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Sommet États-Unis-Afrique: le futur très flou de l'Agoa [3/3]

5/21/2024
Bientôt 25 années d’existence pour l’Agoa, le programme d’aide américain sur la croissance et les possibilités en Afrique. Et son futur reste encore flou. Il peut être reconduit ou prendre fin dans un peu plus d’un an après la présidentielle américaine. Le texte facilite le commerce entre le continent et les États-Unis, mais il est aussi décrié. Les interrogations autour du renouvellement de l'Agoa étaient très présentes lors du sommet économique annuel États-Unis-Afrique début mai à Dallas. C’était l’abcès qu’il fallait crever dès le début de la rencontre des dirigeants africains, des conseillers de la Maison Blanche, des officiels du gouvernement et des investisseurs : quel avenir pour l’Agoa ? C’était, même, le sujet de la première réunion plénière du sommet économique États-Unis-Afrique. « J’encourage nos partenaires du secteur privé et de la société civile à continuer de demander un vote, parce qu’ils sont la pierre angulaire du commerce entre les États-Unis et l’Afrique, explique Joy Basu, la numéro deux du bureau des affaires africaines au secrétariat d’État américain, même s'il y a un soutien du bipartisan du Congrès, vous voyez bien ce qui se passe là-bas, on ne peut être sûr de rien tant que ce n’est pas voté. » Reconduction probable... Mais l’administration Biden a bon espoir que le texte soit reconduit, pour au moins 10 ans, car le soutien vient des deux chambres et des deux partis américains. « Même si le programme n’est pas re-voté cette année, ce que nous espérons néanmoins, il est important que le Congrès continue de signaler qu’il ne compte pas abandonner le partenariat, poursuit Joy Basu, la plupart des industries ici sont à forte teneur en capital et elles ont besoin d’un environnement d’investissement prévisible. On le dit à nos partenaires africains, et les entreprises nous le disent aussi, on espère qu’on peut faciliter le renouvellement de l’Agoa. Cela dit, on voit ce moment de reconduction du programme comme une opportunité pour moderniser la législation. Que ce soit avec de la digitalisation, ou avec plus de facilités de commercer. Je pense que c’est une formidable opportunité. » À lire aussiExportations africaines aux États-Unis: «Aucun pays n'a été exclu à la légère» du programme américain Agoa Lors d’une conférence de presse en présence de seize agences gouvernementale américaines, le message a été répété : c’est le secteur privé qui est le pilier des investissements et des relations commerciales, quel que soit l’avenir du programme de partenariat actuel. ... même si Donald Trump est élu « Toutes les transactions que nous opérons, peu importe l’endroit ou le moment où elles sont faites, sont sécurisées par le fond de crédit des États-Unis. Et c’est de là que vient la stabilité. Et toutes les entreprises du secteur privé qui sont engagées avec nous, d’où qu’elles viennent, le comprennent bien, témoigne Reta Jo Lewis, présidente de Exim, la banque américaine d’import-export. On entend des deux côtés du Congrès que la sécurité économique repose sur la sécurité nationale et, inversement, que la sécurité nationale repose sur la sécurité économique. Nous avons été réautorisés en 2019, comme d’autres agences ici, avec un soutien des élus des deux partis. » Cette même année 2019, la DFC, l’agence de financement du développement, était formée. Le président des États-Unis était alors… Donald Trump. Preuve, selon les agences américaines, que même un changement de direction à la Maison Blanche ne changera pas le cap des relations avec l’Afrique. Depuis quelques années, il est aussi question de restreindre l’accès à l’Agoa à certains pays, dont l’Afrique du Sud, qui en est l'un des principaux bénéficiaires. Du point de vue des investisseurs publics ou privés, qu’elle que soit la décision, ce n’est pas le gouvernement qui est financé, mais les entreprises et les populations, donc la relation commerciale perdurera. À lire aussiAu sommet États-Unis-Afrique de Dallas, le défi de l'accès à l'énergie...

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Sommet États-Unis-Afrique: investir dans le numérique comme levier de développement [2/3]

5/20/2024
En février dernier, des dirigeants africains signaient le protocole numérique de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), pour faciliter l’économie digitale sur le continent, et soutenir la majorité de la population, c'est-à-dire les moins de 25 ans. L’accélération de l’installation d’infrastructures numériques et l’appropriation des technologies était au cœur du sommet économique États-Unis-Afrique qui s’est tenu du 6 au 9 mai à Dallas. De notre correspondant au Texas, L’Afrique est le premier continent du monde en termes de monnaie numérique sur téléphone. Mais peut-on faire mieux ? Lors du sommet économique États-Unis-Afrique, les chefs d'État et de gouvernements présents voulaient en tout cas prouver aux investisseurs américains que c’était possible. Un exemple, celui du Botswana qui a décidé de se lancer à fond dans cette révolution numérique. Le pays a alloué, rien que cette année, 818 millions de dollars pour la numérisation et l’accès au haut débit. « On s’est engagé à ce que nos 500 villages soient tous connectés avec un internet de haut débit gratuit, pour permettre l’inclusion et des opportunités, en particulier pour les jeunes et les femmes. Mais plus que tout, on a fait le choix d’innover en permanence », a expliqué le président Botswanais, Mokgweetsi Masisi. Développer le partenariat public-privé On parle de tablettes dans les écoles, de promotion des sciences, de technologies, d’ingénieries, de mathématiques, d’IA, de centre d’incubations, de start-up, de financement participatif local… Mais pour développer l’accès aux technologies, une volonté politique ne suffit pas, il faut aussi un partenariat public et privé. Mais à ce stade, une autre question apparaît pour chaque pays : faut-il démocratiser l’accès aux technologies ou créer de nouvelles technologies qui profiteraient au plus grand nombre ? Kazeem Oladepo dirige les opérations de IHS Nigeria qui déploie la fibre optique. « Quand on parle d’IA, quand on parle codage, la technologie est une source d’efficacité. Mais la technologie évolue très rapidement, met-il en avant. Malheureusement, les populations que vous essayez d’aider sont les populations qui restent sur le carreau parce que la vitesse des technologies dépasse la vitesse à laquelle elles peuvent y avoir accès. Donc, vous vous demandez que prioriser : l’accès à la technologie ou la technologie elle-même en tant qu’outil de développement ? » À lire aussiAu sommet États-Unis-Afrique de Dallas, le défi de l'accès à l'énergie « Il faut prendre des risques » Quel que soit le choix, selon l’agence américaine pour le commerce et de développement, l’USTDA, qui privilégie les projets qui permettent d’exporter des produits ou services américains, il faut prendre des risques, tenter des choses, pour améliorer l’infrastructure, généraliser le haut débit et faciliter le commerce. « Il faut prendre des risques, plaide Enoh Ebong, directrice de l’USTDA. Par exemple, nous soutenons une entreprise panafricaine située à l’île Maurice. Elle projette de joindre les câbles océaniques qui rejoignent les continents, l’épine dorsale d’internet, avec une liaison robuste en fibre optique entre l’océan Indien à l’océan Atlantique. Dans le même temps, on cherche à voir comment on pourrait décupler la connectivité en s’appuyant sur cette nouvelle infrastructure. » Ce projet de fibre optique permettrait à d’autres pays d’en profiter, car le câblage traverserait la RDC, la Tanzanie, l’Ouganda, et la Zambie.

