Reportage international - Le foot feminin haitien prend la defense du president de la federation, accuse de viols-logo

Reportage international - Le foot feminin haitien prend la defense du president de la federation, accuse de viols

RFI

Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.

Location:

Paris, France

Networks:

RFI

Description:

Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.

Language:

French


Episodes
Ask host to enable sharing for playback control

En Inde, les infrastructures ferroviaires se développent à grande vitesse

5/13/2024
Alors que l'Inde entière est en train de voter pour savoir si elle offre à Narendra Modi un troisième mandat ou pas, tout le monde s'accorde à dire que les infrastructures du pays se sont considérablement améliorées. Le pays construit à toute vitesse pour qu'elles cessent d'être un frein à l'essor de son économie. Les routes et les rails sont en constant développement. Le développement du réseau ferroviaire, avec des lignes de plus en plus rapides et confortables, illustration en reportage dans un train express régional.

Duration:00:02:36

Ask host to enable sharing for playback control

Irlande: la pénurie de logements combinée à l'immigration n'alimentent pas les discours politiques

5/13/2024
En Irlande, les priorités des citoyens commencent à changer. Le pays manque cruellement de logements. Ce n’est pas nouveau, mais la situation n’a fait qu'empirer et avec l’arrivée de demandeurs d’asile, des mouvements anti-immigrés, avivés par cette pénurie immobilière, émergent. Pourtant, cette colère – fait atypique en Europe – n’est pas exploitée, de manière populiste, par les politiques, y compris pour les élections européennes. Un reportage à retrouver en intégralité dans Accents d'Europe.

Duration:00:02:37

Ask host to enable sharing for playback control

Jordanie: la colère des Bdouls expulsés du site historique de Pétra

5/11/2024
Le conflit entre le pouvoir central jordanien et les Bédouins de la tribu des Bdouls de Pétra, est une vieille histoire qui remonte au début des années 1990, lorsque le gouvernement de Jordanie avait exproprié les Bédouins de leurs grottes situées sur le site historique et leur avait offert en dédommagement des maisons en dur dans un village nouvellement créé appelé Oum Sayhoun. Presque 25 ans plus tard, le conflit entre Bdouls et pouvoir central est toujours larvé. Car les Bdouls, bien qu’ils aient accepté de quitter le site, ont continué de s’y rendre pour travailler avec les touristes et gagner de quoi vivre. De notre correspondant à Amman, Keffiehs enroulés sur la tête et vêtements traditionnels de Bédouins, les Bdouls de Pétra errent en chameau ou en âne à Oum Sayhoum, village situé à l’extérieur du site historique de Pétra construit de toute pièce par le gouvernement pour reloger cette communauté. Tous regardant avec regret et nostalgie comment ils sont passés de propriétaires d'un lieu exceptionnel à étrangers interdits d'entrer sauf avec approbation du gouvernement. Le 12 décembre dernier, les autorités jordaniennes ont expulsé des centaines de familles de Bédouins, dont la vieille Fatima, et des dizaines d’autres familles de la tribu bédouine des Bdouls qui occupaient des grottes la journée pour proposer plats locaux en tout genre et moments inoubliables aux visiteurs de passage. Depuis quatre mois, Fatima ne peut plus se rendre sur le site et pour elle, c’est insupportable. « Le gouvernement nous a opprimés et nous a forcés mes enfants et moi à fuir hors de Pétra. Nous sommes tous assis ici à la maison sans travail ni moyen de subsistance, et dans ce village, il n’y a rien à part des logements, nous sommes isolés et livrés à nous-mêmes », dénonce Fatima. Les archives de RFIPétra, Jordanie, au-delà du tourisme « Je resterai là jusqu'à ma mort » Malgré l’expulsion des Bdouls du site historique de Pétra, 39 familles vivent toujours dans des grottes. Eux n’ont pas encore été expropriés, mais déplacés dans de nouvelles grottes plus excentrées du Trésor et du monastère. C’est le cas de la famille de Hasna qui y vit sans eau potable, ni électricité, et où il est impossible de tenir debout à l’intérieur. « L'eau, c’est notre point faible. Ils l'ont coupée de nos grottes pour nous forcer à quitter Pétra, et nous avons maintenant recours à l'eau potable d'une des sources, qui est elle-même polluée et a causé des maladies pour nous et nos enfants. Mais nous ne sortirons pas d'ici même si nous buvons de l'eau polluée, je resterai là jusqu'à ma mort », clame Hasna. À écouter aussiLe royaume nabatéen, premier royaume arabe? Le gouvernement jordanien se justifie Les autorités gouvernementales jordaniennes ont de leur côté justifié leurs actions en expliquant craindre que Pétra soit inscrite sur la liste des sites menacés du patrimoine mondial de l'Unesco, explique Ismail Abu Amud, chef adjoint de la Commission des réserves et du tourisme. « La présence de ces familles dans les grottes est contraire aux idées de l’Unesco et aux lois jordaniennes. L’agence onusienne demande en effet que les Bédouins soient réinstallés dans des vrais logements et qu’on leur offre des opportunités de travail. Il y a actuellement environ 40 familles dans les grottes et nous travaillons actuellement à leur trouver un logement alternatif avant de les expulser de Pétra », avance Ismail Abu Amud. Historiquement, les Bdouls travaillaient comme bergers, mais avec le début de l'afflux de touristes dans la ville à la fin des années 1960, ils se sont adaptés en proposant balades et divertissements aux touristes du monde entier. Aujourd’hui, les Bdouls de Pétra sont estimés à environ 3 000 personnes.

Duration:00:02:30

Ask host to enable sharing for playback control

Espagne: en Catalogne, l'indépendance ne semble plus une priorité

5/10/2024
En Catalogne, les élections régionales ont lieu dimanche 12 mai. Sept ans après la tentative de sécession et après une décennie de majorité indépendantiste au parlement catalan, l’indépendance ne semble plus être une priorité. De notre correspondante à Barcelone, Indépendance. C’est une rengaine qui résonne dans les meetings et manifestations depuis une décennie dans la région. Mais cette demande n’est désormais plus la principale préoccupation des Catalans, qui se rendront aux urnes ce dimanche. Un changement d’ère qu’explique Oriol Bartomeus, politologue à l’ICPS, l'Institut de sciences politiques et sociales : « Même si on dirait qu’on est à la même époque, parce que les personnages sont presque tous les mêmes qu’au moment du processus, en réalité, tant d’un point de vue des électeurs comme des discours des politiques, tout a changé. L’axe du débat n’est plus le même, il s’est ouvert à d’autres sujets, plus “normaux”, entre guillemets. Il n’y a plus un monopole du sujet indépendantiste », décrypte Oriol Bartomeus. Un manque de motivation Sur scène durant ses meetings, même la figure emblématique de la tentative de sécession de 2017, Carles Puigdemont – candidat de la droite indépendantiste – ne mentionne l’indépendance qu’après 20 minutes de discours. Il reconnait un manque de motivation de son clan : « Il nous manque la joie, on voit que l’humeur est abattue, qu’on manque d’amour-propre et de confiance quant à nos possibilités. Il faut les retrouver », clame l'ancien dirigeant de la Généralité catalane. À lire aussiEspagne: Carles Puigdemont abandonne la Belgique pour s'installer à la frontière espagnole Même certains indépendantistes de la première heure comme Carles Porta, venu au meeting, ne croient plus qu’ils puissent atteindre leur but à court ou moyen terme : « Cela me semble difficile que les partis s’entendent pour obtenir l’indépendance, c’est difficile avec les leaders qui nous dirigent aujourd’hui », pense Carles Porta. Vers une absence de majorité aux élections régionales ? Xavier Antich est président de l’association culturelle Òmnium, qui a organisé les plus grandes manifestations du mouvement indépendantiste de ces dernières années. Il partage ce diagnostic : « Le mouvement est découragé, désorienté et démobilisé. Pour nous, d’un côté à cause de la répression espagnole, de l’autre l’incapacité de partis indépendantistes de présenter un projet pour le pays », explique-t-il. Après une campagne où il a plutôt été question de sécheresse, de chômage et de logement, les partis indépendantistes pourraient – pour la première fois en 10 ans – ne pas obtenir de majorité parlementaire ce dimanche 12 mai. À lire aussiEspagne: les députés espagnols votent l'amnistie pour les indépendantistes catalans

