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Reportage France - Paroles de soignants

RFI

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Location:

Paris, France

Genres:

World News

Networks:

RFI

Description:

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Language:

French


Episodes
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Dans le Jura, soigner des lynx pour conserver l'espèce

4/18/2024
Le lynx boréal est un grand prédateur discret et méconnu. Ce grand félin aux oreilles surmontées de « pinceaux » noirs est menacé en France. Il n’y en a que 150 individus, principalement dans le Jura, à l’est du pays. Et malgré son statut d’espèce protégée, l’animal est victime du braconnage et de la circulation routière. Pour aider à la conservation de cette espèce forestière, le centre de soins Athénas, unique en France, accueille depuis 1987 des lynx en difficulté. Pour les lynx, la présence humaine est source de stress. Afin de les déranger le moins souvent possible, le directeur du centre Athénas, Gilles Moyne, suit ce qu’il se passe dans les enclos en consultant, via son smartphone, un système de vidéosurveillance. « Ici, je vois ce qui se passe dans l'enclos où on a une jeune femelle et une femelle adulte, détaille-t-il en zoomant sur l'écran. Je constate que tout va bien, les deux sont perchées sur une plateforme. » Pour pouvoir secourir les lynx en difficultés, l'association de protection de la faune sauvage, créée par trois passionnés en 1987, a sensibilisé les habitants alentour. Un réseau de 240 bénévoles sentinelles signalent désormais les lynx qui ont besoin de soins. Ils les repèrent surtout sur les réseaux sociaux où celles et ceux qui ont croisé un lynx postent des photos ou des vidéos. « Ce sont soit de jeunes lynx qui ont perdu leur mère et qui, affamés et incapables de se nourrir seul, se rapprochent des villages. Soit des adultes qui ont été blessés par des chasseurs qui refusent la cohabitation avec un prédateur de chevreuils, ou bien des adultes qui se sont fait renverser sur la route », explique Gilles Moyne. Collisions routières Pourquoi ces animaux sauvages s'approchent-ils de lieux aussi bruyants que les routes ? « Il faut inverser notre façon de voir, réagit le directeur et co-fondateur du centre Athénas. C'est le territoire des lynx qui est parcouru par des routes et des autoroutes. Le territoire d'un lynx couvre en moyenne 15 à 20 communes, de 130 à 300 km², donc il y a nécessairement des voies de communication... C'est à nous de faire attention. » Le lynx se déplace normalement en suivant les forêts et les haies, mais beaucoup ont été détruites ces dernières décennies. Les villages et les routes fragmentent désormais son espace. Le centre Athénas milite donc pour la réduction de la vitesse sur les tronçons de routes souvent traversés par les lynx et il propose aux communes d'y installer des panneaux de signalisation spécifiques pour inciter les automobilistes à la prudence. À écouter aussiBiodiversité: apprendre à cohabiter avec le «sauvage» « La France compte aujourd'hui seulement 150 lynx, c'est une population fragile », poursuit Gilles Moyne. Ces super-prédateurs forestiers, mangeurs de chevreuils et de renards, avaient disparu de France en raison des pressions humaines. Ils sont revenus dans le Massif du Jura grâce à leur réintroduction en Suisse, le pays voisin. Mais tous ces lynx descendent « d'une quinzaine d'individus fondateurs », souligne le spécialiste autodidacte. Ils souffrent donc d'une perte de diversité génétique : « cela provoque des troubles de la fertilité, une moins bonne survie des jeunes, une moindre résistance aux conditions environnementales. » Pour y remédier, l'association aimerait que les autorités acceptent d'échanger un lynx français avec un lynx allemand, afin de diversifier le patrimoine génétique. Les yeux dans les yeux, avec les lynx Ce matin de mars, le directeur du centre et sa collègue biologiste Lorane Mouzon m’ont attendue pour nourrir les lynx. « J'ai pris trois lapins pour nourrir la femelle qui est blessée, pour le vieux mâle et sa compagne d'enclos, et puis des morceaux de bœuf pour les deux femelles dont la jeune », détaille Gilles Moyne en empoignant ces animaux morts, conservés congelés dans un ancien camion frigorifique. Arrivés au bâtiment des lynx, nous entrons dans un sas, passons par un pédiluve pour désinfecter nos chaussures et éviter...

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À l'hôpital, la filière greffes en proie aux difficultés

