4/19/2025
Claire Huynen, écrivaine et journaliste, cultive une écriture raffinée, nourrie de voyages et de questionnements identitaires. Dans Les femmes de Louxor, elle mêle enquête familiale, quête d’émancipation et fascination pour l’Égypte.
Lorsqu’une femme découvre une série de lettres anciennes dans la maison de sa grand-mère, elle remonte le fil d’une histoire oubliée. Ces lettres racontent la vie d’une autre femme, libre et lumineuse, qui vécut à Louxor dans les années 1930. Qui était-elle ? Quelle est sa place dans l’arbre généalogique ? Entre passé colonial, archéologie, et émancipation féminine, le récit navigue entre deux époques, tissant des liens invisibles entre les générations.
Avec Les femmes de Louxor, Claire Huynen signe un roman élégant, solaire et profondément féminin, qui célèbre la liberté, la mémoire et le souffle de l’ailleurs.
Duración:00:02:55
Critique littéraire de «La très catastrophique visite du Zoo» de Joël Dicker
4/12/2025
Joël Dicker, écrivain suisse à succès, est connu pour ses thrillers captivants, mêlant suspense et émotion (La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, L’Énigme de la chambre 622). Il surprend cette fois avec un conte irrésistiblement drôle, destiné aux petits comme aux grands.
Dans La très catastrophique visite du Zoo, tout commence avec une banale sortie scolaire… qui tourne très vite au chaos ! Quand le directeur oublie les consignes de sécurité et qu’un élève ouvre toutes les cages, le zoo devient le théâtre d’une pagaille monumentale. Éléphants en vadrouille, crocodiles dans la cantine, singes au bureau du directeur : c’est une explosion de rires et de folie douce. Le tout servi par des illustrations pétillantes et un ton malicieux.
Avec ce livre, Joël Dicker prouve qu’il sait aussi manier l’humour et la fantaisie avec brio, dans une histoire déjantée qui ravira toute la famille.
Duración:00:02:55
Critique littéraire de «L'absent» de Marie Sizun
4/5/2025
Marie Sizun, figure discrète mais profondément marquante de la littérature contemporaine française, a conquis un lectorat fidèle avec son écriture à la fois limpide et intime. Romancière de la mémoire, de l’absence, des silences familiaux et des secrets enfouis, elle excelle dans l’art de sonder les cœurs, en particulier ceux des femmes confrontées aux fractures de l’existence. Lauréate du Grand Prix des lectrices de Elle pour La femme de l’Allemand, elle continue d’explorer avec finesse les drames intérieurs, toujours avec une écriture élégante, pudique et habitée par une profonde humanité.
Dans son dernier roman, Marie Sizun nous offre un récit bouleversant : une femme âgée apprend, par un simple coup de téléphone, la mort soudaine de son amant. Une relation clandestine, passionnée, qui s’est étirée dans le secret pendant plus de quarante ans. C’est le choc, puis le vertige des souvenirs qui affluent. Elle revit, comme dans un tourbillon, les moments tendres et cruels de leur histoire : leur rencontre en Allemagne, jeunes enseignants pleins d’avenir, et tout ce qui a suivi.
Mais qui était vraiment cet homme tant aimé ? Un mari dévoué à une épouse malade, père affectueux de deux enfants handicapés, professeur adulé, homme libre fuyant les normes ? Le lecteur, aux côtés de la narratrice, plonge dans cette enquête du cœur, une introspection émouvante sur le sens de la vie, du vieillissement, et du lien qui défie le temps. Ce roman d’amour, d’une force rare, transcende les cadres moraux, et rayonne par sa pureté et sa sincérité.
Duración:00:02:56
Critique littéraire de «Osez investir, Comprendre (enfin) la bourse pour faire fructifier son argent» de Alexandre Demain
3/29/2025
Investir sans complexité : un guide accessible pour débuter en finance
Longtemps perçue comme un univers réservé aux experts, la Bourse est pourtant un marché comme un autre, où l’on échange des actions plutôt que des biens physiques. Ce livre ne vous promet pas de devenir riche, mais il vous offre les clés pour comprendre l’investissement et faire fructifier votre argent.
Que vous soyez étudiant, jeune actif ou simple curieux, vous découvrirez les fondamentaux de la finance expliqués avec clarté : inflation, dividendes, ETF, gestion du risque... Vous apprendrez à équilibrer rendement, sécurité et liquidité, et à choisir entre épargne, immobilier et marché boursier.
Cette nouvelle édition est une réactualisation d’un best-seller de 1971, « Du papier qui travaille » de Dominique Demain, vendu à plus de 80 000 exemplaires. Son petit-fils, Alexandre Demain, revisite et modernise ces enseignements intemporels, rendant l’investissement enfin accessible à tous.
Duración:00:03:07
Critique littéraire de «Un avenir radieux» de Pierre Lemaître
3/22/2025
Un grand roman de Pierre Lemaitre : suspense et dilemmes entre Paris et Prague
À deux heures de Prague, l’anxiété monte : sauver quelqu’un peut tout bouleverser.
Des studios de radio aux geôles glacées, des académies de billard aux couloirs sombres du pouvoir, les Pelletier devront affronter de terribles dilemmes. Entre devoir et intérêt, raison du cœur et raison d’État, leurs choix marqueront leur destin.
Seul le chat Joseph semble, lui, avoir déjà tranché…
Un roman passionnant, intense et bouleversant signé Pierre Lemaitre.
Duración:00:02:57
Critique littéraire de «Meurtre au mont Saint-Odile» de Nathalie Rouyer
3/15/2025
La mort frappe au mont Sainte-Odile. Lors d’un week-end en amoureux en Alsace, l’inspectrice Maggy Muser et son fiancé, le médecin légiste Édouard Genvier, découvrent le corps d’une jeune femme, vêtu d’une peau de bête, allongé dans une tombe mérovingienne, le cœur arraché.
Pendant ce temps, l’inspecteur Thomas Michaelis, contraint d’éloigner son amante, la détective Acame, sur ordre de sa hiérarchie, est appelé en renfort sur l’affaire. Il quitte Acame sans un mot, attisant la colère de la fougueuse enquêtrice qui décide, avec l’aide de son fils Cid, un hacker surdoué, de résoudre l’énigme avant lui.
Mais l’affaire se complexifie : un rituel ancestral semble se dessiner en filigrane, et un avertissement énigmatique leur parvient : "Méfie-toi de ce que tu vois, une porte peut en cacher une autre..."
Qui est ce tueur insaisissable ? Touriste, employé, adepte ou homme de foi, le danger peut surgir à tout moment...
Duración:00:02:47