Duration:00:02:27

Ask host to enable sharing for playback control

Les Maldives se rapprochent de la Chine au détriment de l'Inde

5/9/2024
Aux Maldives, 76 militaires indiens ont été renvoyés du pays, aboutissement d’une politique agressive du nouveau président, Mohammed Muizzu, envers son voisin indien et d’un rapprochement avec la Chine. Ceci fait craindre à l’Inde et aux pays occidentaux de voir un nouveau pays de la région tomber sous l’emprise de Pékin, qui développe sa « nouvelle route de la soie » dans cette partie de l’océan Indien. De notre envoyé spécial à Malé, C’était la promesse phare du nouveau président, et elle est tenue : ce 10 mai, les 76 militaires indiens, déployés entre autres pour surveiller des eaux territoriales, ont quitté les Maldives. Cette démarche a toutefois jeté un froid entre Malé et New Delhi, ce qui inquiète l’opposition. « L’Inde est notre voisin le plus proche. Notre plus grande menace sécuritaire est une catastrophe naturelle ou une marée noire, et c’est alors l’Inde qui nous aiderait. Alors que la Chine, elle, est très loin », observe Mariya Didi, ancienne ministre de la Défense dans le gouvernement précédent. Des relations bilatérales avec la Chine au rang de partenariat stratégique Ce froid avec l’Inde est remplacé par un réchauffement des relations avec Pékin : le président Mohammed Muizzu s’est déjà rendu en Chine, où il a élevé les relations bilatérales au niveau de partenariat stratégique. Un navire de renseignement chinois a ensuite appareillé dans l’archipel, ce qui inquiète New Delhi, qui craint l’espionnage chinois. Malé refuse toutefois de parler d’alignement avec la Chine. « Ce partenariat avec la Chine est surtout économique, pour renforcer la sécurité des touristes chinois et le développement des infrastructures », soutient Ali Naseer, ambassadeur pour le ministère des Affaires étrangères. « Les Maldives se trouvent à une position stratégique et nous recevons beaucoup de demandes d’appareillage de bateaux étrangers. En mars dernier, nous avons ainsi accueilli un navire militaire américain. » À lire aussiLes Maldives signent un accord de défense avec Pékin, les troupes indiennes proches du départ Des emprunts chinois risqués La Chine investit dans les pays de l’océan Indien pour garantir son approvisionnement en matières premières depuis le Golfe. Mais ceci peut être périlleux : le Sri Lanka a ainsi reçu des prêts généreux de Pékin, mais quand le pays n’a pas pu les rembourser, la Chine a saisi un port stratégique. Les Maldives sont aussi vulnérables. Les emprunts chinois représentent près de 20% du PIB du pays, ce qui est une position risquée selon le FMI. Aly Shameem, professeur de relations internationales à l’Université nationale des Maldives, met en garde contre ce piège de la dette. « Les politiciens font des promesses irréalistes pour gagner les élections, et ensuite ils cherchent tout acteur qui puisse financer ces projets. Et c’est alors que les problèmes arrivent. Le président Muizzu parle de construire un tunnel sous l’eau, ce qui est controversé. On voit que chaque dirigeant veut laisser un héritage pour imprimer son nom dans la mémoire des gens. » Les Maldives restent dépendantes de l’Inde pour leur alimentation, et New Delhi accepte pour l’instant de maintenir ses exportations de produits essentiels vers l’archipel.

Duration:00:02:34

Ask host to enable sharing for playback control

Canicule en Thaïlande: les taxi-motos de Bangkok en première ligne

5/8/2024
Vague de chaleur en Asie du Sud-Est. En Thaïlande, les températures atteignent 44° dans plusieurs provinces, 50° ressentis à Bangkok. Une vague qui touche en particulier les plus fragiles, les personnes âgées et surtout les plus pauvres, qui ne disposent pas de l’air conditionné et exercent souvent des métiers qui les obligent à rester dehors. De notre correspondante à Bangkok, Depuis quelques jours, la chaleur dans les rues de la capitale thaïlandaise est telle qu’il est devenu pénible de sortir de chez soi entre 10 et 18 heures. Ceux qui s’y risquent tentent de se protéger avec des ombrelles, mais beaucoup n’ont pas le choix, comme Pi Neuk, un chauffeur de moto-taxi, maillon essentiel de la chaîne des transports urbains en Thaïlande. À 60 ans, il a déjà fait un malaise qui l’a conduit à l’hôpital, il y a quelques jours, mais le voilà de retour avec, pour affronter la chaleur, les moyens du bord. « Vous voyez, j’ai un petit linge mouillé, je le mets sur ma tête pour éviter de refaire un malaise avec cette chaleur, c’est insupportable de faire plus de 500 mètres à moto, sous le soleil. Alors, on ne fait que des petits trajets, donc on gagne moins d’argent aussi, à peine 10 ou 15 euros par jour, on commence à 5 heures du matin. De toute façon, on ne dort pas bien. Le matin, c’est le seul moment où on peut un peu travailler. » « Ça nous dépasse » Avec trente morts par insolation depuis le mois de janvier, les autorités sanitaires appellent à la vigilance pour les plus fragiles. Somyot est pharmacien, et sa boutique, ne désemplit pas : « Ce qui nous inquiète le plus, ce sont les coups de chaleur, particulièrement pour ceux qui ont des maladies chroniques. Il y a beaucoup de gens qui viennent me voir désemparés. Ils ne savent plus comment supporter la chaleur, surtout ceux qui doivent rester au soleil. Pourtant, les Thaïlandais sont habitués aux fortes températures, mais là, ça nous dépasse. Beaucoup n’arrivent plus à dormir la nuit. Par conséquent, leur santé se détériore. » Dans les quartiers populaires, où les habitants n’ont pas la climatisation, il n’y a pas de répit, ni de jour, ni de nuit. Il faut donc se réorganiser pour apprendre à vivre avec la chaleur : « Il faut complètement réorganiser son emploi du temps, explique cette femme d'un quartier pauvre. Se lever à 4 ou 5 heures du matin, travailler, se coucher à 10 heures, redormir un peu aux heures chaudes du milieu de journée, et quand c’est trop dur à supporter, on médite, on entraîne son esprit, pour se refroidir le cœur. » La vague de chaleur devrait encore empirer dans les semaines à venir. Déjà une réalité pour la majorité des Thaïlandais, le réchauffement climatique affecte particulièrement l’Asie du Sud-Est, qui pourrait voir les jours d’extrême chaleur passer à 220 par an d’ici une dizaine d’années. À lire ou à écouter aussiVague de chaleur en Thaïlande: quelles conséquences au quotidien?