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Au sommet États-Unis-Afrique de Dallas, le défi de l'accès à l'énergie [1/3]

5/19/2024
En Afrique, 600 millions de personnes sont encore sans électricité, la plupart dans des communautés isolées. Faute de connexion possible au réseau central, le secteur peut être une mine d’or pour les investisseurs, grâce au boom de l’installation de générateurs électrique. Une thématique qui a reçu un fort écho lors du sommet économique États-Unis-Afrique qui s’est tenu du 6 au 9 mai à Dallas. De notre correspondant au Texas, D’ici à 2030, le gouvernement américain, mais aussi la Banque mondiale, veulent avoir doublé l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. Les agences de commerce et de développement américaines en ont aussi fait une priorité, car selon Nisha Biswal, numéro deux de l’agence américaine de financement du développement (DFC), l’énergie est le socle de la prospérité de l’Afrique. « Vous avez besoin d’énergie fiable pour alimenter l’industrie pétrolière, si vous voulez agrandir vos extractions minières, vous avez besoin de courant, si vous voulez créer une économie numérique, des data center, vous avez besoin de courant. Donc l’électricité est l’élément de base, expose Nisha Biswal. On fournit des infrastructures énergétiques sur tout le continent, renouvelable, éolien, solaire, connecté ou non au réseau électrique. » La DFC a ainsi débloqué 412 millions de dollars de prêt et assurance de risque pour la distribution d’énergie verte et pour la construction d’une centrale électrique à Freetown qui va générer 75% de l’énergie de Sierra Leone. Décentralisé l’électrification Mais pour accéder aux communautés isolées, il ne faut pas forcément envisager une connexion au réseau électrique du pays,mais imaginer d’autres modèles. « Un de nos défis, c'est de trouver le moyen de répondre au challenge du dernier kilomètre, en utilisant les clients de ces communautés qui peuvent payer pour l’électricité pour nous permettre d’accéder à ceux qui ne peuvent pas payer pour y avoir accès », explique Richard Nelson, de l’agence Power Africa. Ce dernier coordonne les agences américaines et les secteurs publics et privés pour fournir de l’électricité à 300 millions de personnes d’ici à 2030. Ainsi les projets récents de l’agence américaine pour le commerce et de développement, l’USTDA, sont focalisés sur ces derniers kilomètres avec la création, par exemple, de mini-réseau électrique solaire indépendant du réseau électrique au nord du Nigeria ou l’aide à la création de batteries solaires en Zambie. « On se concentre sur les projets non connectés au réseau électrique, parce que c’est le moyen le plus efficace d’accéder aux communautés isolées, précise Enoh Ebong, la directrice de l’USTDA. Ces projets hors réseaux ne seront pas des gros projets d’un coup. Je pense que cela fait du sens de soutenir à la fois les mégaprojets financés à grande échelle, mais ils n’accéderont jamais à ces communautés en même temps. Donc, il faut faire les deux. » Désormais, la production d’énergie décentralisée, c'est-à-dire non connectée au réseau, est essentielle pour combler le fossé en matière d’accès à l’énergie.

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À Lubumbashi, la monnaie électronique toujours plus plébiscitée

5/17/2024
En République démocratique du Congo, la monnaie électronique gagne du terrain et les transactions sont de plus en plus dématérialisées. Dans son rapport du dernier trimestre 2023 publié au mois de mars, l’Observatoire du marché de la téléphonie mobile indique que 21 millions de personnes utilisent ce moyen de paiement dans le pays. La valeur des transactions a atteint les 20 milliards de dollars l’année dernière. Sur le boulevard Laurent Kabila, une dizaine des personnes habillées aux couleurs d’une entreprise de télécommunication sont assises chacune derrière une petite table. Quelques billets en main, elles proposent des services de monnaie numérique. « On m’envoie de l’argent, je viens effectuer le retrait auprès d’un agent, ensuite je peux faire mes achats. C’est plus facile », explique Céline, une commerçante. Les jeunes sont surtout ceux qui utilisent le système dématérialisé. Mike Kawel, employé dans une entreprise, n’utilise quasiment plus d’argent liquide. « La venue de la monnaie électronique, c’est une révolution, assure-t-il. Je l’utilise pour recevoir mon salaire, deuxièmement pour faire des achats en ligne, aussi envoyer de l’argent à mes proches. Je ne dépense plus de l’argent comme avant. » Flexibilité des retraits En RDC, les infrastructures bancaires sont insuffisantes et là où les banques sont opérationnelles, certains clients redoutent la lourdeur des procédures. « Avec la monnaie électronique, que ce soit le week-end, que ce soit le dimanche, on te fait un transfert d’argent, tu peux aller le retirer à un coin de la rue, raconte Rita Mukobo. Avec la banque, c’est moins flexible, elle est ouverte de telle heure à telle heure. On a aussi des problèmes de connexion. » À Lubumbashi, des dizaines de petits établissements et des centaines de particuliers offrent ces services. Les principaux établissements créés par les maisons de télécommunication leur reversent une commission qui va jusqu’à 2,8% sur les transactions, explique Sylvestre Ilunga, agent distributeur : « Le gain dépend du capital que l’on peut disposer. Plus vous êtes fréquenté, plus vous gagnez. Mais nous constatons que la commission est plus importante sur un transfert de petits montants que lorsqu’il s’agit d’une grosse somme. » Prisé par les jeunes Cette révolution numérique touche toutes les couches de la population de Lubumbashi car elle offre beaucoup plus de facilités dans les transactions. « La plupart des jeunes, très vite, ils sont à l’université et ils ont des frais à payer et des besoins à combler, c’est plus facile pour eux de le faire par monnaie mobile, estime Michel Mbengya, licencié en économie. Nous sommes dans une région où dans plusieurs foyers, les hommes sont obligés d’aller travailler un peu plus loin et pour envoyer de l'argent, on utilise ce moyen de payement. Et cette monnaie a fait ses preuves dans le commerce en termes de mobilité et de souplesse. » Aujourd’hui, certaines banques adaptent également leurs services en proposant par exemple le porte-monnaie électronique.

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L'aide publique au développement en quête de plus d’efficacité face aux coupes budgétaires

5/15/2024
Dans un cadre budgétaire restreint, la France a annoncé en février dernier devoir faire 10 milliards d’économie. 800 millions se feront sur les budgets de l’Aide publique au développement. Ce qui ramène l’APD à 0,5% du revenu national brut de l’État. Dans ce contexte, l’Agence française de développement a rendu publics ses résultats annuels mi-mai. Et la question des restrictions budgétaires ont pris une place importante dans les discussions. Près d’un milliard d’économies va être réalisé sur l’aide publique au développement (APD). Des coupes qui n’inquiètent pas outre mesure le directeur de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Rioux. « L’APD, c'est souvent les versements de projets qui ont été engagés des années avant, donc c'est une mesure de l'effort budgétaire. L'activité de l'AFD dépasse, et même excède les règles de l'aide publique au développement, défend Rémy Rioux. On a dit que l'aide française avait baissé de 11% entre 2023 et 2022. En 2023, l’AFD a augmenté ses activités de 10%. Donc, il y a quelque chose qui ne colle pas. » Le directeur de l’AFD prône d’ailleurs la recherche de nouveaux modèles : « Moi, je pense même que ces catégories sont un peu d'un autre temps et qu'il faut mieux mesurer notre activité. » Parmi les partenaires de l’AFD : le Medef international. Philippe Gautier, son directeur général, estime qu’il ne s’agit pas tant des montants que de leur usage qui pose question. « Ce qu'on demande surtout, c'est de mieux utiliser cette aide. On peut certainement faire beaucoup mieux avec 0,5% [du RNB] en créant des effets de levier », met-il en avant. Il souligne également la nécessité de disposer « d'autres instruments de garantie qui nous permettraient de co-investir dans un certain nombre de pays et aussi d'apporter des solutions dans différents secteurs », comme celui de l’énergie, le numérique ou le développement urbain « qui sont des facteurs de déstabilisation dans un certain nombre de pays ». Un fléchage de la taxation des transactions financières vers la solidarité ? Très ancrées sur le terrain, les ONG et organisations de la société civile ont reçu le soutien de l’AFD à hauteur de près d’un demi-million d’euros l’année dernière. Malgré l’optimisme affiché, le président de Coordination SUD qui regroupe plus de 170 organisations, alerte sur les conséquences d’une telle trajectoire. « C'est quelque chose qui nous inquiète fortement, qui vient un peu à rebours de la dynamique lancée depuis 2017 par le président de la République, explique Olivier Bruyeron. Je pense qu'il y a une question de crédibilité qui se pose même si nous comprenons bien que les contextes des finances publiques françaises peut être compliqué. » Cependant, pour lui, la baisse des budgets n’est pas une fatalité. « Il y a des voix pour y arriver et nous avançons d'ailleurs des propositions autour de l'évolution de la taxe sur les transactions financières qui en étant affecté à 100% à la solidarité internationale, permettrait à la France d'être au rendez-vous de l'aide publique au développement », argumente-t-il. En 2021, une loi consacrait l’ambition d’attribuer 0,7% de son revenu national brut à l’aide publique au développement. Un objectif de fait revu à la baisse.

