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Mode, accessoires, décoration, stylisme, design. Dans la chronique 100 % création de Maria Afonso, RFI vous fait découvrir l’univers de créateurs. Venez écouter leur histoire, leur parcours, leurs influences, leur idée de la mode chaque dimanche à 04h53,6h52 et 12h54 TU vers toutes cibles. (Heure de Paris = TU + 2 en été).

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United States

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Description:

Mode, accessoires, décoration, stylisme, design. Dans la chronique 100 % création de Maria Afonso, RFI vous fait découvrir l’univers de créateurs. Venez écouter leur histoire, leur parcours, leurs influences, leur idée de la mode chaque dimanche à 04h53,6h52 et 12h54 TU vers toutes cibles. (Heure de Paris = TU + 2 en été).

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French


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ERY MERA, la mode de Rekiatou Daboya sublime en toute discrétion

4/27/2024
Rekiatou Daboya est guidée par la simplicité afin de créer une mode chic et élégante. La styliste Togolo-française navigue entre la France et le Togo, mais son atelier est installé à Lomé. Elle y conçoit ses tenues de prêt-à-porter en petites séries et du sur-mesure pour femmes, hommes et enfants. Elle aime de plus en plus travailler selon la technique du flou, afin de réaliser des vêtements souples et déstructurés, un peu comme des sculptures textiles. Styliste et créatrice de la marque ERY MERA, elle a participé à la Fashion Week de Lomé. Lors de sa 11ème édition, le Festival International de la Mode, le FIMO 228, organisée par Jacques Logoh, a mis en avant sa collection audacieuse. Selon Rekiatou Daboya, chaque pièce doit avoir une histoire, une personnalité, une âme. Bref : être une pièce unique. J'aime beaucoup voyager. Quand je trouve que l'inspiration est arrivée à saturation ou que je n'en ai plus, je m'évade quelques jours et je reviens comme quelqu'un de neuf. Rekiatou Daboya, Styliste et créatrice de la marque ERY MERA ERY MERA, c'est un mélange de mes initiales, celles de mon mari et de mes enfants. Rekiatou Daboya est née à Lomé d’un père togolais et d’une mère Togolo-française. Après son baccalauréat, elle continue ses études universitaires à Paris en administration économique et sociale mais sa vraie passion, c’est la mode. « Au début, c'était comme un jeu, ce n’était pas pour en faire mon métier. Je voulais me faire des tenues. Les gens me demandaient " Qui t'a fait ta tenue ? " et " d'ouvrir un atelier ". Je disais " Non, je n’ai pas les capacités pour, je n'ai pas, j'ai pas le niveau pour ". Et puis, de fil en aiguille, j'ai été obligée de me dire que je pouvais le faire. J'ai pris une année pour vraiment me spécialiser parce que j'avais déjà un certain parcours. Je savais faire beaucoup de choses, donc j’ai eu une validation des acquis et le niveau pour prétendre à la formation. Après ma formation, j'ai passé des examens, j'ai eu mon diplôme et j'étais l'une des meilleures de ma promotion. C'est très gratifiant parce que la couture ou le stylisme ce n'est pas facile. Mais hors de question que je quitte ce domaine. Il faut être tenace et avoir une certaine ouverture d'esprit pour pouvoir évoluer dedans. » Après l’obtention de son diplôme à Paris, elle lance sa marque ERY MERA, en 2018, à Lomé et tout s’enchaine très vite : défilés, collections, commandes. Dessiner, appréhender les étapes pour réaliser ses idées en passant par le dessin, le patron, la couture et le tissu. Pourtant Rekiatou Daboya aime de plus en plus concevoir ses tenues selon la technique du flou afin de réaliser des vêtements souples et déstructurés. « Je n’aime pas faire comme tout le monde, suivre le mouvement. Je n’ai pas de limitation. Par exemple, dans le choix de tissus, je peux utiliser n'importe quelle matière pour faire mes vêtements, cela dépend de ce que j'ai envie de faire. Pour le FIMO, je suis partie des couleurs, je n’ai pas fait de dessin, j'ai tout fait sur le mannequin directement. Parfois, je travaille comme cela, parfois, je fais des dessins, mais en général, je constate que je ne suis pas mes dessins. » « Pendant la réalisation, j'ai tendance à modifier quelque chose, donc, je préfère faire sur le mannequin, voir directement ce que cela donne visuellement, sur le mannequin, c'est du moulage et je n’ai jamais fait de moulage en formation, seulement lors d’un stage. J'arrive à jongler entre les deux, selon ce que j'ai envie de faire et je ne coupe pas le tissu directement. Je travaille avec la toile et j'essaie d'avoir un visuel de l'idée que j'ai sur le mannequin. Et si cela me plait, oui, je teste avec le tissu. » Afin de réaliser ses vêtements, Rekiatou Daboya n’a pas de limite dans le choix du tissu pour créer de nouveaux styles et designs, tout en restant intemporel. « Je n’ai pas de préférence parce que parfois les clients qui me demandent " quel genre de tissu je peux ramener ? ", je réponds : " Tout "....

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Landry Clément, des œuvres d’art en bois sculptées comme des bijoux

4/20/2024
Landry Clément, dans son atelier provençal dans le sud de la France, sculpte et façonne des pièces en chêne, dorées avec des feuilles d’or. Des objets contemporains dont les surfaces sont sculptées et où les touches d’or soulignent la singularité de la pièce en bois. Artisan d’art et artiste passionné, Landry Clément travaille seul. Chaque pièce est réalisée à la main, capturant l'authenticité et la finesse du bois qui prend vie grâce à la touche de lumière apportée par la feuille d’or. Landry Clément sculpte le bois pour obtenir des effets de matière ou créer des effets d’optique. Le bois s'harmonise avec l'or qui sublime les sculptures de Landry Clément comme des bijoux. La création, c'est mon moteur. C'est cela qui me fait avancer. – Landry Clément sculpteur sur bois, doreur à la feuille. « Parfois, je suis dans des périodes de doute. Il m'arrive quelquefois de me dire “mais tout cela n'a pas de sens !” Tout ceci n'a aucun sens pour quelqu'un de très pragmatique, linéaire ou bureaucrate. Mais c'est ma vie, c'est une ligne pour moi. C'est une ficelle que je suis. Chaque fois que j'ai terminé une pièce, je me languis de faire la continuité, de poursuivre “la famille” ou la collection, de faire la pièce d'après. Nous sommes toujours à la recherche de la pièce ultime. » Landry Clément est né à Aix-les-Bains, en Savoie. Il fait des études d’horlogerie, puis il s’oriente vers la bijouterie. Pendant plus de 22 ans, il travaille dans le milieu du luxe et de la bijouterie en occupant différents postes : vendeur, responsable de magasin et responsable régional. À la suite d'un accident du travail, il tire malheureusement un trait sur la bijouterie. Il se forme, alors, à la sculpture-dorure. « Moi, qui avait dirigé beaucoup de personnes, qui avait voyagé ; au début, de me retrouver dans un atelier, c'était un peu compliqué parce que je n'aimais pas me salir les mains. Je n'avais pas appréhendé l’utilisation de machines très tranchantes. La scie à ruban, les rabots, ce sont des outils qui sont très tranchants. Par mon parcours, assez rapidement, je me suis rendu compte que j'avais des facilités. » « Le fait d'avoir été bijoutier, j'avais cette facilité de pouvoir appréhender les volumes, ce qui est la plus grande difficulté, pour devenir sculpteur. Ne pas savoir dessiner, ce n'est pas un problème. Mais c'est très complexe sans la compréhension du volume dans les trois dimensions. Cela, nous l’avons ou nous ne l’avons pas. Moi, j'avais cette faculté, cette facilité. En cours d'année, nous avons réalisé un bas-relief. C'est à ce moment-là que je me suis senti sculpteur. Je me suis dit : “Je vais devenir sculpteur et doreur”, parce que le but, c'était vraiment la dorure. Dans un premier temps, je ne jurais que par la dorure... » En 2014, Landry Clément crée son atelier et depuis 2015, il est installé dans l’un des plus beaux villages de Provence, dans le sud de la France. Il réalise des pièces contemporaines en petites séries, sur commande, ou des pièces uniques. « Quand les gens viennent à l'atelier, parce que j'ai un atelier avec un showroom, ils sont intimidés. S’ils demandent s’ils peuvent toucher, c'est que j'ai réussi quelque chose. Pour moi, ce n’est pas, c'est pas négatif, c'est une reconnaissance. » « Moi, j'ai imaginé des formes. Les pièces, je les ai imaginées dans des positions bien spécifiques mais malgré tout, après, chacun y voit ce qu'il veut. Je fais beaucoup de ronds, le rond m'inspire beaucoup. Quand je crée une pièce, je l'imagine dans une maison, posée sur un buffet à côté d'une cheminée. Des fois, je suis interrogé sur le message, “qu'est-ce que vous avez voulu symboliser ?” Là, je n'ai pas beaucoup de réponses. Je ne veux pas me poser la question. » Afin de réaliser ses pièces Landry Clément sélectionne, principalement, le bois du chêne. « La première raison, c'est une question de couleur, parce que j'aime la couleur du chêne, même s'il y a d'autres bois qui se sculptent très bien : le noyer, le hêtre, le...