Duration:00:02:29

Ask host to enable sharing for playback control

Italie: le parti de la Première ministre met en danger le droit à l'avortement dans certaines régions

5/7/2024
Le 23 avril 2024, le Parlement italien a voté un amendement de Fratelli d’Italia qui permet aux mouvements anti-avortement d’intervenir dans les centres de planning familial. En Émilie-Romagne, où l’accès à l’IVG est garanti, contrairement à de nombreuses régions, la décision du parti de Georgia Meloni provoque l’inquiétude et la colère. À Modène, l’association féministe Bon Una di Meno prépare pour ce 8 mai, jour de la fête des Mères en Italie, une réunion d'information pour endiguer l'influence de ces groupes. De notre correspondante à Modène, Le rendez-vous est fixé à l'Eretica, un local associatif dans l'ouest de Modène. Dans la petite salle du premier étage, les militants sont une vingtaine. Premier point à l'ordre du jour, organiser une soirée à destination des femmes pour les informer sur la réalité de l'avortement. Car depuis 6 mois, les groupes dits pro-vie ont été particulièrement actifs à Modène. Pour la première fois en Italie, l'association 40 jours pour la vie a organisé des veillées devant l'hôpital Polyclinico, qui pratique des avortements. Luciana milite depuis près de 10 ans au sein de Non Una di Meno. « C'était de 07h00 du matin à 07h00 du soir. Ils n'étaient pas nombreux, mais ils se mettaient là pour prier pendant des heures et une militante sur place nous a également informés qu'ils faisaient signer des pétitions. » Les premières veillées ont lieu en octobre et novembre, puis de nouveau en février et mars, soit au total 80 jours de prière anti-avortement au pied de l'hôpital. Le 10 mars dernier, le groupe organise même une assemblée publique sur le syndrome post-avortement. Victoria a assisté à cette conférence opposée à cette théorie des chiffres et des études. « Cette conférence paraît essentiellement du syndrome post-avortement. De quoi s'agit-il ? D'un mensonge. Nous nous sommes informés, documentés, et ça n'existe pas. Eux ont comparé ce syndrome post-avortement au syndrome de stress post-traumatique. » Des pratiques anti-IVG qui pourraient se généraliser En Italie, l'avortement est autorisé par la loi 194 adoptée en 1978. Dans les faits, 63% des gynécologues et des obstétriciens sont objecteurs de conscience pour des raisons religieuses où personnelles. Ils peuvent refuser de pratiquer une interruption volontaire de grossesse ou même de délivrer le certificat médical préalable à une IVG. Dans les Abruzzes, en Basilicate, en Sicile, à Bolzano ou dans le Molise, ce chiffre dépasse les 80%. Les centres de consultation familiale jouent alors un rôle clé. En Émilie-Romagne, ils délivrent 70% des certificats médicaux dont les femmes ont besoin avant de pouvoir effectuer une IVG. Victoria : « Nous nous sommes proposés d'accompagner les personnes qui en auraient besoin, d'aider les personnes qui avaient eu de mauvaises expériences, parce que cette situation dans les centres a déstabilisé pas mal de monde. » Dans les régions où la coalition gouvernementale est au pouvoir, les associations dites pro-vie ont déjà pénétré les centres de consultation familiale. Dans le Latium ou dans les Marches, des femmes ont dénoncé des entretiens au cours desquels elles avaient été contraintes d'écouter les battements du cœur du fœtus. Avec cet amendement, les militantes craignent que ces pratiques anti-avortement ne se généralisent du nord au sud du pays. À lire aussiItalie: manifestation des pro-IVG à Rome après un décret du gouvernement Meloni

Duration:00:02:34

Ask host to enable sharing for playback control

Allemagne: il faut s'abonner auprès d'un «club» pour détenir légalement du cannabis

5/6/2024
En Allemagne, la consommation de cannabis récréatif est désormais autorisée, depuis sa légalisation le 1er avril 2024. Les adultes amateurs peuvent détenir 25 grammes de cannabis dans les lieux publics et pour la culture à domicile, jusqu’à 50 grammes. Mais l’Allemagne étant un pays fédéral, chaque État régional dispose d’un certain degré de liberté pour décider comment appliquer la nouvelle législation et de nombreuses zones d’ombres subsistent. De notre correspondante à Berlin, Salomé Hénon-Cohin Il y a un mois, l’ambiance était détendue porte de Brandebourg. Les défenseurs de la légalisation du cannabis s’étaient tous réunis pour fêter sa dépénalisation. Mais depuis, pour les professionnels du secteur, c’est une course contre-la-montre qui s’est enclenchée. Car le 1er avril, non seulement le cannabis est devenu légal, mais c’est toute une filière estimée à plusieurs milliards d’euros qui s’est ouverte en Allemagne. Les dernières estimations montrent que le gouvernement allemand pourrait empocher jusqu’à 3 milliards d’euros par an grâce aux taxes sur le cannabis. Alors les professionnels s’organisent. Filip Wawrzyniakest le fondateur de l’entreprise BerlinGreen qui existe depuis 5 ans. Cette start-up berlinoise est spécialisée dans la production de grow box, ces boîtes qui recréent les conditions idéales pour faire pousser du basilic, du piment ou encore du cannabis. « Nous étions déjà bien placés avant même la légalisation il y a quelques semaines. Nous avions déjà le produit parfait sur le marché. » Avec la box, il est possible d’avoir 50 grammes tous les 2 mois environ. Ce chef d’entreprise ne croit pas vraiment à l’avenir des « Cannabis social club », ces associations auxquelles devront adhérer les personnes souhaitant acheter du cannabis légal à partir de juillet. « C’est comme dans les années 1990, il y avait des cybercafés partout, mais maintenant il n’en existe plus parce que tout le monde a internet chez soi. » Cultiver ou s'abonner Une comparaison que Max Okonechnikov responsable de la communication d’une entreprise qui gère plusieurs de ces « Cannabis social club » réfute : « Je ne vois pas les choses de cette façon parce que nous ne sommes pas tous jardiniers. Bien sûr, il y aura les jardiniers amateurs, ceux qui ont déjà cultivé du cannabis auparavant ou ceux qui sont intéressés. Mais à mon avis, 90% des gens ou une grande majorité voudront simplement aller dans un endroit et y acheter leur cannabis. » Mais attention, ces clubs ne seront pas des coffee shops comme à Amsterdam par exemple, et encore moins des magasins où l’on peut acheter tout simplement du cannabis : « La commercialisation est interdite, le cannabis récréatif n’est pas vendu, mais donné contre abonnement. » Car c’est ça la loi. Le gouvernement contraint les consommateurs de cannabis soit à cultiver des plantes chez eux, soit à souscrire à un abonnement auprès d’un « Cannabis social club ». Mais pour l’instant, les clubs sont en train de se former et n’ouvriront qu’en juillet 2024. La culture de la plante, quant à elle, est relativement longue, si bien que la seule façon de se procurer du cannabis actuellement, c’est toujours sur le marché noir. À lire aussiLe cannabis à usage récréatif devient légal en Allemagne malgré les critiques