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Maroc: des financements français au Sahara occidental pour renouer les liens

5/14/2024
Le Maroc et la France ont relancé leur partenariat bilatéral au cours des dernières semaines. Après deux ans de crise, les deux pays ont choisi l’économie pour renouer les liens. Au cœur du contentieux entre les Paris et Rabat, la question du Sahara occidental, un territoire revendiqué par le Maroc, mais aussi par des indépendantistes soutenus par l’Algérie. Le Royaume chérifien reprochait notamment à Paris son manque de solidarité avec ce qu’il appelle « son intégrité territoriale ». Alors la France, en signe de bonne volonté, a autorisé ses investisseurs publics à financer des projets sur ce territoire. De notre correspondant à Rabat, L’annonce est intervenue quelques semaines avant la grande réconciliation. La Banque publique d’investissement, la BPI, et Proparco, une filiale de l’Agence française de développement, ont été autorisées par le gouvernement français à financer des projets dans les trois régions qui composent le Sahara occidental, contrôlé par le Maroc. Depuis, plusieurs ministres sont venus confirmer cette volonté française de faire un pas vers Rabat. « Le choix qui a été fait est très clair, a souligné le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, en visite à la fin du mois de mars. C’est de participer au financement d'une ligne de transport d’énergie décarbonée entre Dakhla et Casablanca. Donc j’ai fait part, comme l’avait fait notre ministre du Commerce extérieur Franck Riester, de notre disponibilité à participer au financement de cette ligne. » Usine de dessalement à Dakhla, ligne à haute tension Plusieurs entreprises françaises sont déjà impliquées dans des projets au Sahara occidental. Le géant de l’énergie Engie construit actuellement en partenariat avec le marocain Nareva une usine de dessalement à Dakhla. Une présence française qui pourrait s’amplifier suite à ces annonces. « C’est une avancée essentielle que je salue ici devant le ministre Bruno Le Maire, a commenté le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Patrick Martin, présent aux côtés de Bruno Le Maire à Rabat. Je suis ici pour affirmer et vous confirmer que le secteur privé français sera au rendez-vous et prendra, pour autant qu’on la lui laisse, toute sa part dans ces projets. » Pas seulement des investissements tricolores Les entreprises françaises ne sont pas les seules potentielles bénéficiaires de ces financements BPI et Proparco. Cet argent pourra aussi être utilisé dans des projets non français. « C’est une bonne nouvelle pour les entreprises françaises. C’est un levier complémentaire pour les entreprises françaises qui voudraient s’implanter dans les provinces du sud marocain, précise Jean-Charles Damblin, directeur général de la Chambre française de Commerce et d’Industrie au Maroc. Mais c’est une bonne nouvelle de façon générale pour l’investissement tout court. On parle de financement et non d’investissement. Le financement va supporter l’investissement, mais l’investissement pourra être européen, non européen, mais aussi marocain. » Quant aux projets marocains sur lesquels la France s’est positionnée, comme la ligne haute tension Dahkla Casablanca, le Maroc n’a pas encore officiellement choisi ses futurs partenaires.

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Zambie: la sécheresse et les délestages menacent la production de cuivre

5/13/2024
La Zambie peine à doper sa production de cuivre, un des métaux dits critiques pour la transition énergétique et source de 75% des devises du pays. Après des problèmes de gouvernance à la tête des mines, la sécheresse est la nouvelle menace, car elle crée de grave pénuries d'électricité, indispensable à l'exploitation des gisements. Deuxième producteur de cuivre en Afrique, la Zambie a vu sa production chuter sous les 700 000 tonnes l'an dernier. Un déclin avant tout lié aux restructurations des dernières années. « Il y a eu la liquidation en 2019 de la mine de Konkola qui a eu un impact négatif sur la production de cuivre en Zambie, explique Alex Caramento, spécialiste des mines zambiennes au Social Science and Humanity Research Council. Puis la renationalisation de la mine de Mopani, qui était entre les mains de Glencore, et qui avait un besoin urgent de nouveaux capitaux. » Un groupe émirien est depuis venu au secours du gisement Mopani. Mais désormais, c'est la sécheresse prolongée qui menace la production de cuivre zambienne. Le principal barrage, Kariba, n'a pas été rempli pendant la saison des pluies. Or, 80% du courant dans le pays est d'origine hydroélectrique. Impact immédiat sur les finances et à venir sur les volumes Pour l'instant, l'impact de ces délestages sur les mines de cuivre zambiennes est avant tout financier. « Le manque d'énergie suffisante pour les mines crée beaucoup de pression sur les finances des mines, sur la capacité financière des compagnies minières à produire leur propre source de courant, observe Claude Kabemba, directeur général de l'Observatoire des ressources naturelles de l'Afrique australe. Je pense qu'ils ont encore la capacité financière de faire travailler les générateurs pour leurs mines. » L'impact sur la production de cuivre n'est donc pas immédiat, mais il pourrait selon cet expert se faire sentir à partir de juin, puisqu’on entrera dans la saison sèche. « Les compagnies minières pourront avoir beaucoup de difficultés à produire assez de minerais », juge-t-il. À moyen et long terme, les mines auront intérêt à développer la production d'énergie solaire sur les gisements. Mais la Zambie devra également créer de nouvelles sources d'énergie pour compenser la baisse de rendement des barrages – elle doit déjà acheter plus de courant au Mozambique. Qui paiera les nouvelles sources de courant ? Mais qui paiera pour ces dépenses, alors que les Zambiens subissent déjà des délestages huit heures par jour ? C’est tout l’enjeu. « Si vous augmentez le tarif de l'électricité pour les citadins, souligne Alex Caramento, vous mécontentez beaucoup de gens. Et si vous vous tournez vers les mines, les mines vont vous dire : "bon, nous, on a déjà moins de courant disponible, et on va devoir le payer plus cher ?" C'est ça, le plus grand problème pour la Zambie : comment financer les nouveaux projets de production d'énergie et d'électricité. » Le débat risque de ne pas être tranché par les autorités de Lusaka d'ici au scrutin présidentiel, dans deux ans. L'objectif de produire 3 millions de tonnes de cuivre en 2030 semble dans ce contexte difficile à atteindre.

