Ici l'Europe - A. Gonzalez: la solidarite europeenne est dans l'interet de tous-logo

Ici l'Europe - A. Gonzalez: la solidarite europeenne est dans l'interet de tous

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RFI et France 24 vous proposent un rendez-vous intitulé «Ici l’Europe». Un entretien avec une personnalité européenne signé Caroline de Camaret (France 24). Tous les quinze jours, le vendredi, un grand entretien avec une personnalité européenne, un entretien avec un des grands acteurs de l’Europe d’aujourd’hui, qui nous parle de la construction de l'Europe, de sa proximité avec les citoyens et des enjeux internationaux qui l’attendent. Une coproduction RFI/France24. *** Diffusions tous les vendredis à 19h40 TU vers toutes cibles ; et le samedi à 08h10 TU et à 21h10 TU vers l'Amérique, l'Asie, l'Europe. *** À partir du 31 mars 2024, diffusions les vendredis à 19h10 TU vers toutes cibles, le samedi à 08h10 TU vers l'Amérique, l'Asie, l'Europe et 21h10 TU vers toutes cibles.

Location:

Paris, France

Networks:

RFI

Description:

RFI et France 24 vous proposent un rendez-vous intitulé «Ici l’Europe». Un entretien avec une personnalité européenne signé Caroline de Camaret (France 24). Tous les quinze jours, le vendredi, un grand entretien avec une personnalité européenne, un entretien avec un des grands acteurs de l’Europe d’aujourd’hui, qui nous parle de la construction de l'Europe, de sa proximité avec les citoyens et des enjeux internationaux qui l’attendent. Une coproduction RFI/France24. *** Diffusions tous les vendredis à 19h40 TU vers toutes cibles ; et le samedi à 08h10 TU et à 21h10 TU vers l'Amérique, l'Asie, l'Europe. *** À partir du 31 mars 2024, diffusions les vendredis à 19h10 TU vers toutes cibles, le samedi à 08h10 TU vers l'Amérique, l'Asie, l'Europe et 21h10 TU vers toutes cibles.

Language:

French


Episodes
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Enrico Letta : « Il faut éviter un décrochage dramatique de l’Europe »

5/3/2024
L’ancien Premier ministre italien, actuel président de l’Institut Jacques Delors, dans son rapport sur le marché unique européen remis aux 27 chefs d’État au dernier sommet le 18 avril, tire la sonnette : « Nous vivons un décrochage dramatique », par rapport aux USA et à la Chine. Il faut donc « changer d’échelle pour que l’Europe reste compétitive », alors que nous avons 27 marchés financiers fragmentés : « chaque année, 300 milliards d’euros épargnés par les Européens qui s’envolent vers les États-Unis, et alimente en actions les entreprises américaines qui se renforcent et reviennent en Europe acheter nos entreprises européennes avec notre propre argent, c'est une folie totale ». Enrico Letta soutient l’Ukraine contre la « folle agression russe » : « on a dépensé beaucoup d'argent pour soutenir l'Ukraine et on a bien fait de le faire. Mais on a dépensé 80 % de l'argent du contribuable français, italien, allemand pour créer des emplois en Turquie, en Corée du Sud, au Michigan ou au Wisconsin », puisqu’on achète ailleurs des armes pour l’Ukraine : « il faut dépenser pour créer des emplois en Europe ! » « Optimiste » pour les élections européennes le 9 Juin, il constate que contrairement à celles de 2019, « personne ne parle de Frexit ou d’Italexit … Moi, je prends tout ça comme élément positif. L’Europe a convaincu même les eurosceptiques ! » ironise-t-il, même s’ils veulent la changer. Quant aux rumeurs sur son éventuelle candidature à la présidence de SciencesPo Paris, l’ancien Doyen de l’École des Affaires internationales ne l’exclut pas, même en cette période tourmentée pour l’école: « L'affaire Gaza est une affaire qui est en train de créer des troubles partout dans les universités du monde et il est évident que la tension autour de ces sujets est une attention qui est absolument particulière. »

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Maros Sefcovic : « Il faut une concurrence équitable, par rapport à la Chine aux USA »

4/26/2024
Maros Sefcovic, le vice-président de la Commission européenne, il s'agit d'un homme politique slovaque issu du Parti social-démocrate, qui en est troisième mandat de commissaire européen dans les commissions Barroso, Juncker et maintenant Von der Leyen, désormais en charge du Pacte Vert : « nous sommes en une étape de ce Pacte beaucoup plus compliquée, beaucoup plus difficile, parce qu'on est en pleine mise en œuvre. Comment on peut faire cette mise en œuvre d'une manière qui sera juste, qui sera efficace, à l'écoute aussi de nos collègues industriels et agricoles ! » Il justifie les mesures d’assouplissement des règles agro-écologiques de la Politiques agricole commune : « nos agriculteurs ont perdu presque 20 milliards d'euros seulement dans le domaine des céréales », souligne celui qui a « entamé un dialogue stratégique, avec le monde agricole, complétées en août pour présenter les recommandations pour la prochaine Commission européenne ». Il entend « pousser pour les objectifs plus verts, et en même temps garder notre compétitivité » ! Concernant les industriels, Maros Sefcovic estime que les prix de l’énergie sont encore trop forts (par rapport aux États-Unis et à la Chine) : « c'est pourquoi je crois que ce sera très important de trouver une solution, là, de rechercher toutes les possibilités qu'on a en Europe, parce que c'est un facteur très, très important et spécialement pour notre industrie lourde, et notre industrie verte. » Il suggère une réduction des taxes nationales. Sur le discours de la Sorbonne du président Macron, il s’inquiète de concert que notre Europe soit « mortelle » : « nous sommes vraiment en situation assez précaire. D'un côté, on a démontré une résilience dans les derniers quatre ans. L'inflation élevée, le problème du Covid, de l'énergie, et des deux guerres qui sont très proches de nous : bien sûr que nous sommes beaucoup plus impactés que la Chine ou les États-Unis ! » L’État de droit est mis en cause dans son pays la Slovaquie par le populiste Robert Fico, et c’est ce gouvernement qui décidera de son avenir politique : il rempilerait bien pour un 4è mandat, « dans le domaine de l'énergie ou de l'industrie, je suis disponible. Je suis prêt à servir l'Europe. »

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Arancha Gonzalez : «le pacte asile et migration a trouvé un point d’équilibre sur la responsabilité»

