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Revue de presse Afrique - A la Une: les civils en premiere ligne au Sahel

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Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Catherine Potet. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique.

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Paris, France

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Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Catherine Potet. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique.

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French


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À la Une: Mahamat Idriss Deby donné vainqueur de l'élection présidentielle au Tchad

5/10/2024
Les résultats officiels et encore provisoires donnent Mahamat Idriss Déby vainqueur avec plus de 61 % des suffrages. Victoire « à laquelle de nombreux analystes politiques s'attendaient », commente Journal du Tchad, qui ne cache pas sa satisfaction, évoquant « une victoire bien méritée au premier tour, sans recourir à un deuxième tour » (...) Et le journal ajoute : « le pays va enfin bénéficier d'une stabilité politique et d'un gouvernement unifié, indépendant dans ses décisions et sa souveraineté, sans avoir besoin de recourir à une autre étape qui pourrait mettre à mal la stabilité du pays et le plonger dans une autre crise de pressions internationales et problèmes internes ». Le Journal du Tchad qui conclut son analyse tout à la gloire du président Mahamat Idriss Deby par ces mots : « Il convient de noter que le Tchad sera le premier pays de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel à mettre fin à un régime militaire grâce à des élections transparentes et démocratiques ». De son côté, Tchad Infos met à la Une, une photo de Mahamat Idriss Déby serrant la main de Pahimi Padacké Albert, l'ancien premier ministre arrivé 3ᵉ de l'élection, et venu, nous dit-on, « féliciter le vainqueur ». Photo que l'on retrouve également à la Une deTchadVision, qui ajoute : « À la fin d’une cérémonie de réjouissance réunissant ses partisans à N’Djamena, la sécurité a demandé aux uns et aux autres de se disperser ». TchadVision qui cite également les premiers mots du vainqueur : « Au vu de cette large victoire, je suis désormais le président élu de tous les Tchadiens », a déclaré Mahamat Idriss Déby. Les commentaires de la presse burkinabé 61,03 %, c'est un « coup de massue », estime Wakatsera qui poursuit : « Si ces chiffres sont confirmés par le Conseil constitutionnel, le président de la transition qui se sera fait une virginité par les urnes, rangera juste son treillis dans les placards de l’armée, contre le boubou blanc de président du Tchad, qu’il étrennait depuis un bout de temps, comme s’il connaissait l’avenir ». Wakatsera qui ne manque pas de commenter la défaite du Premier ministre Succès Masra… « Surprise, Masra auquel le succès a échappé, crie à la confiscation de sa victoire, alors que son prédécesseur à la tête du gouvernement, Pahimi Padacké, celui-là même qui avait prévu « un match amical » entre le président de la transition et son Premier ministre, n’a point attendu le verdict final du Conseil constitutionnel, pour féliciter le vainqueur ». Toujours au Burkina, Le Pays annonce la fin d'un « faux suspense », et laisse entendre que le résultat n'est peut-être pas celui que l'on croit. « Annoncés pour le 21 mai prochain, soit deux semaines après le déroulement du scrutin, les résultats de la présidentielle au Tchad ont été rendus publics le 9 mai ». « Pourquoi » se demande le Pays, « pourquoi un tel revirement qui semble en avoir surpris plus d’un ? Même si l’Autorité nationale de gestion des élections n’a pas jugé utile de se justifier, tout porte à croire qu’elle a subi des pressions. Car, depuis la fermeture des bureaux de vote, et alors même que la compilation était en cours, des bruits couraient sur les réseaux sociaux, donnant le Premier ministre Succès Masra vainqueur dès le premier tour », assure Le Pays. L'élection au Tchad vue du Sénégal Walfnet se fait l'écho des protestations du Premier ministre Succès Masra, crédité d'un peu plus de 18 %, des suffrages et qui « revendique la victoire dès le premier tour, une victoire éclatante et sans tache », dit-il. « Mais, ce n'est pas tout, poursuit Walfnet, Succès Masra avait également affirmé (avant la publication des résultats) que le camp du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l’Etat, il y a trois ans par l’armée, allait annoncer que ce dernier avait “remporté” la présidentielle et tenter ainsi de « voler sa victoire au peuple ». « Tchadiens, mobilisez-vous pacifiquement, dans le calme […] pour prouver votre victoire », avait lancé Succès Masra, «...

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À la Une: presse et pouvoir en Afrique de l’Ouest…

5/9/2024
Avec cette question posée par Jeune Afrique : « au Sénégal, les médias d’État couperont-ils le cordon avec le pouvoir ? Revendiquant la rupture, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sauront-ils mettre un terme à la tutelle parfois caricaturale du pouvoir politique sur les médias publics ? » Il faut dire qu’en la matière, le passif est lourd… Jeune Afrique donne plusieurs exemples, dont ce fameux soir du lundi 25 mars, lendemain de présidentielle. Tout le monde sait, au vu des tendances nationales, que Bassirou Diomaye Faye est largement vainqueur. Et pourtant, pointe le site panafricain, au journal télévisé de 20 heures de la RTS, la Radio Télévision sénégalaise, « l’information n’est pas jugée prioritaire. Certes, dès le lancement du JT, qui ne dure que 20 secondes, le présentateur annonce que “le président Macky Sall et Amadou Ba félicitent Bassirou Diomaye Faye“, tout en indiquant qu’un portrait du nouveau président suivra peu après. Mais la RTS choisit de consacrer son sujet d’ouverture à l’agenda du président sortant. (…) Il faudra attendre la treizième minute de ce JT pour découvrir enfin le portrait du cinquième président de la République sénégalaise. » Qui plus est, « le vaincu, Amadou Ba, aura droit dans la foulée à un sujet deux fois plus long que son adversaire victorieux (quatre minutes). » Commentaire de JA : « digne de l’Union soviétique des années Brejnev, le journal télévisé de la RTS, ce 25 mars 2024, semble comme ressorti de la naphtaline sans avoir évolué d’un iota depuis le règne de Léopold Sédar Senghor, dans un Sénégal où, pourtant, médias privés et sites internet pullulent de longue date. » Pape Alé Niang va-t-il changer la donne ? « Pour l’heure, les nouvelles autorités n’ont pas encore dévoilé de réformes majeures concernant les médias publics, relève Jeune Afrique. Une nomination symbolique a toutefois marqué les esprits. Le journaliste Pape Alé Niang a en effet été promu directeur général de la RTS. Jusque-là responsable éditorial et principal artisan du site d’information Dakar Matin, ce journaliste engagé, vieux routier de la presse indépendante au Sénégal, s’est distingué au cours des dernières années par ses prises de position critiques à l’égard de la gouvernance de Macky Sall. » Alors Pape Alé Niang saura-t-il préserver une certaine liberté de ton ? Saura-t-il se démarquer du pouvoir ? Et de leur côté, les responsables politiques interviendront-ils dans le traitement de l’information ? On verra bien… En tout cas, conclut Jeune Afrique, « adeptes de la “rupture“ avec le système qu’ils ont combattu au temps où ils étaient le fer de lance de l’opposition, les “Patriotes“ devront montrer au plus vite qu’ils ne se sont pas contentés de substituer un nouveau carré de laudateurs à un autre au sommet des médias d’État. » Sahel : le trou noir informationnel… Toujours dans la sous-région, il est devenu difficile, voire impossible, pour les journalistes de travailler normalement dans les pays sahéliens sous la coupe des militaires… Début avril, l’association Reporters sans frontières, publiait une enquête édifiante à ce sujet. « 40 pages qui mettent à nu les risques, menaces, intimidations et embastillements, bref, tous les dangers qui sont le lot quotidien des femmes et hommes de médias au Sahel. » Commentaire du quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou, alors que la presse burkinabé est concernée, à l’instar de la presse malienne, nigérienne et guinéenne… « La liberté de la presse est devenue chancelante, et hypothèque même l’existence des médias au Sahel. » Avec « des tentatives de caporalisation, de bâillonnement, voire d’extinction de tous les médias qui refusent la pensée unique, ou certains discours lénifiants. » Le rôle essentiel d’une presse libre Plus récemment, vendredi dernier, on célébrait la trentième Journée mondiale de la liberté de la presse. Et voici ce qu’écrivait le quotidien Le Pays, toujours à Ouaga : « sous nos tropiques, (…) la...

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À la Une: Diomaye Faye ou la diplomatie de bon voisinage