4/17/2024
Le système de santé est toujours en crise : déserts médicaux dans de nombreux territoires, hôpitaux en souffrance à cause notamment du manque de personnel... Ces difficultés peuvent aussi avoir des conséquences sur la prise en charge des patients. Exemple : les greffes rénales avec donneurs vivants (une alternative à la greffe issue d’un donneur décédé, où l’attente peut durer plusieurs années). Ce type d’opérations, qui doit être planifié et se dérouler dans un centre hospitalo-universitaire, est parfois retardé. Ils sont assis tout près de l’autre dans la salle de consultation du CHU (centre hospitalier universitaire) de Poitiers. Jacky, 75 ans, a un cathéter sur le bras pour faciliter les prélèvements sanguins à faire ce matin-là ; il va donner un rein dans quelques mois à son épouse, Nadia, 73 ans, atteinte d’insuffisance rénale chronique au stade terminal. « Ça a été tout de suite, dès que l'on a su qu'on pouvait », explique-t-il, modestement. « Au bout de 54 ans de mariage, il me fait encore un beau cadeau », plaisante Nadia. « C'est un beau cadeau de l'amour. On est deux dans ce combat contre la maladie », ajoute-t-elle, reconnaissante. Le prélèvement et la greffe devraient avoir lieu en juin, pas avant. Leur parcours a été freiné par les difficultés du système de soins. « Notre seul regret dans cette aventure, c'est le temps d'attente pour réaliser les examens à cause du désert médical : sur six mois. C'est énorme. Le dernier, un scanner rénal : deux mois et demi pour avoir ce rendez-vous, en ville pourtant... », explique-t-elle. Et ces examens sont fondamentaux. « Notre priorité, c'est de ne pas nuire au donneur », nous apprend Nathalie Chargé, l’infirmière coordinatrice des greffes rénales. « Si l'on prélève un rein chez un donneur vivant, c'est qu'il est en parfaite santé et que nous sommes sûrs que, en lui enlevant un rein, on ne le mettra pas en danger pour sa vie future. C'est tout l'objet des examens, qui peuvent s'étaler sur plusieurs mois, à cause du manque de moyens humains, que ce soit à l'hôpital ou en ville. » À écouter aussiCrise à l’hôpital, à tous les étages Un accès au bloc compliqué Autre difficulté parfois : trouver un créneau de bloc opératoire pour programmer prélèvement et greffe le même jour. Selon le Pr Antoine Thierry, néphrologue et responsable du programme de transplantation rénale au CHU de Poitiers, « la crise de l'hôpital se manifeste par des difficultés concernant les personnels hospitaliers, et ce, notamment dans les domaines de l'anesthésie, des infirmiers de bloc opératoire. Le manque de ces personnels complique l'accès au bloc et retarde d'autant les délais pour programmer nos greffes avec donneur vivant. » Or, retarder la greffe peut présenter un risque pour le malade, même lorsqu’il est sous dialyse, un traitement lourd destiné à suppléer la fonction rénale. « La principale conséquence, c'est le risque que, si le délai pour programmer avec donneur vivant s'allonge, c'est la dégradation de l'état de santé du receveur qui empire, même s'il est en dialyse. Quand même, vous pouvez être exposés à un certain nombre de complications en dialyse et donc, a fortiori, une perte de chances : vous pouvez faire un accident cardio-vasculaire, des problèmes infectieux qui vont compliquer, retarder, rendre plus à risque cette transplantation », rappelle le Pr. Thierry. Les problèmes du système de santé pèsent aussi, parfois, sur le suivi des patients greffés. Il y a près de vingt ans, et après plusieurs années éprouvantes sous dialyse, Éric, 57 ans aujourd'hui, a reçu un rein d'un donneur décédé. Puis, lorsque le greffon a cessé de fonctionner, en 2017, son frère lui a donné un rein. « Tous les ans, on doit se faire notre bilan », explique-t-il. « On a un bilan dermatologique, dentaire, cardiologique, on a l'échographie Doppler du greffon, c'est-à-dire une échographie pour voir si le greffon est bien irrigué, pour voir s'il est en pleine forme, etc. On a une radiographie des poumons aussi....

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JO 2024: le Grand Palais renoue avec sa première jeunesse

4/16/2024
Actuellement en pleine restauration, le majestueux Grand Palais accueillera les épreuves olympiques d’escrime et de taekwondo. Mais ce n’est pas la première fois que ce chef-d’œuvre architectural rencontrera les Jeux olympiques. Lors des JO de 1924, le Grand Palais avait déjà abrité des compétitions artistiques. Il y a tout d'abord cette sensation d'être tout petit sous un gigantesque parapluie métallique. La nef est immense ; un sentiment partagé par Daniel Sancho, le directeur du projet de restauration du Grand Palais. Il porte casque et gilet de chantier et lève les yeux au ciel. « C'est un volume fou : on est à 35 mètres de hauteur sur les parties courantes, on monte jusqu'à 45 mètres en partie centrale, 13 000 m²... L'architecture industrielle, c'est vraiment l'usage du métal au maximum de ses capacités », décrit Daniel Sancho qui poursuit : « Une charpente extrêmement élancée pour l'époque, c'est aussi l'usage du rivet... On a donc quelque chose d'extrêmement sophistiqué techniquement d'un point de vue industriel. » On apprend aussi que la charpente de fer pèse 6000 tonnes – le poids de la Tour Eiffel –, et que la verrière est la plus grande d'Europe. Créé en 1900 pour l'exposition universelle, le Grand Palais n'a cessé d'accueillir de grands évènements, comme le Salon de l'auto, en témoignent les archives. Écrin olympique Grâce aux travaux, la nef a retrouvé sa grâce aérienne, la splendeur de sa dentelle métallique et la transparence de sa verrière. Un écrin olympique pour accueillir dans un premier temps les épreuves d'escrime. On ferme les yeux et on imagine. « On met en place le terrain de jeu au milieu, des gradins pour 8000 personnes, on a les espaces servant autour, sous l'escalier d'honneur, il devrait y avoir la tribune des juges. On voit bien que la dimension de cet espace de 13 000 m² par rapport aux attentes d'un grand événement sportif sont cohérentes », assure Daniel Sancho. À lire aussiJeux olympiques 2024 à Paris: des promesses initiales à la réalité du terrain Seul petit écueil pour filmer l'escrime, il ne faut pas qu'il y ait trop de lumière, il faudra donc l'atténuer avec un léger voilage tendu en sous-face de la charpente. L'escalier d'honneur, chef-d'œuvre de l'art nouveau, fera partie du spectacle puisque les athlètes l'emprunteront lors des finales. Au cours de la rénovation, il a fallu, comme pour la charpente, retrouver la couleur d'origine. « On a fait des études classiques stratigraphiques, retrouver les traces, pour aboutir à cette peinture-là qui est maintenant en place. Comment la qualifier ? Marron canon de fusil... C'est une peinture beaucoup plus sombre qui met vraiment en valeur les formes de l'escalier », explique le directeur du projet de restauration du Grand Palais. « On voit les reliefs apparaître, des volutes dans tous les sens, des fûts en porphyre, des éléments en bronze qui sont accrochés à ce porphyre qui ont été restaurés aussi. Donc on a quelque chose d'extrêmement délicat, l'ouvrage retrouve ses qualités d'origine, ses couleurs d'origine », ajoute Daniel Sancho. Dans quelques semaines, le cliquetis des fleurets remplacera le vacarme des travaux. À lire aussiParis 2024: la France a-t-elle les moyens de ses ambitions?