4/19/2024
Nous recevons cette semaine Arancha Gonzalez Laya, économiste espagnole, ancienne ministre des Affaires étrangères du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez et doyenne de l'École des Affaires internationales (PSIA) de Sciences Po. Conflit Israël-Hamas, pacte asile et migration, changements climatiques, elle nous éclaire sur les préoccupations des Européens, à quelques semaines des prochaines élections. Interrogée sur la volonté de l’Espagne de reconnaître l’État de Palestine au 1er juillet, Arancha Gonzalez Laya estime que cette reconnaissance pourrait peut-être contribuer à maintenir la solution de deux États pour Israël et la Palestine : « Peut-être que le moment est venu de le faire. En tout cas, c'est clairement le point de vue qu'on a en Espagne. Il y a d'autres États membres qui voient aussi avec sympathie l'idée de le faire maintenant, et je crois que c'est une question qui va se poser aux autres membres de l'Union européenne. » Le dialogue se poursuit sur les défis de la gestion de la migration en Europe et le récent pacte asile et migration, adopté par le Parlement européen, le 10 avril 2024. Arancha Gonzalez Laya souligne la nécessité de trouver un équilibre entre responsabilité et solidarité européennes. « Nous avons un problème. Pas avec la migration. Nous avons un problème avec la gestion de la migration et je trouve que ce pacte a trouvé un point d'équilibre sur des sujets majeurs : celui de la responsabilité. La responsabilité des États membres de l'Union européenne et pas simplement celle de pays qui sont ceux des premières entrées dans l'espace européen. Ce pacte a aussi trouvé selon elle le point d'équilibre dans la solidarité européenne : « Comme pour toute politique européenne. Ce n'est pas parfait, mais je trouve qu'on donne un signal clair de la capacité des États membres de l'Union européenne à s'entendre pour assurer une meilleure gouvernance des flux migratoires. C'est certainement mieux que de ne pas avoir une gouvernance pour la migration en Europe. », conclut-elle sur le sujet. Alors que La hausse des demandes d'asile est bien là avec plus d'un million de demandeurs d’asile en 2023 et le renvoi possible à un pays d'un demandeur d'asile vers un pays tiers considéré comme sûr, Arancha Gonzalez Laya pointe le fait que « ce n'est pas l'Union européenne qui définit les règles. l'Union européenne les met en place. Les règles en matière d'asile, ce sont des règles internationales. Il y a des engagements que l'Union européenne et tous ces États membres ont pris au sein de l'ONU. Il s'agit simplement de trouver la meilleure manière de le mettre en place. Encore une fois, on n'est pas dans le domaine du parfait. Nous avons aussi été capables de trouver un compromis sur un sujet qui est difficile. (...) Mais soyons clairs : on est arrivé à mettre de l'ordre dans un domaine qui va rassurer nos citoyens et qui va aussi nous rendre un peu plus responsables vis-à-vis de nos partenaires internationaux », se félicite-t-elle. Le thème de la migration en Europe est, par ailleurs, au cœur de la campagne des élections européennes du mois de juin 2024. À tel point que l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères estime que les principales préoccupations des Européens ont été oubliées, et que les conséquences sont déjà visibles : « Ce qui me préoccupe, c'est qu'il y a une forte baisse de la participation attendue des citoyens européens dans les élections européennes. On est à 44% des participations des citoyens français. C'est en baisse. Par rapport à la dernière fois où on avait vu l'effet contraire. Et pourquoi ? Parce que les citoyens français avaient comme priorité le pacte vert. C'est de ça dont on avait parlé pendant la campagne électorale. Cette fois-ci, ce qu'on voit, c'est une diminution de la participation des citoyens. Et pourquoi ? Peut-être parce qu'on n'est pas en train de parler des vraies préoccupations des citoyens », explique-t-elle. « Il faudrait être un peu plus sensible aux...

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L’immigration au cœur de la campagne des européennes

4/12/2024
Le grand débat France 24 - RFI a réuni les principales têtes de listes françaises aux élections européennes, le 10 avril 2024 à Bruxelles, autour de Caroline de Camaret et Valérie Gas. Manon Aubry (La France insoumise), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Léon Deffontaines (Parti communiste français), Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique), Valérie Hayer (majorité présidentielle), Marion Maréchal (Reconquête!), Marie Toussaint (Les cologistes) et Fabrice Leggeri (Rassemblement national en remplacement de Jordan Bardella) ont confronté leurs programmes. C’est autour de la thématique de l’immigration et du vote du Pacte sur la migration et l’asile au Parlement européen qu’a eu lieu l’un des temps forts de ce débat. Maitrise des frontières extérieures, accueil et répartition des migrants, conditions et examens des demandes d’asile, autant de questions sur lesquelles les candidats ont des convictions parfois opposées et apportent des réponses très différentes.

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Markus Beyrer : «Les entreprises européennes font face à un tsunami de bureaucratie»

4/5/2024
À l’approche d’un sommet européen consacré à l’économie européenne et la façon de la stimuler, nous recevons Markus Beyrer, directeur général de Business Europe, l’association patronale de l’UE. Il déplore une surcharge de bureaucratie pour les investissements au niveau européen, limitant le développement des entreprises et leur faisant perdre en compétitivité sur les marchés mondiaux. Face à la concurrence des entreprises chinoises et américaines, Markus Beyrer, le directeur général de Business Europe, estime que les sociétés européennes manquent d’attractivité. « Les prix de l’énergie en Europe sont beaucoup plus élevés en Europe qu’aux États-Unis ou dans d’autres pays du monde », assure le dirigeant de l’association patronale européenne. Mais surtout, selon lui, il y a beaucoup trop de bureaucratie dans les institutions européennes pour renforcer la compétitivité sur les marchés mondiaux. « Les procédures pour permettre l’investissement dans des sites industriels ou dans les infrastructures prennent beaucoup trop de temps. Beaucoup d’entreprises qui investissent dans d’autres pays nous disent que la démarche est plus simple, plus claire. » Cette régulation « excessive » réfrène les investissements étrangers dans les entreprises européennes, ce qui freine leur développement assure-t-il. Les 17 et 18 avril 2024, un rapport sur le futur du marché unique européen, qualifié d’encore trop national et segmenté par son rapporteur, sera rendu aux dirigeants des 27 pays. Un rapport très attendu par Markus Beyrer qui déplore un « déclin ces dernières années de ce bijou de l’intégration européenne auquel il faut remédier ». Habituellement opposé aux aides d’État nationales qui viendraient perturber le marché européen, le dirigeant du syndicat patronal européen reconnaît « qu’elles peuvent être justifiées pour aider les entreprises pour faire face à la concurrence mondiale mais aussi pour les accompagner dans leur programme de décarbonation ». Des aides « temporaires qui doivent être contrôlées au niveau européen » pour permettre de renforcer la compétitivité du marché unique. Il appelle pour cela à l’établissement d’un « Industrial Deal » en complément du Green Deal mis en place au début de la présidence d’Ursula Von der Leyen à la tête de la Commission européenne.