5/8/2024
C’est ainsi que Walf Quotidien qualifie la politique étrangère du tout nouveau président sénégalais : « Contrairement à ses prédécesseurs qui étaient plus liés aux puissances étrangères en termes de coopération, le président Diomaye Faye privilégie la diplomatie du bon voisinage », constate donc le quotidien dakarois qui précise : « Depuis sa prise de fonction, ses visites à l’international sont effectuées dans les pays de la sous-région avec un premier séjour dans la République sœur de Mauritanie, suivie de la Gambie avant de s’envoler pour la Guinée-Bissau. Depuis hier [7 mai, NDLR], il est l’hôte du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. » Walf Quotidien note d’ailleurs qu’au cours des échanges avec le voisin ivoirien, la question de la sortie du franc CFA n’a pas été abordée. Cela ne semble plus être une priorité pour Diomaye Faye qui en avait fait pourtant l’un de ses grands thèmes de campagne. En tout cas, « Faye et Ouattara en terrain d’entente », titre le quotidien 24 Heures. « Dakar et Abidjan sont en phase sur plusieurs sujets, renchérit Dakar Matin. Pour le président Bassirou Diomaye Faye, la Côte d’Ivoire est un pays qui inspire dans beaucoup de domaines. "Nous pouvons encore faire plus, a-t-il dit, notamment dans les secteurs prioritaires de l’agriculture avec le développement des coopératives en Côte d’Ivoire dont nous voulons largement nous inspirer et dans d’autres domaines comme celui de l’élevage, de la défense, de la sécurité, de l’éducation et de l’énergie même". » BDF et ADO : pas grand-chose en commun et pourtant Cette convergence entre les deux présidents sénégalais et ivoirien peut surprendre, car à priori, tout les oppose. C’est ce que souligne Le Monde Afrique : « Bassirou Diomaye Faye et Alassane Ouattara n’ont pas grand-chose en commun. Le premier se revendique "panafricaniste de gauche", quand le second est un libéral de droite assumé ; le Sénégalais, 44 ans, entend incarner la rupture, quand le président ivoirien, 82 ans, prône la continuité. Enfin, Bassirou Diomaye Faye vient d’imposer de façon démocratique l’alternance au Sénégal, alors qu’Alassane Ouattara exerce son troisième mandat, et n’a toujours pas dit s’il en briguerait un quatrième en 2025. Deux hommes que peu de choses rapprochent à première vue, donc, pointe Le Monde Afrique, mais à la tête des poids lourds francophones d’Afrique de l’Ouest, deux États historiquement liés et politiquement alignés dans une sous-région en pleine crise depuis la série de coups d’État au Sahel. » D’ailleurs, note encore le journal, « alors qu’Alassane Ouattara entretient des relations glaciales avec les régimes militaires sahéliens, c’est bien le Sénégal, rare pays de la région à être en mesure de parler à tous les chefs d’État, qui pourrait être la clé de l’apaisement en Afrique de l’Ouest. Ousmane Sonko, le Premier ministre sénégalais, a annoncé lundi qu’il se rendrait prochainement au Mali, au Burkina Faso et au Niger ». Double jeu diplomatique Du coup, LeQuotidien à Dakar parle de « double jeu diplomatique » : « Diomaye chez les démocrates et Sonko chez les putschistes. (…) Au pouvoir grâce aux urnes qui ont consacré son poulain, que cherche Sonko au Mali, au Burkina Faso et au Niger ?, s’interroge le journal. Est-ce une refonte de la politique d’exclusion contre ces régimes, prônée par l’ancien Président ? Une refonte voulue par Sonko qui a réussi à provoquer l’alternance du 24 mars dernier. Pour lui, ces visites seraient l’expression assumée des idéaux dits panafricanistes qu’il partage avec les militaires au pouvoir à Bamako, à Niamey, à Ouagadougou et Conakry. Ensemble, ils voudraient montrer qu’ils entretiennent un grand dessein souverainiste pour le continent. » D’ailleurs, remarque L’Observateur Paalga au Burkina Faso, les nouvelles autorités sénégalaises « se verraient bien jouer les forces tampons entre l’AES (qui regroupe les États putschistes) et le reste de la Cédéao et, qui sait ?, ramener les frondeurs dans la grande...

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À la Une: changement de régime officiel au Togo

5/7/2024
Les choses n’ont pas traîné : une semaine après les élections législatives, le Togo a changé de régime politique. En effet, précise le site Togo Breaking News, « Faure Gnassingbé a promulgué la nouvelle Constitution du Togo. Le texte voté en deuxième lecture le 19 avril dernier fait basculer le Togo dans une Ve République avec un régime parlementaire. Cette promulgation a été faite par le président sortant conformément aux dispositions de l’article 67 de l’ancienne constitution qui prévoit que le président de la République promulgue les lois 15 jours après leur transmission par le bureau de l’Assemblée nationale ». Désormais, poursuit Togo Breaking News, « l’essentiel des pouvoirs de l’exécutif reviendra à un Président du Conseil des ministres. Ce dernier commandera l’armée et représentera le Togo à l’étranger. Il sera simplement le chef du parti politique qui détient la majorité des députés à l’Assemblée nationale. Et il sera nommé pour un mandat de six ans renouvelable autant de fois que son parti détiendra la majorité à l’hémicycle ». Six ans de plus Le parti présidentiel Unir ayant obtenu une écrasante majorité des voix, Faure Gnassingbé, aux affaires depuis 2005, devrait donc rester au pouvoir pour six ans minimum. Togo Breaking News note encore qu’une grande partie de « l’opposition togolaise et de la société civile est restée vent debout contre la réforme, dénonçant un coup d’État constitutionnel. Pas plus tard qu’avant-hier, le Front citoyen Togo Debout, dirigé par le Professeur David Dosseh a tenu un meeting à Lomé pour contester la nouvelle constitution. Plusieurs leaders de l’opposition ont pris part à cette manifestation, l’une des rares autorisées ces dernières années par le gouvernement ». Des fraudes ? L’opposition togolaise dénonce également des fraudes lors des législatives… C’est ce que pointe Le Monde Afrique. Ainsi, « Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais regrette que "les organisations internationales [aient] validé les élections frauduleuses" de lundi, déplorant qu’elles aient déployé "moins de soixante-dix observateurs" dans tout le pays. La Dynamique pour la majorité du peuple (regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile) affirme avoir constaté tout au long de la journée électorale "un nombre abusif de votes dans plusieurs centres", des "retards dans le démarrage du vote" et des listes électorales "pas affichées" ». Une nouvelle donne politique ? Alors, désormais, un nouveau jeu politique doit s’installer. C’est du moins ce que veut croire WakatSéra au Burkina. « L’opposition qui dénonce la longévité d’un homme ou d’une famille à la tête du Togo », devra se montrer « plus cohérente dans l’acte et la parole, en opérant des changements » avec du « sang neuf. (…) Le parti au pouvoir, lui, aura le devoir d’entretenir la vitalité démocratique, qui passe par l’existence de partis politiques crédibles. » Justement,Le Pays, toujours au Burkina, s’interroge : « Maintenant qu’il est parvenu à ses fins, que fera Faure de sa victoire ? Va-t-il ouvrir le jeu politique ? Ou bien va-t-il verrouiller davantage le système électoral ? De toute évidence, s’il veut disposer d’un mandat plus apaisé, il gagnerait à favoriser l’ouverture afin de permettre à l’opposition d’exister. » Le changement dans la continuité également au Tchad ? À la Une également, les élections au Tchad. Premier tour de la présidentielle hier lundi. Dix candidats étaient en lice, dont Mahamat Idriss Déby Itno et Succès Masra. « Le vote s’est globalement déroulé sans violences, malgré, déjà, des accusations de fraude », note Jeune Afrique qui nous propose un long reportage de son envoyé spécial à Ndjamena. La journée de vote s’est déroulée sous un soleil écrasant avec des températures avoisinant les 40 degrés. D’où une affluence plus importante en fin d’après-midi. « Alors que la journée de vote touche à sa fin, relate Jeune Afrique, la participation reste difficile à évaluer,...

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À la Une: jour J pour Mahamat Idriss Déby

5/6/2024
Élection présidentielle ce lundi au Tchad. « Plus de huit millions de Tchadiens sont appelés aux urnes, relève Le Monde Afrique, pour un scrutin censé mettre un terme à la transition entamée au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué lors de combats avec des rebelles en avril 2021. L’enjeu est de taille : son fils, Mahamat Idriss Déby, hissé par un groupe d’officiers sur le fauteuil de son père, souhaite légitimer son pouvoir par les urnes ; mais son principal rival et premier ministre, Succès Masra, ne compte pas lui faciliter la tâche. » Le Monde Afrique rappelle que« Succès Masra était rentré au Tchad en novembre de l’année dernière, au terme d’un an d’exil et avait été nommé chef du gouvernement à la faveur d’un accord politique avec le pouvoir. Il s’était alors attiré les foudres de ses anciens alliés parmi l’opposition et la société civile qui désormais le considèrent comme un "candidat prétexte" servant à donner l’illusion d’un scrutin ouvert. (…) Mais les évènements ont finalement pris une tournure inattendue, pointe encore le journal, lorsque Succès Masra, galvanisé par les foules venues assister à ses meetings dans ses fiefs du sud du pays, a décidé de donner un ton plus offensif à sa campagne en multipliant les coups de griffes à l’encontre de Mahamat Idriss Déby. Et dans ce qui s’annonce comme un duel serré entre le président de la transition et son Premier ministre, un autre candidat, l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké – arrivé second à la dernière présidentielle de 2021 avec plus de 10% des voix –, apparaît désormais comme le "troisième homme" ; il pourrait être un faiseur de rois dans le cas d’un éventuel second tour ». Ange ou démon ? Alors « l’alternance est-elle possible ? », s’interroge Le Pays. Le quotidien burkinabè se garde bien de livrer un pronostic. « L’occasion est bonne, en tout cas, pour le peuple tchadien de créer une surprise à la Sénégalaise, affirme-t-il, et de prendre définitivement son destin en main après près d’une décennie d’élections truquées qui ne visaient que la confiscation du pouvoir au profit du régime d’Idriss Deby Itno. Mais encore faut-il que l’Ange, l’agence chargée des élections, joue la carte de la transparence, relève encore Le Pays. Même si elle se veut rassurante, il n’en demeure pas moins qu’elle cristallise les critiques de certaines organisations de la société civile. » En effet, renchérit L’Observateur Paalga, « une question taraude toujours les esprits. Celle de savoir si l’Ange n’est pas un démon en l’occurrence, car malgré ses assurances sur la fiabilité du fichier électoral, le fait qu’elle n’ait pas eu "le temps matériel" (selon ses dires) pour procéder à une nouvelle révision pose problème aux yeux de nombreux observateurs de la scène politique tchadienne. » La France et les États-Unis attentifs En tout cas, cette présidentielle au Tchad présente un aspect géopolitique important. C’est ce que souligne Le Point Afrique : « Alors que la France a encore quelques milliers de soldats répartis dans trois bases au Tchad, les résultats de la présidentielle dans ce pays, qui reste jusque-là un maillon clé de la présence militaire française au Sahel, pourraient être des plus scrutés depuis Paris. Idem pour Washington qui, après un accord de retrait de ses troupes du Niger, a annoncé il y a quelques jours un "repositionnement" de ses soldats basés au Tchad. » Pas de surprise au Togo À la Une également, les élections législatives au Togo. On connait les résultats du scrutin d’il y a une semaine et sans surprise, le parti présidentiel l’emporte haut la main. « Unir a littéralement écrasé ses adversaires politiques », s’exclame Togo Matin. Avec 108 sièges sur 113, c’est « un ouragan électoral. (…) Cette grande victoire, poursuit le quotidien proche du pouvoir, reste également celle de la nouvelle Constitution adoptée par l’Assemblée nationale, à la veille de ce double scrutin, et dans un contexte quelque peu crispé avec plusieurs sons de...