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À Montpellier, le pari des transports en commun gratuits pour baisser l'usage de la voiture

4/15/2024
En France, de plus en plus de villes rendent les transports publics gratuits. Une mesure présentée comme une avancée sociale et écologique. Mais la gratuité des bus et tramways fait-elle vraiment baisser l'usage de la voiture ? Reportage à Montpellier, dans le sud de la France, plus grande métropole européenne à avoir sauté le pas de la gratuité.

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Émile-Armand Benoit, l'alchimiste de Notre-Dame de Paris

4/14/2024
Émile-Armand Benoit est couvreur-ornemaniste. Nommé Meilleur ouvrier de France en 2015, il participe à la réfection de Notre-Dame de Paris. Rencontre. Il est plutôt inhabituel, dans le cadre de l'écriture d'un portrait, de rencontrer son interlocuteur allongé dans une gouttière. « Un chéneau », corrige l'intéressé. En ce mercredi de mars, Émile-Armand Benoit est en plein travail sur le cloître de la sacristie de Notre-Dame, où était conservé le trésor de la cathédrale jusqu'à l'incendie du 15 avril 2019. Le petit bâtiment attenant au chœur a été épargné, mais les années ont lentement grignoté sa toiture en pierre qu'il faut donc étanchéifier. Masque respiratoire sur le nez, l'artisan soude les feuilles de plomb le long du canal avec la minutie d'un chirurgien suturant une plaie. Pour arriver jusqu'à lui, il a d'abord fallu suivre un cours de sensibilisation au plomb, passer par la case vestiaire pour se changer intégralement, enfiler des sous-vêtements et une combinaison jetables, une paire de bottes et un casque de chantier, et franchir deux portiques de sécurité. L'entrevue est chronométrée. Les ouvriers de Notre-Dame sont lancés dans un contre-la-montre pour rendre l'édifice au public ; notre homme a d'autres chats à fouetter que de répondre aux questions d'un journaliste. Il se prête néanmoins à l'exercice, bon gré mal gré, dans le fracas des travaux. Cinq ans après l'incendie qui l'a ravagée, la cathédrale est toujours prisonnière de ses échafaudages. Seule sa flèche perce de nouveau le ciel de Paris. Détruite par les flammes, l'œuvre de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc a été rebâtie à l'identique. C'est d'ailleurs là, à plus de 90 mètres de haut, que nous aurions retrouvé Émile-Armand Benoit si nous étions venu un mois plus tôt : il dirigeait l'équipe chargée d’installer sa couverture, ainsi que les crochets et « grands ducs » qui la subliment. Car le compagnon possède un double savoir. Couvreur, il est aussi ornemaniste. Tel un alchimiste, il transforme le plomb en ornements dont il pare les toitures. À écouter aussiReportage France - À un an de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le choix du plomb fait polémique Naissance d'une vocation C'est au pied d'une autre cathédrale qu'Émile-Armand Benoit a grandi : celle d'Amiens, à une heure au nord de Paris. Il a deux sœurs, plus jeunes, et des parents à la tête d'un restaurant gastronomique. « C'est comme ça que je me suis construit, avoue le trentenaire, tronche d'acteur et sourire hollywoodien. Mon père n'a pas forcément fait de grandes études, mais il a toujours cherché à être au plus haut. » Un jour, lors d'une fête de village, un de leurs amis, couvreur de son état, lui fait découvrir le travail du plomb. « Il m'a dit : "Prends mes outils, amorce le plomb, débrouille-toi." Donc j'ai tapé un morceau de plomb et, d'une simple feuille, j'ai sorti une tête de cheval sur une matrice en bronze. » Émile-Armand a 14 ans, et cette initiation est une révélation. « S'il m'avait fait travailler du zinc, je n'aurais peut-être pas eu ce déclic. » Pourtant bon élève, il fait une croix sur des études générales et s'oriente vers une formation professionnelle en couverture. Sa décision surprend la plupart de ses professeurs, qui l'imaginaient déjà en médecine ou en droit. En France, l'enseignement professionnel est souvent considéré comme une voie de garage pour élèves en difficulté ou défavorisés. Ses parents, eux, respectent son choix. À une condition. « Mon père m'a dit : "Tu seras couvreur, mais tu ne seras pas simple couvreur". Il ne voulait pas que ce métier soit un passe-temps ou un simple gagne-pain ; il fallait que j'approfondisse mon savoir-faire, que j'aille au bout des choses. » Le jeune homme apprend à travailler les différents métaux et se forme au métier d'ornemaniste au sein d'une entreprise de restauration des monuments historiques. Il y aiguise sa vision dans l'espace, son sens du geste, cette capacité à donner vie à la matière. Il se découvre une «...

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JO 2024: des étudiants recrutés pour assurer la sécurité

4/11/2024
Dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, ce sont plus de 15 millions de spectateurs qui sont attendus. Pour les accueillir lors de cet événement, des agents de sécurité privée seront mobilisés. Mais seront-ils assez nombreux ? Pour faire face au manque de main d'œuvre, l'État, via France Travail, propose des formations gratuites et rémunérées à des étudiants.