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Charles Michel : «Le Kremlin accuse l'Ukraine de manière saugrenue»

3/29/2024
Le président du Conseil européen en convient : « On a eu besoin de plusieurs semaines pour réussir à dégager une position détaillée, unie, parce qu'on sait que sur un sujet pareil, les 27 États membres peuvent avoir des relations avec Israël ou avec la Palestine qui sont inspirées par l'histoire, et c'est cela qui nous a amené à avoir besoin d'un peu de temps avant d'être en mesure d'exprimer une position unique et unie sur ce sujet ». Mais l’UE ne pratique pas les « doubles standards » entre Gaza et l’Ukraine. Pour ce conflit sur sol européen : « Nous allons vite […] et nous avons pris le Kremlin et le reste du monde par surprise, parce que l’Union européenne, traditionnellement vue comme un projet exclusivement économique fondé sur des valeurs, est en train de devenir un projet qui a une ambition de puissance et de développement de capacités militaires », affirme-t-il. On a « fait un pas supplémentaire en s'attaquant aux revenus des avoirs russes gelés,» dans les banques européennes, qui s’élèvent à 4 milliards d’euros, « afin de soutenir l'Ukraine, y compris avec de l'équipement militaire ». Pour satisfaire les agriculteurs européens qui se plaignent d’un déséquilibre des prix, l’Union est tentée de plafonner les exportations agricoles d'œufs, de poulets ou de blé ukrainiens. Charles Michel revendique une négociation avec l'Ukraine « pour trouver une solution qui soit à la fois bonne pour les agriculteurs européens, mais qui permette aussi à l'Ukraine de continuer à exporter, d’ailleurs principalement vers des pays en dehors de l'Union européenne, et à utiliser l'Union européenne pour permettre un centre de transit d’un certain nombre de produits agricoles. [...] Et le Conseil européen a demandé à la Commission et à nos ministres de l'Agriculture de travailler dans les jours qui viennent à trouver des accords pragmatiques avec l'Ukraine ». Le 25 mars 2024, Moscou a été la cible d’un attentat faisant plus de 140 morts. Vladimir Poutine a reconnu qu’il avait été commis par des islamistes radicaux, tout en continuant à sous-entendre un lien avec l'Ukraine. « Une fois encore on fait face à du mensonge, de la propagande, de la désinformation », dénonce Charles Michel, « on voit qu'il est apparemment impossible pour le Kremlin [...] de ne pas tomber dans la tentation du mensonge en tentant de faire de l'escalade rhétorique, en accusant de manière saugrenue l'Ukraine. [...] Ça montre qu'on a raison comme Européens, avec de nombreux partenaires dans le monde, de défendre la démocratie, la liberté, la souveraineté de l'Ukraine », affirme-t-il. Charles Michel a finalement décidé de rester à son poste de Président du Conseil européen, après avoir annoncé être candidat aux élections européennes du 9 juin : « Il n’y a pas eu de pression de mes pairs. J’ai fait un choix en conscience, j’ai observé, en dehors du Conseil européen, une tentation de certains d’instrumentaliser cette éventuelle candidature au Parlement européen. Ce qui compte pour moi c’est la stabilité du Conseil. Dans un moment comme celui-ci, on a besoin d’un ancrage et avec les 27 chefs d’États et de gouvernements, on continuera à travailler pour réussir la transition institutionnelle qui sera nécessaire après les élections européennes du mois de juin », conclut-il.

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Rafael Grossi : «Nous sommes arrivés à un consensus : le nucléaire doit être accéléré»

3/22/2024
Cette semaine européenne est marquée par deux sommets importants à Bruxelles : un Sommet européen dédié à l’Ukraine, mais également le Sommet international de l’énergie nucléaire, le tout premier du genre, co-organisé par la Belgique et l’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA). Nous recevons Rafael Grossi, le directeur général de cette institution internationale placée sous l’égide de l’ONU, et dont les attributions sont non seulement le contrôle et la limitation du développement des applications militaires de l’atome, mais aussi d’en promouvoir les usages civils et pacifiques, objet de ce sommet. Rafael Grossi se réjouit de la tenue de ce sommet : « le fait que les leaders du monde se retrouvent ici autour du nucléaire civil, de l’énergie nucléaire, en dit long sur les nombreux défis liés à l’énergie auxquels le monde fait face actuellement, comme la décarbonation ou le mix énergétique. » Mais il le reconnaît : « Il y a un consensus global sur le fait que le nucléaire n’est pas la panacée, mais sans le nucléaire, nous ne pourrons pas arriver au niveau des accords de Paris », faisant référence à la conférence sur le climat de 2015. Ces conférences étaient selon lui « hostiles » à l’encontre du nucléaire, sauf la dernière en date, à Dubaï en novembre 2023. Un « retour au réalisme », se félicite le directeur général de l’AIEA. « On est arrivé à un consensus pour dire que le nucléaire doit être accéléré. C’est selon moi un retour au réalisme ». Pour pouvoir financer la production de cette énergie décarbonée, Rafael Grossi est très clair : « les financements publics sont indispensables, mais on est devant un paradoxe parce que ces institutions de financement international interdisent dans certains cas le financement du nucléaire. (...) Elles sont en décalage par rapport au marché, aux décisions politiques et à la société. (...) Je suis en consultation avec la Banque mondiale et avec d'autres instances pour faciliter l'accès aux financements publics pour des projets nucléaires ». Interrogé sur le conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine et les risques de cyberattaques que cela peut représenter pour les installations nucléaire, Rafael Grossi se veut rassurant : « On surveille. Les problèmes de cyberattaque c'est un problème de type militaire qui peut influencer non seulement le nucléaire, mais aussi toute autre activité. Ce n'est pas parce qu'on a une centrale nucléaire qui a été occupée militairement que la technologie nucléaire a un problème. Le problème, c'est la guerre. […] Mon rôle, c'est d'éviter un accident nucléaire », explique le directeur général de l’AIEA. « Je ne pourrai pas, en tant que chef d'une organisation, faire pression sur un État. Mais j'ai une mission et je sais ce que je peux faire pour éviter un éventuel accident avec des conséquences radiologiques graves », rappelle-t-il. Rafael Grossi répond aussi aux critiques qui suggèrent que l’Europe est trop dépendante de la Russie et qu’elle ne sanctionne pas assez la Russie. Il insiste sur le fait qu’il est impossible de stopper net tout projet en lien avec la Russie dans le domaine de l’énergie « car cela nuirait à des pays européens qui en dépendent énormément. En Europe de l'Est, il y a des pays qui dépendent complètement de l'énergie apportée par leurs réacteurs nucléaires. […] Il y a des efforts, au niveau du secteur énergétique, aux États-Unis aussi, en France, dans d'autres pays, pour développer des capacités de fabrication de combustible nucléaire autres que les Russes. Mais ça prendra un peu de temps », conclut-il.