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À la Une: la Journée Internationale de la presse sur le continent africain

5/3/2024
La Journée Internationale de la liberté de la presse est l'occasion, pour un certain nombre de médias africains, d'alerter sur la situation des journalistes dans plusieurs pays du continent. C'est le cas notamment en RDC, où 7 sur 7 a interrogé Sadibou Marong, responsable du bureau Afrique de Reporters sans Frontière, selon lequel « la timide progression de la RDC au classement de cette année, ne doit pas faire oublier les nombreuses agressions et menaces dont ont été victimes les journalistes en 2023, particulièrement en amont des élections présidentielles de décembre 2023, ni l’enlèvement d’un journaliste et la pression subie par les médias de la part des rebelles du M23 dans le Nord-Kivu... ». Pour Journaliste en Danger, partenaire congolais de Reporters sans Frontière, « la multiplication des actes et déclarations de criminalisation des journalistes et de remise en cause de la liberté d'expression enregistrés depuis le début du nouveau mandat de Tshisekedi, traduisent une volonté politique de rétrécissement des espaces de liberté d’expression pour les médias libres et indépendants ». Sahel sous pression Maliweb donne la parole à plusieurs personnalités qui commentent la situation actuelle. Ainsi, Tidiani Togola, directeur exécutif de la Fondation Tiwindi, estime « qu'au Mali, les préoccupations sécuritaires semblent l’emporter sur les libertés individuelles, y compris celles de base comme la liberté d’expression et la liberté de la presse. Ce n’est pas sans conséquences », ajoute Tidiana Togola, « les professionnels du métier sont empêchés de travailler selon les règles de l’art, ce qui rend très difficile l’équilibre dans le traitement de l’information et, donc, l’accès du public à une information fiable ». De son côté, Modibo Fofana, président de l'Association des Professionnels de la Presse en Ligne, souligne que « depuis la promulgation de la loi portant répression de la cybercriminalité le 5 décembre 2019, l’exercice de la profession est devenu risqué. « En effet, dit-il, les contenus des journaux papier ou des émissions radio ou télévisées diffusés sur Internet ou sur les réseaux sociaux sont considérés, en cas de dérapage, comme des crimes dans le domaine de la cybercriminalité. Certains de nos confrères en ont déjà fait les frais ». « Chape de plomb » « Quand la liberté de la presse se meurt à petit feu », titre Le Pays, au Burkina Faso, le Pays qui précise : « Pendant que l’accès aux sources d’information devient plus difficile et la situation économique des médias de plus en plus catastrophique, les journalistes, eux, vivent une véritable misère sur le terrain. Ils sont le plus souvent présentés comme des ennemis plutôt que de simples médiateurs dont le rôle consiste à donner l’information juste au public ». Et ce n'est pas tout : « Aujourd’hui, le journaliste, au Burkina Faso, écrit, la peur au ventre », ajoute Le Pays. « À l’occasion de ce 3-Mai, nous appelons les autorités du pays à desserrer l’étau autour de la presse afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la construction de l’État de droit ». Toujours au Burkina, Aujourd'hui estime « qu'entre censure, précarité et crise de trésorerie, les médias au Sud du Sahara et plus précisément au Sahel (région en proie au terrorisme) ne savent plus à quelle plume se vouer. Entre le caractère sacré des faits, cher aux journalistes et le risque de tomber sous le coup de la loi contre l’apologie du terrorisme, les médias vivent sous une chape de plomb et fonctionnent comme s’ils avaient un couteau sur la gorge ». conclut Aujourd'hui, non sans rappeler que « le Sahel est devenu par la force des choses, une zone difficile pour les médias, dont plusieurs titres, majoritairement occidentaux, ont été frappés de suspension et d’interdiction par les organes régulateurs ou gendarmes des médias ». Bref, un tableau général plutôt sombre, que certains médias ont le mérite de mettre sous la lumière, malgré toutes les difficultés dont ils nous font part.

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À la Une: l’impasse politique et économique au Mali et au Burkina Faso

5/2/2024
« Des élections reportées aux calendes sahéliennes… », constate Jeune Afrique en préambule à une longue enquête sur la situation politique des deux pays sous la coupe des militaires. « Cette année 2024 devait être l’année des scrutins présidentiels au Mali et au Burkina Faso. Mais ni la junte d’Assimi Goïta ni celle d’Ibrahim Traoré ne semblent vouloir mettre un terme à leurs régimes de transition, pointe le site panafricain. Après quelques circonvolutions calendaires consécutives au premier coup d’État du colonel Assimi Goïta, la prolongation de la transition malienne avait été fixée “à 24 mois, à compter du 26 mars 2022“. Au Burkina Faso, quelques semaines après la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, la charte de transition adoptée le 14 octobre 2022 fixait la fin de la transition au 1er juillet 2024. » Au final, constate Jeune Afrique, « la date malienne a été dépassée. Quant aux autorités burkinabè, qui se trouvent à deux mois de l’échéance, elles ont expliqué qu’organiser des élections n’était pas “une priorité“. » Et voici leur argument : « le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela, a (récemment) dénoncé les “campagnes électorales coûteuses et ruineuses“ et les “discours alambiqués et procédures incompréhensibles pour le plus grand nombre“, pointe le site panafricain. Il semble y préférer “la démocratie“ dans laquelle vivaient les “sociétés traditionnelles“. Sans urnes. La transition prolongée pourrait donc s’achever par une “élection“ sans suffrage universel. Le Mali, lui, relève enfin Jeune Afrique, a démontré par son référendum constitutionnel de juin 2023 qu’il accordait encore du crédit aux scrutins déployés sur toute l’étendue du territoire. Mais jusqu’à quel point ? » Le FMI à la rescousse A ce blocage politique s’ajoutent de grandes difficultés sociales et économiques… Avant-hier, relève Sahel Tribune, « le Fonds monétaire international a annoncé avoir conclu un accord crucial avec le Mali, en vue d’octroyer une facilité de crédit rapide de 120 millions de dollars, soit plus de 70 milliards de FCFA. » Objectif : « aider à combattre les effets dévastateurs de chocs économiques externes, affirme le site malien, notamment l’inflation due aux conflits internationaux et aux blocus maritimes. » Des dirigeants trop gourmands ? Le Mali manque de moyens financier mais, apparemment, ça n’est pas le cas des dirigeants maliens… « La loi organique qui fait jaser », s’exclame Malijet. En effet, explique le site malien, « adoptée à huis clos, à l’abri des regards indiscrets, cette loi qui fixe les avantages, indemnités et autres traitements des membres du Conseil national de transition, l’organe législatif de la transition, fait polémique. » En effet, cette loi ne serait « pas suffisamment explicite sur les montants des indemnités et pourrait ainsi laisser latitude au CNT de cocher des cases. » Bref, de s’attribuer ce qui bon lui semble… Résultat, pointe Malijet, « une irrésistible vague d’indignation s’est ainsi saisie d’une opinion qui ne semble pas s’accommoder de ce qu’elle considère comme une extravagance par ces temps de disette pour le trésor public, de crise économique qui plombe les différents secteurs de l’économie avec sa cohorte de fermetures massives d’entreprises. » Malijet cite également ces propos de l’ancien Premier ministre Moussa Mara : il juge « affligeant de constater que le CNT, dans un contexte de difficultés économiques, énergétiques, sécuritaires, etc., semble plus préoccupé par la rémunération de ses membres que par le contrôle de l’action du gouvernement. » Un 1-Mai sous tension Situation économique et sociale difficile également au Burkina Faso… Là aussi, des problèmes de vie chère… Le quotidien Le Pays à Ouaga, invoque une conjoncture mondiale défavorable mais aussi « la grave crise sécuritaire et humanitaire sans précédent que traverse le Burkina Faso », ainsi que la « détérioration des relations entre le Burkina Faso et certains pays de la CEDEAO...

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À la Une: la France durcit le ton face au Rwanda