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SouAaG Paris: la mode et son empreinte positive avec Souaad Gargari

4/13/2024
Souaad Gargari, avec sa marque SouAaG Paris, propose plus que des tailleurs féminins. Cette créatrice franco-marocaine a une vision de la mode avec une esthétique qui transcende les traditions textiles marocaines pour incarner le chic urbain d'aujourd'hui. L’art ancestral marocain de la passementerie, avec le galon de soie, est réintégré dans le vestiaire féminin. Une fusion harmonieuse entre l'élégance intemporelle parisienne et une touche très audacieuse mettant à l’honneur le savoir-faire traditionnel marocain. Souaad Gargari utilise des matières upcyclées pour ses collections qui ont un style intemporel, inspirées par les femmes. Chics, écoresponsables et élégantes, naturellement. La création, pour moi, c'est un moyen de jouir d'une liberté. C'est une liberté de penser, d'exprimer notre vision, notre perception du monde. C'est une liberté non palpable. La création ne se mesure pas et elle n'a pas de prix. C'est vraiment quelque chose d'immatériel, d'impalpable et de sacré. « J'ai déposé la marque SouAaG. J'ai pris la base de mon prénom, et puis la première lettre de mon nom de famille, pour créer SouAaG », explique Souaad Gargari, styliste, fondatrice de SouAaG Paris et entrepreneure dans la mode. Souaad Gargari est née dans le nord de la France. Elle a grandi au centre du pays, en Corrèze, dans une famille modeste, avant de suivre des études commerciales, puis d'intégrer un grand groupe en tant que responsable des ventes. Elle y a exercé pendant plus de 15 ans. Le dessin a toujours accompagné cette créatrice franco-marocaine. Elle y revient au moment où elle a le sentiment d’avoir atteint un plafond de verre dans sa carrière. Souaad Gargari reprend donc ses fondamentaux : le dessin et l’envie de réussir par elle-même. En 2014, à 35 ans, elle fait une formation de styliste. En 2017, elle dépose sa marque. Entre 2017 et 2019, elle expose ses collections en boutiques éphémères. Ensuite, elle se consacre à temps plein à la mode comme styliste et cheffe d’entreprise. « Quand j'ai créé la marque, tout de suite et sans me poser de questions, j'avais une approche éthique et responsable, dans la mesure où le marché du textile est déjà le marché le plus polluant du monde et qu'il existait déjà énormément de stocks, de tissus, de stocks dormants. Lorsque j'ai créé mes premières créations, je chinais, cherchais des pièces, des tissus déjà existants dans des entrepôts qui récupèrent des tissus qui viennent de partout. Donc je travaille toujours avec des pièces qui ont été fabriquées et qui ne sont plus exploitées et exploitables. Je sélectionne les meilleures matières pour certaines de mes créations. C'est toujours du bon sens et en circuits courts. » « Je fusionne les meilleurs savoir-faire de mes deux cultures, c'est à dire la France et le Maroc. Je suis française, j'habite en France, je travaille avec des collaborateurs français, j'ai des artisans, des couturiers français. Ma modéliste est française. Ils habitent tous à Paris. Pour moi, c'est du bon sens. Et ensuite, l'artisanat marocain, c'est toute l'âme, c'est tout l'univers, l’ADN de SouAaG, c'est-à-dire que ce sont les inspirations, ce sont mes racines aussi. Je suis d'origine marocaine, je suis d'origine berbère, donc il y a énormément de choses que j'ai vu être fabriquées depuis que je suis petite. C'est un patrimoine ancestral que je souhaite réintégrer dans notre vestiaire contemporain et c'est totalement possible. » Souaad Gargari, avec SouAaG Paris, s’adresse aux femmes avec un message d’émancipation. « De par ma vie, mes expériences et mon passé, j'avais envie d'aider la femme, lui donner de la force pour s'émanciper et aider la femme à être indépendante, autonome. C'est une marque qui aide les femmes à gagner en confiance, en assurance, avec des pièces upcyclées qui allient des univers très forts et qui donnent le pouvoir. Elle permet aussi de donner du travail à des femmes qui vivent de cet artisanat. Par exemple à des artisanes au Maroc qui, grâce à la...

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Pierre Salagnac, l'artisan d'art qui sculpte le bronze comme un enfant