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Carlos Moedas, maire de Lisbonne, centre-droit : l’extrême-droite «est un produit de la gauche»

3/15/2024
Au Portugal, le centre-droit a remporté d’une courte tête les élections législatives anticipées du 10 mars 2024, mettant fin à 8 années de gouvernement socialiste. Mais cette coalition menée par le Parti social-démocrate n’est pas en mesure de former une majorité à elle seule. Elle exclut néanmoins de s’allier au parti d’extrême droite Chega qui connaît une ascension fulgurante et frôle les 20% des votes. Nous recevons Carlos Moedas, le maire de centre-droit de Lisbonne, qui avait déjà arraché la ville aux socialistes, à la surprise générale, en 2021. Il salue ce « changement de cycle » mais regrette la montée de l’extrême-droite, alimentée par « un vote du désespoir » et de « révolte ». Ces élections intervenaient dans un contexte inédit, après la démission du Premier ministre Antonio Costa. Le dirigeant portugais avait été accusé d’avoir touché des pots-de-vin et poussé au départ. Il s’agissait d’une méprise, le ministère public l’ayant confondu avec son homonyme, le ministre de l’Économie, Antonio Costa Silva. Carlos Moedas revient sur cette affaire « lamentable ». Ces « scandales derrière des scandales » écœurent les Portugais, qui « en ont marre de la politique ». Carlos Moedas rappelle que le parti socialiste a gouverné 23 des 30 dernières années et estime qu’il porte une lourde responsabilité dans la montée de l’extrême droite. « Elle est un produit de la gauche et du parti socialiste qui a beaucoup eu l'intérêt d'augmenter l'extrême droite » pour « détruire » la droite modérée, accuse-t-il. Selon lui, le succès des populistes d’extrême droite en Europe s’explique également par les attentes nouvelles de la population qui demande des solutions immédiates dans un monde où, « à l’ère du digital, tout s’accélère. Mais les gouvernements ne peuvent pas résoudre tous les problèmes dans la minute » avec « une baguette magique » car « il faut le temps de la démocratie ». Carlos Moedas critique les partis populistes comme Chega qui promettent que « s’ils étaient au gouvernement, tout serait merveilleux, ils feraient tout ». Il remarque que les extrêmes qui gouvernent sont confrontés à la réalité, en citant l’exemple italien. Georgia Meloni « a changé, parce qu'elle n'est plus la même, parce qu'elle a vu qu'en fait, être au pouvoir et gouverner, c'est quelque chose de très différent »

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Jean-Noël Barrot, ministre délégué à l’Europe: «notre parti Renaissance pointera les incohérences de l’extrême droite»

3/8/2024
Top départ pour le camp présidentiel. Devancé de près de 10 points dans les sondages par la liste du Rassemblement national, Renaissance entre dans le vif du sujet et demande une « Europe plus forte, plus unie et plus démocratique ». La campagne sera pour le camp du chef de l’État l’opportunité de rappeler son bilan et sa vision pour l’Europe des 5 prochaines années. Pour le ministre délégué en charge de l’Europe, Jean-Noël Barrot, « ce sera l’occasion aussi de démasquer un certain nombre de contradictions internes au Rassemblement national”, soulignant l'absentéisme des parlementaires du RN, « qui ont déserté le Parlement, plutôt que d’y prendre une part active pour honorer le mandat qui leur avait été confié par les Français il y a cinq ans ». Il pointe « certaines des incohérences, des inconsistances de l’extrême droite française », alors que le parti de Marine Le Pen a voté contre le Pacte asile et immigration au Parlement européen : un paradoxe selon lui, car cet ensemble de lois devrait permettre précisément d’assurer « un contrôle effectif des frontières de l’UE et de lutter efficacement contre l’immigration irrégulière ». Alors que les leaders européens ont rejeté en bloc l'éventualité évoquée par Emmanuel Macron d’envoyer des troupes en Ukraine, le ministre préfère souligner au contraire « l’unité et la détermination » affichée par les États membres. Le 26 février 2024, ils ont convenu ensemble « de faire plus, de faire mieux et faire davantage pour l’Ukraine », rappelle-t-il. Chacun faisant « selon de ses moyens ». Quant à son adhésion à l’Union européenne, le ministre réaffirme que la place de l’Ukraine est bien dans le club. Kiev devra néanmoins « mettre en œuvre un certain nombre de réformes de manière à se rapprocher du socle de l’État de droit européen ». Il rappelle que des changements seront nécessaire pour que l’élargissement se déroule bien. C’est-à-dire sans déstabiliser certains marchés, certains citoyens, tout comme la politique agricole commune et les politiques de cohésion « qui, aujourd’hui, en Europe sont la garantie de la préservation de notre modèle ». Sur le front de la guerre en Ukraine, Jean-Noël Barrot rappelle que « la nécessité de mettre entre les mains des Ukrainiens tout ce dont ils ont besoin rapidement pour résister aux assauts de la Russie et de Vladimir Poutine, tout en réveillant notre base industrielle de défense, notre industrie de défense au niveau européen, pour que nous puissions, dans la durée, assurer ce soutien à l'Ukraine, quel que soit le sort des autres grands pays producteurs d'armement ».