5/1/2024
Pour le deuxième jour de sa visite officielle en France, le président congolais Félix Tshisekedi s’est longuement entretenu hier avec son hôte Emmanuel Macron. Au centre des discussions : la situation dans l’est de la RDC avec la guerre contre le M23 soutenu par le Rwanda. « Félix Tshisekedi affirme avoir obtenu le soutien de la France », titre Le Quotidien à Kinshasa. Une avancée… Car « la dernière conférence de presse commune des deux chefs d’État, en mars 2023 à Kinshasa, avait laissé un goût amer aux autorités congolaises qui espéraient alors obtenir une condamnation ferme du Rwanda, rappelle Jeune Afrique. À l’époque, Emmanuel Macron s’était borné à condamner les “soutiens extérieurs“ des rebelles. Depuis, Paris a durci le ton, constate le site panafricain, au Conseil de sécurité de l’ONU, mais aussi via son ministère des Affaires étrangères qui, le 7 février dernier, a appelé le Rwanda à retirer ses troupes de l’est de la RDC. Emmanuel Macron n’avait, en revanche, jamais repris lui-même ces propos. » Hier, « au pupitre de l’Élysée, le président français a affirmé n’avoir “aucune difficulté à pointer les responsabilités. La France condamne fermement l’action de tous les groupes armés et particulièrement l’offensive du M23 qui doit se retirer des territoires qu’il occupe“, a-t-il expliqué, avant d’appeler le Rwanda à “cesser son soutien au M23“ et à “retirer ses troupes“. Emmanuel Macron, qui a échangé avec le président rwandais Paul Kagame le 23 avril, assure lui avoir directement formulé cette même demande. » En retour, pointe Le Monde Afrique, « Félix Tshisekedi a rendu un hommage appuyé au soutien français. Le président congolais a salué “l’engagement encore plus grand de la France aux côtés du peuple congolais“ pour trouver une issue au conflit qui ravage l’est de la RDC, avant de préciser qu’il ne “sera possible de discuter“ avec le Rwanda qu’une fois que son armée “aura quitté“ la RDC. » Des pressions mais pas de sanctions… La RDC a donc obtenu un soutien diplomatique clair et ferme de la part de la France à propos du Rwanda, mais Paris n’a pas évoqué de sanctions à l’égard de Kigali. C’est ce que remarque Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC : « Emmanuel Macron a expliqué que l’Union européenne “continuerait à apporter des sanctions individuelles et ciblées en fonction des évolutions sur le terrain“. Mais pas de sanctions contre l’État rwandais pour l’instant. Car le président français a un plan, précise Afrikarabia. Depuis l’Élysée, Emmanuel Macron a annoncé que Félix Tshisekedi s’était engagé à “mettre fin aux agissements des FDLR“, ces rebelles hutus rwandais opposés au régime de Paul Kagame. Menace que brandit Kigali pour justifier, sans le dire, son intervention en RDC. Selon Emmanuel Macron, cette “avancée“ permettrait de convaincre Paul Kagame d’un retrait des soldats rwandais, “qui n’ont rien à faire sur le sol congolais“. Pour Paris, poursuit Afrikarabia, “un désarmement et un encadrement“ des FDLR, mais aussi des autres groupes armés locaux, permettrait donc un retrait de l’armée rwandaise du Nord-Kivu, puis, enfin, “le désarmement du M23 et un processus d’accompagnement, de démobilisation et de réinsertion“. Emmanuel Macron se fixe jusqu’à la fin de l’été pour que cette initiative porte ses fruits. » Paris coupe la poire en deux… Pour Aujourd’hui au Burkina Faso, « la France soutient Tshisekedi, mais ménage Kagame. (…) Une France qui divise donc la poire en 2, estime le quotidien ouagalais : que chaque rébellion quitte le Nord-Kivu, et que le processus Désarmement-démobilisation et réinsertion se fasse. Paris soutient la RDC, mais se refuse à se fâcher avec le Rwanda, avec lequel elle bataille dur pour rétablir des relations. Bon à prendre, parait dire Tshisekedi, qui brandit pourtant une condition sine qua non : le départ du M23, comme tout préalable. » Enfin, hier, le président congolais a profité de son séjour à Paris pour rencontrer Nasser Al-Khelaïfi, le président du Paris Saint-Germain…...

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À la Une: Félix Tshisekedi à Paris

4/30/2024
En visite officielle en France depuis hier lundi, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, devrait s’entretenir ce mardi avec son homologue français Emmanuel Macron. Et, pointe Le Monde Afrique, « nul doute qu’au programme de leurs discussions figurera la crise sécuritaire dans l’est de la RDC. Le Nord-Kivu est le théâtre d’une offensive menée depuis deux ans et demi par le mouvement rebelle du M23 soutenu par le Rwanda, rappelle le journal. Kinshasa tentera de nouveau de convaincre Paris de condamner plus fermement l’ingérence rwandaise sur son sol. En amont de cette visite, et dans un souci d’équilibre régional, Emmanuel Macron a abordé le sujet au téléphone, avec le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame. Il l’a appelé “au respect de l’intégrité territoriale de la RDC“, précise l’Elysée. » « Le vrai agresseur, le vrai criminel, c’est Paul Kagamé ! » Pour sa part, Félix Tshisekedi est quelque peu sorti du langage diplomatique hier, avec « ce message fort et direct », relève le site Politico CD, à l’encontre du président rwandais, Paul Kagamé : « J’ai toujours dit que je ne rencontrerai jamais le M23, a affirmé le président congolais, parce que c’est une coquille vide qu’on a fabriquée pour justement justifier l’agression contre mon pays, la RDC. Mais en réalité, le vrai agresseur, le vrai criminel, c’est Paul Kagamé. » « A Paris, Félix Tshisekedi aura donc à cœur de pousser la France à sanctionner le Rwanda à l’ONU, croit savoirAfrikarabia. A Kinshasa, personne ne comprend le “deux poids deux mesures“ des occidentaux, si on la compare à la situation de la Russie avec l’Ukraine. Le président congolais expliquera à Emmanuel Macron, pointe encore le site spécialisé sur la RDC, que Kinshasa ne pourra aller au dialogue avec Kigali qu’en position de force. Pour cela, il faut que les troupes rwandaises quittent le sol congolais et cessent leur soutien aux rebelles du M23. Il s’agit de la seule condition pour que l’armée congolaise, trop faible et mal organisée, puisse reprendre un peu de terrain sur la rébellion. » Assainir le climat des affaires Au menu des discussions à Paris également le volet économique… « Objectif affiché (de Félix Tshisekedi), relève Afrikarabia : faire venir les investisseurs au Congo pour booster le développement du pays. » Des « investisseurs qui ne se bousculent pas… en raison essentiellement d’un environnement des affaires largement gangrené par la corruption, les groupes armés, et l’insécurité judiciaire. Sur ce constat, pointe le site, la balle est dans le camp des autorités congolaises pour assainir le climat des affaires et mettre en place la bonne gouvernance. » Le cardinal Ambongo dans le collimateur de la justice… Dans les médias congolais, cette visite en France de Félix Tshisekedi est largement éclipsée par l’affaire Fridolin Ambongo… Du nom du cardinal-archevêque de Kinshasa qui est « dans le collimateur de la justice », titre Jeune Afrique. « Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, accuse l’archevêque de Kinshasa d’avoir tenu des “propos séditieux“ et ordonne l’ouverture d’une information judiciaire à son encontre. (…) L’archevêque de Kinshasa fait partie des conseillers du pape François, et c’est aussi l’une des voix les plus respectées de RDC, précise Jeune Afrique, connue pour ses prises de position très tranchées. Il hésite rarement à se mettre en porte-à-faux vis-à-vis du pouvoir, qui à son tour critique volontiers son manque de neutralité. » En tout cas, « en RDC, les déboires de l’archevêque ont déjà fait réagir, relève encore le site panafricain. Hier, l’opposant Moïse Katumbi a dit voir dans la menace d’information judiciaire la preuve d’une “politique d’intimidation“ à l’égard de l’Église catholique. “La justice congolaise tente de museler, a-t-il dénoncé, cette voix des affligés, des pauvres, des victimes de l’injustice, des guerres et de la mauvaise gestion de la chose publique“. » Excès de zèle ? Enfin, Le Nouvel...

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À la Une: le Burkina Faso ferme la porte aux médias étrangers

4/29/2024
Décidément, la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso n’aime pas trop que les radios, télévisions et journaux étrangers s’intéressent de trop près à ses affaires, surtout quand elles sont gênantes. « Le 25 février dernier, rappelle Le Monde Afrique, au moins 223 civils, dont 56 enfants, ont été exécutés dans deux villages du nord du Burkina Faso par leur propre armée… » C’est du moins ce qu’affirmait l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch. « La révélation de ce massacre, l’un des pires depuis le début de l’insurrection jihadiste dans le pays, en 2015, deux mois après les faits, a été permise, précise Le Monde Afrique, par les témoignages de quatorze rescapés des tueries, d’organisations internationales et de la société civile, ainsi que par l’analyse de photos et de vidéos. » Une enquête qui s’appuie donc sur des faits précis et des témoignages circonstanciés. Dans un communiqué publié le 27 avril, le ministre burkinabè de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a fait savoir que « le Burkina Faso rejetait et condamnait fermement de telles accusations infondées ». Suspensions en série Conséquence : tous les médias étrangers qui ont cité le rapport de Human Rights Watch sont suspendus pour deux semaines, sur décision du Conseil supérieur de la communication burkinabè (CSC). Sont concernés la chaîne de télévision TV5 Monde, et son site internet ainsi que six autres médias : les journaux français Ouest-France et Le Monde, le quotidien britannique The Guardian, la chaine allemande Deutsche Welle, l’agence de presse sénégalaise APAnews et l’agence EcoFin basée au Cameroun et en Suisse. En fin de semaine dernière, la BBC et Voice of America avaient écopé de la même suspension. Dans son communiqué, le CSC burkinabè « invite l'ensemble des médias à s’abstenir de relayer » l’enquête de Human Rights Watch, sous peine de sanctions. Rappelons que RFI et France 24 sont censurés au Burkina depuis presque un an et demi. Le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou rapporte les récents propos tenus par Ibrahim Traoré, le chef de la junte : « La guerre ne se fait pas dans le laxisme. La menace contre le terrorisme est contenue, affirme-t-il, le territoire est maillé et l’armée est équipée et réorganisée. » Élections au Togo, un « sacré tournant » À la une également, on vote aujourd’hui au Togo. « Lundi, jour de vote : les Togolais choisissent les députés et conseillers régionaux », titre Togo Matin. Ce « double scrutin marque un sacré tournant de l’histoire de notre pays, commente le journal.(…) Ce sont les premières élections de la Ve République avec l’avènement du régime parlementaire. Et désormais, l’élection des députés, des conseillers municipaux et régionaux va concentrer toutes les attentions, plus que la présidentielle, admise jusqu’alors comme "la mère des élections". C’est un changement plus qu’important. Les Togolais vont s’y accommoder peu à peu, c’est sûr. Mais, il aurait été intéressant pour nous tous, poursuit Togo Matin, que la campagne électorale puisse servir d’occasion pour sensibiliser et éduquer autour de ce nouveau régime qui est acté, qu’on le veuille ou non. Cela aurait été plus bénéfique et pragmatique que les agitations stériles auxquelles l’on a tristement assisté ». Togo Matin fait sans doute allusion aux protestations de l’opposition, d’une partie de la société civile et de l’Église catholique, après l’adoption il y a 10 jours de la révision de la constitution qui instaure donc désormais un régime parlementaire. Un régime qui pourrait bien faire les affaires du président Faure Gnassingbé en lui permettant de se maintenir au pouvoir sans limitation de durée. Une « simple formalité » pour Faure Commentaire du quotidien burkinabè Le Pays, plus enclin à parler de ce qui se passe chez le voisin plutôt que chez lui, surtout en ce moment : « Les élections ont toujours été une simple formalité pour Gnassingbé père et fils, juste pour amuser la galerie politique et donner...