Duration:00:02:32

Ask host to enable sharing for playback control

Russie: à Belgorod, la routine de la peur

5/6/2024
Après un scrutin présidentiel dont l’issue n’a jamais fait de doute, Vladimir Poutine va être officiellement investi pour un cinquième mandat ce mardi 7 mai. Chef de l’État russe et chef de guerre, il aura notamment sur sa table le dossier des régions frontalières visées par des frappes de drones et missiles ukrainiens, ainsi que des incursions armées. Exemple à Belgorod, où les civils vivent dans une peur qui s’est installée dans chaque instant de leur vie quotidienne. De notre envoyée spéciale à Belgorod, 10h30 à Belgorod, encore une alarme anti-aérienne. Les voitures pilent, leurs portes claquent. Passager ou conducteur, chacun pique un sprint vers l’abri le plus proche. Des mois qu’ici on connaît la consigne par cœur : après les premières sirènes, chacun ne dispose que de 30 secondes maximum pour rejoindre un de ces nombreux espaces en béton blanc de quelques mètres carrés qui ont poussé comme des champignons partout dans la ville. Trente secondes, soit le délai avant l’impact potentiel d’un missile ou d’un drone qui ne pourrait pas être abattu par la défense anti-aérienne. Dans Belgorod, le maillage d’abris est dense, jusqu’à tous les dix mètres dans les zones les plus fréquentées. Pendant que les sirènes continuent à hurler, on se presse et on se pousse dans un de ces espaces bétonnés de protection : « Laissez passer ma petite fille, laissez-la passer tout au fond », dit un père de famille. Juste à côté, une grand-mère peste : « Mais plus vite enfin... Et regardez-moi celui-là, là-bas, qui arrive sans se presser ». La ville est visée depuis un an, mais il y a dans Belgorod un avant et un après 30 décembre 2023, le jour où une frappe, attribuée immédiatement par la Russie à l’Ukraine, a causé la mort de 25 personnes, adultes et enfants, et blessé plus d’une centaine d’autres. Ce bilan très lourd est aujourd’hui dans toutes les têtes. Des alertes anti-aériennes jour et nuit Devant l’entrée d’un centre commercial protégé par des blocs de béton, une grand-mère raconte : « Le 30 décembre, je m’apprêtais à partir avec mes petits-enfants admirer l’arbre de Noël qu’ils n’avaient pas encore vu sur la Grand-Place et faire du patin à glace. Dieu merci, on était en retard et nous n’étions pas dehors quand les tirs ont commencé. On a entendu l’alerte, on n’est allés nulle part. » À cette évocation, les larmes lui montent immédiatement aux yeux, peut-être aussi parce que comme beaucoup dans la ville, elle est à fleur de peau : « Il peut y avoir quelques jours consécutifs de calme, mais ensuite, ça finit toujours par reprendre : des alertes anti-aériennes qui résonnent en moyenne trois fois par jour, la nuit, au petit matin, n’importe quand. C’est terrifiant. On dort très mal. C’est un stress immense de se réveiller la nuit parce que ça bombarde. Nous, nous habitons dans une maison et nous avons notre propre abri, un endroit où nous protéger à n’importe quel moment. Mais pour ceux qui habitent dans des étages élevés dans des immeubles, il faut courir dans les escaliers pour rejoindre la cave et pendant ce temps-là, on peut se retrouver à tout moment sous le feu. » Casque et gilet pare-balles pour les livreurs Pendant plus d’une semaine après le 30 décembre, le gouverneur de la région, toujours en première ligne, communiquant chaque jour avec sa population, a ordonné la fermeture de tous les lieux de rassemblement, même les centres commerciaux. La chaîne d’hypermarchés Lenta a, elle, maintenu les livraisons, contrairement à son concurrent Yandex. Mais depuis, elle a équipé ses livreurs - qui ne sont pas du personnel maison, mais des auto-entrepreneurs - de casques et gilets pare-balles. Igor a 26 ans, il est livreur depuis six mois pour Lenta, et porte pendant la totalité de ses heures de travail un gilet pare-balles d’une quinzaine de kilos : « c’est très lourd et ce n’est franchement pas confortable à avoir sur les épaules toute la journée, mais on ne peut pas l’enfiler très rapidement en cas de danger, alors je le porte...

Duration:00:02:30

Ask host to enable sharing for playback control

Au Brésil, la mission Jeanne d’Arc encourage la coopération des forces armées françaises et brésiliennes

5/4/2024
Chaque année, la mission Jeanne d’Arc embarque des militaires français pour marquer la fin du cursus de formation des officiers-élèves de l’école navale. En 2024, 800 militaires font partie de la mission au long court à bord du Tonnerre, le porte-hélicoptères amphibie. À Rio de Janeiro, l’armée française et la marine brésilienne ont mené des exercices ensemble. De notre correspondante à Rio de Janeiro, Tous les jours à 17h30, a lieu la cérémonie des couleurs. Le drapeau français est hissé en haut du mât. « On est au pont 10, au niveau de la passerelle de navigation. Donc quand on est en mer, la passerelle de navigation, c’est vraiment les yeux du bateau. Vous avez différentes consoles, différents postes », présente l’enseigne de vaisseau Marie, qui assure la visite du navire. Grâce à la mission Jeanne d’Arc, pendant cinq mois, les 200 officiers élèves pourront expérimenter plusieurs postes, entre la navigation, les opérations, la mise en œuvre de l’aviation. Ce qui leur permettra d’avoir une idée plus concrète de leur futur métier. « Il va faire très chaud, prévient Marie. Ici, on est dans le hangar véhicule supérieur, là où sont stockés tous les véhicules du groupe tactique, appelé le GTE, de l’armée de Terre. » Travailler avec la marine brésilienne au cours de cette mission permet aux armées de partager leurs connaissances. « Pour l’armée française, c’est surtout une acquisition des savoirs de l’armée brésilienne dans le domaine du combat fluvial, préciseChristophe, chef de bataillon du groupe tactique embarqué. C’est une capacité qu’on a perdue il y a quelques années au sein de l’armée française, et que nos camarades brésiliens ont poursuivie. Donc on va apprendre d'eux. » Les deux armées ont notamment participé à un exercice commun, sur la plage de Marambaia. « L’exercice a été monté pour mener un assaut sur une plage, donc mener un débarquement de force terrestre, ce qu’on appelle chez nous un changement de milieu. On passe du milieu maritime, sur le Tonnerre, vers un milieu terrestre, caractérisé par la plage de Marambaia », indique David, responsable de détachement de la flottille amphibie. Des intérêts communs Avec ses territoires en Guyane française, la France est une nation d’Amérique du Sud, et rencontre des défis communs avec le Brésil, selon le capitaine de vaisseau et commandant du porte-hélicoptères, Adrien-Charles : « Vous avez la lutte contre la pêche illégale, la lutte contre le trafic de drogue, la protection de l’environnement. Ce sont autant de raisons de s’entraîner à opérer ensemble, puisque nous avons des enjeux partagés dans cette région du monde. » Après le Brésil, la mission Jeanne d’Arc se poursuivra en Argentine, avec une prochaine escale à Buenos Aires. À écouter aussi24h00 sur un navire de la Marine française en mer Baltique