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La Banque européenne d'investissement veut soutenir le cacao durable

5/12/2024
Sur le terrain, l’Union européenne, à travers sa Banque d’investissement (BEI), veut contribuer au développement d’une agriculture durable. En Côte d’Ivoire, elle a accordé un prêt de 25 millions d’euros en septembre dernier au groupe financier Cofina – un organisme panafricain qui accorde des crédits dans le secteur agricole notamment et aux PME – pour aider notamment la filière cacao à se mettre dans les clous de la nouvelle loi communautaire. De notre envoyée spéciale à San Pedro, La nouvelle loi européenne va imposer des importations « zéro déforestation » et englober également des exigences sociales (le respect des travailleurs, la mise en avant des femmes, le non-travail des enfants, etc.). Brahima Niampa est à la tête de la coopérative Ecopas. Nous marchons au milieu des cacaoyers de l’un des producteurs avec qui il travaille. Il a obtenu un prêt de 200 millions de francs CFA de Cofina. « C’est pour acheter plus de cacao parce que par moments, si vous n’avez pas de liquidités, le cacao peut partir en dehors de la coopérative, explique Brahima Niampa. Donc, avec l’aide du financement de Cofina, nous avons pu récolter plus de 90% de la production de nos producteurs et cela nous a permis de dégager une plus-value que nous avons réinvestie au niveau de la population. » Une partie de cette plus-value, assure ce responsable de coopérative, va aux communautés « en leur créant des facilités de prêts, en constituant des écoles, en octroyant des kits scolaires, en mettant les femmes en associations pour leur permettre d’être financièrement stables ». Autre objectif, encourager également l’agroforesterie. Une prime est reversée en fonction des arbres plantés dans la cacaoyère, assure-t-il par ailleurs. Développement durable et impacts sociaux 30% des prêts accordés doivent soutenir l’entrepreneuriat féminin et au moins 30 autres être consacrés à des financements verts, détaille le vice-président de la Banque européenne d’investissement, qui est venu visiter la plantation. « Nous ne sommes pas une institution de réseau, mais en revanche, on est très intéressé à ce que nos projets financent bien des bénéficiaires finaux des coopératives agricoles dans ce cas-là, qui répondent aux caractéristiques de nos prêts en matière de développement durable, détaille Ambroise Fayolle. Ce que je trouve remarquable, c’est qu’en général, cela prend beaucoup de temps et là, on a à peine signé il y a six mois que déjà, les cacaoculteurs bénéficient des revenus. » La BEI a accordé un crédit à faible taux au groupe financier Cofina, qui dispense lui-même des facilités aux coopératives qui affichent leur volonté à travailler de façon durable. La Banque européenne d'investissement apporte également de l’assistance technique à ce groupe. « Pour nous, c’est surtout mesurer l’impact environnemental et social », précise Serge Massamba Ndombele, directeur stratégie de Cofina. Il s’agit pour lui de s’assurer de « l’impact sur les populations des prêts qui arrivent au nom de la BEI comme partenaire. Donc c’est ça, on veut vraiment avoir une assistance technique pour mesurer l’impact en termes de baisse de la pauvreté de la population et en termes d’éducation. C’est important d’accompagner les planteurs en termes de prêts scolaires, etc. » Vingt-deux coopératives de cacao ont déjà bénéficié des prêts de la Cofina, pour un montant de plus de 2 millions d’euros.

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En Tunisie, un lycéen se lance dans la fabrication de baskets

5/9/2024
Dans une Tunisie en proie à la crise économique, un lycéen de 18 ans est parvenu à créer sa propre fabrique de baskets, dans la médina de Tunis. Le fonctionnement de son entreprise est encore artisanal, mais Mouheb Weslati a des rêves plein la tête. De notre correspondante à Tunis, Un rouleau de tissu sous la main, Mouheb Weslati a des airs de grand adolescent. « C’est ici que je m’approvisionne, explique-t-il en s’enfonçant dans le dédale de la médina. Je viens ici tous les matins dès 7 heures. Je regarde les commandes que j’ai reçues sur Messenger et en fonction de cela, je fais mes achats. Puis je vais en cours. » Entrepreneur et lycéen à la fois, Mouheb était prédestiné à se lancer dans les affaires. « Je suis dans ce quartier depuis que je suis tout petit, raconte-t-il. Mon père avait un atelier de chaussures qu’il a dû fermer. Comme j’ai appris le métier, j’ai eu envie de me lancer. J’ai travaillé l’été, j’ai mis de l’argent de côté, et voilà… » Créer la plus grande marque de baskets de Tunisie L’atelier est situé dans une ancienne auberge qui tombe en ruines. Mais la fabrique n’en a pas moins sorti, selon Mouheb, 2 400 paires de chaussures pendant le ramadan. Un mois à l’issue duquel les Tunisiens ont l’habitude de s’acheter une tenue neuve pour l’Aïd. Vendues aux alentours de 40 dinars, soit environ 12 euros, les baskets de Mouheb lui permettent de faire vivre six personnes. Et il a de grandes ambitions. « Plusieurs de mes amis du quartier ont quitté la Tunisie pour l’Europe, observe-t-il. Moi, ça ne m’intéresse pas. Quitter mon chez moi pour me trouver sous un pont, ça n’a pas de sens. J’ai un rêve et je vais tout faire pour le réaliser. Je veux lancer la plus grande marque de baskets en Tunisie. » À écouter aussiTunisie: comment rendre l'artisanat plus profitable pour les femmes « L'histoire m'a poussé à le soutenir » Ce talent allié à un culot tout en douceur n’est pas passé inaperçu dans les ruelles de la médina. Lotfi Hamadi est à la tête d’une maison d’hôtes de luxe et il vient de passer une première commande d’une dizaine de paires, pour les employés de son établissement. « L’idée de soutenir un jeune artisan-entrepreneur de la médina me plaît, explique-t-il. Moi qui viens tous les jours à la médina et qui passe devant toutes ces boutiques de baskets, je ne savais pas qu’il y en avait un qui en produisait sur place. Je pensais que tout venait de Chine. Quand j’ai découvert, par hasard, qu’il y avait un atelier et que derrière, il y avait un gamin… Au-delà du produit, l’histoire m’a poussé à le soutenir absolument. » Avec les bénéfices des premières commandes, Mouheb a prévu de mettre aux normes son petit atelier de la médina. Il cherche toujours un nom à sa marque. À écouter aussiTunisie: les artisans bijoutiers qui travaillent le corail menacés de disparition

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Agriculture: la Mauritanie s’engage sur la voie du blé

5/8/2024
Selon le ministère de l'Agriculture mauritanien, la première expérience à grande échelle a porté ses fruits en mars dernier dans la commune de Rosso, dans la région du Trarza. Cet essai est le fruit d’un partenariat entre le secteur public et deux sociétés privées agricoles. Une excellente nouvelle pour ce pays qui importe la quasi-totalité de son blé. L’essai à grande échelle consistait à cultiver deux variétés de blé sur 200 hectares de sols sablonneux dans la commune de Rosso. Selon le ministère de l'Agriculture, entre 4 et 5 tonnes de blé par hectares ont été obtenues. Un résultat prometteur et encourageant pour ce pays importateur, selon Isselmou Ould Sid El Moktar, délégué régional du ministère de l’Agriculture dans le Trarza. Il souligne que cette nouvelle expérience prouve une fois de plus que la culture de blé est rentable, et précise qu’avec l’accompagnement soutenu des pouvoirs publics et l’investissement du secteur privé, la Mauritanie pourrait couvrir ses besoins en blé comme c’est presque le cas aujourd’hui avec le riz. « Les exigences en terre et en eau sont favorables, estime-t-il. Le blé, c’est moins contraignant que la culture de riz, moins coûteux en termes d'eau, c'est nouveau, il n'y a pas beaucoup de maladies... L’État a fourni un appui aux investisseurs. La stratégie de l’État à l’époque privilégiait le riz, je pense que maintenant, il s’engage pour cette culture et je pense qu'il va continuer ou augmenter l’appui. Car on a besoin de ces céréales. » Un investissement nécessaire Le délégué régional précise que pour mener à bien cette expérience, l’État mauritanien a multiplié les aides : à travers la fourniture d’engrais, le désenclavement de la zone, la protection des cultures ou encore l’électrification des zones de production. « Un investissement nécessaire et stratégique pour l’approvisionnement du pays », selon Isselmou Ould Mohamed Taleb, économiste et statisticien qui rappelle le contexte international, notamment depuis l’expiration en juillet dernier de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes. Selon la dernière note trimestrielle de 2023, la Mauritanie y importait 1/5e de son blé. Le défi de la rentabilité L’économiste Isselmou Ould Mohamed Taleb précise aussi que cette nouvelle culture est un pari : « Le blé est certes une denrée stratégique pour la Mauritanie, explique-t-il, on prend moins de risques avec les évènements internationaux. Mais le riz était pendant de nombreuses années en Mauritanie subventionné, les intrants aussi. Est-ce que cultiver du blé va être aussi rentable que cultiver du riz ? Le prix du blé est nettement plus bas que le prix du riz sur les marchés et il y a aussi la concurrence du blé extérieur. » Il espère par ailleurs que cette volonté de cultiver du blé perdura malgré les défis : « Il faudra beaucoup de temps pour d’abord avoir une main-d’œuvre qualifiée. Il y a aussi ceux qui sont propriétaires fonciers, qui n’ont pas les moyens de mettre en valeur et en plus, il faudra s’assurer que le marché sera un marché avec un pouvoir d’achat suffisant. Mais ça pourrait marcher. » Selon les données de la FAO, la Mauritanie a importé plus de 75 000 tonnes de blé d’une valeur de 322 millions de dollars sur le marché international en 2022.