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François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains pour les élections européennes

3/1/2024
L’eurodéputé François-Xavier Bellamy, mène la liste du parti français Les Républicains, créditée de 8% d’intentions de vote dans les sondages pour le scrutin du 9 juin. Il entend s’adresser à son électorat rural : « Ça fait maintenant des mois, des années qu'ils disent leur angoisse parce que l'Europe n'a cessé de leur rendre la vie de plus en plus compliquée, comme si le but était de les empêcher de produire. Ce sont des Verts, de La Gauche et Renew Europe qui ont porté dans l’hémicycle un projet de décroissance », selon lui, entre autres à travers le projet de loi sur la Restauration de la nature, contre lequel il a voté. Il expose les contradictions de Jordan Bardella, qui caracole à 20 points au-dessus de sa liste dans les sondages : « On voit un Rassemblement national qui dit tout et son contraire sur les sujets agricoles. Tout et son contraire, quand il propose les prix plancher qui sont la solution de LFI pour l'agriculture française et que dès que le président de la République se rallie à cette idée d'un seul coup, le Rassemblement national finit par abandonner et changer complètement de discours ! » Les 6 et 7 mars 2024, le PPE se réunit à Bucarest pour son congrès pour renouveler sa confiance à l’actuelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, cheffe de file de la droite européenne… c’est sans lui ! « Nous nous sommes opposés à la perspective d'un nouveau mandat d'Ursula von der Leyen, simplement parce que nous regardons le bilan et nous sommes nombreux au PPE à dire qu’il n'est pas conforme à ce qu'on doit attendre aujourd'hui d'une Commission européenne qui a pour mission de renforcer l'Europe et qui aura très largement contribué à la fragiliser au cours des dernières années (...) Quand Ursula von der Leyen, avec une stratégie qui la rendait otage de l'agenda des Socialistes et des Verts, a poussé pour des mesures qui ont créé plus de complexité, plus de contraintes, plus de régulations, avec d'une certaine façon, la certitude que cela aboutirait à fragiliser la production en Europe, évidemment, nous ne pouvons pas la suivre. » Emmanuel Macron a tenu à Paris une conférence de soutien à l’Ukraine, parlant d’envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine. Pour François-Xavier Bellamy, « ce manque de sérieux, ce goût de la communication permanente, cette espèce de légèreté et de désinvolture incroyable est d'une gravité inouïe quand on parle d'un sujet comme celui d'une guerre. (...) En faisant cela, il expose notre pays, il met un continent en danger. » L’élu européen se prononce pour un soutien à l’Ukraine dans le conflit mais contre une adhésion pleine et entière de l’Ukraine à l’UE : « cela me semble être une fausse promesse. D'abord, on le voit, tous les processus d'adhésion aujourd'hui sont à l'arrêt. (...) et à 27, nous n'arrivons pas à avoir un processus de décision qui fonctionne correctement. Comment imaginer que demain, on puisse aller vers de nouveaux élargissements ? » Et il ajoute « les différences structurelles entre l'Ukraine et nos pays sont si grandes (...) que faire entrer l'Ukraine dans l'Europe, ce serait déstabiliser directement toutes les politiques européennes. Il va créer un statut intermédiaire, inventé pour eux et avec eux, bien sûr », conclut-il.

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Teresa Ribera « Les agriculteurs sont les premiers menacés par le changement climatique »

2/16/2024
Malgré la grogne des agriculteurs partout en Europe notamment en Espagne et la remise en cause constante par la droite du Pacte vert, le gouvernement espagnol socialiste de Pedro Sanchez récuse l’idée de pause environnementale. Teresa Ribera, vice-présidente de ce gouvernement, en charge de la transition écologique et du défi démographique explique que l’Europe doit dialoguer avec les agriculteurs. Selon elle, l’UE doit les accompagner vers de nouveaux modes de production tout en leur garantissant un revenu suffisant. Mais la sècheresse, l’érosion des sols et les restrictions en eau dans certaines régions d’Espagne comme la Catalogne et l’Andalousie - dans les campagnes comme dans les villes - montrent bien l’urgence en la matière. Teresa Ribera critique aussi le populisme du parti d’extrême droite espagnol « Vox », anti-écologique et anti-européen. À la veille des prochaines élections européennes, elle affirme que malgré des avancées majeures ces dernières années, les défis restent nombreux. Mais pour elle seule, l’Union européenne permettra à chacun des pays d’y faire face.

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Valérie Hayer, présidente du groupe Renew Europe au PE : « L’Europe, c’est dans notre ADN »

2/9/2024
Après sa récente nomination à la tête du groupe Renew au Parlement européen, Valérie Hayer se dit honorée d’une telle responsabilité : « on est ce groupe charnière sans lequel aucune majorité n'est possible au Parlement européen. Donc on a une vraie force d'influence. » estime-t-elle. L’occasion de rappeler ses priorités en cette année électorale : « Depuis 2019, on a eu des priorités très fortes autour du Green Deal, le fameux pacte vert, en ne laissant pas de côté les agriculteurs », estime la Présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen. « On a une identité très forte autour de la protection de l'État de droit, des libertés fondamentales, des enjeux de compétitivité et de souveraineté européenne.» Interpellée sur l’absence de tête de liste pour son parti, Valérie Hayer s’en défend : « On n'a pas de retard. Il y a beaucoup de questions en ce sens. La réalité, c'est qu'on parle d'Europe depuis le premier jour du premier mandat d'Emmanuel Macron. Et évidemment, la majorité présidentielle est active sur les enjeux européens. On a un ADN très fort autour de l'Europe et on va entrer dans la campagne dans les prochaines semaines » assure-t- elle. « Pour moi, l'enjeu, c'est de conserver l'unité et la cohésion du groupe sur les prochains dossiers législatifs qui arrivent, parce qu'on a encore du travail avant le lancement de la campagne. » Fille et petite-fille d’agriculteurs, Valérie Hayer s’est exprimée sur la crise agricole qui a secoué l’Union européenne, ces dernières semaines. Une grogne qui n’est pas une grogne anti-Europe selon elle : « Il y a des mécontentements vis-à-vis de l'Union européenne, mais il y a aussi des attentes très fortes vis-à-vis du niveau national et preuve en est, le Premier ministre a fait une série d'annonces et ces annonces françaises nationales ont permis de lever les blocages au niveau agricole, au niveau national », explique-t-elle. Si Bruxelles a reculé sur certaines ambitions environnementales face à cette pression agricole, il n’est pas question pour Valérie Hayer d’opposer agriculture et environnement : « Les agriculteurs sont les premières victimes du réchauffement climatique et ils sont eux-mêmes l'un des acteurs majeurs dans la lutte contre le réchauffement climatique. », tonne la présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen. « Ursula von der Leyen a fait des propositions d'aménagement, elle a aussi entamé un dialogue structurel sur l'avenir de l'agriculture, et je pense que c'est un point important, elle a fait aussi cette semaine une annonce de remise en cause de la fameuse loi de réduction des pesticides ». Une loi rejetée par le Parlement, au grand regret de Valérie Hayer : « On a tous intérêt, collectivement, à aller vers une réduction de l'usage des pesticides. Je voudrais dire que les agriculteurs ne sont pas les premiers ravis d'utiliser des pesticides pour des raisons sanitaires, pour des raisons de coût économique, évidemment, mais il faut qu'on les accompagne vers des alternatives quand elles n'existent pas. » Un accompagnement auquel la présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen n’associe pas à l’extrême droite, qu’elle juge hypocrite : « le Rassemblement national a voté en faveur de la PAC, c'est-à-dire les contraintes réglementaires de la PAC, mais il a voté contre le budget de la Politique agricole commune, c'est à dire les 9 milliards chaque année qui vont aux agriculteurs français, Jordan Bardella ne les a pas soutenus. Et puis par ailleurs, il y a quelques mois, il disait qu'il était le premier écologiste de France, aujourd'hui, il dit qu'il faut mettre à bas le Green Deal. Donc il y a cet opportunisme électoral qui est assez insupportable », regrette-t-elle. Le Rassemblement national qui est classé loin devant Renaissance, le parti présidentiel en France, à 27 % dans les sondages contre 20 %. La Présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen tient à garder ses distances avec ces sondages, estimant que la campagne n’a pas...