4/6/2024
Les journées européennes des métiers d'art, se terminent ce dimanche 7 avril. À cette occasion, nous vous faisons découvrir l’atelier de Pierre Salagnac, sculpteur et bronzier d’art à Paris. Pierre Salagnac maitrise les trois savoir-faire spécifiques qui composent le métier de bronzier : le montage, le tournage et la ciselure. Ses œuvres les plus emblématiques et qui l’ont fait connaitre : les bonzaïs de bronze qui voyagent aux quatre coins du monde. Bonzaïs, mobilier, luminaires ou bijoux, ils sont dessinés, tournés, ciselés et montés par Pierre Salagnac qui est à la recherche de la forme présente dans la matière. La création est importante parce que je peux me permettre, en dessinant, de fabriquer des choses qui correspondent à mon métier, parce que j’ai certaines contraintes et je ne peux pas tout faire. Je peux faire beaucoup, mais pas tout. Pierre Salagnac, sculpteur et bronzier d’art. Le fait de dessiner moi-même les pièces, m'amène à pousser un petit peu mes limites, à m'amuser un peu plus. La création, pour moi, c'est vraiment un grand, grand pas vers la liberté. Et puis, de ce fait, c'est un peu nouveau tous les jours. Né à Rouen, Pierre Salagnac est le troisième enfant d’une fratrie de quatre. Passionné de dessin, à 14 ans, il suit le chemin de ses ainés et passe le concours de l’école Boulle, l’une des plus grandes écoles d’art et de design en Europe. Pendant ses cinq ans de formation, son attirance pour le bronze lui est transmise par un enseignant. « Quand nous arrivons à l'école Boulle, nous faisons le tour des ateliers pour découvrir les différentes techniques. Il y a l'ébénisterie, la sculpture, la ciselure, la gravure. Je suis tombé complètement en amour du professeur et j'ai remis mon avenir entre ses mains. » « J'ai essayé de quitter plusieurs fois le bronze parce que la vie vous amène à découvrir d'autres choses et par curiosité. J’ai, donc, un peu taillé la pierre, travaillé des résines. J’ai tenté plusieurs choses et je ne saurais pas forcément l'expliquer, mais le bronze est toujours revenu à moi, ou il s'est souvent imposé à moi. Dans certaines situations où les choix devaient pouvoir me permettre de choisir une voie différente, le bronze s'est totalement imposé. À chaque fois, j'ai enchainé de nouvelles aventures, de nouvelles rencontres et le bronze qui était là et qui était là. En fait, je suis ravi et je m'y plais énormément.» Mobilier, luminaires, bonzaïs, bijoux, Pierre Salagnac fait émerger l’objet depuis la matière. Son processus créatif prône l’abandon du geste. « Être sur l'écoute de la matière, qui elle, par sa vibration, va donner des informations aux outils. Les formes naturellement vont commencer à se sculpter. La forme qui va en sortir va être beaucoup plus naturelle que si j'avais essayé de contrôler ou essayer de maîtriser. Derrière, il y a beaucoup de techniques, parce que ce sont des pièces néanmoins compliquées à réaliser, mais il faut absolument que la technique ne soit pas le guide sur le geste et l'exécution parce que sinon nous perdons complètement le côté naturel. » « C'est une expérimentation que j'ai commencé à faire il y a dix ans quand j'ai fait mon premier bonsaï, je me suis rendu compte que les formes qui naissaient de cette méthode m'apportaient beaucoup plus de poésie et d'élégance et même de surprise que d’autres pièces. Il y a une pièce, au fond de l'atelier, que je garde en souvenir du "n'oublie pas que ce n'est pas toi qui contrôle les formes". Les formes dans la volonté, la maîtrise ne sont pas justes, elles sont pauvres. Pour moi, c'est une voie sans issue. » Après plus de vingt ans au sein des plus grands ateliers de bronze en France, et fort de cet apprentissage, Pierre Salagnac se lance en autonome, en 2019. Pour ce sculpteur bronzier d’art, il y a plusieurs façons de travailler le bronze. « Notre métier, c'est de faire des pièces montables-démontables, donc, pérennes puisqu'on peut les restaurer, à souhait. C'est la particularité de nos métiers, de...

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Tissage de Séquanie, les créations textiles de Guillaume Millot

3/30/2024
Guillaume Millot est un véritable passionné du textile. Avec sa marque Tissage de Séquanie, il crée des rideaux, voilages, linge de table, plaids, vêtements ou panneaux muraux. La technique du damassé, qu’il maitrise parfaitement, lui permet de créer des tableaux. La matière lui dicte ses créations textiles et sa matière préférée est la laine. Ses œuvres proposent une perception différente en fonction de la distance du spectateur. Fabriquées en France, elles s’inscrivent dans un circuit de développement durable et sont à son image : simples, élégantes et visuelles. « La création et la créativité, c’est ce qui me réveille le matin et c'est ce qui me berce le soir avant de m'endormir. La créativité fait partie de mon ADN », nous dit Guillaume Millot, artisan tisserand, artiste textile, designer textile et fondateur de Tissage de Séquanie. « La Séquanie, c’était la terre de la tribu des Séquanes ce qui correspond aujourd'hui à l'actuelle Franche-Comté. Il y a aussi ce clin d'œil au tisserand qui m'a enseigné, m'a appris les gestes de base et dont l'entreprise s'appelait “Tissage de Cornouaille”, je trouvais que c'était un petit clin d'œil sympa pour le remercier de m'avoir transmis une partie de son savoir-faire », ajoute-t-il. Guillaume Millot est né dans une famille d’agriculteurs. Il a grandi à la ferme et a mis les mains dans la matière très jeune. La nature, les animaux ont toujours fait partie de sa vie et le gout du textile lui vient très tôt, sa fibre artistique s’affirme aussi à travers le dessin, la peinture, la gravure, la couture et le tricot. Polytechnicien de formation, ingénieur des Eaux et Forêts. Il exerce pendant 15 ans dans l’aménagement et le développement du territoire en accompagnant des projets notamment dans la valorisation des métiers d’art. Sa reconversion comme tisserand d’art lui tombe dessus par le biais d’une rencontre : « Au départ, j'essayais d'apprendre à filer avec un rouet. La personne qui vendait des rouets vendait aussi des métiers à tisser et son mari m'a mis entre les mains un livre de tissage. Je suis reparti avec une espèce de bible sous le bras, sans métier à tisser, sans rouet, mais avec des images recueillies dans un livre où j'ai vu tout ce que l'infinie diversité qu'offrait le tissage. Et je me suis dit “si je vais dans cette voie, je ne vais pas m'ennuyer”, parce que j'arriverai à ne jamais faire deux fois la même chose." ». Trois jours après, j’étais à la recherche d’un métier à tisser d'occasion. J'en ai trouvé un en Bretagne, à l'autre bout de la France qui m'a attendu sagement le temps que nous soyons déconfinés. La personne qui vendait ce métier à tisser en Bretagne était un tisserand professionnel, lui-même reconverti. J’ai pris une semaine de vacances en Bretagne entre deux confinements où j'ai appris à tisser. Je suis revenu avec un métier en pièces détachées dans le coffre que j'ai remonté en arrivant à la maison à 11h du soir. À minuit, il était remonté, prêt à tisser. » Coton, lin ou laine, ce tisserand d’art explore la matière pour repousser les limites du savoir-faire et des motifs créés. Sa fibre artistique rencontre aussi une matière : la laine, qui produit différents effets et qui est l’un des fils que Guillaume Millot aime tisser. « Elle a des propriétés très nombreuses et très variées, nous pouvons créer des effets de texture, des effets de brillance assez intéressants », dit-il. « Avec la laine, nous pouvons plus ou moins la feutrer, lui donner plus d'épaisseur, de souplesse ou de rigidité. Entre un tapis qui va être assez compact, assez dense ou une étole assez vaporeuse, je peux vraiment avoir des effets très différents avec la laine. C'est une matière qui ouvre une infinité et un champ infini de possibilités. Ce qui me convient car je suis quelqu'un de très curieux et qui n'aime pas forcément faire deux fois la même chose. Pour moi, c'est la fibre reine, comme toutes les fibres, elle a son petit tempérament. C'est une fibre qui ne supporte pas la...