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Maroc: déployer le numérique dans l’agriculture via un réseau de fermes digitales

5/7/2024
Au Maroc, se tenait récemment le Salon international de l’agriculture de Meknès. Le secteur agricole est central pour l'économie du Royaume. Il représente un peu plus de 13% du PIB et fait l’objet d’une attention accrue de l’État. Pour entretenir le domaine agricole et l’améliorer, les solutions numériques sont encouragées et encadrées par un pôle digital, créé par le ministère de l’Agriculture. De notre envoyée spéciale à Meknès, Nadia Ben Mahfoudh Le nouveau pôle digital rassemble des acteurs du privé et du public, autour d’un même objectif : intégrer le digital à l’agriculture. « Autour de la table, nous avons les établissements de recherche et de formation, les établissements "métiers" du ministère, le Conseil agricole, la sécurité alimentaire, les zones oasiennes, l'arganier, l'assurance et le foncier », détaille la directrice de ce pôle, Loubna El Mansouri. Tous ces acteurs travaillent sur un premier projet commun, celui des réseaux de fermes digitales du Maroc, lancé il y a quelques jours (en avril 2024) lors du Salon International de l’Agriculture du Maroc de Meknès. L’objectif est de changer la pratique agricole grâce au digital. « Nous croyons beaucoup à ce mécanisme qui va servir à vulgariser la digitalisation et la faire sortir des laboratoires, des start-ups, et la mettre à disposition dans l'actif de l'agriculteur, souligne Loubna El Mansouri. Nous voulons être ensemble, depuis l'idée qui normalement doit venir de l'agriculteur jusqu'à la consommation de la technologie. » Khalid Hanafi fait partie des agriculteurs qui ont déjà contribué à cette démarche avec une idée innovante. Il est ingénieur en télécommunication et producteur de pommes et de poires depuis 2013. Un logiciel pour mieux conserver les fruits Tout est parti du constat de l'impossibilité de conserver l’ensemble de sa récolte en bon état. « 80% des frigos sont des frigos qui ne contrôlent que la température et l'humidité, explique-t-il. Alors qu’il y a un troisième paramètre très important : l'éthylène. Lorsqu'on fait la cueillette de la pomme et de la poire, elles produisent de l'éthylène. Si ce gaz est toujours confiné, il accélère le processus de maturation et il détériore le produit stocké. » Khalid Hanafi a donc cherché une solution pour préserver sa récolte stockée. Il a développé un logiciel relié à de simples détecteurs d’humidité, de température et surtout d’éthylène à installer dans les réfrigérateurs. « On a développé une solution qui va mesurer la concentration de l'éthylène à l'intérieur de la chambre froide. Une fois qu'on détecte qu'il dépasse un seuil, le système va nettoyer cet éthylène sans ouvrir les portes, sans que la chambre froide soit en contact avec l’extérieur », explique-t-il. Le tout coûte 20 000 dirhams, soit environ 2 000 euros et permet d’éviter les 15% de pertes que génère un réfrigérateur non équipé. L’agriculteur est prêt à commercialiser cette solution digitale. Il est en discussion avec le ministère de l’Agriculture pour mettre en place des subventions qui permettront d’encourager les agriculteurs et les frigoristes à intégrer ce système dans leur activité.

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Au Kenya, des initiatives pour lutter contre la pollution textile [2/2]

5/6/2024
Au Kenya, le commerce de la fripe tient un rôle économique de taille. Mais le secteur est très critiqué pour son impact environnemental et sanitaire. D’après l’organisation des Nations unies pour l’environnement, l’industrie du textile est responsable d’entre 2 à 8% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde chaque année. Face à ce constat, Africa Collect Textile tente de donner une seconde vie aux vêtements usagées. C’est dans une petite maison en bordure de Nairobi qu’Africa Collect Textile a élu domicile. Au rez-de-chaussée, des vêtements attendent d’être triés. À l’étage, des couturières s’activent. « Dans cette salle, il y a le tressage et de la couture. Dans ce coin, c’est la fabrication des sacs à dos. Nous récupérons des pantalons cargo, nous les découpons, ajoutons une doublure et vous voyez, ça donne un sac. On ne dirait pas que c’était un pantalon à l’origine, n’est-ce pas ?! », décrit Whitney Speke, responsable de la communication d’Africa Collect Textile. Africa Collect Textile récupère des fripes de deux façons : grâce à des dons faits dans la trentaine de bennes à vêtements placées à Nairobi. Ou en achetant les invendus du marché de la seconde main. Les habits en bon état sont donnés, le reste transformé en vestes, sacs à dos ou tapis. Puis vendus au Kenya ou en Europe. « La plupart des personnes ne savaient pas où donner ou jeter leurs vêtements usagés, ils ne trouvaient pas de structures adaptées pour les récupérer, constate Whitney Speke, donc ces habits sont mis à la poubelle et finissent dans des décharges à ciel ouvert ou même dans la rivière de Nairobi. Africa Collect textile a constaté ces lacunes et a voulu mettre en place une structure pour encourager le recyclage de ces vêtements. » Un meilleur tri avant l’exportation Dans un rapport publié l’année dernière, la fondation Changing Markets a dénoncé qu’un tiers des vêtements importés au Kenya contenait du plastique et était de si mauvaise qualité que ces habits étaient directement jetés ou brulés. Polluant ainsi l’environnement et entrainant des conséquences sanitaires pour les populations. « Il est temps de se poser une question : où finissent ces vêtements ? est-ce que les pays qui importent ont les capacités de gérer les habits en fin de vie ? Et puis, il y a aussi un problème avec la fast fashion, il y a une surproduction des vêtements, déclare Betterman Musasia à la tête de Clean Up Kenya, une association qui milite pour une meilleure gestion des déchets, il faut améliorer notre façon de consommer. Prenons les européens par exemple. Plus ils achètent et donnent leurs vêtements usagés, plus ces fripes finissent par avoir des conséquences sur une autre partie du monde. » Betterman Musasia salue les initiatives comme Africa Collect Textile. Mais il aimerait surtout voir, entre autres, un meilleur tri fait avant l’exportation et la mise en place de systèmes efficaces de gestion des vêtements en fin de vie.