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Paolo Gentiloni : « Répondre à cette crise par l’austérité comme en 2008 serait une erreur »

2/2/2024
Après le sommet extraordinaire sur l’Ukraine du 1er février 2024, l’Union européenne a finalement voté à l’unanimité un plan de soutien de 50 milliards d’euros à destination de l’Ukraine, pour les quatre prochaines années. « La semaine se termine très bien », se félicite le commissaire européen à l’Économie Paolo Gentiloni : « l'Union européenne est plus forte que ses propres divisions », dit-il, en référence à la menace d’un veto hongrois qui planait sur le sommet. « Ce n'était pas sûr que nous ayons obtenu ce bon résultat. Je pense que c'est une bonne démonstration de toutes difficultés que nous avons, mais qu'à la fin nous réussissons fréquemment à prendre les bonnes décisions...Victor Orban a changé d’avis car il a mesuré son isolement ». « Sans l'Union européenne, ce serait impossible pour les Ukrainiens de continuer leur combat qui est un combat pour nos valeurs », affirme le Commissaire qui espère un regain du soutien international face au conflit entre la Russie et l’Ukraine : « Je suis assez optimiste sur le fait que les États-Unis pourront trouver une voie au Congrès pour continuer quelques formes de soutien », explique le commissaire européen à l'Économie. Interrogé sur la colère grandissante des agriculteurs aux quatre coins de l’Europe, Paolo Gentiloni le répète, les institutions européennes doivent comprendre la souffrance du milieu agricole : « nous devons écouter et en tenir compte ». Le secteur agricole, « qui prend une portion si importante du budget européen, est essentiel pour nos communautés, pour nos familles et pas seulement pour notre économie », rappelle le commissaire italien. Attention aux prix de l’énergie, aux relations avec la grande distribution ou encore à la politique du Green Deal, et à la compétition avec les céréales ukrainiennes. Mais pour ce qui est des accords commerciaux notamment le Mercosur, « s’il faut éviter qu’ils ne défavorisent un secteur, comme l’agriculture, ils ont été globalement favorables à notre économie ». Le commissaire européen à l’Économie s’est aussi exprimé sur la santé économique de l’Union européenne : « on a eu une succession de crises, qui a été très difficile à aborder » admet-il. « On est dans une croissance très faible et on a réussi à éviter la récession. On est en récession dans une dizaine de pays européens […] On doit en tout cas éviter les erreurs qu'on a faites, peut-être il y a dix ou douze ans, dans la crise financière internationale, quand on a répondu à cette crise avec des politiques d'austérité. Ce serait une erreur », conclut-il. À lire aussiHadja Lahbib : « Si on lâche l'Ukraine, notre sécurité et nos démocraties sont en danger »

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Hadja Lahbib : « Si on lâche l'Ukraine, notre sécurité et nos démocraties sont en danger »

1/26/2024
Nous recevons Hadja Lahbib, la ministre fédérale des Affaires étrangères, en charge de la présidence belge du Conseil de l'UE. Ancienne journaliste de la RTBF, membre du parti libéral centriste Mouvement Réformateur, elle reste optimiste pour le sommet du 1er février 2024 : le paquet d’aide de l’UE de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine ne sera pas indéfiniment bloqué par Viktor Orban : « Nous sommes persuadés, dans notre immense majorité, que nous ne pouvons pas lâcher aujourd'hui l'Ukraine. Parce que si on la lâche, c'est notre sécurité, nos démocraties, notre système de valeurs et le droit international qui sont en danger. [...] Nous voulons croire que la Hongrie sera avec nous dans un avenir proche et que le Conseil du 1er février sera fructueux et qu'elle se ralliera à cette immense majorité puisqu'elle est isolée ». Elle refuse le chantage de l’ultranationaliste Viktor Orban, qui attend encore les 20 milliards d'euros du plan de relance toujours retenus pour sanctionner les écarts de Budapest sur l’état de droit : « on ne peut pas badiner avec l’état de droit ! Et tant que la Hongrie ne fera pas les efforts nécessaires, les fonds ne seront pas débloqués ». La question des céréales ukrainiennes est pour elle la conséquence des blocages « imposés par la Russie de Poutine [...]. Il faut dépasser nos divergences et trouver des moyens pour que ces céréales n’envahissent pas l'Union européenne ». Elle rappelle l'importance de les acheminer vers l'Afrique ! Une vingtaine d’ONG dénoncent le Pacte migratoire comme un système mal conçu, coûteux et cruel. Hadja Lahbib s’en défend : le but de ce Pacte est de continuer « à accepter, à accueillir sur nos territoires des gens qui fuient la maltraitance, qui fuient les inégalités et ont le droit de trouver asile chez nous » tout en permettant « un renvoi rapide de ceux qui n'ont pas droit à cet asile », par le biais entre autres d’une « meilleure collaboration avec les pays d'où sont originaires ces migrants ». Autre grande priorité de la présidence belge de l’UE, la mise en place du Pacte Vert d’ici avril 2024. Après les blocages des partis de droite et d’extrême droite sur certains textes, elle l’affirme : « tout le monde est conscient qu'il y a urgence, qu'une transition doit se mettre en place. [...] mais il ne faut pas non plus faire une transition qui laisse une partie de la population sur le carreau. » Plusieurs hauts responsables européens ont décidé de quitter leurs postes pour se lancer dans la campagne des élections européennes. Cela ne fait pas peur à Hadja Lahbib : « qu'ils aillent se confronter à leurs électeurs, qu'ils se rappellent à leur bon souvenir, qu'ils viennent finalement dire ce qu'ils ont fait, c'est bon pour la santé de la démocratie ». Et de conclure : « Et ne cédez pas aux solutions simplistes apportées par des partis extrêmes qui, quand ils arrivent au pouvoir, sont finalement confrontés à la réalité et sont incapables d'appliquer leurs promesses ! »