Duration:00:02:34

Ask host to enable sharing for playback control

L’élevage artisanal de poissons sur la côte Adriatique slovène

5/3/2024
Cap sur la Méditerranée. C'est là-bas, face à la botte italienne, sur la côte slovène bordée par la mer Adriatique, qu'un élevage artisanal de poissons prospère depuis une vingtaine d'années. Mais la crise du Covid, la guerre en Ukraine et l'inflation menacent aujourd'hui cette activité florissante. Dans le golfe de Piran, un bateau s’approche de grands enclos flottants en mer que la main d’Irena Fonda indique de loin : « Voici notre ferme de poissons. Nous l’appelons “le jardin de poissons”, car c’est une ferme à taille humaine. » Les fermes de poissons artisanales disparaissent Après son doctorat en biologie, Irena Fonda a repris la ferme piscicole fondée par son père il y a vingt ans. Le travail y est manuel, sans apport de produits chimiques. Le bar issu de cet élevage est plébiscité par les grands chefs. Mais la crise est passée par là. « Les fermes artisanales comme celle-ci disparaissent une à une face à la concurrence industrielle. La nourriture pour les poissons a énormément augmenté, nos marges sont devenues insignifiantes. Les petites poissonneries qui vendaient nos produits ont presque toutes disparu après le Covid. La grosse distribution tire les prix vers le bas. Pas moyen de négocier avec elle. Or, un bar a besoin de deux à quatre ans pour grandir. » Pour survivre, la quadragénaire dynamique vend à l’étranger. Le tourisme et les services ont remplacé la pêche Sur la côte, le secteur touristique et les services ont le vent en poupe, au détriment des activités traditionnelles comme la pêche, explique Iztok Škerlič, directeur de l’Agence de développement économique basée à Izola. « Seules cinq ou sept usines de transformation de poissons subsistent, alors qu’elles étaient plus d’une centaine. Quelques fermes d’élevage de crustacés exportent vers l’Italie et la Croatie. Mais de petites poissonneries ont du mal à tenir debout. Ces PME souvent familiales n’ont pas pu bénéficier du plan de soutien d’après-Covid, comme leurs homologues touristiques. Ce n’est pas bien, car l’aquaculture et la pisciculture durables sont les secteurs d’avenir face à la raréfaction des ressources marines. » Tout un système à reconstruire Jerneja Penca, à la tête de l’Institut méditerranéen pour la recherche en environnement, acquiesce : « Ces petites exploitations d’aquaculture permettent de réduire les chaînes de valeur, diversifier les produits, privilégier leur saisonnalité. Elles tentent de créer leurs marques. Des initiatives qui se servent d’au moins un de ces leviers existent en Slovénie, mais aussi autour du bassin méditerranéen. C’est comme cela que ces structures deviendront viables et bénéficieront aux communautés locales. C’est tout ce système socio-écologique qu’il faut reconstruire. » À Portorož, Irena Fonda a créé You®Sea, une fondation dédiée à la conservation de la biodiversité sous-marine. Et ce, notamment par les biais de l’éducation des plus petits. « Pour bouger les choses, éduquons les enfants », sourit la piscicultrice slovène. À écouter aussiEn Slovénie, la vallée de la Vipava s’adapte au changement climatique Avec le soutien de l’Union européenne.

Duration:00:02:30

Ask host to enable sharing for playback control

Malaisie: entre manifestations, boycotts et discours, le soutien à Gaza continue

5/2/2024
Après plus de six mois de guerre à Gaza, et plus de 34 000 morts, la Malaisie regarde toujours attentivement l’évolution de la situation au Moyen-Orient. Pour rappel, le pays n’entretient aucun lien diplomatique avec Israël, et a toujours défendu la cause palestinienne. Dans ce pays à majorité musulmane, les manifestations de soutien à Gaza sont régulières, depuis quelques mois. La société civile a par ailleurs boycotté beaucoup de marques jugées trop proches d'Israël. Du côté des politiques, le Premier ministre Anwar Ibrahim a multiplié les déclarations sur le sujet ces derniers mois. De notre correspondante à Kuala Lumpur, Dans un quartier de Kuala Lumpur, une foule aux couleurs de la Palestine. Aisha, citoyenne malaisienne, participe régulièrement aux manifestations organisées depuis quelque mois, pour soutenir Gaza. « Je soutiens cette cause depuis mes années étudiantes, c'est-à-dire 2009. C’était en Australie, puis quand je suis revenue en Malaisie, j’ai continué à me rallier à la cause palestinienne », explique Aisha. « Nous avons un génocide qui est en train de se produire sous nos yeux, qu’on peut suivre à travers les réseaux sociaux… et c'est comme si on ne pouvait rien faire à ce sujet ! » Boycott des marques jugées proches d'Israël Ces derniers mois, la société civile malaisienne a également exprimé leur soutien aux Palestiniens, en boycottant bon nombre de marques jugées trop proches d’Israël. Le mouvement BDS – Boycott, désinvestissement et sanctions, en Malaisie –, a même été poursuivi en justice par McDonald's avant d’abandonner ces recours au tribunal. Selon le docteur Nazari, président de BDS Malaysia, ces actions démontrent l’importance du mouvement de boycott dans le pays. « Le boycott est très populaire maintenant, parce que plus de gens sont plus conscients de la tentative de génocide du régime israélien envers le peuple palestinien », explique-t-il. « Les gouvernements du monde n’arrêtent pas Israël qui est en train de commettre ce génocide. Donc la seule façon pour les gens ordinaires d’aider les Palestiniens est de simplement boycotter, c’est la seule arme que nous ayons, et ça peut être une arme très puissante, comme on a pu le voir dans le passé. » À lire aussiMobilisations pro-palestiniennes en France: bataille politique autour des universités « Où avons-nous jeté notre humanité ? » Du côté de la politique, la Malaisie a entretenu et continue d’entretenir des liens diplomatiques avec diverses figures de l'Organisation de libération de la Palestine, mais aussi des dirigeants politiques du Hamas, considéré comme groupe terroriste par une majorité de pays occidentaux. Lors de son déplacement en Allemagne, en mars dernier, le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, a réitéré sa position diplomatique : « Nos relations avec le Hamas concernent la branche politique du Hamas, et je ne présenterai pas mes excuses à ce sujet. Nous n’avons aucune connexion avec aucune branche militaire », a déclaré Anwar Ibrahim. S'en est ensuivi un discours agacé, après une prise de parole de son homologue Allemand Olaf Scholz. « Vous ne pouvez pas trouver de solution en étant ainsi d'un côté, en ce qui concerne l'examen d'une question particulière, et effacer 60 ans d’atrocités. La solution ce n’est pas juste de libérer les otages. Qu’en est-il des dépossessions ? De leur terre, leur droit, leur dignité, leurs hommes, leurs femmes, leurs enfants ? Où avons-nous jeté notre humanité ? Pourquoi cette hypocrisie ? », a martelé le Premier ministre. Le Premier ministre malaisien défend ainsi, comme ses prédécesseurs, une solution à deux États, tout comme une grande majorité de Malaisiens. À lire aussiÉtats-Unis: les manifestants pro-palestiniens de Columbia délogés, heurts sur le campus de l'UCLA