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Avec JL’O Design de Juliette Ouedraogo, tout est dans le détail

3/23/2024
À Lomé, le Togocom Fimo 228, le Festival international de la mode au Togo, vient d’achever sa onzième édition. Porté par le créateur Jacques Logoh, ce festival est dédié aux talents d'Afrique, de sa diaspora et internationaux. Nous y avons rencontré Juliette Ouedraogo, styliste du Burkina Faso qui avec sa marque JL’O Design est devenue une référence dans le milieu de la mode de son pays. La créatrice transforme les tissus en œuvres d'art portées par des personnes du monde entier. Je ne sais pas ce que je ferais si un jour j'arrêtais de travailler dans la mode, par exemple si je prenais une retraite anticipée. Je ne sais pas ce que je ferais. J'ai besoin de cela. Juliette Ouedraogo, styliste et créatrice de JL’O Design. « Premièrement, cela s'appelait le design de la vie. Ensuite, cela s'est transformé en JL’O Design parce que je voulais vraiment faire une marque qui porte mon nom, avec les initiales de mon nom. » Originaire du Burkina Faso, Juliette Ouedraogo suit un cursus scientifique avec un baccalauréat option sciences biologie, mais sa passion, c’est déjà la mode. Elle bataille très fort avec son père pour qu’il accepte qu’elle s’oriente vers des études de mode. Elle arrive à Lyon où son apprentissage est intense, trois ans d’études où elle fusionne les cours de modélisme et ceux de stylisme. Après l’obtention de son diplôme, elle enchaîne une autre formation sélective sur Paris, un Master en créateur couture. Elle rentre au Burkina Faso après une absence de six ans, et se lance dans l’industrie de la mode. Elle crée sa marque JL’O Design en 2012, en lui donnant un ADN très reconnaissable. « Je travaille à respecter le corps de la femme, pour lui donner une certaine aisance dans le vêtement. Beaucoup de femmes, quand elles commencent à porter mes vêtements, elles se sentent beaucoup plus attirantes. Elles disent “Ah oui, quand j'arrive quelque part, j'ai confiance en moi.” Elles arrivent à avoir de l'amour pour elles-mêmes et à partir de cet amour qu'elles ont pour elles-mêmes, quand elles se voient dans le miroir, elles arrivent aussi à transmettre de l'amour, de la confiance et de la bonne humeur. » « Je travaille vraiment sur le détail, par exemple sur ce chemisier-là, que je porte le détail du col. C'est quelque chose qui ne se fait pas tout le temps, surtout en Afrique. C'est un sourcing que j'ai fait jusqu'à Taïwan pour le ramener au Burkina pour des chemisiers mixés avec des motifs africains. Mes vêtements, quand les gens les voient dans la rue : “Ah oui, c'est du JL’O Design. C'est le détail qui m'a attiré”. Je suis prête à parcourir le monde pour aller chercher des petits accessoires qui vont justement faire la différence. » Métissage culturel Avec sa marque, Juliette Ouedraogo conçoit des collections pour homme, femme et enfant, mais ce qui attire surtout cette styliste burkinabè, c’est le métissage culturel et la réalisation d’une mode sans frontières et sans limites. « La mode n'a pas de frontière. L'inspiration n'a pas de frontière. Quand j'étais étudiante, j'ai travaillé avec beaucoup de bureaux de style et j'ai parcouru beaucoup de salons. J'ai toujours été inspirée par les chasseurs de tendances qui parcourent le monde entier à la recherche souvent de petits détails pour annoncer une collection qui va se faire dans trois, quatre ans. » « Je me dis qu'il n'y a pas à se limiter en se disant que je viens du Burkina Faso, il faut que je travaille uniquement le coco Dina, le pagne tissé. Demain, je peux travailler, par exemple, le Kente ou faire une collection purement japonaise. Je me dis que je n'ai pas le droit de me limiter parce que la mode n'a pas de frontières. Je respecte quand même un certain style que les gens arrivent à reconnaître. » Pour le Togocom Fimo228 et sa 11e édition, Juliette Ouedraogo a présenté une collection intitulée Doll, un hommage aux femmes des temps modernes. « C’est une collection de la femme poupée. La femme poupée et en même temps la femme active qui a ce côté...

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La plumasserie, de l’artisanat à l’art, par Julien Vermeulen et sa Maison

3/16/2024
Julien Vermeulen est plumassier. Il se veut le gardien d’un patrimoine qu’il aime faire évoluer et transmettre. La Maison Vermeulen innove dans l’art de la transformation de la plume. Sa maîtrise permet son expression sur des projets en haute couture, joaillerie, mais également en décoration. Chaussures, sacs, montres, robes ou tableaux, Julien Vermeulen travaille la plume sans limites. Pour cet artiste-artisan, la plume est une matière étonnante qui fait vibrer les émotions. Rediffusion 28/03/2021 À lire aussiLa haute-couture, un secteur en plein accroissement malgré de nombreuses incertitudes

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Aura, l'atelier infiniment créatif de verre églomisé de Marie Roux

3/9/2024
L’atelier Aura ce sont les créations en verre églomisé de Marie Roux. Le verre églomisé est une technique de dorure sur verre qui date de l’Antiquité. Ces œuvres sont entièrement façonnés à la main. Marie Roux crée et sublime des objets de décoration d’intérieur ainsi que des objets du quotidien. Elle unit la lumière et l’éclat de la feuille d’or à la transparence du verre afin de créer des objets uniques. La technique du verre églomisé permet des décors sur tout type de verre pour des portes vitrées, du mobilier, des vases, des verres à vin ou des carafes. Animée par la passion, Marie Roux réinvente une technique ancestrale et rare. Les artisans d’art qui la maitrisent se compte sur les doigts d’une main et Marie Roux en fait partie. Elle recherche l’harmonie entre tradition et créativité. C'est presque un enjeu, aujourd'hui, de pouvoir s'exprimer, de pouvoir exprimer des choses qui sont importantes liées à l'environnement, etc. Puis, l'avantage de pouvoir avoir un métier qui nous permet de créer, c'est que nous avons la possibilité de pouvoir nous exprimer un peu comme nous le sentons, et c'est génial. Marie Roux, artisane d’art en verre églomisé et fondatrice de l’atelier Aura. « Aura, je voulais que ce soit un nom qui soit assez représentatif de quelque chose qui aille au-delà. Au-delà de ce que nous pouvons voir, de ce qui est palpable. Je voulais qu'il y ait une dimension un peu ésotérique pour montrer que finalement, la magie n'est pas que dans ce qui peut s’observer assez rapidement. » Née à Besançon dans l’est de la France, Marie Roux grandit en Alsace. Sa sensibilité l’a conduit vers les métiers de la restauration conservation du patrimoine. Elle fait donc ses études dans une école d’art avec une spécialisation en restauration conservation des peintures. Elle se forme en parallèle chez un artisan d’art à la dorure. Marie Roux acquiert les deux aspects de la restauration : peinture et dorure. Ensuite, elle se spécialise dans le verre églomisé. Ce savoir-faire ancestral consiste à fixer une feuille métallique : or, argent ou cuivre, sur le verre puis à la graver, le décor ainsi créé peut-être encore rehaussé avec de la peinture ou d’autres matériaux.En 2011, Marie Roux fonde son atelier Aura, un atelier spécialisé dans la restauration d’œuvres d’art et la création de verre églomisé. Une technique d’artisanat d’art avec un champ de possibilité presque infini. « Il faut savoir que c'est une technique d'artisanat d'art qui date de l'Antiquité qui est apparue dans l'art chrétien, notamment pour des objets de liturgie, elle est tombée en désuétude pendant pas mal de siècles, puis elle est réapparue en période de renaissance. Elle a été remise au goût du jour au XVIIIᵉ siècle par un Monsieur Glomy qui en a profité pour donner son nom au process. Il travaillait pour la Cour du roi et principalement pour tout ce qui était encadrement. La technique en elle-même consiste, depuis l'Antiquité en tout cas, à fixer de la feuille d'or sur le verre, à venir graver la feuille d'or pour définir un motif, quel qu'il soit, ensuite le rehausser à la peinture. » « Maintenant, d'un point de vue plus moderne, nous allons pouvoir le mélanger avec d'autres techniques de dorure, avec de la nacre, des jeux de transparence, avec des placages d'autres couleurs de feuilles d'or, ou alors des placages de verre. Nous avons plein de possibilités. J'aime beaucoup cette technique, sa richesse qui nous permet de pouvoir travailler aussi bien de la décoration, de l'architecture, des petits objets ou des œuvres d'art. Nous avons très peu de limites et c'est cela qui est très très intéressant. » Marie Roux avec son atelier Aura souhaite faire perdurer ce procédé traditionnel presque disparu aujourd’hui, en proposant un travail d’artisanat d’art qui se réinvente. «​​​​​​​ Moi, j'aime beaucoup les défis. Je me suis spécialisée quand j'étais restauratrice sur les tableaux du 17ᵉ et 18ᵉ siècles. J'aime beaucoup travailler l'ultra réalisme ou des choses...