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Marija Pejčinović Burić : « Il n’y avait pas d’autre possibilité qu’exclure la Russie du Conseil »

1/19/2024
Quel bilan pour les droits de l’homme et l’État de droit en Europe, à quelques mois des élections européennes ? Marija Pejčinović Burić est l’invitée d’Ici l’Europe qui célèbre, cette semaine, son 600è épisode. La secrétaire générale du Conseil de l’Europe, vigie de la démocratie sur le continent, achève dans quelques mois son mandat de 5 ans. Elle revient sur les marqueurs de ce mandat, notamment l’exclusion de la Russie, son plus grand État membre, quelques semaines après l’invasion de l’Ukraine en 2022. Marija Pejčinović Burić évoque aussi le Pacte européen sur la migration et l'asile, la guerre au Proche-Orient et les défis posés par l’intelligence artificielle. Elle répond à Strasbourg, aux questions de Marie Normand (RFI) et Caroline de Camaret (F24).

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Nicolas Schmit : « L’immigration est aussi une chance pour l’Europe »

1/12/2024
Nicolas Schmit, commissaire européen à l'Emploi et aux Droits sociaux, son nom circule comme tête de liste pour les socialistes européens en vue du scrutin de juin 2024. Il « s’imagine l'accepter », et pose le débat pour 2024 : « continuer à travailler sur la dimension sociale et économique de l’Europe […] C'est le contraire d'une Europe qui se replie, une Europe des nationalismes. ». Il applaudit les résultats du statut de protection temporaire attribué aux quelque 4,5 millions de personnes en conséquences de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022. Une majorité de femmes et d’enfants : « je dirais qu'il y a certainement des choses qui restent perfectibles à la fois au niveau du travail et de l'intégration des enfants. Mais globalement, je peux conclure que ça a été une opération réussie, grâce d'ailleurs à la solidarité des États membres, mais aussi grâce à la solidarité des citoyens. » Mais lorsque les Polonais ont bloqué la frontière avec l'Ukraine refusant la concurrence bon marché des chauffeurs ukrainiens, il clarifie : « la dimension sociale est un élément central de notre politique d'élargissement.» Il faut aussi « régler ces problèmes » avec la Pologne « pour montrer que l'élargissement, ce n'est pas une autre manière pour promouvoir du dumping social. » Le « Tinder de l’emploi », mis en place par sa commission, estime qu'il y aura besoin de 7 millions de travailleurs supplémentaires en Europe d'ici la fin du siècle, en raison de nos démographies vieillissantes. Malgré la virulence du débat sur l'immigration, Nicolas Schmit soutient qu’il faut « procéder à une immigration légale organisée ». Si l’Europe manque de main d’œuvre « nous pouvons essayer de corriger et de combler ces déficits par une immigration organisée et ‘désémotionnaliser’ le débat migratoire car l’immigration est aussi une chance pour l'Europe. »

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Philippe Lamberts : « lâcher 10 milliards à Orban à 2 jours du Conseil est problématique »

12/15/2023
À Bruxelles, les 14 et 15 décembre 2023, les 27 ont entériné le démarrage des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Nous en parlons avec Philippe Lamberts, coprésident du groupe des Verts au Parlement européen et proche observateur de ce Conseil, qui se « réjouit » de cette décision. Il est vindicatif quant à l'attitude de Viktor Orban, qui a fait jouer son droit de veto sur l'octroi d’un plan de soutien financier de 50 milliards d’euros sur 4 ans à l’Ukraine, conditionnant la révision de sa décision au déblocage des fonds de l’Union européenne pour son pays. « C'est un signal absolument indispensable à envoyer à l’Ukraine. (...) Mais il s’en est fallu de peu que l’Europe rate le coche » : Philippe Lamberts salue par ces mots la décision du Conseil sur l’ouverture des négociations d’adhésion de l’Ukraine. (...) « L'adhésion de l'Ukraine apporterait des ressources, un peuple très motivé pour la construction européenne et également une profondeur stratégique pour l'Union européenne ». D’autres pays ont également vu leur processus d’adhésion avancer lors de ce Conseil, comme la Moldavie, la Géorgie et la Bosnie-Herzégovine, et leur intégration va changer la donne et entraîner des réformes nécessaires, dont certaines doivent être présentées d’ici l’été 2024 : « Si on devait garder les règles de financement actuelles, totalement insensées et surannées, l'Ukraine se retrouverait être le seul pays bénéficiaire net du budget européen. Tous les autres pays deviendraient contributeurs nets. Il faut donc clairement repenser de fond en comble le mode de financement de l'Union européenne. (...) Soit les États membres cotisent à l'Union européenne, soit ils permettent à l'Union européenne de lever directement l'impôt », propose-t-il. Chantage que le Premier ministre hongrois Viktor Orban a, selon lui, exercé lors des votes de ce Conseil : « le fait qu'on lui ait lâché 10 milliards d'euros à deux jours du sommet, c'est problématique (...) Ce qui s'est passé, ce n'est pas un bras de fer, c'est du chantage, auquel il faut bien admettre que le Conseil et la Commission ont répondu en libérant de l'argent », tonne-t-il. Dans quelques mois, les citoyens européens seront appelés aux urnes pour désigner 720 élus au Parlement européen. Les sondages montrent une montée des partis populistes, d’extrême droite. Le député Vert fulmine : « ce qui m'inquiète le plus, c'est que ces partis nationaux populistes sont renforcés par le ralliement de partis traditionnels à leur langage. (...) Les partis historiques qui ont forgé l'Union européenne, les chrétiens démocrates, les sociaux-démocrates, les libéraux, les Verts ne devraient pas alimenter la machine à peur de l'extrême droite », conclut-il.