Duration:00:02:34

Ask host to enable sharing for playback control

Royaume-Uni: la qualité de l'air à Londres, enjeu politique des municipales

5/1/2024
Neuf millions de Londoniens votent jeudi 2 mai pour élire leur maire. Le travailliste Sadiq Khan est candidat pour un troisième mandat et les sondages l’annoncent vainqueur, face à la conservatrice Susan Hall et l’écologiste Zoe Garbett. Parmi les sujets qui dépendent du maire et qui ont marqué la campagne : la sécurité, le logement, les transports et surtout la qualité de l’air, devenue une véritable balle de ping-pong politique, surtout depuis la mise en place d’une zone à ultra-faible émission partout dans la capitale.

Duration:00:02:30

Ask host to enable sharing for playback control

Vingt ans après son entrée dans l'UE, la Pologne transformée

4/30/2024
Il y a 20 ans que la Pologne a intégré l’Europe aux côtés de neuf autres pays de l’ex-bloc communiste. Aujourd’hui, Varsovie enregistre un fort taux de croissance. Un développement fulgurant dû aux fonds européens, dont le pays d'Europe centrale est le premier bénéficiaire net. Un reportage à retrouver en intégralité dans Accents d'Europe.

Duration:00:02:31

Ask host to enable sharing for playback control

Élections en Roumanie: percée de l'extrême droite auprès de la population inquiète pour son avenir

4/29/2024
En Roumanie, la campagne électorale est bien lancée. Les européennes et les municipales du mois de juin approchent. Et dans ce pays qui vient de rejoindre partiellement l'espace Schengen, l'extrême droite monte, comme chez de nombreux voisins européens. Le parti AUR, créé en 2019, a obtenu 9% des suffrages aux dernières législatives. Il pourrait arriver en tête aux européennes. L’Alliance pour l'Union des Roumains mise tout sur la frustration et le ressentiment d'une partie de la population sur fond d’inquiétude économique, de crise identitaire et de désinformation. Reportage à Campulung muscel, une petite ville au sud des Carpates À lire aussiLa Bulgarie et la Roumanie entrent partiellement dans l'espace Schengen

Duration:00:02:37

Ask host to enable sharing for playback control

«Mentalement, nous sommes toujours là-bas»: le témoignage de Reem qui a fui Gaza

4/28/2024
Alors que la guerre se poursuit dans la bande de Gaza, de plus en plus en de Palestiniens tentent de fuir l’enclave palestinienne. Le passage en Égypte se monnaie 5 000 dollars par personne. Reem, une mère de famille, est arrivée au Caire, il y a un mois avec ses enfants. Mais son mari et le reste de sa famille sont restés dans la bande de Gaza. Et si elle est synonyme de sécurité, cette installation dans la capitale égyptienne est pleine de difficultés. De nos envoyés spéciaux de retour de Jérusalem, Reem et ses trois enfants sont arrivés, il y a un peu plus d’un mois au Caire. Mais tous portent encore Gaza en eux. « Nous sommes ici physiquement mais mentalement, nous sommes toujours là-bas, se confie Reem sanglot dans la voix. Et j’ai parlé avec d’autres Gazaouis ici au Caire et ils ont le même sentiment. Nous avons tout perdu. Nous avons perdu notre vie, nos rêves. C’est très difficile de déconnecter nos cerveaux et de vivre comme des gens normaux. » Une vie normale, c’est pourtant ça que Reem est venue chercher pour ses enfants. Et dans une certaine mesure, elle l’a trouvée. « Nous nous sommes enregistrés à l’ambassade palestinienne : ils ont ouvert un programme d’enseignement à distance. Maintenant, mes enfants sont inscrits dans des écoles de Jérusalem et de Cisjordanie et suivent les cours en ligne. Ils ont repris un vrai rythme d’études : ils y passent 5 ou 6 heures par jour. » « Ils regardent toujours le ciel » Un semblant de retour à la vie d’avant : les enfants étaient déscolarisés depuis le 7 octobre. Mais les traumatismes de la guerre restent très forts. « La première semaine, mes enfants ne pouvaient pas se tenir à l’air libre. Cela me fait mal de voir les traumatismes qu’ils ont. Ils regardent toujours le ciel. Ils guettent les prochaines frappes aériennes. Et ils font des cauchemars toutes les nuits. » Son fils, le plus jeune des trois, âgé de treize ans, est celui qui est le plus marqué : « Depuis notre arrivée, j’essaye de lui faire rencontrer d’autres enfants de son âge. Mais il a encore peur et il ne veut parler à personne. Je l’ai inscrit dans une salle de sport ici. Et j’ai parlé à des voisins égyptiens et je leur ai demandé de jouer avec lui, de lui proposer de temps en temps des divertissements pour passer de bons moments. » Inquiétudes pour ceux qui sont restés Reem reste très attentive à l’exposition de ses enfants aux nouvelles en provenance de Gaza. Elle limite leur accès aux réseaux sociaux, mais aussi les contacts avec leurs proches. « Mes filles ont des amies à Gaza. Elles leur parlent de temps en temps, quand les communications avec Gaza sont possibles. Mais elles sont très inquiètes. C’est pour ça que je ne les autorise pas toujours à appeler leurs amies. Car quand elles entendent leurs amies pleurer, cela les bouleverse à nouveau. » Mais cette angoisse pour leurs proches, tous la ressentent… et elle également. Quand elle pense à ses parents, sa gorge se resserre. Elle ne peut contenir des sanglots : l’émotion est trop forte. « Je pleure tous les jours pour ma mère et mon père. Ils sont âgés. Ma mère m’a parlé hier. Elle n’a pas pu trouver les médicaments dont ils ont besoin. Il n’y a pas de médicaments là-bas. » « Nous reconstruirons Gaza... » Dans l’immédiat, Reem rêve de faire venir ses parents et son mari au Caire. Mais lorsqu’il y aura un cessez-le-feu, elle sera la première à rentrer, assure-t-elle. « S’ils annoncent un cessez-le-feu, je serais la première à rentrer. Ce n’est pas facile de recommencer à zéro. Nous avons besoin d’être à Gaza. Je me suis promis à moi-même et à mes enfants de rentrer à Gaza. » Son départ répondait à un besoin impérieux, celui de sécurité. Mais pour elle, il ne peut qu’être temporaire. « Nous reconstruirons Gaza aussi belle qu’elle l’était » promet-elle. À lire aussiBallet diplomatique en Arabie saoudite pour des discussions sur Gaza

Duration:00:03:16

Ask host to enable sharing for playback control

Irak: l’exploitation «barbare» des puits de pétrole par Daesh a dévasté les terres agricoles de Salaheddine [2/2]

