Comme il vous plaira - RTS

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Son nom est devenu fameux en un instant, grâce à un chef-d'oeuvre, le Mucem de Marseille, immédiatement admis et admiré. Puis on a découvert sa fougue, sa verve, son discours torrentiel et politiquement incorrect. Architecte bretteur, polémiste, mal-pensant, "réactionnaire camarguais", il incarne une autre image, conquérante, gaillarde, du Sud. Baroque dans sa manière d'être comme dans sa création. Tonique comme un bain dans la mer. Un artiste ! même si (évidemment) il refuse le mot. Une...

"Ce qui compte, c'est le voyage, pas l'arrivée !" Elle aime cette formule, qui résume sa philosophie de comédienne: il s'agit de chercher, toujours. De ne jamais se satisfaire d'un acquis. Le bonheur de découvrir, voilà ce qui continue à la faire courir d'une scène de théâtre à un atelier d'acteurs, d'un premier film à une lecture de texte. Enthousiasme intact. "J'ai de la chance, non?"Autre mot favori: travail ! Une nouvelle diffusion du dimanche 17 février 2013.

Un artisan de la mémoire. Comme le tailleur qu’il fut autrefois, il coud des souvenirs. Et comme le cinéaste qu’il fut, il donne à voir des images, à entendre des mots. Regard humaniste. Quatre romans pour qu’on n’oublie pas ceux qu’on est venu rafler un matin. Pour dire comment c’était. Avant. Et comment ce fut, de vivre. Sans oublier.

Inventeur du Street Art, depuis quarante ans, il colle ses "icônes laïques" sur les murs des villes. Figures tragiques ou humanistes, elles s’inscrivent dans la tradition éternelle du dessin. Elles sont interventions politiques en même que gestes esthétiques.

En nouvelle diffusion du 20 décembre 2009. Des notions qui donnent le vertige, expliquées par un formidable pédagogue. De quoi déclencher des vocations!

Les paris sont ouverts : dans quelque temps on va redécouvrir le cinéma de Michel Deville, sa grâce musicale, son inquiétude cachée, sa volupté pudique, son goût (inépuisable) du jeu, son élégance, ses doubles fonds, ses noirceurs et ses brillances. Rencontre à mi-voix, toute en retenue, en discrétion, en charme, à son image.

Un éternel et délicieux second rôle, dont chacun connaît, sinon le nom, du moins le visage. Sobriété, justesse, humanité, il irradie de présence. A la ville, il est (presque) le même: désarmant, drôle, plein d'humour et de distance. De candeur: "Je suis très vieux et j'ai cinq ans"…

L’exposition consacrée à Pierre Soulages au Centre Pompidou (octobre 2009 à mars 2010) a rencontré un succès considérable. Longue rencontre privilégiée avec l’artiste, dans son atelier parisien.

Ce qui compte surtout pour lui, ce sont ses livres. Acteur, il l'est devenu ensuite, pour voyager, dit-il. Passer deux heures avec lui, c'est déjà un voyage, il suffit de se laisser porter par sa voix. Il réfléchit à voix haute, se grise, ou plutôt s'enchante, de mots, d'amitiés, de jazz, il est généreux, proche, chuchotant, tonitruant, silencieux, fraternel.

Il fut le premier à rapporter ici la Bossa Nova, découvrit Higelin et combien d’autres, porta à bout de bras Saravah… Et ainsi de suite… Des dizaines d’histoires à raconter! Une vie baladeuse, curieuse, généreuse. En marge d’un système qui n’y comprit pas grand-chose…

La mécanique de l’Univers en compagnie de l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan. La recherche appliquée ne lui convenait pas, c’est de recherche fondamentale qu’il avait le désir. C’est en Californie que ce Vietnamien trouva le chemin des étoiles.

Ceux qui connaissent son œuvre la considèrent comme essentielle. On y assiste à la lente libération d’un homme. Pas de pathos. Une difficile montée. Et en même temps, un creusement. Tout cela en mots simples, directs, qui parlent à tous.

Ce "Comme il vous plaira" est particulier : c'est le dernier. Certes, il y aura ensuite des rediffusions d'entretiens plus ou moins anciens. Mais Véronique Gens aura été ma dernière rencontre. Après des centaines d'autres… "Je connais gens de toutes sortes", disait Apollinaire… De tous, je me souviens.

Printemps 2007: Le salon d'un hôtel, où il a l'habitude de donner ses interviews. A quelque mètres de son appartement montmartrois. Il arrive à l'heure précise, à petit pas, avec son pardessus. Il ressemble à un personnage joué par Michel Bouquet… Une rencontre intimiste avec un grand artiste. Une certaine morale du théâtre. Une certaine morale tout court.

Une "grande dame". La formule revient souvent. Pionnière à Lausanne, sa galerie d'art contemporain du Flon n'a jamais dérogé. Vouée à l'abstraction, à une ligne exigeante, Alice Pauli la tient depuis plus de cinquante ans d'une main ferme et d'un œil infaillible. Très loin de la mode, des succès éphémères, des coups médiatiques. Une galerie "à l'ancienne", en somme, dédiée au bel aujourd'hui.

Touche-à-tout revendiqué, pianiste (d'abord), arrangeur (même s'il n'aime pas le mot), collaborant avec Ute Lemper ou Lambert Wilson, Michel Portal ou Higelin, et Resnais pour deux films mémorables, improvisant à deux pianos avec J.-F. Zygel, jouant Bach (avec swing) ou Satie ou le ragtime, il s'arrange pour être inclassable et surtout toujours se surprendre lui-même.

Inclassable, hors normes. En elle se rassemblent plusieurs héritages, plusieurs traditions. Mais, après trente ans (oui, déjà!) de carrière, on ne cherche plus à la comparer à qui que ce soit: sa personnalité est unique, elle cultive le mélange des genres dans des proportions qui ne sont qu'à elle. La chanson française continue, elle est entre de bonnes mains.

Un thème unique, indéfiniment varié: le pneu d'automobile, ses reliefs anti-dérapage, les mille inventions des industriels du pneumatique... Entre art géométrique et pop-art, de l'huile à l'acrylique, de la mine de plomb au pastel, et même jusqu'à la sculpture, il a multiplié les recherches. Persévérance, cohérence, maîtres-mots du parcours solitaire du plus parisien des Bernois conceptuels.