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Manon Aubry : « Les élargissements sont un échec et favorisent le dumping social »

12/8/2023
Manon Aubry reconnaît qu’elle co-préside un Groupe au Parlement européen, La Gauche, divisé sur l’Ukraine : « Le devoir de l’Union européenne est de continuer le soutien financier, logistique, humanitaire et militaire à l’Ukraine… Et c'est normal qu'il y ait des débats sur l’aide militaire, parce qu'à partir du moment où vous donnez non plus seulement des armes de défense, mais des armes d'attaque, vous êtes cobelligérant à un conflit. (...). L’adhésion de l’Ukraine au club des 27, pour elle, c’est non : « qui pense sérieusement qu'on peut faire entrer un pays en guerre au sein de l'Union européenne ? Ce n’est absolument pas réaliste ». « Les Ukrainiens ont besoin d'un soutien financier, d'un soutien militaire, et ça, il n'y a pas besoin d'être dans l'Union européenne pour l'obtenir ». Elle liste les « échecs du précédent élargissement. (...) et le salaire minimum en Ukraine, vous savez de combien il est ? de 140 €. Je ne suis pas prête à ce qu'on provoque ce massacre social à la fois dans l'ouest de l'Union européenne avec une délocalisation massive, mais aussi un massacre social dans ces pays candidats. » Pour l’eurodéputée LFI, « dans ce contexte géopolitique très tendu, l’Union européenne doit avoir une voix singulière, unique, non alignée. Sur le conflit Israël-Hamas, l’UE est inaudible (...) elle doit « adopter la position de Josep Borrell, équilibrée, qui lui parle de la situation humanitaire catastrophique et avance petit à petit sur un cessez-le-feu : les Nations unies aujourd'hui parlent de risque de génocide, de nettoyage ethnique. C'est une apocalypse humanitaire. » Quid des ambiguïtés dans les discours et les actes de Jean-Luc Mélenchon sur l’antisémitisme ? Manon Aubry réfute : « Depuis le début, nous avons condamné l'ensemble des actes antisémites dans notre pays (...) et nous disons également qu'on ne protège pas les personnes de confession juive en pointant du doigt les personnes de confession musulmane, comme le fait l'extrême droite (…) on ne marche pas contre l'antisémitisme avec des antisémites. Or, le Rassemblement national a été créé par des anciens Waffen SS, qui sont des antisémites, des nazis. Ils sont les héritiers des nazis », selon elle. Comme en 2019, Manon Aubry est pressentie pour être tête de liste de La France Insoumise pour les élections européennes de 2024. Dans les derniers sondages, son parti, à 8 %, gagne 2 points par rapport au dernier scrutin, mais reste loin derrière le Rassemblement national, crédité de 28 % d’intentions de votes, avec un parti présidentiel à 19 % : « Mon objectif est de dépasser les 10 % et d’être ainsi en tête de la Gauche », même si les Écologistes et socialistes ne se sont pas ralliés à sa bannière commune. Son programme ? « face à l'austérité, il faut mettre à contribution les plus riches de nos pays, dénoncer les grands Traités avec le Mercosur et la Nouvelle-Zélande, et protéger nos industries et face au tout marché ».

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Pascal Canfin : « Le Pacte Vert et ses 75 lois, c’est un changement systémique »

12/1/2023
Le démarrage de la COP28 à Dubaï est scruté de près par Pascal Canfin, député européen de la majorité présidentielle qui préside au Parlement européen la Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire : « Notre objectif est de maintenir le dérèglement dans une zone de 2°C pour qu’il ne devienne pas un chaos climatique. Et l’Europe propose des plans pour pousser encore les énergies renouvelables (…) Il est bien sûr très tard. Cela fait 40 ans que les scientifiques nous alertent et que les politiques n’ont pas une réponse à la hauteur », estime celui qui a été par le passé ministre du Développement et directeur général de WWF France, côté ONG. Il a bon espoir en la capacité de l’Europe à faire partager ses ambitions climatiques : « le Pacte Vert, c’est 75 lois, c’est donc un changement systémique qui est en cours », et opéré par les Européens, qui ne sont pas encore dans les clous de leur objectif de 65% d’émissions de CO2 en 2030 : « mais je veux voir le verre à moitié plein : si beaucoup disent maintenant qu’on en fait trop, c’est la preuve qu’il avance ! » Il voit dans cette bataille rangée au Parlement de Strasbourg texte après texte du Pacte Vert « un enjeu majeur des élections européennes, entre deux logiques : celle de l’Europe puissance, ou celle de nations qui s’éloignent et se désolidarisent. » Il appelle la Droite, Les Républicains à rendre compte à leurs électeurs de leur vote contre les chapitres de ce Pacte Vert, comme la réduction des pesticides, que l’Extrême droite a elle aussi rejetée. En revanche, il s’inquiète peu de la victoire de Geert Wilders, chef de file de la droite la plus europhobe et climato-sceptique aux Pays-Bas : « il ne faut pas surestimer sa capacité à diriger le gouvernement, alors qu’il ne trouve pas de partenaires de coalition. L’arrivée au pouvoir de l’Extrême droite n’est jamais une fatalité : parfois elle gagne, mais parfois elle perd, comme ça a été le cas en Pologne et même en Espagne, où les pro-européens l’ont finalement emporté ! »

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Margaritis Schinas : « On va prouver à M. Wilders qu’on sait gérer la migration dans l’UE »

11/24/2023
Le vice-président de la Commission européenne, le Grec Margaritis Schinas, chargé de la Promotion du mode de vie européen et des migrations se dit peu inquiet de l’arrivée en tête de l’extrême droite aux Pays-Bas : « 25 % des Néerlandais a certes voté pour M. Geert Wilders, mais cela signifie que 75 % n’ont pas voté pour lui, note-t-il. Et l’on doit attendre de voir la composition du nouveau gouvernement pour constater si ce discours de haine se reflète vraiment dans l’action gouvernementale ». Selon lui, l’UE est en train de donner tort à M. Wilders « avec pour la première fois un cadre holistique ». Le Pacte migratoire, selon lui, va être adopté en 2024 « qui organise des accords avec les pays tiers, sécurise les frontières extérieurs avec une politique de retour des déboutés de l’asile facile et rapide, et organise la solidarité dans l’accueil des réfugiés entre les 27 : « il sera l’un des grands héritages de cette Commission européenne ». S’il reconnait des défaillances dans les accords avec la Tunisie, « il a fait globalement baisser les chiffres des arrivées en Méditerranée. » Quant à celui bilatéral entre Italie et Albanie : « si les procédures de gestion de l’asile restent dans des mains italiennes… il ne posera pas de problème de compatibilité avec notre droit européen. » Le portefeuille de M. Schinas inclut aussi la lutte contre l’antisémitisme, « qui nous préoccupe beaucoup car nous en Europe, depuis la Shoah, on sait comment ça commence et comment ça finit ». Il détaille les mesures préconisées par l’exécutif européen pour lutter contre la haine dans nos sociétés et en ligne.

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