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À la Une: accident de la route meurtrier au Sénégal

4/26/2024
Le bilan est lourd : trois morts et une quarantaine de blessés. La presse sénégalaise en fait ses gros titres. Sénégo raconte : « C'est un bus quittant Dakar pour Kédougou, qui s'est renversé entre les villages de Yamong et Mbadianène, dans la région de Kaffrine ». Le bilan est donc terrible, « certains passagers coincés entre les bancs du véhicule n'ont dû leur salut qu'à l'intervention diligente des sapeurs-pompiers et de la population des villages proches ». « Le bus en question était lourdement chargé de bagages, ce qui a certainement fait crever les deux pneus avant », expliqueSénégo, qui voit dans cet accident « une remise au goût du jour, de la lancinante question de l'insécurité sur les routes. Il y a moins de deux ans, un drame identique avait fait plus d'une trentaine de morts et beaucoup de blessés graves sur ce même axe, à hauteur du village de Sikilo, non loin de Kaffrine ». Le pouvoir sénégalais critiqué « Diomaye sert ses militants et ses alliés », titre Le Quotidien. « Même si le Président Faye avait appelé à la mise en place d’une commission pour certains postes, on se rend compte que les mamelles de l’économie ont été pourvues et confiées aux militants du parti Pastef et aux alliés. C'est le début du Démakyllage », ajoute Le Quotidien, subtil jeu de mots avec le nom de l'ancien président. De son côté, Sénégo souligne que « le projet annoncé par Ousmane Sonko lors de la campagne présidentielle fait face à des critiques virulentes de la part d'anciens membres du pouvoir, devenus opposants, et de la part de figures politiques ». Ainsi, « Yoro Dia, journaliste et ancien conseiller du président Macky Sall, déclare "Je fais partie de ceux qui ont toujours pensé qu'il n'y a jamais eu vraiment de projet et que l'essence même du projet est la manipulation" ». À lire aussiSénégal: des proches du président et du Premier ministre nommés à des postes clés Sanctions financières contre le JNIM C'est Maliweb qui se fait l'écho de ces sanctions financières américaines contre le JNIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans. « Alors que le nébuleux mouvement terroriste est cité dans le nouvel enlèvement de plus 100 civils au Centre du Mali », explique Maliweb, « le gouvernement américain vient d’annoncer de nouvelles mesures financières contre sept combattants clés de ce mouvement et de sa filiale Al-Mourabitoun. Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa sont les principales cibles de ces sanctions ». « Les américains », poursuit le site d'information, « reprochent à ces redoutables terroristes, de s’être livrés à des activités terroristes, au financement illicite et à l'enlèvement de leurs citoyens et des populations locales dans le Sahel. Ces sanctions », poursuit Maliweb, « ont été prises par les autorités américaines après la multiplication des cas d’enlèvement des otages de nationalité américaine ». Apple sur le banc des accusés C'est Politico.cd qui s'intéresse à cette question : les autorités congolaises accusent la société américaine « d'extraire illégalement des minerais de son territoire ». Politico.cd qui titre : « Minerais de sang, l'enquête qui déballe le système Kagamé en RDC ». « Une enquête approfondie, réalisée avec la rigueur de cabinets d’avocats internationaux », explique le site d'information congolais, et qui « met en lumière les acteurs clés et les mécanismes de cette exploitation dévastatrice, révélant un système de pillage et de déstabilisation qui dépasse les frontières nationales pour toucher des marchés mondiaux ». Une enquête qui sera relayée par Politico.cd, et qui « dévoile », nous dit-on, « les liens entre des entités occidentales et le trafic illicite de ces "minerais de sang" de la RDC vers le Rwanda, et qui illustre aussi comment ces actes nourrissent les cycles incessants de violence dans la région ». Enfin, Politico.cd enfonce le clou : « L’inaction ou la complicité tacite de la communauté internationale face à ces injustices est alarmante. Le silence et l’inefficacité des mécanismes...

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À la Une: mesures choc et nominations au Sénégal

4/25/2024
Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, ne chôme pas depuis son investiture au début du mois. Il faut dire que les attentes des Sénégalais sont énormes. « Appliqué et méthodique, il apprend, en accéléré, note Jeune Afrique. Bien conscient du fait que le changement ne se fera pas sans heurts ni pressions, et que d’immenses espoirs ont été placés en lui. (…) Jeune cadre de l’administration réputé intègre, Bassirou Diomaye Faye incarne ce vent de changement qui souffle sur le Sénégal : la volonté d’abandonner des années de politique libérale tournée vers l’Occident et de se débarrasser d’une façon de faire de la politique basée sur l’élitisme, les marchandages et le clientélisme. Bassirou Diomaye Faye le sait : dans un pays très jeune où une personne sur cinq est au chômage, les espérances de ceux qui l’ont porté au pouvoir sont à la hauteur de leur impatience. » Du pain sur la planche Jeune Afrique cite Pape Mahawa Diouf, porte-parole de la coalition Benno Bokk Yakaar, présidée par Macky Sall : « on reconnaît les maçons au pied du mur, prévient-il. Diriger un pays, c’est autre chose que des slogans politiques. Mais Bassirou Diomaye Faye a la confiance des Sénégalais. Laissons-lui le temps de s’installer. » Autre réaction, toujours à lire dans Jeune Afrique, celle d’Ibrahima Fall, cadre du Pastef, le parti présidentiel désormais : « ce n’est pas la personne qui importe, mais ses valeurs. Tant qu’il les incarnera, nous resterons avec lui. Mais nous avons du pain sur la planche. Les jeunes qui sont dehors, on ne peut pas les décevoir. C’est maintenant que le travail commence ». Et Ibrahima Fall de donner au nouveau président « jusqu’à décembre » pour faire ses preuves. Du temps ! « Sénégal : les lourds chantiers du nouveau président Bassirou Diomaye Faye » : c’est le titre d’un long article du site Le 360 Afrique qui décrit par le menu toutes les tâches qui attendent le nouveau chef de l’État. « Renégociation des contrats pétroliers et gaziers, sortie du franc CFA et souveraineté économique, voici le triple défi auquel fera face Bassirou Diomaye Faye durant son quinquennat. Au-delà des actions prioritaires, dont la bonne gouvernance et la réduction du coût de la vie, ces trois chantiers nécessitent du temps et pas seulement, pointeLe 360 Afrique. La stratégie du nouveau gouvernement qui repose sur le "Projet" et l’attelage gouvernemental composé de compétences avérées issues essentiellement du parti au pouvoir – Pastef – constituent, estime le site, un atout indéniable. » À lire aussiSénégal: le nouveau gouvernement met l'accent sur l'assainissement des finances publiques Lutter contre la vie chère Justement, mercredi 24 avril, Bassirou Diomaye Faye a démarré l’un de ses chantiers prioritaires : la baisse des prix des denrées de grande consommation. « Diomaye planche sur "un plan d’urgence" avant le 15 mai », titre WalfQuotidien. « Après avoir reçu le patronat et des secrétaires généraux des organisations syndicales représentatives pour des pistes de solutions aux problématiques liées à l’emploi, à l’augmentation du pouvoir d’achat, le gouvernement veut s’attaquer à l’épineux problème des prix des denrées de grande consommation ».Et« il a enjoint le Premier ministre et les ministres en charge du Commerce et de l’Industrie, des Finances et du Budget et de l’Agriculture, de lui proposer, avant le 15 mai, un plan d’urgence opérationnel de lutte contre la vie chère. » « Le gouvernement à l’offensive contre la vie chère », lance le site Seneplus. « Le plan d’urgence doit être "assorti de mesures hardies de baisse des prix des denrées de consommation courante [et] de certains services essentiels", préciseSeneplus. Pour le président de la République, les associations de consommateurs, les industriels et les opérateurs économiques doivent être associés à l’élaboration de ce plan. » Pape Alé Niang : de la prison à la RTS Mercredi 24 avril, en Conseil des ministres, ont été annoncées plusieurs nominations...

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À la Une : va-t-on vers un scrutin verrouillé au Togo ?