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Au Kenya, l'importante manne économique des vêtements d'occasion [1/2]

5/5/2024
Les vêtements de seconde main représentent un important poids économique au Kenya. Mais des voix s’élèvent pour critiquer la pollution que ces fripes importées entrainent. La France, la Suède et le Danemark ont lancé un appel à l’Union européenne pour interdire les exportations de déchets textiles vers les pays qui ne sont pas en capacité de les gérer durablement. Au Kenya, la proposition inquiète les acteurs de ce secteur. Les vendeurs interpellent chaque passant. Pour vendre jeans, chaussures ou sacs... le marché de Toi à Nairobi est un haut lieu de la seconde main. Sidney a 23 ans, il y vend des robes depuis sa sortie du lycée : « Les mauvais jours, je fais entre 7 et 15 euros. Les bonnes journées, ça peut me rapporter jusqu’à plus de 35 euros. Ça paie mes factures. Ce secteur permet de créer de l’emploi, un jeune qui sort de l’université, qui ne trouve pas de travail, peut acheter des vêtements et venir les vendre ici. » 180 000 tonnes par an Une partie des vêtements importés provient de dons, faits aux États-Unis ou en Europe. Les vendeurs de Toi Market, comme Sidney, les achètent à de plus gros importateurs. « Nous avons là des pantalons en coton pour hommes, des combinaisons, des jeans slims. Le Kenya importe environ 180 000 tonnes de vêtements usagés chaque année, explique Teresia Wairimu Njenga, la présidente du principal consortium de vendeurs, partout dans le pays, on trouve de la seconde main, que ce soit dans les grandes villes, les villes moyennes ou les villages. » Plusieurs chercheurs estiment que la seconde main fournit les trois quarts des besoins en habillement des classes populaires kényanes. Lors de la dernière campagne présidentielle en 2022, le candidat vaincu, Raila Odinga avait annoncé vouloir prioriser les vêtements fabriqués localement. Pour redynamiser le secteur du textile, en difficulté au Kenya. Vers une restriction des importations ? La proposition avait fait débat. Le marché de l’occasion mettant en avant son poids économique. Un argument de nouveau avancé aujourd’hui face à ceux qui plaident pour plus de restrictions des exportations de vêtements usagés vers des pays comme le Kenya. Teresia Wairimu Njenga revient justement de Bruxelles où elle a défendu la cause du secteur : « Le milieu de la seconde main fait vivre deux millions de personnes entre ceux qui importent, les intermédiaires, les vendeurs... Sans compter que toute une tranche de la population kényane n’a pas les moyens d’acheter du neuf et dépend de la seconde main pour s’habiller. Restreindre les exportations de fripes vers l’Afrique, ce serait ouvrir la voie à des vêtements pas cher produit en Asie. » Les défenseurs de l’environnement estiment qu’une partie des fripes importées sont de mauvaise qualité ou abimés. Faute de gestion des déchets adaptée, ces vêtements finissent dans la nature, dans des décharges à ciel ouvert ou sur les berges de la rivière de Nairobi, polluant ainsi l’environnement.

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Au Tchad, l'inquiétante flambée des prix de la gomme arabique

5/2/2024
La crise soudanaise se répercute sur le marché mondial de la gomme arabique. Le Soudan, producteur historique de gomme, a réduit ses exportations. Résultat : des pays comme le Tchad sont des alternatives intéressantes pour les importateurs. Mais le pays rencontre actuellement des difficultés pour répondre à la forte demande. Des pistes en mauvais état, un manque criant de points d'eau proches des pépinières d'acacias… Faute d'infrastructure sur les zones de production, la filière tchadienne ne peut pas suivre le rythme de la demande mondiale. « Si ça continue comme ça, les clients vont être obligés de chercher des produits de substitution. C'est pour ça qu'on veut vraiment augmenter la production, explique Albachir Ahmat, président des exportateurs tchadiens de gomme arabique, on ne peut pas y arriver sur certaines zones parce qu'il n'y a pas de route, il n'y a pas d'accès, il n'y a pas d'eau non plus. Et tout ça, ça demande l'intervention de l'État ou bien des bailleurs de fonds. » Risque de produits sans gomme arabique Le kilo de gomme dure, appelée kitir, est passé en un an de 700 francs CFA à aujourd'hui 1 750 francs. Problème : une trop forte flambée des prix poussera les clients à trouver d'autres produits. « Il ne faut pas se mentir : si les prix grimpent trop, nous, importateurs et transformateurs de gomme arabique, on ne va plus pouvoir vendre, prévient Charles Alland, PDG de la société française Alland et Robert, numéro 2 mondial de la transformation de gomme arabique. Les prix ne peuvent pas monter aux arbres, il y a des limites. Si ça continue, certains clients iront reformuler leurs produits pour enlever la gomme arabique et la remplacer avec d'autres produits concurrents tels que les amidons, par exemple. » Le circuit logistique soudanais pour l'exportation de la gomme arabique n'est plus aussi efficace. Difficile d'estimer la production réelle de gomme dans le pays en guerre. En tout cas, le Tchad voisin peut récupérer cette manne importante. Manque de volonté politique ? À condition de pérenniser la production et de la faire grossir. « Il y a entre 600 et 700 000 personnes qui vivent de la gomme arabique, précise Albachir Ahmat. Si on ne la vend plus, ça va être catastrophique pour le pays, et même pour la nature. Parce que les arbres seront coupés pour en faire du bois de chauffe. C'est ça qui nous inquiète. » L'importateur français de gomme arabique Charles Alland, lui, mise sur le Tchad : « On essaye de convaincre et puis d'accompagner nos fournisseurs. Mais derrière, s'il n’y a pas de volonté politique au Tchad, les choses ne changeront pas de manière drastique dans les mois ou années à venir. Le Tchad a un énorme potentiel ; c'est l'opportunité, aujourd'hui, de se moderniser et d'améliorer la filière gomme. » Le Fond spécial de préparation des projets d’infrastructures au Tchad aurait donné des garanties pour un soutien financier. « Il ne faudra pas trainer », expliquent les professionnels de la filière.

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Tunisie: les créateurs de contenu sur les réseaux sociaux en quête de statut

5/1/2024
En Tunisie, sur 12 millions d’habitants, plus de 8 millions sont abonnés à Facebook, près de 3 millions ont un compte Instagram et Tiktok est une plateforme en pleine croissance, avec déjà près d’un million de comptes. Le succès des réseaux sociaux est tel que le gouvernement tunisien envisage de taxer les créateurs de contenu pour éviter l’évasion fiscale. Mais les professionnels, eux, jugent qu’il faut commencer par une reconnaissance juridique et culturelle du métier. De notre correspondante à Tunis, Avec ses 1,3 million d’abonnés sur Instagram, 400 000 sur YouTube, Samy Cheffai gère non seulement ses comptes sur les réseaux sociaux, mais aussi une boîte de production avec un comptable et un site web. Ce créateur de contenu et réalisateur très connu chez les jeunes tunisiens figure parmi ceux qui ont su rendre l’activité légale et professionnelle aux yeux de la loi. Mais il lui a fallu un peu de temps, dans un pays où le statut de créateur de contenu n’existe pas. « Quand on te sollicite pour un travail bien particulier, le client qui t’appelle te dit : "Ok, comment on va facturer ça ?" », se souvient Samy Cheffai. « Je me suis posé la question de savoir comment ça allait se passer. On me parlait de "revenus à la source", "19%", de "taxes", des mots que je ne comprenais pas du tout. Et en fait, j’ai réalisé qu’il fallait que j’ouvre ma propre patente. » Producteur, mais pas encore créateur de contenu Aujourd’hui, son métier de producteur lui permet de réaliser des courts-métrages, mais aussi des activités commerciales et du contenu pour des publicitaires. Cependant, juridiquement, il reste producteur et non pas créateur de contenu. « En fait, ce sera toujours flou pour une certaine catégorie de personnes, parce que c’est nouveau pour eux, ce qui est totalement normal », observe Samy Cheffai. « Même le community manager, dix années en arrière, c’était bizarre. Qui aurait cru que quelqu’un allait s’occuper d’une page Facebook et être payé ? » Si les mentalités ont changé en dix ans, la loi tunisienne peine à encadrer ce métier qui séduit de nombreux jeunes. Une commission au sein du ministère des Finances a dénombré 20 000 créateurs de contenu et prestataires de services sur les réseaux sociaux en 2023, dont beaucoup échappent au fisc faute de statut. Des écoles niveau bac Dans les écoles de publicité et de création digitale, des formations professionnelles tentent de lever la barrière culturelle à reconnaître ces métiers comme tels. « Le frein, c’est vraiment un frein culturel, surtout les parents », reconnaît Selma Elloumi, directrice de la Créativ Adschool, qu’elle a lancée il y a un an et demi. « Le digital, le publicitaire, ce sont des métiers qui ne sont pas connus. Ils ont l’impression que leurs enfants sont dans un domaine pas sérieux, que c’est du jeu. Mais on a vite montré que la formation était solide. » La plupart des jeunes diplômés sortent avec une formation en publicité et création digitale pour 2 700 euros l’année. Beaucoup trouvent rapidement un emploi, en attendant de se lancer à leur compte. « Notre cible, c’est le niveau bac et plus », précise Selma Elloumi. « S’ils n’ont pas eu le bac et qu’ils ont un côté créatif, on peut les accepter et il y en a beaucoup qui cherchent aussi une reconversion. » Même si la loi reste encore peu claire, ces nouveaux métiers séduisent de plus en plus, dans un pays où le taux de chômage des 15-25 ans avoisine les 40%.