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Valette Studio, les collections du plaisir de Pierre-François Valette

3/2/2024
Designer de Valette Studio, Pierre-François Valette à soif de liberté et d’indépendance, il lance sa marque en 2020. Celle-ci évolue autour du tailleur. Un tailleur revisité et non-genré. Un vestiaire réinterprété qui incarne l’harmonie entre la tradition de la Haute Couture et la création contemporaine. Les vêtements de Valette Studio sont faciles à porter et dans l’air du temps. Ils s’inscrivent dans une démarche écoresponsable et sont fabriqués à Paris. Valette Studio et son créateur sont présents au salon Première Classe, le salon de la mode de demain, au Jardin des Tuileries à Paris jusqu’au 4 mars. C'est thérapeutique pour moi de créer. J’en ai besoin, cela m'allège, me permet de rêver. C'est comme un médicament ! Dans la création, j'ai toujours imaginé qu'il y avait quelque chose d'assez égocentrique, c'est à dire que l'idée, je la cultive moi- même, je me fais la petite histoire, après je vais la communiquer au mannequin, je vais l’habiller et lui dire comment faire pour communiquer l'idée. Mais après l'idée, elle part. Je trouve cela agréable. Et moi j'adore avoir les retours, c'est cela aussi qui me nourrit. Pierre-François Valette, designer et créateur de Valette Studio « Je m'appelle Pierre-François Valette, donc je ne voulais pas faire Pierre-François Valette. Je pense que j'avais une personnalité assez forte. Déjà, les gens pensaient que je voulais tout m'accaparer. Je voyais surtout cela plutôt comme un collectif. Je voulais décrire l'idée d'un groupe. Valette Studio c'est un peu comme une maison de couture. C'est un groupe de création parce que je pense qu'il faut beaucoup d'énergie. C'était l'idée derrière le nom de la marque. » Né en Normandie, à Caen, dans le nord de la France, d’un père normand et d’une mère italienne pied-noir, dans la maison de Pierre-François Valette le travail et la liberté sont des valeurs familiales. Enfant, il intègre la maîtrise de Caen, une chorale de jeunes garçons, il y apprend la discipline et la rigueur. C’est aussi son premier contact avec le milieu artistique. Après son baccalauréat scientifique, bon élève, Pierre-François Valette intègre la faculté de médecine, puis celle de droit et finalement il se tourne vers la mode à l’École de la chambre syndicale de la Haute Couture. Son attirance pour les costumes, sa soif d’apprendre, la chance, le temps et les rencontres lui permettent de lancer, en 2020, Valette Studio. Ce jeune créateur aime développer le tailleur en allure globale. « C'était le tailleur décontracté pour se projeter dedans, courir dans le métro avec son portable sans regarder si nous allons rentrer dans quelqu'un. C'est la vie. Ce qui était compliqué, c'est que cela fait très vite beaucoup de tissus. Pour ne pas étouffer j'ai toujours mixé cela avec la peau des corps nus. » « Et puis des matières très très légères, des matières floues. Je suis content parce que dans la dernière collection, nous présentions des modèles flous, des T-shirts flous. Il y avait un tailleur en laine par exemple, ou des jerseys très fins qui tombent sur l'épaule. Mais c'est quand même des basiques du vestiaire masculin. C'est contradictoire, mais finalement, de toute façon, j'ai toujours fait les choses dans les contradictions. » Pierre-François Valette inscrit le vêtement au cœur de son processus créatif. « Nous déterminons des silhouettes en toile et ensuite, elles se déclinent en tissus. C'est vraiment l'allure qui m'intéresse. J'ai fait des collections sur David Bowie, Andy Warhol, une collection sur Françoise Sagan. Quand nous pensons à Françoise Sagan je ne pense pas que nous pensons directement à son look. Mais le look veut beaucoup dire. Quand nous nous rappelons des grandes périodes de l'histoire, nous nous souvenons comment les gens s'habillent. Si je vous dis Louis XIV, vous pensez à quoi ? Versailles, les perruques ou le talon rouge ? Je fais aussi le vêtement parce que cela incarne quelque chose. » « Je fais beaucoup de recherches d'images. Je dessine très peu, je...

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Nicol Emms: la singularité et l’inclusion des collections d’Emmanuelle Lessita

2/24/2024
Aujourd’hui mode singulière et inclusive avec Emmanuelle Lessita et sa marque de vêtements Nicol Emms. Des collections conçues en petites séries et en précommande. La créatrice de Nicol Emms place chaque personne au centre de sa vision afin que chacun se sente libre et unique dans ses habits. Une recherche de simplicité, d’expression de soi à travers les pièces portées. Emmanuelle Lessita fait le pont entre l’Afrique où elle est née et l’Europe où elle vit depuis ses 10 ans. Cette créatrice de mode est une femme libre qui ne veut pas coller aux standards de la beauté. Curieuse de tout ce qui l’entoure. La mode est selon elle une attitude. Sa première collection a été présentée au Togocom FIMO228. Un festival de mode au Togo qui se clôture ce dimanche à Lomé. Je me considère comme un esprit assez libre et je laisse cet esprit libre dans ma création. Je ne me mets pas de standards ou de façons de faire. Je veux que l’on perçoive une certaine âme dans mes créations et je sais que j'ai réussi. Emmanuelle Lessita, créatrice et fondatrice de Nicol Emms. « C'est mes deux prénoms. Je m'appelle Nicole, Emmanuelle. Nicol Emms, parce que mon entourage m'appelle comme cela. » Emmanuelle Lessita est née au Congo à Pointe-Noire. Elle arrive en France à 10 ans. Son parcours est atypique, elle a longtemps cherché sa voie entre une formation administrative puis une faculté de langues, suivie d’une formation commerciale. Finalement, elle décide de se focaliser sur ce qu’elle aime : la mode. Encore étudiante en conseil en image, c’est un peu par hasard qu’elle s’est lancée comme créatrice de mode. Emmanuelle Lessita aime avoir un style personnel et original à mettre en avant. Elle apprend la couture en autodidacte, d’abord pour elle-même. Et très vite, elle lance sa marque en 2022. Une marque qui célèbre la singularité et l'inclusion. « Je ne dirais pas que mon message passera forcément dans les coupes ou même dans les couleurs, explique la créatrice. Après, la signature de ma marque se verra, mais ce que je mettrai en avant finalement, c’est la personne, être soi, cela veut dire que si tu choisis mes pièces, ce qui fera la beauté même de la pièce que tu porteras, c'est toi. Je veux que chacune des personnes, lorsqu'elle porte un vêtement de ma marque, se dise : cette pièce-là, cela me représente bien. Si j'ai pris ce pantalon, ce haut, je trouve que cela me ressemble mieux. C'est plutôt comme cela que je fais passer le message au travers de ma marque. » « Lorsque je fais du sur-mesure pour des personnes, je regarde cette personne, je lui dis quelle coupe, quel modèle, quels motifs lui iraient mieux. J'essaie de mettre en avant sa personnalité. En tout cas, je veux que la personne soit mise en avant au travers de ma pièce. » Afin de réaliser ses collections, Emmanuelle Lessita, qui produit au Congo, déniche l’artisan africain dans son atelier, avec beaucoup de persévérance. « Il faut avoir beaucoup de patience, mais vraiment beaucoup de patience, et accepter d'avoir des pertes. Pour que l’artisan arrive à la vision que tu as, il faut recommencer encore et encore et encore. J'ai appris qu'il faut avoir beaucoup de patience. Je veux mettre l'essence de ce que je suis dans ma marque, tout simplement. Il y a peut-être ce côté Afrique dans les artisans, mais peut-être aussi l'Européen dans le design. J'essaie un peu de jongler. Tout dépendra de l'humeur. Je bâtis ma marque de la manière dont mon identité est bâtie. Je ne vais pas faire ce qui n'est pas ou véhiculer un message que je ne suis pas. J'essaie d'être en accord avec moi-même. » Retrouvez tous les épisodes de 100% Création sur : Apple Podcast Castbox Deezer Google Podcast Podcast Addict Spotify ou toute autre plateforme via le flux RSS.