4/24/2024
Monseigneur Benoit Alowonou exprime sa « grande tristesse », nous apprend le site d’information Togo Breaking News. Quelle est la cause de l’affliction du prélat ? Eh bien la raison en est politique… Le président de la Conférence des Évêques du Togo dit craindre « un avenir sombre » pour son pays après l’adoption de la révision constitutionnelle en seconde lecture le 19 avril dernier. Une révision qui instaure un régime parlementaire. « Oui, tristesse, soupire Monseigneur Alowonou, car notre pays a besoin d’apaisement et de vérité, dit-il. Or, cette modification de notre constitution, qui intervient à quelques jours des élections législatives, est manifestement source de division, source d’incompréhension. Et puis, on se demande où allons-nous ? Il y a une crispation entre les citoyens de notre pays », regrette encore Mgr Alowonou. Mais ça n’est pas tout… « L’évêque de Kpalimé déplore par la même occasion le refus de la demande d’observation du double scrutin du 29 avril prochain à l’Église catholique du Togo », pointe encore Togo Breaking News. « L’Église catholique togolaise, par sa commission justice et paix, avait fait une demande de participation de 500 observateurs. » Demande refusée, précise le site togolais, « parce que l’Eglise n’aurait pas justifié la source du financement de sa mission d’observation. » Sur le site officiel République du Togo, l’explication est plus claire : « le rôle de l’Eglise n’est pas de s’engager en politique. » Coup d’État constitutionnel ? L’opposition togolaise est également vent debout contre la nouvelle Constitution qui ne fera que renforcer, d’après elle, le pouvoir du président Faure Gnassingbé. Les opposants togolais estiment qu’il s’agit là d’un coup d’État constitutionnel… Réponse de Gilbert Bawara, le ministre togolais de la Fonction publique, à lire, toujours sur le site Togo Breaking News : « l’occasion leur est donnée de faire de ces élections législatives et régionales un référendum pour ou contre la réforme constitutionnelle engagée. Ils ont l’opportunité d’aller vers nos concitoyens pour expliquer les raisons pour lesquelles ils y sont opposés et ce qu’ils feront s’ils remportaient la majorité à l’Assemblée nationale. » Bref, pour lui, le verdict des urnes tranchera… « À supposer que l’opposition gagne la majorité, libre à elle de mettre en œuvre ou pas cette réforme, rajoute le ministre. Elle peut très bien décider, éventuellement, de rétablir la situation existante. » Bras-de-fer entre majorité et opposition En attendant, « la campagne pour les élections du 29 avril se déroule dans un climat tendu », relève pour sa part Le Point Afrique. Pour l’opposition, ce scrutin est en effet une forme de référendum sur la nouvelle Constitution. L’opposition qui « craint de voir l’actuel président Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 en succession de son père, se maintenir au pouvoir après 2025. Avec l’adoption du nouveau texte, l’actuel chef de l’Etat togolais viserait le poste de président du conseil des ministres. Un poste où le mandat de six ans est illimité. » « Du côté du pouvoir en place », note encore Le Point Afrique, on affirme que « le but n’est pas la conservation du pouvoir, mais de garder une majorité pour poursuivre les projets de développement qu’il a engagés. » Un enjeu de taille… En tout cas, à cinq jours du scrutin, « campagne tranquille à Lomé », constate Aujourd’hui à Ouaga. « Les partis politiques et leurs candidats continuent leur pêche aux voix en mode pré-Ve République. Campagne sur fond de changement copernicien du régime politique. Dans les quartiers Tokoin – Forever - Casablanca …, on essaie de convaincre, car l’enjeu est de taille. Ce seront les députés majoritaires qui gouverneront désormais le pays avec la désignation par eux du super chef de gouvernement et président du Conseil des ministres. C’est d’ailleurs l’enjeu principal de ce scrutin. Pour cette cuvée 2024, l’opposition, bien que grognant dur après cette nouvelle Loi fondamentale,...

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À la Une: la liberté d’expression menacée en Guinée

4/23/2024
« Tous unis contre la censure en Guinée : un média de moins, c’est une liberté de moins » : ce bandeau barre la Une de plusieurs sites d’information guinéens depuis ces dernières semaines, Ledjely ou encore Guinée 7. En effet, depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, la presse guinéenne est muselée… « La presse guinéenne agonise », s’exclamait il y a quelques semaines le site Guinée 114. « La presse guinéenne depuis quelques mois se retrouve dans la ligne de mire des autorités. (…) Depuis la fin du règne du Général Lansana Conté, aucun pouvoir n’avait infligé aux médias guinéens une telle hostilité. Le régime du Général Mamadi Doumbouya exerce un pouvoir coercitif pour faire taire toutes les voix dissonantes. Procédant ainsi au brouillage des ondes des stations radios en bande FM, le retrait des chaînes de télévisions privées du bouquet Canal plus et le blocage du réseau internet sur l’ensemble du territoire national. » Faire taire les voix discordantes ? Un constat partagé et complété par le quotidien Le Pays au Burkina voisin dans sa dernière édition : « la junte guinéenne semble être dans une logique de faire taire toutes les voix discordantes dans le pays. Et les hommes de médias sont l’une de ses premières et principales victimes. A preuve, pendant que des télés et radios ont vu leurs ondes brouillées, d’autres médias ont tout simplement été suspendus. Et ce n’est pas tout. Car, l’accès à internet connaît aussi des restrictions. » Résultat, pointe encore Le Pays : « cette situation a poussé des organes de presse à mettre la clé sous le paillasson, en mettant ainsi leur personnel au chômage technique. Ils sont aujourd’hui estimés à près de 500 journalistes guinéens au chômage, selon le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée. Désemparés et inquiets face à un pouvoir qui n’a cure de la liberté de la presse, les médias ont décidé de solliciter une audience auprès du président Mamady Doumbouya. Le chef de la junte prêtera-t-il une oreille attentive à la presse ? Pas si sûr », répond le quotidien burkinabé. « Tout porte à croire que Doumbouya a choisi de clochardiser ou d’affamer les journalistes de sorte à ce que ces derniers se retrouvent dans une situation de misère où ils seront plus préoccupés à rechercher leur pitance quotidienne qu’à fouiner dans les affaires de la République. » L’affaire du site Inquisiteur Dernière affaire en date : celle du site Inquisiteur, suspendu pour six mois ainsi que son patron, Babila Keita. C’était il y a moins d’une semaine. Les faits sont rapportés par Guinée Matin : « la Haute Autorité de la Communication s’illustre encore dans ce qu’elle sait faire le mieux. L’instance régulatrice des médias en Guinée a sanctionné le site d’informations Inquisiteur et son administrateur général. La Haute Autorité estime qu’il n’a pas recoupé les informations contenues dans un article dénonçant des faits de corruption imputés à l’ancien ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright, et qu’il n’a pas apporté les preuves de ses accusations. » Au cœur de cette affaire, pointe le site Mosaïque Guinée, « Babila Keïta a levé un coin de voile sur ce qu’il a nommé un “parfum de corruption autour de la rénovation de la maison centrale de Conakry“. » Dans son article, le directeur du site Inquisiteur s’interrogeait sur la légalité des nombreux contrats et appels d’offres pour un montant de plus de 50 milliards de francs guinéens et avait annoncé que son enquête allait « s’étendre à l’ensemble des départements ministériels, sur les différents marchés publics passés en violation des règles de procédure et dont la nature dégage une forte sensation de corruption et de détournement de deniers publics. » Résultat, donc, six mois de suspension pour le site et son directeur… L’organisation internationale Reporters sans frontières, RSF, a dénoncé « cette décision » de l’institution de régulation des médias. Elle estime que la Haute autorité de la communication « est censée...

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À la Une: les soldats américains indésirables au Niger…

4/22/2024
« Ici c’est Agadez, pas Washington : l’armée américaine, dehors ! » : cette photo d’une banderole écrite en anglais est à la Une du site d’information Actu Niger. Une banderole brandie en tête de la manifestation qui rassemblé plusieurs centaines de personnes hier à Agadez pour réclamer le départ des GI’s. Actu Niger précise : « la population de la région d’Agadez, avec à sa tête le gouverneur, le général de brigade, Ibra Boulama Issa, le Sultan de l’Aïr, Oumarou Ibrahim et tous les responsables des Forces de défense et de sécurité, ainsi que les responsables des organisations populaires au sein des structures de soutien au CNSP et les organisations des femmes et des jeunes, sont sortis ce dimanche pour soutenir la décision des autorités de transition de dénoncer les accords militaires avec les USA et demander le départ pur et simple et sans délais des militaires américains du Niger. » Un repli en Mauritanie ? Dès vendredi, les Américains ont annoncé leur départ alors que les Russes venaient d’arriver… C’est ce que pointe le site Mourya Niger. « Le Général Tiani et ses camarades ont déjà trouvé l’antidote de la présence américaine (…). C’est curieusement une semaine seulement après l’arrivée d’instructeurs militaires russes en terre nigérienne, avec du matériel de défense aérienne et stratégique, que les États-Unis annoncent le retrait de leurs troupes militaires installées dans le pays depuis 2012. » Où vont aller les soldats américains ? D’après Mourya, « le Pentagone serait déjà prêt à envoyer en Mauritanie un bon contingent de son armée indésirable au Niger et les autres rentreront au pays. En effet, croit encore savoir le site nigérien, Washington serait en discussion avancée avec Nouakchott sur un accord militaire et de défense (…). » « Où iront les 1.100 soldats américains ? », s’interroge en écho le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Au Tchad, qui a semblé aussi ne plus accepter les Américains, à moins que ce ne soit de la surenchère, ou bien rentreront-ils aux Etats-Unis ? » En tout cas, pointe encore le journal, « pour le moment, ce sont les Russes qui semblent tenir la corde au Sahel. » Niamey doit maintenant assumer… « Maintenant que les troupes américaines s’apprêtent à faire leur paquetage, quelles peuvent en être les conséquences pour le Niger ? », s’interroge de son côté Le Pays, toujours au Burkina Faso. « La nature ayant horreur du vide, les forces armées nigériennes et leurs supplétifs se doivent de s’assumer pleinement en faisant en sorte que les Nigériens ne finissent pas par regretter le départ de la force américaine qui, il faut le reconnaître, jouait un rôle important en matière de renseignement. (…) Les autorités de transition doivent (maintenant) aller au charbon, affirme Le Pays. Surtout quand on sait que, les rivalités étant fortes, la France et les États-Unis ne manqueront pas, s’ils en ont l’occasion, de tailler des croupières aux Russes pour les pousser à la faute, pour ne pas dire à l’échec. » Pour Le Monde Afrique, « le scénario d’éviction des États-Unis du Niger ressemble à s’y méprendre à celui écrit pour chasser les militaires français du pays, fin 2023. Dénonciation des accords de défense signés avec Paris, manifestations contre la présence française, puis retrait inévitable et contraint de ce pays qui lui avait servi de refuge après son expulsion du Mali et du Burkina Faso. » Le Tchad tenté aussi par la Russie ? Le Monde Afrique qui souligne aussi la possibilité d’un basculement du Tchad vers Moscou… « Fin janvier, le président de transition Mahamat Déby s’était rendu en Russie rencontrer Vladimir Poutine, rappelle le journal. Il y avait annoncé sa volonté de renforcer la coopération entre les deux pays. Mais pour l’heure, la plupart des observateurs interrogés estiment que le régime tchadien cherche en premier lieu à faire monter les enchères avec ses partenaires traditionnels en vue de tirer un meilleur bénéfice de sa position géostratégique. » On devrait y voir plus...