4/27/2024
Dans le centre de l’Irak, la province de Salaheddine est touchée chaque hiver par une grave pollution au pétrole. Les terres agraires sont détruites. Tout a commencé, selon les habitants et les autorités locales, lorsque Daesh s’est emparé des champs de pétrole qui se trouvent dans les proches montagnes de Hamrine. Dans le second épisode, RFI remonte aux sources de cette pollution avec les autorités locales, à la recherche d’une solution efficace. En arrivant du nord de la province de Salaheddine, nous traversons les montagnes de Hamrine. Notre chauffeur n’est visiblement pas à l’aise de s’en rapprocher autant. Ici, se cachent encore des combattants de l'État islamique. Il y a 10 ans, ils occupaient le district et revendaient la production des champs de pétrole pour financer le califat autoproclamé. Depuis, chaque hiver, des litres d’or noir charriés par la pluie déferlent sur les terres agraires d’al-Alam. « Durant l’occupation par Daesh d’al-Alam, les puits de pétrole ont été ouverts et de grandes quantités de pétrole ont été volées. Cette opération a été réalisée de façon barbare, des torrents de pétrole ont rempli des grottes et des vallées proches des champs pétroliers d’Ajeel et Alas. », explique Wael Asem Khalaf, le directeur du département agricole d’al-Alam. « Quand les pluies touchent la région, le pétrole est entraîné hors des grottes et des crevasses vers les vallées et recouvre de vastes étendues de terres agricoles », ajoute le directeur du département. Près de 500 hectares sont touchés chaque année depuis neuf ans. En 2023, les pertes totales pour les cultivateurs s’élevaient, selon Wael Asem Khalaf, à près de 115 000 euros. « Nous avons été invités par un comité du Parlement irakien et nous avons demandé au gouvernement irakien qu’ils soient reconnus comme victimes des actions de l’État islamique et soient indemnisés. » À lire aussiEn Irak, les écologistes nagent à contre-courant Comment assainir les terres Si les compensations financières se font attendre, La North Oil Company, l’entreprise publique d’exploitation pétrolière, a commencé à financer de nouvelles infrastructures pour tenter d’endiguer le phénomène. Ahmed Shlash, directeur du syndicat des agriculteurs, nous emmène sur le chantier de ce « piège à pétrole », au pied des montagnes de Hamrine. « Comme vous le voyez à droite et à gauche, nous construisons un barrage pour empêcher les inondations de pétrole brut. Il y a quelques semaines, le pétrole brut descendait ici vers les fermes depuis les montagnes de Hamrine et du champ pétrolier d’Alas, explique-t-il. Maintenant, nous avons fait cette installation. Quand l’eau viendra, l’eau propre entrera au niveau de ces tuyaux et le pétrole flottera au-dessus. Tant que l’eau ne dépasse pas un certain niveau, le pétrole ne sortira pas. » Le polluant retenu devrait, selon les plans, être ensuite récupéré par la compagnie pétrolière. En parallèle, des opérations de nettoyage des terres contaminées sont prévues. Ne reste qu’à attendre la fin de l’hiver prochain pour savoir si ces solutions auront fonctionné. À lire ou à écouter aussiIrak: à Salaheddine, le passage de Daech a provoqué une «calamité» écologique [1/2]

Duration:00:02:33

Ask host to enable sharing for playback control

Irak: à Salaheddine, le passage de Daech a provoqué une «calamité» écologique [1/2]

4/26/2024
Dans le centre de l’Irak, la province de Salaheddine est touchée chaque hiver par une grave pollution au pétrole. Les terres agraires sont détruites. Tout a commencé, selon les habitants et les autorités locales, lorsque Daech s’est emparé des champs de pétrole qui se trouvent dans les proches montagnes de Hamrine. Dans ce premier épisode, RFI part à la rencontre des agriculteurs à bout dans cette province où, cette année, cela fera bientôt dix ans que cette calamité se répète. « Regardez dans la ferme un peu en hauteur, ils cultivent des légumes, mais moi, je ne peux rien cultiver, je n’ai rien. Qu’est-ce que je peux planter ? Quelle plantation survivrait ici ? C’est de l’asphalte. » Celui qui se lamente ainsi s'appelle Abdullah Jassim et il est agriculteur à Al-Alam, à quelques kilomètres de Tikrit, au pied des montagnes de Hamrine en Irak. La saison des pluies vient de s’achever. Il devrait travailler dans son champ, mais les inondations hivernales ont charrié des litres de pétrole sur ses terres. « Pendant que vous marchez avec moi, est-ce que vous voyez des plantes ? Tous les ans, nous plantons 10 à 15 ou 20 tonnes de graines, et rien. J’ai perdu mon argent, j’ai perdu mes plantations, j’ai tout perdu », se désole-t-il. Sous le premier soleil d’été, les sols se sont solidifiés et ont emprisonné les hydrocarbures qui proviennent des champs pétroliers d’Ajeel et Alas, situés plus haut dans la vallée. Sur ses 60 hectares, cinquante ont été touchés, comme chaque année depuis neuf ans. « Avant d’être dans cette situation, je produisais 200 à 300 tonnes. explique l'agriculteur, avant d'accuser l'État islamique. Quand Daech est arrivé ici en 2014, ils ont pris le contrôle des champs pétroliers et ils ont commencé à prendre le pétrole, alors il y a eu des fuites et le pétrole descend maintenant vers nous, emporté par les torrents de pluies. Je perds chaque année 10 à 15 millions de dinars irakiens. » Soit 7 000 à 10 000 euros par an englouti sous une couche de pétrole. Abdullah Jassim est désespéré. Son voisin, lui, est inquiet. Hassan Muhhabar al-Obeidy est éleveur de chèvres et de moutons. À l’entrée de sa maison, un large trou a été creusé dont les gravats, de couleur noire, forment un monticule de deux mètres de haut. « On avait un autre puits là-bas. Il y a du pétrole dedans. Donc j’ai ramené des pelleteuses et j’ai creusé un trou. Mais le niveau de pétrole descend à plus de 50 centimètres de profondeur. Et ça, c’est tout le pétrole qu’on a pu sortir. Vous voyez, que du pétrole », nous montre-t-il. Difficile de savoir si le pétrole a déjà contaminé les réserves d’eau souterraines, mais le risque inquiète les autorités locales et les habitants. Prudente, la famille d'Hassan n’utilise plus l’eau des puits. « Notre santé va toujours, mais le pétrole est nocif, s'alarme-t-il. Il est nocif pour eux, comme mon fils qui se salit, et couvre ses vêtements de pétrole. J’ai même un de mes moutons qui est tombé dans du pétrole, ensuite, il est mort. C’est acceptable, ça ? Depuis dix ans, nous souffrons. Nous exigeons une compensation et qu’une solution soit trouvée. » Ici, une quarantaine d’agriculteurs subissent cette calamité chaque année. Quelques digues et barrages de sable ont été érigés, mais ne suffisent pas. Cette année encore, les deux agriculteurs n’auront pas assez pour payer leurs charges. À lire aussi«Notre vision change»: En Irak, des citoyens bénévoles nettoient les rues de Bagdad

Duration:00:02:34

Ask host to enable sharing for playback control

«Ils agissaient comme des animaux»: l'enfer des prisonniers de guerre arméniens en Azerbaïdjan