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Véronica Pozzi et sa Dolce Vita marocaine en Vévè Design Marrakech

2/17/2024
La Dolce Vita à la marocaine avec Veronica Pozzi, créatrice et fondatrice de Vévè Design Marrakech. Cette ancienne avocate amoureuse de Marrakech quitte Milan pour réunir ses passions et concrétiser ses rêves. Sa reconversion professionnelle trouve un écrin au Maroc où elle crée une large gamme de pièces qui symbolisent le trait d’union entre son amour du design italien et sa terre d’accueil. Ses collections femmes, hommes, enfants ou Maison sont constituées de pièces uniques, de caractère, chatoyantes et raffinées, réalisées grâce au savoir-faire de l’artisanat marocain. La création me donne un ensemble d'émotions incroyables ! Pour moi, c'est la liberté de pouvoir faire ce que j'aime, de chercher des habits, des tissus. C'est la liberté de pouvoir s’exprimer. Veronica Pozzi, fondatrice et créatrice de Vévè Design Marrakech. Au lycée, dans la même classe, nous étions quatre Veronica, alors que ce n’est pas un prénom très courant. Nous avions chacune un petit nom et pour moi c'était Vévè. Un nom qui me rappelle la joie des années de lycée et je l’ai utilisé pour cela. Veronica Pozzi est née en Italie. Dans sa famille, son frère est architecte et son père ingénieur, elle grandit donc entourée de design italien. Pourtant, elle suit des études de droit et exerce comme avocate, pendant 10 ans à Milan. Ensuite, elle tombe amoureuse du Maroc et de Marrakech, s’y installe avec sa famille et se forme au métier de styliste. Elle n’exclut plus aucune de ses passions : le design et la mode.Elle lance Vévè Design Marrakech fin 2019 et propose des pièces uniques pour femmes, hommes, enfants et la maison. Robe, veste, manteaux, chaussures, sacs, bijoux, accessoires ou meubles, on peut tout assortir, les chaussures au sac, au manteau ou pas. Les combinaisons et harmonisations sont au choix. Véronica Pozzi fabrique ses collections avec les artisans et le savoir-faire marocain : « Pour les vêtements, c'est un style italien avec les pantalons, les chaussures, les vestes et le tout avec une touche africaine, une touche marocaine. Cela me distingue des autres qui font, par exemple, des caftans ou bien des kimonos, etc. Pourquoi ? Ce n’est pas un style marocain, mais c’est mon style. » « Je ne veux pas importer des tissus, explique-t-elle. Moi, je viens de la région du lac de Côme. Nous sommes connus pour le travail de la soie, donc je pourrais ramener de la soie ici, mais je ne veux pas. Je veux être made in Marrakech à 100 %. Je m’inspire des tissus, des couleurs, je vais créer de nouvelles pièces, des tapis, des poufs, des lampes, des vêtements inspirés par les couleurs de Marrakech. C'est une ville très inspirante. C'est une ville de joie, de couleurs, de vie, plein de vie. En fonction des tissus que je trouve, quand je regarde les tissus, leurs couleurs, tout cela me donne tout de suite l'idée de la façon dont je peux l'utiliser. Faire des assortiments avec les chaussures, le sac, la veste ou bien la robe, tout coordonner. » Des collections originales, très colorées et élégantes auxquelles Veronica Pozzi ajoute un message de tolérance : « Je me suis dit ‘pourquoi ne pas lancer un message en arabe au monde ? Un bon message ?’ C'est vrai que nous avons des fois des peurs envers le monde arabe qui ne sont pas justifiées. Le Maroc, c'est un pays très ouvert. » « J’ai commencé faire des manteaux d'hiver avec une inscription au dos : happiness, freedom, liberté, respect, amour, etc. Après, je me suis focalisée surtout sur la parole ‘amour’ en arable. Je l’inscris au dos de tous les manteaux pour hommes, femmes et enfants. Quand je vais à l'étranger et que je mets mon manteau, les personnes qui ne connaissent pas l'arabe me demandent ce que c’est et ceux qui lisent l’arabe sont très heureux de voir un manteau avec un message positif de la part du monde arabe au reste du monde. C'est cela que je veux transmettre, un message d'amour qui va unir les pays musulmans avec les autres qui ne le sont pas, afin de faire comprendre qu'ici les...

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Mylène Pardoën, l’archéologue du paysage sonore

2/10/2024
Pour célébrer la Journée mondiale de la radio, nous recevons Mylène Pardoen, musicologue spécialiste des musiques militaires, ingénieure de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et archéologue du paysage sonore. Mylène de Pardoën avec la technologie actuelle débusque les sons du passé dans notre présent, là où ils existent encore, elle les capte et ensuite elle crée des environnements sonores pour nous faire entendre les sons du passé. Cette experte scientifique au parcours atypique est aussi experte acoustique sur le chantier de rénovation de notre Dame. Elle a reçu de nombreux prix dont la médaille de cristal du CNRS. Une récompense qui distingue celles et ceux qui contribuent à l’avancée des savoirs et de la recherche française. Je vais être franche, il y a à peu près 85 % du travail qui est purement scientifique. Mais, après il y a la narration, donc même si elle n'est pas fictionnelle, cette narration-là, c'est ma part de création. Mylène Pardoën, Ingénieure de recherche, chercheur au CNRS : J'ai créé ma discipline : archéologie du paysage sonore. Il fallait trouver un nom à cette activité. Née à Tourcoing dans le nord de la France, Mylène Pardoën arrête ses études assez tôt pour trouver du travail, sans Baccalauréat, elle s’engage dans l’armée de Terre comme mécanicien sur hélicoptère. Un métier où elle travaille avec ses sens. Après un accident de parcours, elle valide ses 17 ans de services et ses diplômes de sous-officier de carrière pour rentrer à l’université où elle s’inscrit en musicologie et se spécialise en musique militaire. Son aventure avec le son commence au musée des Invalides. Son travail est à destination de la recherche scientifique et du grand public. Ses propositions de création de paysages sonores s’établissent sur un schéma scientifique, pour cela elle mène l’enquête à deux niveaux. « Le premier niveau, c'est une enquête dans le passé, y trouver les indices sonores et une enquête en parallèle dans le présent. Quand j'ai l'indice sonore, est ce que ce son ou cette ambiance sonore est ce que je peux la retrouver dans le présent ? J'ai deux longues enquêtes. Pour faire simple, un indice de premier ordre, c'est quand nous avons une enclume et un marteau, nous savons à peu près ce que cela va donner. Si je suis sur un document administratif par exemple, où je vais retrouver tous les métiers qui seront pratiqués dans une rue, je vais dérouler un fil, le métier, je vais chercher par rapport à l'époque du document administratif, comment il était pratiqué, quels sont les outils, quelles sont les matières ? À partir de là, je retombe sur un indice qui devient du premier niveau comment cela va résonner ? » « Ensuite c'est plus ténu, c'est par exemple la description une pièce mais dans la pièce il va manquer des éléments, c'est-à-dire que vous allez me dire " la pièce, elle peut être silencieuse ", mais vous n'allez pas penser à dire il y a le tic-tac de l'horloge, nous allons chercher, quand nous avons la possibilité, de retrouver les éléments par exemple tout ce qui est testament, puisque les actes notariés, surtout au 17ᵉ, 18ᵉ, 19ᵉ siècle, comme il y a des impôts qui sont prélevés, ils font le détail par le menu de ce qu'il y a dans la pièce et nous allons savoir s'il y a une horloge, un tapis, cela va nous donner des éléments pour savoir comment la pièce résonnait. Je fais des enquêtes à plusieurs étapes. Nous allons passer sur des captations, avec un peu d'ambiance, mais c'est relativement rare parce que ce qui nous intéresse, c'est de retrouver les ambiances du passé. Nous ne pouvons pas prendre des ambiances d'aujourd'hui. Nous, ce que nous allons chercher c'est des objets sonores. » capter le son des objets Dans la captation Mylène Pardoën recherche le geste et la matière sonore. « Le minimum de micros utilisé, c'est trois, le maximum, jusqu'à présent déployé, cela a été vingt-cinq. Pourquoi ? Parce que nous allons capter la transformation de la matière en mettant des...