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À la Une: l'expulsion de trois diplomates français du Burkina Faso

4/19/2024
Les trois diplomates sont accusés « d'activités subversives », ce que la France a aussitôt démenti. Leur expulsion est commentée par Le Pays : « On le sait, en Afrique, il n’est pas de coutume de mettre un étranger à la porte, à moins que ce dernier ne devienne trop encombrant pour son hôte. Et visiblement, l’invité gaulois semble devenu, depuis un certain temps, trop encombrant pour ses hôtes burkinabè ». Il faut dire, poursuit le quotidien du Burkina, que les relations sont « assez glaciales », « entre le Burkina Faso et la France, depuis la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré ». Le Pays énumère les précédents incidents entre Paris et Ouagadougou, comme l'expulsion, en 2023, de l'attaché militaire de l'ambassade de France, « lui aussi accusé d'activités subversives ». « Ce sont autant d’éléments qui montrent que le Coq gaulois a laissé assez de plumes dans ce qui était sa basse-cour, à une époque encore récente », estime le Pays qui ajoute : « En fait, la France est en train de perdre considérablement pied dans son pré-carré sahélien. Parce que les misères qu’elle vit au Burkina, sont les mêmes qu’elle vit au Mali, tout comme au Niger ». Bassirou Diomaye Faye en Mauritanie C'est le premier voyage à l'étranger du nouveau président sénégalais. Il a été accueilli par son homologue mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, qui « avait déjà assisté à son investiture le 2 avril dernier », rappelle Tahalil. Il n'en faut pas plus au site d'information mauritanien pour affirmer que « les deux hommes filent le parfait amour ». Le Sénégal et la Mauritanie partagent qui plus est des intérêts communs, et notamment « le projet d’exploitation du gisement Grand Tortue Ahmeyim », « vaste champ gazier qui est à cheval sur la frontière maritime sénégalo-mauritanienne, et qui est considéré comme l’un des plus importants gisements en Afrique de l’Ouest ». Enfin, conclut Tahalil : « au-delà des préoccupations économiques et sécuritaires, la visite du nouveau président sénégalais en Mauritanie, peut être aussi perçue comme une rupture d’avec la manière de faire de certains chefs d’État notamment francophones qui, dès leur prise de fonction, s’empressent de se rendre à Paris pour se faire adouber par le grand "maître" ». À lire aussiEn Mauritanie, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye en territoire ami Mise en place des nouvelles autorités « Pourquoi Diomaye retarde-t-il les nominations des Directeurs généraux ? », s'interroge Sénégo. Il s'agit des « directeurs généraux des grandes entreprises stratégiques au Sénégal », précise le site d'information, qui rappelle que « dans son programme électoral, le président avait clairement indiqué une rupture avec les pratiques du régime précédent. Il avait promis de démocratiser l’accès aux postes de la haute fonction publique et du secteur parapublic en introduisant des appels à candidatures et des concours ouverts ». Une initiative qui n'est toutefois pas du goût de tout le monde, certains redoutant, que « cette méthode de recrutement sur le CV, favorise les enfants des élites ». Sénégo cite ainsi « le journaliste Adama Gaye », selon lequel « le recrutement par appels d’offres aux postes clés pourrait être la mère des injustices. Les enfants des voleurs, riches, vont rafler la mise. Leurs CV sont meilleurs ». Campagne électorale au Tchad L'élection présidentielle aura lieu le 6 mai. Le Journal du Tchad se fait l'écho de la campagne électorale, rappelant que le président de transition, le général Mahamat Idriss Deby Itno, « a fait plusieurs promesses », assurant qu'il « respectera ses engagements ». « Si vous m’avez choisi le 06 mai prochain, je réaliserai mes projets de société. J’ai pris un engagement devant vous et devant Dieu », propos rapportés par le Journal du Tchad, qui cite également l'actuel premier ministre et candidat Succès Masra, lequel prévoit de « placer l'humain au cœur de son projet ». « Notre logo comporte un homme, une femme et un enfant parce que nous plaçons...

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À la Une: le Togo en campagne électorale

4/18/2024
Avec en ligne de mire les élections législatives du 29 avril. Une campagne qui débute dans un climat pesant, après le vote en première lecture d’une nouvelle Constitution qui devrait faire passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. Cependant, pour WakatSéra, au Burkina Faso, tout va bien… « Une campagne électorale inédite, avec passion, mais sans tension, se déroule actuellement au Togo, affirme le site burkinabé. C’est l’heureux constat que fait l’opinion, tant nationale qu’internationale ! Des caravanes de différents partis politiques se croisent, s’invectivent, se jaugent verbalement au flux des slogans débités et au bruit infernal des klaxons et vuvuzelas. Et, finalement, ils se jettent, souvent, les uns dans les bras des autres, s’offrant des gadgets de campagne aux couleurs de leurs partis et aux effigies de leurs candidats. […] Dans les prochains jours, poursuit WakatSéra, la [nouvelle] Constitution, à la suite de sa deuxième lecture, devrait être promulguée. Ce qui devrait donner un coup de boost supplémentaire à la campagne électorale, car tous les partis veulent avoir la majorité à l’Assemblée, afin de voir sortir de ses rangs un président du Conseil des ministres qui détiendra tous les pouvoirs, anciennement aux mains du chef de l’État dans le régime présidentiel. » Les jeux seraient-ils déjà faits ? Autre point de vue, bien différent, celui exprimé par l’historien Michel Adovi Goeh-Akue dans Le Point Afrique. Pour lui, les jeux sont déjà faits. « Si les prochaines élections se tiennent dans les mêmes conditions qu’auparavant, la majorité ne risque pas de changer de camp, affirme-t-il. L’ancien parti d’État, le RPT, devenu Union pour la République, ne cédera pas d’un pouce. Les résultats des élections seront toujours douteux étant donné la non-fiabilité des organes qui les organisent et qui les supervisent. Dans le cas du Togo, poursuit Michel Adovi Goeh-Akue, l’instabilité politique n’est pas liée aux échéances électorales. Le véritable problème est celui de l’absence d’alternance au pouvoir. Le passage d’un régime présidentiel ou semi-présidentiel à un régime parlementaire ne changera rien à la situation politique du pays. » Un journaliste français expulsé À signaler qu’un journaliste français a été expulsé hier du Togo. L’information est reprise notamment par le site Ici Lomé. En reportage pour le magazine Afrique XXI, Thomas Dietrich a été arrêté en début de semaine et brutalisé par des policiers avant d’être condamné, mardi 16 avril, à six mois de prison avec sursis et expulsé du territoire. Les autorités togolaises l’accusent d’être entré au Togo en masquant sa qualité de journaliste. Reporters sans frontières « condamne fermement le traitement brutal et arbitraire infligé au reporter, ainsi que la décision de suspendre toutes les accréditations pour la presse étrangère, qui constituent des entraves inacceptables au droit à l’information. » Déluge dans l’est et le centre de l’Afrique À la Une également, l’Afrique qui subit les conséquences du phénomène climatique El Niño. « L’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale connaissent ces dernières semaines des pluies torrentielles, pointe Le Monde Afrique, qui ont causé la mort d’au moins 58 personnes en Tanzanie durant la première quinzaine d’avril et de 13 autres au Kenya. Au Burundi, l’un des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique selon l’Organisation internationale pour les migrations, les pluies ont été quasiment ininterrompues depuis septembre. (…) On compte pas moins de 100 000 déplacés. » Et puis au Congo démocratique voisin, « la montée des eaux du lac Tanganyika depuis février continue de causer beaucoup dégâts matériels », relève le site congolais 7 sur 7. « Certains quartiers de la ville d’Uvira sont totalement inondés. » Dans le centre du pays, il y a aussi d’importants glissements de terrain dus aux pluies diluviennes, notamment à Lusambo, chef-lieu de la province du Sankuru. « Chaque goutte de pluie qui...