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Iseult, l'IRM le plus puissant du monde, livre ses premières images

4/10/2024
C'est une première. Des images de notre cerveau d'une grande précision comme nous n'en n'avions jamais capturé. Tout cela a été possible grâce à l'IRM Iseult, l'IRM le plus puissant du monde. Une vingtaine de volontaires sont passés dans la machine en marche et ont pu dévoiler des images du cerveau inédites. Reportage sur le plateau de Saclay du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), près de paris. « L'aimant Iseult est le joyau de cette installation, explique Alexandre Vignaud, directeur de recherche au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Cet aimant fait cinq mètres de long, cinq mètres de diamètre, 132 tonnes. Il est donc là pour générer le champ magnétique qui va être utilisé pour avoir ensuite le signal IRM ». L'aimant est l'élément central de l'IRM, ici, il prend la forme d'un gigantesque cylindre gris. Plus l'aimant d'une IRM génère un champ magnétique puissant, plus la qualité des images obtenues est élevée. Iseult est l'appareil IRM le plus puissant du monde pour faire des images sur l'homme. Son champ magnétique est quatre à huit fois plus puissant qu'une IRM d'hôpital, il atteint 11,7 Tesla. « Le Tesla, ce n'est pas une voiture, le Tesla est une unité de mesure du champ magnétique », précise Alexandre Vignaud. 20 ans de travail Cette machine est le fruit de 20 ans de travail. Pour atteindre une telle puissance, il faut que les matériaux de l'aimant soient dans un état qu'on appelle « supraconducteur ». C'est ce qu'explique Lionel Quettier, ingénieur chercheur, qui a été chef de projet sur l'élaboration de l'aimant. « Pour atteindre l'état supraconducteur, on doit refroidir des matériaux, qu'on va refroidir à -271°C, donc plus froid que votre frigo. Il n'y a pas d'aimants d'IRM commerciaux aujourd'hui qui fonctionnent à cette température. » Ce niveau d'intensité permet d'observer des parties extrêmement fines dans le cerveau. Devant l'ordinateur de bord de l'appareil, Alexandre Vignaud s'émerveille des premières images de l'IRM. « J'ai zoomé dans l'image et on se rend compte en fait qu'il est possible de voir ces rubans tortueux qui sont en fait le cortex, c'est-à-dire là où sont les neurones. On peut même voir à l'intérieur de ce ruban un contraste, en particulier des petites stries noires et une espèce de canal central tout aussi noir. Ce sont les vaisseaux sanguins qui alimentent le cortex, donc qui alimentent les neurones », ajoute le directeur de recherche. Après les premiers tests, place à la science : ce niveau de détail va permettre de mieux comprendre le cerveau et ses maladies. Il doit aider à détecter et soigner certaines pathologies, comme la maladie d'Alzheimer, ou de Parkinson. De nouvelles images de cerveaux de patients sains seront bientôt réalisées. Les premières images de cerveaux malades n'arriveront pas avant fin 2025. À écouter aussiComment les odeurs agissent sur notre cerveau ?

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Fin de vie: développer les soins palliatifs pour accompagner les patients

4/9/2024
Ce mercredi 10 avril, le projet de loi sur la fin de vie va être présenté en Conseil des ministres. Il autorise sous conditions une aide à mourir pour certains patients qui feraient cette demande. C’était une promesse d'Emmanuel Macron. En parallèle, il s’était engagé à développer les soins palliatifs, car la moitié des Français qui en auraient besoin n’y ont pas accès. Un plan pour les 10 prochaines années vient donc d’être annoncé. Les soins palliatifs visent à assurer la meilleure qualité de vie possible à des patients atteints de maladies graves et incurables. Reportage dans une unité du centre hospitalier Rives de Seine, à Puteaux, en banlieue parisienne. De part et d’autre d’un long couloir aux murs bordeaux, une dizaine de chambres dédiées aux soins palliatifs. Les patients, tous atteints d’une maladie grave, évolutive et incurable, bénéficient ici d’un accompagnement particulier. « La mission des soins palliatifs, c'est que les patients soient le mieux possible, même si la maladie est là et continue à évoluer. C'est comme ça que je l'explique à mes patients. Votre maladie, elle est là et nous ici, on ne peut rien faire pour elle. Ce n'est pas pour autant qu'on ne peut rien faire pour vous, on peut faire plein de choses pour que, malgré la maladie, vous alliez le mieux possible, explique le Dr Ségolène Perruchio, cheffe du service de soins palliatifs. On a développé des compétences, notamment dans la prise en charge de la douleur, mais aussi la prise en charge des autres symptômes et dans la prise en charge relationnelle, psychologique, sociale, pour arriver à accompagner les gens dans cette phase de fin de vie. » À lire aussiFin de vie: la France promet 1,1 milliard de plus sur 10 ans pour les soins palliatifs Prendre du temps Allongée dans le lit, la patiente, bien qu’affaiblie, esquisse un sourire. Corinne Prat, socio-esthéticienne, applique une lotion et masse délicatement le visage de la patiente, qui petit à petit, se détend. « Le but est de les aider à ressentir leur corps, non plus comme un objet de douleur, mais aussi réintégrer du plaisir sensoriel, essayer jusqu'au bout de la vie, d'offrir du beau, d'offrir aussi une image plus valorisante auprès de la famille, précise-t-elle. Il m'est arrivé d'avoir des demandes de maquillage pour un mariage qui se fait au sein du service, pour un anniversaire, pour une dame qui attend son fils qui arrive des États-Unis et lui offrir une image d'une personne élégante jusqu'au bout. » À disposition des familles et des patients, un joli salon aux larges baies vitrées, avec canapés, tables basses et jeux pour enfants. Nous apercevons Marie-Gaëlle, la quarantaine. Sa sœur est en phase terminale d’un cancer. « La priorité pour nous, c'est qu'elle ne souffre pas. Eux, ils savent gérer et ils restent très à l'écoute, le confort et les petits plaisirs du quotidien sont vraiment pris en compte. » « Même si on est dans cette fin de vie où on sait que le temps est compté, on a du temps auprès de nos patients. Le temps qu'on passe auprès de nos patients, je pense que ça leur renvoie aussi le fait qu'ils sont importants, qu'ils comptent. Et très souvent, les patients qui sont en phase palliative, quand ils arrivent après un long parcours médical, souvent ont l'impression qu'ils ne comptent plus, qu'ils n'ont plus leur place dans la société », témoigne Lucile Rolland Piègue, psychologue clinicienne. Ici, on leur redonne donc une place de vivant, même si la vie est en train de s’éteindre. À lire aussiFin de vie : l'Europe fait le grand écart