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Aminata et Binta Diallo, deux sœurs guinéennes au grand cœur de la mode

2/3/2024
Aujourd’hui, deux sœurs : Aminata et Binta Diallo, une fondation, une école de couture et des métiers de la mode pour des jeunes filles en Guinée ainsi que fête de la mode guinéenne. À travers la mode, Aminata et Binta Diallo souhaitent révéler les richesses culturelles de la Guinée et du continent africain tout en participant activement à l’émancipation des femmes et à la scolarisation des jeunes filles en Guinée et dans toute l’Afrique. Les deux sœurs allient la mode à la collecte de fonds pour l’éducation des jeunes filles et ont toujours eu à cœur d’œuvrer pour l’émancipation des femmes : lutte contre le mariage forcé, l’excision, toutes les violences faites aux femmes et pour le développement de l’enseignement des jeunes filles et l’emploi des femmes. Nous les avons rencontrées lors du dernier Festival International de Mode Africaine, le FIMA, à Rabat. Nous voulons avoir un impact positif au niveau des femmes guinéennes. Aminata Diallo Ce que j'aime beaucoup dans les activités que nous faisons c’est par exemple quand nous ramenons du tissu guinéen, tout le monde est intéressé. C'est quoi ? C’est une fierté de ramener ce que la Guinée produit au niveau national sur un plan international . Binta Diallo Aminata Diallo est née en Guinée, après son bac, elle part en France pour poursuivre ses études que malheureusement, elle ne peut pas continuer. En 1998, elle immigre aux États-Unis, elle y travaille comme nounou et rencontre une famille qui change complètement sa vie. Tout commence par la fondation Mina Foundation Guinea, qu’elle a créée aux États-Unis en 2002 pour aider les femmes. « J'ai commencé par la fondation Mina parce que, quand je suis partie de chez moi, il y avait tellement de carences, il y avait tellement de choses qui manquaient. J'ai rencontré une famille qui a été tellement merveilleuse avec moi. C'est comme ma famille d’adoption. Ils ont commencé à me donner des affaires pour ramener en Guinée. Chaque année, cela faisait plus »,explique Aminata Diallo. « Dans le quartier où je travaillais, tout le monde me connaissait, donc, chaque personne me ramenait des choses. Je redonnais en Guinée, ma mère partageait avec tout le village, tout le monde, mais cela venait directement de ma poche. Après quelques années, je me suis dit, mais pourquoi ne pas faire une organisation ? Cela prenait de l’ampleur. Du village, cela est devenu plus grand, donc l'histoire a commencé là. » Valoriser la mode guinéenne Riche de l’expérience de son parcours de mannequin international, Binta Diallo avec sa sœur Aminata, fondent en 2016, la Guinean Fashion Fest, la Fête de la Mode Guinéenne, afin de valoriser la mode et de promouvoir la créativité des stylistes guinéens au niveau national, régional et international. Binta Diallo. « J'ai fait Miss Guinée, North America, je suis allée aussi au Mexique pour participer à Miss Piel Dorada, à Paris Miss Union Africaine. En 2013, j’ai défilé à la fashion week de Dakar. » « Une fois rentrée, j’ai expliqué à ma sœur l’importance d’organiser un événement en Guinée pour accompagner tous les stylistes locaux du pays et en même temps international. Bien que les stylistes guinéens soient talentueux, il y avait toujours quelque chose qui manquait, donc, ma sœur avec la mise en place de l’école a pu les aider au niveau de la finition, au niveau des coupes. Moi, je savais qu'un jour, j’allais créer ma propre marque, faire connaître ma marque qui s'appelle Kade Collection, qui est confectionnée à l'école KPAAF par nos étudiantes. » Avec sa sœur Binta Diallo, Aminata ouvre en 2018 la KPAAF Guinée, un centre de formation professionnelle de couture et des métiers de la mode. Ces militantes de la cause des femmes s’engagent dans l’apprentissage avec cette école qui forme chaque année plus d’une centaine de jeunes filles. « Il y a des formations de neuf mois pour le renforcement de capacités. Il y en a aussi qui durent trois ans. Nous enseignerons l'entrepreneuriat dans la mode, l'informatique, le...

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Myriam Moszkowicz et sa bulle de bonheur: Bijoux MZ