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À la Une: virage autoritaire au Mali

4/17/2024
Suspension des activités politiques des partis et des associations, dissolution de plusieurs associations dont l’influente l’Association des élèves et étudiants, ex-rebelles bâillonnés, presse mise au pas… La junte au pouvoir à Bamako aurait l’intention d’étouffer toute voix contestataire qu’elle ne s’y prendrait pas autrement, et ce, au moment où s’ouvre un énième dialogue inter-malien pour refonder le pays. Sur le site Maliweb, le politologue Sekouba Fofana s’interroge : « comment le gouvernement peut-il souhaiter régulièrement discuter avec la classe politique à travers par exemple la réactivation du cadre de concertation entre le ministère de l’Administration territoriale et les partis politiques et décider brusquement de suspendre les activités de ces interlocuteurs privilégiés de la gestion du pays ? On se perd en conjectures et l’on finit par conclure que les autorités veulent simplement remettre en cause les acquis de la démocratie. Ce qui ne semble pas acceptable pour une bonne partie des forces vives du pays […]. Les réactions sont plus que vives, s’indigne encore Sekouba Fofana, pour dénoncer ce que certains appellent une "confiscation du pouvoir" et ce refus d’envisager la fin de la Transition, qui passe par la tenue d’élections crédibles et transparentes dans un délai assez court. Ce qui conduit et le pouvoir et la classe politique vers une tension dont le pays n’a point besoin. » Vers un monologue du pouvoir ? Le journal L’Alternance est tout aussi dubitatif : « comment pourrait-on espérer la réussite d’un dialogue sans la participation des ex-rebelles et sans celle des partis politiques les plus significatifs du pays ? À coup sûr, nous allons assister à un monologue entre partisans du régime pour adopter à la fin du forum des résolutions et des recommandations, parmi lesquelles la prolongation de la transition et certainement la dissolution des partis politiques, après la suspension de toutes leurs activités […]. La transition qui avait au départ suscité un grand espoir semble devenir le problème, pointe encore L’Alternance, car au lieu de rassembler les maliens autour des objectifs communs, elle divise et opte désormais pour la méthode forte comme du temps des régimes dictatoriaux. » Le site Malijet fait entendre une autre voix, celle d’un spécialiste russe des relations internationales. Il s’agit d’Ivan Lochkarev, chercheur à l’Institut d’État des relations internationales de Moscou. D’après lui, « la suspension des activités des partis politiques au Mali va réduire la tension artificielle autour de la transition. Cette interdiction, poursuit-il, reflète la nécessité pour le gouvernement de transition de démanteler les partis et organisations politiques anciens liés à l’extérieur. » En effet, précise le chercheur russe, « un grand nombre d’hommes politiques et de fonctionnaires maliens ont étudié en France, ont reçu des bourses et des stages d’organisations françaises et ont œuvré au renforcement des relations avec Paris. Et la chose la plus importante pour le Mali aujourd’hui n’est pas la politicaillerie ni les appels formels à la démocratie, mais la lutte contre le terrorisme international. » Les étudiants muselés Enfin, Jeune Afrique revient longuement sur la dissolution de l’Association des élèves et étudiants maliens, l’AEEM, survenue en mars dernier. « Une décision qui, sous couvert de lutte contre la violence en milieu universitaire, révèle la volonté de démanteler un "État dans l’État" menaçant le pouvoir », estime le site panafricain. « "Les autorités veulent nous faire taire, car elles connaissent notre passé politique et notre capacité à mobiliser", affirme un membre du comité de crise de l’AEEM, qui préfère garder l’anonymat. "Ces héritiers de Moussa Traoré nous craignent, poursuit-il, comme toutes les voix contestataires. Notre dissolution et celle des autres organisations est une abolition de la démocratie". » En effet, relève Jeune Afrique, « en quatre mois, l’AEEM est la quatrième...

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À la Une: plus de 2 milliards d’euros pour le Soudan

4/16/2024
C’est le montant de l’aide promise hier lors de la conférence humanitaire sur le Soudan organisée à Paris et coprésidée par la France, l’Allemagne et l’Union européenne. « Le président français, Emmanuel Macron, a précisé que seulement 190 millions d’euros d’engagements avaient été enregistrés avant l’ouverture de la réunion, pointe Le Monde Afrique. Les pays membres de l’Union européenne participeront à hauteur de 900 millions d’euros – la France versera 110 millions. » Il faudra donc trouver les 800 millions manquants. « La lumière humanitaire de Paris peut-elle éclairer les ténèbres de la guerre au Soudan », s’interrogeait ces derniers jours le quotidien en ligne Sudan Tribune. « Cette conférence offre une réelle opportunité d’attirer l’attention sur la situation humanitaire catastrophique au Soudan. Il est important de noter qu’elle intervient à un moment où les deux parties belligérantes se préparent à une nouvelle vague de violence qui ne fera qu’exacerber la crise humanitaire. » Il faut « exercer une forte pression sur les deux parties, affirmait encore Sudan Tribune, afin qu’elles acceptent une cessation des hostilités immédiate et de longue durée, contrôlée sur le terrain. Le Soudan a besoin d’une paix durable qui réponde aux injustices du passé dans le cadre d’un nouveau régime démocratique qui ne récompense pas ceux qui sont à l’origine de cette guerre. » Un coup d’épée dans l’eau ? Alors, cette conférence de Paris portera-t-elle ses fruits ? Wakat Séra au Burkina Faso en doute : « face à la malnutrition aigüe dont souffrent les bébés et les enfants, face à l’insécurité physique dont les femmes sont constamment victimes, face au quotidien extrêmement difficile de parents qui trouvent à peine de quoi faire vivre leurs familles et face à la douleur collective de tout un pays dévasté par les obus et roquettes de deux généraux assoiffés de pouvoir, ces promesses de la communauté internationale pourraient bien se révéler insignifiantes. Déjà que la cagnotte ne constitue que la moitié des besoins. » Et Wakat Séra de s’interroger : « à quoi servira réellement la mobilisation de grosses sommes, si les armes fabriquées par les mêmes donateurs vont continuer à décimer le Soudan ? Plus que l’argent, il faut mettre en place un mécanisme efficace, pour contraindre les généraux Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo alias Hemedti, et leurs soutiens africains et internationaux, à déposer les armes, afin que prenne fin ce conflit dont les seules véritables victimes sont les populations civiles. Sinon, la mobilisation de fonds ne servira qu’à se donner bonne conscience […]. » En effet, le conflit au Soudan se complique du fait de « l’implication de puissances étrangères dans une guerre qui déchire un pays riche en ressources et stratégiquement positionné entre la mer Rouge et le Sahel. » C’est que pointe Le Monde Afrique : « outre un soutien des milices russes Wagner, et des livraisons d’armes, de vivres et de carburant via les frontières poreuses de la Libye, de la Centrafrique ou du Soudan du Sud, les FSR (du général Hemedti) peuvent compter sur une assistance militaire cruciale des Émirats arabes unis – des cargaisons d’armes sont acheminées via le Tchad – qui se double d’un soutien politique dans les capitales africaines où Abou Dhabi jouit d’une influence croissante. Pour leur part, poursuit Le Monde Afrique, les FAS (du général al-Burhan) ont pour principal allié l’Égypte, mais se rapprochent à nouveau de l’Iran, du Qatar, de la Turquie et de l’Érythrée (alliés traditionnels du régime islamiste soudanais déchu). Plus récemment, elles ont bénéficié du déploiement de forces spéciales ukrainiennes venues mener des opérations contre les paramilitaires russes au Soudan. » Questions sans réponses Alors oui, relève Aujourd’hui à Ouagadougou, « les conférenciers de Paris ont dénoncé l’implication de certains pays étrangers […]. Emmanuel Macron a évoqué les "crimes de guerre qui ne resteront pas impunis" et s’est montré...

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À la Une: la liberté de la presse à l'épreuve au Mali

4/12/2024
Alors qu'avant-hier, les autorités annonçaient la suspension des activités des partis politiques et des associations à caractère politique, c'est au tour de la presse d'être visée. Hier, la Haute autorité de la communication, la HAC, a annoncé sa décision « d'interdire aux journalistes de couvrir les partis politiques ». Une décision qui provoque la colère de Bamada.net, le site d'information malien parle « d'une directive arbitraire et dépourvue de fondement juridique ». Et il ajoute que la Maison de la Presse « s'est immédiatement mobilisée, contre cette tentative de restreindre la liberté d'expression et d'information qu'elle juge inacceptable » et qui selon elle « constitue une atteinte grave à la démocratie et aux droits fondamentaux des citoyens ». « La Maison de la Presse, poursuit Bamada.net, exhorte les médias maliens à ne pas se plier aux injonctions de la Haute Autorité de Communication, elle les encourage à demeurer debout, unis, et résolus dans la défense du droit inaliénable au citoyen d'être informé de manière libre et transparente ». De son côté, Malijet revient sur la suspension des partis politiques et des associations à caractère politique. Sans commentaire, Malijet précise que l'annonce a été faite en conseil des ministres. Sahel Tribune, en revanche, ne cache pas son approbation, face à cette suspension et titre : « Le Mali à la croisée des chemins : suspension politique pour un dialogue apaisé ». Pour le site d'information, il s'agit là d'une « décision salvatrice », « un appel au calme et à l'unité, visant à canaliser l'énergie nationale vers un dialogue constructif et inclusif ». « Le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement ne demandent pas aux Maliens de se désengager de la politique », assure Bamada.net. « Au contraire, ils appellent à une forme plus pure de participation : un engagement dans le dialogue inter-malien, loin des tumultes partisans et des agendas cachés. Cette décision, loin d’être une entrave, est une main tendue vers un futur où le Mali, uni, peut se consacrer à surmonter ses défis sans distraction ». Voilà pour ces propos qui donneront sans doute de l'urticaire aux défenseurs du pluralisme… Togo : l'opposition persiste et signe Il y a trois jours, les autorités togolaises ont reprogrammé les élections législatives au 29 avril, après avoir interdit les manifestations à l'appel des partis d'opposition, contre le report des élections. Une interdiction à laquelle l'opposition ne compte pas se plier. Ici Lomé raconte : « en conférence de presse jeudi à Lomé, des responsables des partis de l'opposition et de la société civile, invitent les Togolais à descendre dans la rue pour dire "Non" au changement constitutionnel ». Changement constitutionnel que l'opposition qualifie de « coup d'État constitutionnel ». Selon Ici Lomé, les responsables de l'opposition rejettent les accusations des autorités, selon lesquelles, les organisateurs des manifestations voudraient notamment « s'attaquer aux forces de l'ordre et de sécurité ainsi qu'aux domiciles des députés ». Les responsables de l'opposition disent aussi avoir été reçus mardi dernier par le ministre de l'Administration territoriale, lequel aurait affirmé les « avoir compris ». Ce qui n'a pas empêché le gouvernement de « réitérer ces accusations graves, dénuées de tout fondement », assure l'opposition, selon laquelle, il s'agit ni plus ni moins, « d'un plan machiavélique orchestré par le régime en place, pour étouffer toutes les manifestations publiques en créant de graves incidents pour faire porter le chapeau aux organisateurs innocents ». Enfin, de son côté, Republic of Togo, publie la photo des responsables de l'opposition en conférence de presse, avec ce titre « Non à une constitution frelatée ».

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