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Élections européennes: le persistant désintérêt des jeunes pour ce scrutin

4/8/2024
À chaque échéance européenne, les 18-24 ans sont ceux qui s'abstiennent le plus. Et même si en 2019 ils avaient plus participé, notamment en raison du Brexit et des enjeux écologiques, le désamour des jeunes pour les élections européennes est toujours là. « Les gens qui se présentent, leurs idées, on ne les connaît pas du tout. Le président de l'Union européenne, personne ne le connaît. Je ne connaissais même pas les dates avant que vous me disiez. Je vais paraître bête, mais il faut aller où ? ». Alia connaît mal l'Europe. Résultat, à 18 ans, elle n'a pas prévu de voter le 9 juin prochain. « C'est dommage, parce qu'ils prennent des décisions mondiales et on ne les connaît pas, enfin, on connaît juste à notre petite échelle ». Une mauvaise connaissance du système européen qui éloigne les jeunes des urnes. En 2019, lors des précédentes élections, comme Alia, ils étaient près de 70% à se considérer mal informés. « En participant, on pourrait aussi un peu agir », annonce Chanan, étudiant en licence de philosophie. Lui non plus n'a pas prévu de voter. « On a l'impression que, étant donné qu'on est éloignés, c'est que le cercle de ceux qui sont au courant qui peut penser à notre place ». Un manque d'éducation civique La faute à la complexité de l'Union européenne ? C'est en tout cas ce que regrette le politologue Dorian Dreuil, spécialiste de l'abstention chez les jeunes. « On peut regretter qu'il n'y ait pas plus de cours d'éducation civique et morale qui, justement, expliquent ce fonctionnement institutionnel ». Le manque de pédagogie peut-être l'une des raisons du désamour des 18-24 ans pour le scrutin européen. « On a du mal à se figurer l'impact du travail du Parlement européen dans le quotidien. Comment est-ce que le Parlement européen fait de la politique ou fonctionne ? C'est l'éloignement symbolique. L'Union européenne, elle est partout dans nos vies. On ne l'aperçoit juste pas tout le temps ou pas assez », ajoute Dorian Dreuil. L'Europe trop discrète, l'Europe trop complexe, l'Europe trop éloignée des jeunes... L'association Les Jeunes Européens tente de répondre à tous ces problèmes avec un concept choc, un journal fictif qui imagine un monde sans Europe. « Le 10 juin, l'Europe se réveille, personne n'a été voter. Il y a un désintérêt tellement fort qu'on dit : l'Europe, ça y est, on arrête, ça ne sert à rien. On essaie de se demander ce qu'il se passe si l'Europe s'arrête, avec une Une avec la carte de l'Europe avec marqué "the end". Du coup, c'est un journal qui rassemble plusieurs faux articles un peu dystopiques sur les conséquences économiques, explique Laure Niclot, présidente de l'association. On a aussi des fausses interviews de jeunes, de ce que ça a comme conséquences, sur le climat aussi. D'autant plus que le climat touche toute une jeunesse qui est très engagée, mais qui n'a pas forcément conscience des enjeux européens ». Le monde (sans l'Europe), c'est 15 pages imprimées à plus de 2500 exemplaires et largement diffusées sur les réseaux sociaux, avec à la fin, après la fiction, toute une page pédagogique. « Tu as lu le journal, tu es convaincu qu'il faut aller voter, donc tu peux découper tes petits bons pour aller voter aux élections européennes, faire une procuration et s'inscrire sur les listes », ajoute Laure Niclot. Et autour du journal, un drapeau européen au fond d'une grotte avec écrit, « ne me laissez pas disparaître, votez » pour pousser les jeunes vers l'isoloir. À lire aussiFrance: à deux mois des élections européennes, l'extrême-droite fait campagne en tête

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Les industriels du secteur de l'éolien peinent à recruter du personnel

4/7/2024
L’industrie manque de main d’œuvre. Un problème mondial, qui est encore plus criant dans le secteur des énergies renouvelables, où 30 millions d’emplois seront à pouvoir d’ici à 2030, selon l’Agence internationale de l’énergie. Et la France ne fait pas exception à la règle. À Saint-Nazaire, dans l’ouest du pays, les futurs techniciens de maintenance dans l’éolien en mer n’ont pas peur pour leur avenir professionnel. À lire aussiL’industrie éolienne soumise à des vents contraires Parc éolien en mer de Saint-Nazaire

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Phénomène des réseaux sociaux, Femi the Scorpion fait danser Paris

4/4/2024
Femi the Scorpion, danseur professionnel, est un Béninois de 30 ans. Mais chaque soir, après le travail, il monte sur son hoverboard et se transforme en « transporteur de bonheur ». Partout où il passe, celui qui transpire la bonne humeur débarque par surprise pour diffuser ses ondes positives dans la rue. Avec lui, une simple terrasse de café peut rapidement se transformer en scène ouverte où tout le monde se lâche.