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En sortant du franc CFA, l’AES risque la spirale inflationniste |2/2]

4/30/2024
Quelles conséquences aurait une sortie du franc CFA pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger ? Deux chercheurs de l’Université catholique de Madagascar et de l’Université Paris Dauphine se sont appuyés sur une littérature très fournie et différentes expériences sur le continent pour réaliser des projections. Aujourd’hui, l’impact potentiel de cette réforme sur les échanges et l’inflation. La création de la zone monétaire de l’AES et d’une nouvelle monnaie a priori moins forte que le franc CFA devrait favoriser les exportations comme le coton. Mais l’AES restera très dépendante des importations de ses voisins. « Les principaux offreurs, dans la zone Afrique de l'Ouest, sont les pays les plus développés, à savoir la Côte d'Ivoire et le Sénégal, qui ont des productions que les pays de l’AES n'ont pas, souligne François Giovalucchi, de l’Université catholique de Madagascar. Donc on voit mal comment des pays très pauvres pourraient échanger entre eux et se fournir en biens qu'ils trouvent d'habitude à l'extérieur. On voit mal la création de filières industrielles, machines-outils ou véhicules, qui seraient vendus d'un pays à l'autre. Donc les perspectives nous semblent tout à fait limitées. » Les importations encore dépendantes de la zone franc Avec la nécessité d’importer en grande quantité et une monnaie faible, la nouvelle banque centrale de l’AES devra pourvoir aux besoins de liquidités des États. Le risque est de faire un usage trop important de la planche à billets. « On risque de se retrouver avec un phénomène déjà bien connu puisqu’il a touché les pays qui sont sortis de la zone franc, comme la Mauritanie ou Madagascar, souligne Marc Raffinot, de l’Université Paris Dauphine. Le Mali lui-même est sorti et puis il y est rentré à nouveau. Dans tous ces pays, même dans ceux qui ont une monnaie indépendante, comme le Ghana par exemple, on constate souvent que cette spirale se manifeste. On a de l'inflation qui se traduit par une dévalorisation extérieure de la monnaie, qui à nouveau, engendre de l'inflation, et ça fait une sorte de cercle vicieux, qui fait que la valeur de la monnaie se déprécie et que l'inflation galope. » L'inflation, effet collatéral d'une monnaie autonome sans appui Les dirigeants ont par ailleurs donné peu de détails sur le régime de change qui serait choisi. La monnaie sera-t-elle adossée à l’or, à une autre monnaie étrangère, etc. ? Quoi qu’il en soit, le phénomène d’inflation pourrait ressembler à ce qu’a connu le franc CFA en 1994. « Il y a déjà eu une dévaluation. Le franc français à l'époque avait augmenté de 100% et l'inflation avait été de l’ordre de 25-35%, rappelle Marc Raffinot. Ces phénomènes risquent de se reproduire. On le retrouve dans la plupart des pays qui ont une monnaie indépendante ou qui ont quitté la zone franc. Créer une monnaie n'est pas impossible, conclut-il, mais il y a un effet collatéral à la création d'une monnaie autonome qui n'aurait pas d'appui, qui n'aurait pas une crédibilité bien assise. » La crainte des auteurs : la spirale inflationniste qui toucherait les foyers les plus modestes.

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Sortie du franc CFA: quelles conséquences pour l’Alliance des États du Sahel? (1/2)

4/29/2024
L’un des objectifs politiques affichés par l’AES est de retrouver une souveraineté monétaire. Ces trois États – Mali, Niger, Burkina Faso – veulent créer leur propre monnaie et abandonner le franc CFA, adossé au cours de l’euro, imprimé en France et perçu comme un vestige de la colonisation française. Mais qu’impliquerait la sortie du franc CFA ? Dans un article conjoint, deux experts, François Giovalucchi de l’université catholique de Madagascar, et Marc Raffinot, de l’université Paris-Dauphine, rappellent que ces États devraient sortir de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Préalable juridique à la création d’une nouvelle monnaie : la sortie de l’UEMOA. Or cette union économique et monétaire prévoit des facilités pour la mobilité de travailleurs et des marchandises. Elle est également pourvoyeuse de liquidités pour les États. « Ce que l'on constate, c'est qu’à la fin de 2023, les pays de l'AES manquent beaucoup de devises, note François Giovalucchi, ancien chef du service Afrique centrale du Trésor français, actuel membre du conseil scientifique de l’université catholique de Madagascar. Ces pays puisent donc dans le pot commun de la BCEAO, ils bénéficient de la solidarité des autres pays. » Fin des liquidités de la BCEAO Coupés des liquidités de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, l’AES se priverait aussi de la possibilité d’emprunter sur le marché régional. « Un des avantages, un des succès de l'UEMOA, c'est que les pays se prêtent de l'argent entre eux, souligne François Giovalucchi. Par exemple, le Mali, le Niger ou le Burkina Faso émettent des titres d'État qui sont achetés par des banques essentiellement d'autres pays, par exemple de la Côte d'Ivoire. Ce qui leur permet d'avoir de l'argent qui n'est pas trop cher, avec des taux pas trop élevés, en tout cas beaucoup moins élevés que les taux des euros-marchés. Donc les pays perdraient l'avantage d'avoir accès à ces financements régionaux et devraient trouver d'autres financements, notamment internationaux, et la conjoncture ne me semble pas favorable. » La création par ailleurs d’une monnaie propre à l’AES, une monnaie peu attractive, risque de créer l’inverse de l’effet voulu, c’est-à-dire conduire à ce que les chercheurs appellent la « CFAïsation ». Le franc CFA pourrait sortir renforcé « C’est le paradoxe qu'on a souligné dans notre papier, c'est que finalement la création d'une nouvelle monnaie risque de renforcer le franc CFA !, souligne Marc Raffinot, maître de conférence à l’Université Paris-Dauphine. Parce que tous ceux qui font du commerce entre le Mali, la Côte d'Ivoire seront intéressés à garder une monnaie forte stable pour conserver leur épargne ou conserver des actifs de sécurité. Et donc ils se retournent à ce moment-là vers le franc CFA. C’est ce qui se passe actuellement avec le Nigeria, le Ghana, qui sont attirés par le franc CFA parce que leur monnaie est une monnaie fondante. » Ces besoins de devises pourraient être partiellement comblés par l’augmentation à venir de la production du pétrole du Niger et par la taxation du secteur aurifère. À condition, préviennent les auteurs, de ne pas le mettre trop rudement à contribution. À lire aussiLe Sénégal devient la tête de pont de la sortie du franc CFA

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La gestion des données en Afrique, une question de sécurité