4/25/2024
En Arménie, six mois après la reprise du Haut-Karabakh par l’armée azerbaïdjanaise, le sort des prisonniers de guerre capturés en septembre est toujours en suspens. Parmi eux, huit anciens dirigeants de l’autoproclamée République du Haut-Karabakh, accusés par l’Azerbaïdjan de terrorisme, de séparatisme ou encore de crime de guerre. Leurs conditions de détention et leur état de santé restent inconnus. Les prisonniers qui ont été libérés témoignent d’humiliations et de violences en prison. De notre correspondante à Erevan De son passage dans les prisons de Bakou, Ashot – nous lui donnerons ce prénom – se souvient de tout. Les nuits sans matelas, l’heure des repas, 6h, 12h, 14h, puis plus rien jusqu’au lendemain matin. Ce gardien un peu plus sympathique que les autres qui, en cachette, lui donnait des cigarettes. Et puis ces coups. « Nous avons dû rester debout 24 heures d’affilée. Si nous bougions, ne serait-ce qu’une seconde, ils se dirigeaient à six ou sept sur nous, puis nous frappaient. À ce moment-là, je ne savais pas si nous allions vivre ou mourir. Car je dois le dire, ils agissaient comme des animaux. » Quand il raconte, Ashot rigole nerveusement. Trois semaines plus tard, il sera libéré. « J’ai de la chance, dit-il, je crois avoir survécu. En partant, ils nous ont dit que si nous disions quoi que ce soit de mal sur leurs prisons, il y avait toujours des soldats arméniens ici… et qu’il y aurait des conséquences pour eux. Depuis, j’ai des problèmes de sommeil. Je ne dors jamais la nuit, confie l’ex-prisonnier. Donc, je dors toute la journée. Mes émotions sont très difficiles à décrire. Mais je ne souhaite à personne de vivre cela. Ce sentiment de désespoir, de vide, je ne m'en suis jamais vraiment remis. » Torture et humiliation Comme Ashot, 208 Arméniens ont été relâchés depuis la guerre de 2020. Siranush Sahakyan, leur avocate, sort un dossier de son sac : « Basé sur ces témoignages très détaillés et les résultats d’examens médicaux, nous confirmons que la torture et l’humiliation était de nature systémique en prison. » Officiellement, 23 Arméniens sont toujours détenus en Azerbaïdjan, pour la plupart accusés d’activités criminelles. La date de leur procès n’est toujours pas connue. « Ils retardent le retour de ces prisonniers afin de les utiliser comme monnaie d’échange lors des négociations pour un accord de paix, explique l’avocate. Cela permet notamment à l’Azerbaïdjan de négocier plus facilement le retour de certains villages qui se trouvent aujourd’hui sur le territoire arménien. » De son côté, l’Arménie dit avoir libéré ses derniers prisonniers lors d’un échange, mi-décembre. Sevan (un prénom d’emprunt) faisait partie du convoi. « Mon codétenu est resté là-bas. Dans cette cellule, nous étions huit. Sept d’entre nous sont sortis. C’est très douloureux parce que toi, oui, d’accord, tu es rentré bien au chaud à la maison, mais ton ami est resté là-bas. Je ne serai jamais totalement de retour, résume-t-il, tant que lui et les autres prisonniers ne seront pas rentrés. » À lire aussiLa crise du Haut-Karabakh en cinq questions

Duration:00:02:31

Ask host to enable sharing for playback control

Tensions entre Israël et le Liban: la région de Tyr enlisée dans la crise

4/24/2024
Le bilan de la guerre à Gaza est extrêmement lourd : depuis octobre 2023, on dénombre plus de 34 000 morts dans l’enclave, selon les chiffres donnés par le Hamas. Mais c'est un autre front, plus au nord, entre le Liban et Israël, qui fait craindre une escalade régionale. Depuis le 9 octobre 2023, des affrontements ont lieu quotidiennement entre le Hezbollah, puissant parti chiite et allié libanais de l’Iran, et Israël à la frontière. Les échanges de tirs quotidiens ont déjà fait plus de 440 morts – dont une centaine de civils – côté libanais et une vingtaine côté israélien. De notre envoyée spéciale de retour de Tyr, Tyr est d’ordinaire un port de pêche paisible. Mais depuis le 9 octobre 2023, cette station balnéaire prisée des touristes vit au rythme de la guerre entre Israël et le Hezbollah, l’allié libanais de l’Iran. Elias Kayal a ouvert un restaurant italien il y a tout juste un an. Mais la guerre a mis un coup d’arrêt à son activité. Si les caisses sont vides, il garde le sourire malgré tout. « Je pense que nous sommes au-delà de la récession, c’est vraiment la dépression », constate le restaurateur. « Économiquement, ça ne va vraiment pas. Ça fait maintenant six mois que nous avons commencé à toucher seulement la moitié de notre salaire, car il n’y a pas de revenus. » À lire aussiConflit Hezbollah-Israël: au Sud-Liban, le spectre d'une régionalisation dans tous les esprits Un tiers des déplacés dans la région de Tyr Si Elias Kayal a du mal à joindre les deux bouts, d’autres ont tout perdu. La région de Tyr accueille à elle seule un tiers des 100 000 déplacés par le conflit. À l’école primaire pour filles de la ville, pendant que les cours ont lieu au rez-de-chaussée, les habitants des villages frontaliers ont trouvé refuge dans les salles de classe dans les étages. Zeinab Ali Wahid y est hébergée avec ses deux enfants et sa mère. « Mon fils et ma mère dorment sur ce matelas, moi et ma fille sur celui-là », indique la déplacée. Leur maison, située dans le village de Jebbayn, à deux kilomètres de la frontière, a été détruite par les bombardements israéliens. « On s’est enfuis à bord d’un pick-up. Les enfants avaient très peur. Après, je suis retournée voir ce qui restait de la maison, tout est détruit », raconte-t-elle. En guise de dédommagement, de nombreux déplacés disent recevoir une aide financière du Hezbollah. Une manière pour le parti de ne pas perdre le soutien de sa base qui souffre de la guerre. « Grâce à Dieu, le Hezbollah nous aide, ils nous donnent 200 dollars par mois, ça permet de s’occuper des enfants et de les nourrir », explique Zeinab Ali Wahid. À lire aussiLiban: à Ghazieh, cible d'une frappe israélienne en profondeur, la crainte d'une extension du conflit « Je ne sais pas comment on va continuer » De son côté, l’État libanais, enlisé dans une crise économique lancinante, fait avec les moyens du bord. La mairie de Tyr a ouvert une cellule de crise. À sa tête, Mortada Mehanna doit accueillir chaque jour de nouvelles familles sans aucun budget. « Les bombardements s’intensifient, la situation n’est pas rassurante. Au Liban, l'État est ruiné, il n’y a pas de budget et l’aide des ONG ne suffit pas. Je ne sais pas comment on va continuer... », s'inquiète-t-il. « Moi, j'espère que cette crise va s’arrêter, car c’est de plus en plus dur pour tout le monde. » Éreinté par près de cinq ans de crise économique et politique, le Liban mettra des mois, voire des années, à se remettre du conflit en cours.

Duration:00:02:32