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France: à Vitry-sur Seine, la crainte de l'expulsion des réfugiés d'anciens bureaux changés en squat

4/3/2024
À Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, près de 450 migrants occupent depuis trois ans des bureaux abandonnés en zone industrielle. Il s'agit, en grande majorité, de réfugiés et de demandeurs d'asile. Depuis la fin de la trêve hivernale, ils sont sous la menace d'une expulsion. Le squat est situé en pleine zone industrielle, loin des habitations et des transports. Ici, la vie s'organise. « Il y a des chaises à l'étage, il y a des coiffeurs. Les coiffeurs mettent les numéros, leur numéro de téléphone sur le mur et les gens prennent rendez-vous. Et c'est devenu un peu comme un petit village », indique Jhila Prentis de l'association United migrants. « Il y a des petits restaurants qui s'ouvrent. C'est une vraie vie qui s'est organisée dans ce bâtiment sur trois ans. On peut s'imaginer que le lieu commence à vraiment exister et être un lieu de solidarité aussi entre les personnes qui sont malheureusement dans cette situation, qui sont en situation irrégulière. Ils travaillent, les enfants vont à l'école, ils ne devraient pas être obligés de vivre dans des conditions pareilles », poursuit-elle. C'est le cas pour Nahélia, une jeune mère isolée. Elle occupe, avec sa fille, un bureau qui a été aménagé en chambre au troisième étage. « Je fais la douche ici, avec juste une bassine. Je fais la douche à la maison, il n’y a pas de cuisine », décrit-elle. « On n'a pas d'information » Une bassine pour se laver, et pour cuisiner, la jeune femme a installé un simple réchaud sur la table. Ici, chacun se débrouille et doit respecter certaines règles. « On a organisé s'il y a un problème de courant, un problème d’eau, pour nettoyer des bâtiments... tout », détaille Bakary, l'un des délégués du squat. « C'est nous-mêmes qui ont organisé ça. On a pris des personnes qui font le nettoyage tous les jours. Pour l’électricité aussi, c'est nous-mêmes qui réparons, mais aussi les douches, les toilettes etc. » Assis sur le sol dans le couloir, un petit groupe d'enfants joue, sous le regard des adultes qui vaquent à leurs occupations. Nahélia a commencé à faire ses valises. « La situation, pour moi, c'est très dur, parce que la préfecture n'a pas donné de logement. On n’a pas d’information, quel jour on doit quitter, où on doit aller, on est à la rue... C’est très fatigant », souffle-t-elle. Tout recommencer à zéro Partir, c'est perdre son travail. C'est aussi scolariser les enfants dans une autre ville et recommencer toutes les démarches administratives à zéro, comme l'explique Jhila Prentis qui tient une permanence pour l'association United migrants : « Il y a un risque que le squat soit expulsé avec des policiers, des bus qui emmènent des gens en région. La préfecture a aussi fermé beaucoup de places d'hébergement d'urgence en Île-de-France. Donc les gens sont orientés autre part. Ça, c'est un changement qui est venu pour préparer l'arrivée des Jeux olympiques. On a fermé des places dans l'Île-de-France pour envoyer les gens autre part. Les gens ne savent pas où ils vont être envoyés, ils ne peuvent pas s'organiser, ils ne connaissent même pas la date de l’expulsion. » La plupart sont prêts à quitter ce lieu, mais ils restent inquiets à l'idée de se retrouver une nouvelle fois à la rue.

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Lutte contre la drogue: les opérations «place nette XXL» ont lieu aussi dans les petites communes

4/2/2024
Les opérations anti-stupéfiants « place nette XXL », lancées par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, se poursuivent partout en France. Dans le département du Nord, plus de 500 personnes ont été interpellés depuis dix jours, et près de 20 kilos de drogues ont été saisis sur toutes les opérations menées à la fois dans les grandes métropoles mais aussi dans les petites communes, comme à Ostricourt.

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France: en Seine-Saint-Denis, des enseignants réclament un plan d'urgence pour l'éducation

4/1/2024
Les enseignants manifestent ce mardi 2 avril. Ils réclament toujours de meilleurs salaires et s'opposent au « choc des savoirs » souhaité par le gouvernement. Au nord de Paris, en Seine-Saint-Denis, cela fait cinq semaines que les enseignants et leurs élèves sont mobilisés. Établissements vétustes, classes surchargées, manque de personnel… La Seine-Saint-Denis est la grande oubliée des investissements dans l'éducation, disent-ils. Ils réclament un plan d'urgence pour le département le plus jeune et le plus pauvre de France métropolitaine. À lire aussiFrance: Attal et Belloubet se montrent unis pour la cause des groupes de niveau au collège

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Jeux olympiques de Paris: encore 12 500 emplois restent à pourvoir

3/31/2024
À moins de 150 jours des Jeux olympiques, de nombreuses entreprises sont dans la dernière ligne droite du recrutement. La période olympique va représenter un pic d'activité avec ses 16 millions de visiteurs attendus. Pour qu'employeurs et futurs employés puissent se rencontrer, les services de l'État et Paris 2024, la société organisatrice des Jeux, ont multiplié les évènements, comme ce forum, appelé les «JO recrutent» à Aubervilliers, au nord de Paris. À lire aussiJO-2024: encore des milliers de postes à pourvoir et des envies d'emplois stables

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France: le projet de mine de lithium divise le village d'Échassières

3/28/2024
Pour ou contre la mine de lithium ? C’est la question posée aux riverains d’Échassières, un village de 400 habitants du centre de la France. La multinationale Imerys veut ouvrir cette mine d’ici fin 2028, pour alimenter les batteries de voitures électriques qui seront construites en Europe. Mais à Échassières le projet divise. Un débat public est en cours. À écouter aussiEurope cherche lithium désespérément