4/28/2024
En Afrique, seule 2% des données collectées sont stockées sur le continent. Ces dernières années, des initiatives et start-up africaines se développent dans le but d’inverser la tendance. Lors de la 4ᵉ édition de l’Africa Cyber Forum tenu mi-avril à Abidjan, les échanges ont tourné notamment autour de la gestion des données dans le domaine de la santé et les défis liés à la sécurisation des informations à caractère personnel. De notre correspondant à Abidjan, Au quotidien, les nouvelles technologies de l'information et de la communication sont indispensables. Nos appareils connectés, tels que les ordinateurs et les smartphones, produisent des données en grande quantité. Une fois collectées et traitées, celles-ci aident les États et les entreprises dans la prise de décisions efficientes. Mais pour l'heure, l'Afrique dispose localement de très peu d’infrastructures de stockage de ses données. Pourtant, cela y va de sa souveraineté, estime Alain Yao Kouadio, directeur général de Kaydan Group, une entreprise qui investit dans le domaine de la gestion des données. « Vous ne pouvez pas avoir vos données sur la santé de votre population, sur le comportement de consommation de votre population et j'en passe, stockées à l'extérieur, alerte-t-il. Vous n'avez pas de souveraineté là-dessus, à tout moment ces données peuvent vous être coupées. Donc l'extérieur prendra mieux les décisions avec une plus grande acuité que vous-même parce que vous n'avez pas vos données sur place, vous ne savez pas les traiter sur place. » Anticiper les possibles attaques Dans le secteur de la santé, ces défis sont d’autant plus énormes, au regard de la sensibilité de certaines informations, notamment dans le domaine médical. « Dans les pays développés, il y a encore du hacking. Aujourd'hui, étant donné qu'on n'est pas encore autant exposé, il faut se préparer. Il faut apprendre des autres, apprendre des hôpitaux français qui ont été attaqués, dont leurs systèmes ont été bloqués », estime Éric Djibo, PDG de la polyclinique PISAM à Abidjan. « Il faut vraiment protéger ces données », insiste-t-il. Parmi les sujets évoqués lors de la 4ᵉ édition du Cyber Africa Forum, la question de la gestion des données était au cœur des échanges. Le but est d’attirer l’attention des autorités sur la nécessité d’investir dans ce domaine. « C'est le lieu justement pour nous à travers cette initiative de mettre un coup d'accélérateur », explique Franck Kié. Il compte sur les décideurs publics et privés « pour avoir une attention vraiment particulière sur la gestion des données, sur la sécurisation des données et sur leur exploitation également. » Pour le professionnel, il faut anticiper « avant qu'on soit face à une catastrophe, y apporter une attention encore plus particulière ». Le nombre de cyberattaques a plus que doublé au cours des cinq dernières années, tandis que les coûts liés à la cybercriminalité sont également en hausse, avec des estimations qui s'élèvent à 10 500 milliards de dollars d'ici à 2025. À lire aussiCybercriminalité et mésinformation en Afrique, le fossé numérique accroit la menace

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Madagascar: la logistique joue les trouble-fête dans la filière cacao

4/25/2024
À Madagascar, la demande de cacao est telle que les planteurs, dans le nord-ouest du pays, ont vu leur rémunération quadrupler. Le cacao rapporte cette année plus que la vanille. Pourtant, les exportateurs malgaches sont inquiets : les fèves ne peuvent pas quitter le pays, car la dernière tempête a coupé les accès au port. Le kilo de fèves de cacao payé 7 à 8 dollars, plus cher qu’un kilo de gousses de vanille. Eric Flavien Gérard Ranaivosoa, producteur à Ambantja, dans la région Diana, n'avait jamais connu un tel prix ni un tel engouement des acheteurs. « Entre 70 et 80% des acheteurs de cacao à Madagascar sont des nouveaux venus, souligne-t-il. Ils n'étaient pas là il y a deux ans. Comme ils manquent de fèves partout, ils sont venus à Madagascar pour tenter leur chance et c'est ça qui fait flamber les prix. Tant mieux pour les petits producteurs. Les gens entretiennent mieux leurs plantations en ce moment. » Trois ponts coupés Mais les exportateurs malgaches comme Nayatta Keyticia Theodule sont loin de se réjouir. Pas moyen depuis un mois d'acheminer les fèves jusqu'au port d'Antisiranana, encore appelé Diego, à cause des destructions du dernier cyclone. « On a trois ponts coupés, une route inondée, c'est inaccessible. Actuellement, nos produits sont stockés dans l'entrepôt, les contrats sont signés, mais il n'y a pas d'export. » Tant que les fèves ne quittent pas la Grande Île, l'exportatrice ne sera pas payée et elle craint de manquer de capital pour payer la récolte. « Car il faut continuer d'acheter, souligne-t-elle. Les producteurs vivent au jour le jour. Alors que de notre côté, on ne peut pas envoyer les produits disponibles en ce moment. » Vers un manque de capital pour payer les producteurs L'alternative du port de Nosy Be est exclue : les produits industriels et chimiques qu'il importe pourraient dénaturer le cacao malgache qui devrait au préalable prendre le bac, avec un risque de contact avec l'eau de mer. Dernier recours, craint Nayatta Keyticia Theodule : une longue route vers les ports d'autres régions malgaches. « Ce sera Majunga ou Tamatave et ça, ça va coûter très cher. Nous ne pouvons pas demander à nos importateurs de faire un prix spécial pour les contrats déjà signés et ça va être à la charge de la société. » L’exportatrice craint aussi l’insécurité sur la route, d'autant qu'à Madagascar, les vols de fèves de cacao se multiplient.

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Flambée des cours du cacao: les gagnants parmi les pays producteurs de fèves

4/24/2024
Alors qu’en Côte d’Ivoire et au Ghana, la récolte est mauvaise et l’augmentation du prix au planteur limitée, les producteurs du Cameroun, du Nigeria ou de République démocratique du Congo se frottent les mains. Non seulement ils profitent à plein de la hausse des cours, mais ils sont devenus des alternatives très recherchées pour les acheteurs en manque de fèves, comme en témoignent les opérateurs présents à Bruxelles pour la conférence mondiale du cacao. De notre envoyée spéciale de retour de Bruxelles, Plafonné à 1 000, puis 1 500 francs CFA en Côte d’Ivoire, ou leur équivalent au Ghana, le kilo de cacao s’est vendu plus de 5 100 francs CFA – soit plus de 8 dollars au Cameroun –, le troisième producteur africain. Les planteurs camerounais tirent actuellement pleinement profit de leur système libéralisé, après des années difficiles. « Au Cameroun, la commercialisation est libre, elle est directe, il y a peu d’intermédiaires », souligne Omer Maledy, secrétaire exécutif des professionnels du café et du cacao du Cameroun. « Le producteur camerounais, informé des cours du cacao quotidiennement, fait son marché, il fait au mieux pour gagner plus. On souhaite que ça dure, qu’ils gagnent bien et qu’ils gagnent longtemps, parce qu’il y a à peine plus d’un an, on était encore au plus bas des cours, donc s'ils peuvent être élevés, qu’ils le soient le plus longtemps possible ! » Quatrième producteur africain, le Nigeria est très sollicité ces derniers mois. Un intermédiaire présent à Bruxelles pour la Conférence mondiale du cacao compte vendre 30% de fèves supplémentaires cette année, aux négociants Olam et Sunbeth. À lire aussiLe prix du cacao durable fait débat à la Conférence mondiale de Bruxelles Pas de stock, pas dans les dépôts Immense pays, mais encore petit dans le cacao, la République démocratique du Congo n'en voit pas moins affluer plein de nouveaux acheteurs en mal de fèves. « De plus en plus, il y a des acheteurs qui n’étaient pas présents en RDC mais qui commencent à venir », constate Séraphine Ntoumba, qui appuie les producteurs de cacao de la région du mai Ndombé et du Kongo central (ex-Bas-Congo), dans l’ouest de la RDC, pour l’ONG Trias. « Donc, on a l’opportunité de présenter la bonne qualité de la RDC et de bénéficier des prix qui augmentent. » Le kilo de fèves, qui rapportait au maximum 2,5 dollars aux producteurs de ces coopératives congolaises l’an dernier, a plus que doublé, et l’intégralité de leurs 200 tonnes a été vendue. « Les coopératives qu’on accompagne ont la facilité maintenant d’écouler leur produit à temps, se félicite Séraphine Ntoumba, et donc ça ne traine pas dans les dépôts, c’est acheté avant même d’être produit. » Le dernier lot partant ce mois-ci, les acheteurs de cacao auprès de ces coopératives congolaises devront désormais attendre les fèves de la récolte principale, à partir d’août et septembre prochains.

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