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L'Assemblée nationale adopte une proposition de loi pour dire «non» à la discrimination capillaire

3/28/2024
Avoir moins de chances d'être retenu à un entretien d'embauche ou dans la recherche d'un logement en raison de la coupe ou de la texture de ses cheveux, c'est ce qui s'appelle de la discrimination capillaire. Les députés ont adopté ce jeudi 28 mars une proposition de loi portée par le député de Guadeloupe Olivier Serva, du groupe Liot, visant à faire reconnaître ces discriminations encore méconnues. Le sujet peut faire sourire celles et ceux qui ne se sentent pas concernés. En France, six personnes sur dix n'ont pas les cheveux lisses. C'est le cas de Kenza. Cette influenceuse porte aujourd'hui avec fierté une coupe afro bouclée. Pourtant, ça n'a pas toujours été le cas. « J'ai un bel afro bouclé. Auparavant, je l'ai beaucoup défrisé et lissé, donc par rapport à ma santé, je l'ai mis en danger. Et ensuite, je l'ai beaucoup dénaturé pour correspondre à des standards de beauté, puisque c'est ce qu'on me répétait, que mon cheveu était sale, négligé, qui n'était pas professionnel, que ça m'allait mieux quand il était lisse, puisque soi-disant plus soigné, plus doux, plus brillant, et mon apparence ne va pas justifier mes compétences », déplore Kenza. En 2005, un steward d'une compagnie aérienne nationale est licencié par son employeur à cause de ses tresses. Cette affaire sera le point de départ du député Olivier Serva, l'initiateur de cette loi. « Il s'agit de dire non à la discrimination capillaire, quelle que soit la longueur, la texture ou la couleur des cheveux. Voilà le sens de cet article. Ça concerne beaucoup les Afro-descendants, mais pas que, précise le député. Ensuite, il n'y a pas d'étude ethnique en France, mais aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, il y en a. Elles disent plusieurs choses. La première, c'est que vous avez deux femmes noires sur trois qui disent qu'elles doivent changer de coupe de cheveux pour aller postuler pour un entretien d'embauche. » « On ne t'accepte pas pour ce que tu es » Quand on est à la recherche d'un travail, l'apparence physique et les cheveux sont des facteurs importants qui peuvent influencer la décision d'un recruteur. « Il y a certaines fois où j'ai eu des rendez-vous pour des stages étudiants et j'ai compris que ça gêne un petit peu, et qu'une coupe, on va dire plus carrée, sans tresses, avec un dégradé, les gens préféreraient ça », déclare Louis, 23 ans, étudiant. « On me convoquait dans le bureau en disant : "On sait que tu tiens à tes cheveux." Je réponds : "Ah bon, pas toi ?", et on me demandait de les lisser, parce que ce n'était pas professionnel. Mes cheveux, même si demain, je les lisse, je passe sous la douche, ils refrisent. Donc, on était en train de me dire : "On ne t'accepte pas pour ce que tu es" », témoigne Fanta, une ancienne policière victime de harcèlement. Dans les motifs de discrimination, les cheveux sont souvent les grands oubliés. Rokhaya Diallo, journaliste : « Il y a vraiment une discrimination qui est implicite, où on ne va pas vous dire que le problème, c'est que vous êtes noir ou afro-descendant, mais on va vous dire : "Cette coiffure-là ne correspond pas à l'image que veut promouvoir notre entreprise." Donc ça, c'est effectivement important d'en parler aujourd'hui. » Le texte porté par le député Olivier Serva aimerait combler « un trou dans la raquette » dans l’arsenal législatif français contre les discriminations. À lire aussiFrance: le géant de l’intérim Adecco condamné pour discrimination à l'embauche et fichage racial

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Élections européennes: une journée avec Manon Aubry, tête de liste LFI

3/25/2024
Dans le cadre des élections européennes, le service politique de RFI vous propose de découvrir les têtes de liste françaises. Premier épisode avec Manon Aubry, qui pour la seconde fois mènera les insoumis dans leur bataille pour le Parlement européen. L’eurodéputée a débuté sa campagne la semaine passée aux Antilles.

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Guyane: le Haut-Maroni toujours en lutte contre l'orpaillage illégal

3/24/2024
Alors qu'Emmanuel Macron se rend en Guyane les 25 au 26 mars, dans le Haut-Maroni, au sud-ouest du département, la situation reste préoccupante face à l'orpaillage illégal. Il entraîne des conséquences sanitaires désastreuses. Plusieurs milliers d'habitants, notamment issus des communautés autochtones, sont exposés à la pollution au mercure. De notre correspondante à Cayenne, Après une demi-heure de pirogue, la crique Lipo-Lipo, l'une des plus exploitées de Guyane, se dévoile. L'eau y est trouble, presque opaque. Cette crique est à proximité des villages amérindiens bordant le fleuve Maroni, à la frontière avec le Suriname. « Là, tu vois vraiment l'eau, ce n'est pas pareil que dehors, c'est carrément un peu sale », explique Linia Opoya, la présidente de l'Association des victimes du mercure du Haut-Maroni. Les orpailleurs sont loin ? « Ils sont très loin parce que petit à petit, s'il n'y a pas d'or, ils vont continuer jusqu'au bout », indique-t-elle. Cette pollution est liée aux rejets de mercure. Ce produit toxique utilisé pour récupérer l'or contamine toute la chaîne alimentaire du Maroni, en particulier les poissons consommés par les Amérindiens. Leur exposition au mercure est trois à quatre fois supérieure aux recommandations sanitaires européennes. Cela entraîne de nombreux problèmes de santé, notamment pour le développement neurologique des enfants. « Je vois les enfants qui ont du mal à parler. Il y a des enfants qui ne marchent pas, qui sont vraiment handicapés », décrit Linia Opoya. À écouter aussiEn Guyane, le village de Saül choisit la voie de l’écotourisme contre l’orpaillage « On a l'impression que l'État ne fait rien » Face à ce constat alarmant, six associations et deux habitants du Haut-Maroni ont saisi en janvier le tribunal administratif de Cayenne pour faire reconnaitre la « carence fautive » de l’État dans ce dossier. Michel Aloïké, chef coutumier de Taluen, en fait partie. « L'orpaillage illégal, ça fait trente ans que ça existe. On a l'impression que l'État ne fait rien, déplore-t-il. J'ai l'impression que d'année en d'année, il y a plus de site qui se crée. Eux, ils disent qu'il y a une diminution, nous on dit non, parce que nous, on voit chaque jour. » Les associations demandent à l'État de réparer le préjudice, de « mettre en place une nouvelle gouvernance sur le fleuve pour permettre à la population d'être impliquée dans la lutte contre l'orpaillage, mais aussi dans des programmes de santé, d'agriculture et d'économie locale, pour sortir de cette situation scandaleuse qui dure depuis beaucoup trop longtemps », insiste Marine Calmet, présidente de Wild Legal. Emmanuel Macron ne se rendra pas dans la région du Haut-Maroni mais à Camopi, un village de l'est de la Guyane, où la lutte contre l'orpaillage a eu plus d'effets. Moins d'une vingtaine de sites y ont été recensés en 2023. Webdocumentaire RFIGuyane: pour tout l’or de Maripasoula

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En Chine, le retour des Français au salon du vin de Chengdu sur un marché marqué par la baisse des ventes

3/21/2024
Plus de 50 exploitants viticoles français ont fait le déplacement cette semaine à la foire aux vins de Chengdu, dans le sud-ouest de la Chine. Un retour en force des bouteilles tricolores, après l’effondrement des ventes et des prix sur le marché chinois De notre correspondant de retour de Chengdu, C’est l’un des plus grands pavillons du hall réservé aux vins étrangers de la foire de Chengdu. Pour le 60 anniversaire des relations France-Chine, les professionnels français du secteur sont venus groupés dans la capitale de la province du Sichuan. Tous les terroirs et la plupart des appellations sont représentés sous le bleu, blanc et rouge des stands labélisés « goût de France », au troisième étage du plus grand salon « épicerie et alcool » de Chine. Baisse de la consommation Après le passage à vide des années Covid, l’union fait la force dans un contexte difficile. Car si la foire de Chengdu célèbre son 110 anniversaire cette année, les allées sont loin d’être pleines et l’esprit n’est pas vraiment à la fête. Comme ailleurs, le vin a moins la côte en Chine. Les Chinois, notamment parmi les plus jeunes, se sont rabattus sur d’autres produits jugés plus festifs. On assiste également au grand retour du bajiu. Les producteurs de cet alcool traditionnel chinois à base de sorgho sont parvenus à rajeunir leur clientèle en quelques années, à coup de campagnes publicitaires audacieuses. Certains allant jusqu’à proposer des « crèmes glacées à l’eau-de-vie », interdites aux mineurs. Plus généralement, la 110e foire de l’alimentation et des alcools est marquée par le ralentissement de l’économie, lié à la crise immobilière qui frappe le pays, mais aussi à une consommation des ménages qui ne s’est toujours pas relevée de la pandémie. Après l’effondrement du marché, les ventes reprennent doucement, sourit Laurent Dubois qui connaît bien ses clients. « Les meilleures années on faisait 400 000 bouteilles par an sur la Chine, aujourd’hui on est tombé à 150 000 », affirme le propriétaire du Château des Bertrand. « J’ai surtout deux gros clients qui marchent bien, mais sinon beaucoup nous disent qu’ils ont du stock. Ils n’ont rien vendu pendant trois ans, ils ont accumulé un peu de dettes. Donc c’est en train de redémarrer, mais ça prend un peu de temps. » Outre la conjoncture, il y a aussi des changements structurels dans la consommation : « le marché chinois s’est vraiment effondré pendant trois ans et c’est le vin rouge qui régresse le plus. La jeune génération est davantage portée sur la bière ou les cocktails. Pour pouvoir séduire cette nouvelle clientèle, la nouvelle tendance se sont des vins sans alcool ou à faible teneur en alcool autour de 8 ou 9° », poursuit celui qui a amené son côtes de Blaye pour la première fois à Hongkong il y a près de deux décennies. Ventes sur TikTok L’intelligence c’est l’adaptation. Après la folie autour des étiquettes bling-bling sur les bouteilles dans les années 2000, c’est le contenu qui doit évoluer et s’adapter aux goûts chinois. Avec des vins plus légers, plus fruités, plus sucrés aussi : « ma cible, ce sont les femmes chinoises », lance Nicolas Billot-Grima ! Lui aussi n’est pas un nouveau sur ce terrain. En 35 ans de Chine, ce propriétaire bordelais et patron du domaine Stone & Moon dans la province chinoise du Ningxia a vu les goûts évoluer ainsi que certaines pratiques. Avec la lutte anticorruption, la tradition des bouteilles offertes dans les « unités de travail » est en voie de disparition. « On boit moins de vin, car avant 50 % de la consommation c’était des cadeaux », précise ce pionnier de la vigne chinoise. « Avec la politique, la pratique a été réduite. En tous cas, que ce soit pour les vins français ou les vins chinois, la clientèle est surtout féminine aujourd’hui. » Une clientèle féminine que certains vignerons ont découvert dans le quartier chic et branché de Taikoo Li au centre de Chengdu, pendant les quatre jours « OFF » qui précédent la foire. Après les « afternoon tea », les...

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