1/27/2024
Aujourd’hui cuirs exotiques, broderie et bijoux avec Myriam Moszkowicz et Bijoux MZ. Elle aime les couleurs, les perles et les cuirs. Myriam Moszkowicz chine tout ce qui est ancien, tout ce qui a une histoire, une âme, et y apporte une touche de modernité en utilisant la broderie. Elle travaille sur des cuirs exotiques comme le cuir de crapaud-buffle, le galuchat, une peau de poisson, la peau de serpent ou de saumon au tannage dépourvu de chimie et de produit toxique. Bagues, boucles d’oreille, bracelets ou colliers, chaque petit morceau de cuir exotique est mis en valeur dans les collections capsules de bijoux. Myriam Moszkowicz est maître artisan en métiers d’art. Nous l’avons rencontrée lors du salon Révélations, la biennale internationale des métiers d’art et création. La création fait partie de ma vie. J’ai toujours créé. C’est ma bulle de bonheur, un passeport pour le bonheur, mon univers. Myriam Moszkowicz, créatrice de bijoux et fondatrice de Bijoux MZ. « Le M. Z. En fait, à l’époque, je m’étais dit qu’il y en avait un qui avait très bien réussi, qui s’appelait YSL [Yves Saint Laurent, ndlr], donc, j’ai pris la première lettre et la dernière lettre de mon nom de famille et c’est devenu M. Z, tout simplement. » Née à Bruxelles, elle passe son enfance à Kinshasa et y vit jusqu’à ses 18 ans. De retour à Bruxelles, elle étudie à l’École des beaux-arts. Elle devient actrice à Paris, mais Myriam Moszkowicz crée des bijoux depuis toujours, elle suit, donc, une formation de broderies perlées haute couture et lance, en 2010, sa marque de bijoux. Myriam Moszkowicz mélange les techniques, les matières. Aujourd’hui, elle se dirige vers l’écoconception. Elle brode des perles chinées sur des cuirs exotiques, des matières peu connues, comme la peau de saumon, le cuir de crapaud-buffle ou le galuchat. « C’est un matériau noble, très utilisé dans les années 1920 pour recouvrir le mobilier Art déco et même avant, la Pompadour, en était déjà raide dingue. Elle se faisait faire des petits coffrets en galuchat, d’ailleurs par Monsieur Galuchat. C’est Monsieur Galuchat qui a été le premier artisan à le travailler, son nom est resté. » « C’est, donc, de la peau de raie ou de requin. Moi, je travaille uniquement la peau de raie. C’est un matériau extraordinaire, envoûtant. La peau de raie qui s’appelle galuchat est recouverte naturellement d’une couche de minéral. C’est très difficile à travailler et moi, je pousse le masochisme plus loin, je brode dessus. Cela fait 25 ans que je chine les perles anciennes et je leur donne une seconde vie. C’est du recyclage de luxe. » Dans les collections de Bijoux MZ, on retrouve une touche de l’histoire de Myriam Moszkowicz avec l’Afrique. Pièces uniques ou petites séries, Myriam Moszkowicz récupère, recycle principalement des perles anciennes qu’elle chine depuis plus de deux décennies. « C’était Porte de Vanves. Il y avait des brocanteurs qui avaient racheté une usine de perles anciennes pour en faire une habitation et ils se défaisaient du stock. Ils avaient des trésors, j’ai trouvé mes plus belles perles des années 1900 grâce à eux. Mais cela n’arrive une fois dans une vie ! Puis, il y a des gens qui me connaissent et quand ils ont une information “tiens, il y a quelqu’un qui a retrouvé dans un grenier des choses intéressantes. Viens voir.” C’est aussi une filière, puis il y a les salles des ventes, les antiquaires, enfin, il y a plein de filières. Ici, ce sont des pâtes de verre africaines. Ce qui m’inspire : la couleur, la gaieté, la joie, la danse, l’énergie. Il y a beaucoup d’énergie en Afrique. L’énergie, oui, mais vous voyez, cela me vient en vous le disant. Je n’y ai jamais trop pensé. Je continue à faire de la danse africaine, mais je n’ai jamais fait la relation avec mes bijoux. C’est drôle. C’est un hommage quand même. Le plus beau compliment qu’on m’ait fait, c’est de me dire que mes bijoux me ressemblent. » Retrouvez tous les épisodes de 100 % Création sur : Apple Podcast...

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Claire Salin et ses créations où le bois et la laine se retrouvent délicatement

1/20/2024
Aujourd’hui mobilier, décoration aux deux matières : le bois et la laine avec Claire Salin, sculpteur sur bois. Attiré par le textile et le bois, elle décide de les mettre ensemble et les fait dialoguer. Similitudes et contrastes, ses créations de pièces uniques et sur-mesure aux matières naturelles relient la nature aux objets du quotidien. Engagée vis-à-vis de la nature, Claire Salin souhaite lui redonner sa place dans notre quotidien, nos intérieurs. Horloges, paravents, canapés, tabourets et meubles de rangement sont fabriqués de façon artisanale, avec des matières pures et naturelles. Ses meubles et objets sont durables, rassurants et invitent à la rêverie. La vie c'est comme une pelote de laine dont nous tirons le fil par le milieu et nous ne savons pas, le fil nous ne le voyons pas, pour voir comment il est, après, il faut continuer de tirer. Claire Salin, sculpteur sur bois « J'ai longuement cherché un nom pour mon atelier parce que je voulais mettre en avant mon travail plutôt que mon nom. Mon travail, c'est toujours ce fil que je tire. Il évolue et finalement, chaque nom figeait les choses. Alors, j'ai gardé juste mon nom. » Originaire du Berry dans le centre de la France, Claire Salin est formée à Paris à l’école Boule comme sculptrice sur bois. Avant d’ouvrir son propre atelier, elle travaille à Paris dans un atelier où elle réalise des sculptures à visée scientifique, mais le bois lui manque, la campagne aussi. Elle revient donc au contact avec la nature et installe son atelier dans un petit village du centre de la France. Elle sélectionne la laine et le bois qu’elle travaille au plus près en faisant ressortir leurs ressemblances et différences. « Pour ce qui est des contrastes avec la laine, je travaille avec la technique de la maille du tricot aux aiguilles avec un très gros fil. Avec cette technique, je vais avoir quelque chose de très gonflant, de très moelleux et de très mat. Cela va venir en contraste avec le bois que je vais travailler avec des finitions cirées qui vont avoir une brillance, un satin. Nous avons, donc, ce contraste entre la brillance et la matité de la laine. Et puis évidemment, le contraste entre le moelleux et cette matière dure qui est le bois. Par contre, elles se rejoignent sur le côté chaleureux. Ce sont deux matières qui ont du caractère, qui ne sont jamais exactement pareilles, qui sont uniques et qui ont ce côté chaleureux. » « Sur un plan plus émotionnel, et je pense que c'est celui-là qui m'a guidée au départ. Ce que je viens de vous dire finalement, était une observation des productions a posteriori, mais ce qui m'a guidée, je pense, c'est plutôt la symbolique et tout ce que portent ces matières, la laine et le bois, c'est ce qui m'entoure. Là où je vis, c'est le bois des haies, des forêts et c'est la laine des brebis qu'il y a dans les prés autour de chez moi. Pour moi, cela parle aussi d'une notion d'écosystème et des liens qu'il y a entre les éléments du monde vivant. Finalement, en les travaillant ensemble, j'apporte le travail humain et dans le fond, je questionne notre place à nous en tant qu'humains dans le monde vivant, celui des animaux et des végétaux." Claire Salin continue son travail jusque dans la tonte des brebis et la récolte de leur laine qu’elle file et tricote. « Je veux parler d'un fil en particulier qui est le fil que j'utilise le plus, qui provient de la ferme d'Alice et Jacques qui sont éleveurs à Vesdun, dans mon village. Ils élèvent des brebis qui ont une laine très longue et très solide, et c'est une des raisons pour lesquelles je l'ai choisie, parce qu'elle est très adaptée à l'utilisation que j'en fais dans le mobilier où j'ai besoin d'une laine qui ait ses caractéristiques de solidité et de résistance." « La particularité de la récolte chez Alice et Jacques, c'est que je tondais les bêtes. Je partage mon temps entre mon activité à l'atelier et la tonte des moutons. Il y a un gros travail le jour de la tonte pour bien sélectionner les toisons...

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Kilym, la déclaration d’amour d’Amina Eltmali à l’artisanat africain

1/13/2024
Aujourd’hui, accessoires de mode, décoration, cosmétiques naturels, tous fabriqués de manière artisanale sur le continent africain avec Amina Eltmali, fondatrice de Kilym. Objets tissés à la main ou sculptés dans le bois, ils sont le fruit d’un travail minutieux et passionné perpétué par des artisans locaux. Chacun a une histoire à raconter, comme le produit iconique de la marque : un tapis unique qui témoigne du métissage entre l'artisanat berbère et l'histoire culturelle du Mali. C'est un domaine qui m'a toujours plu : l'artisanat, la création, l'art. C'est un métier de passion et de patience, et comme je suis passionné par l'artisanat africain et que je suis quelqu'un de très patiente, donc allons-y ! Amina Eltmali, fondatrice de Kilym « J'ai fait des recherches sur le tapis Kilim et j'ai découvert que c'était un tapis qui avait voyagé dans le temps et dans l'espace. Il est parti de Turquie en passant par l'Inde, l'Iran, l'Irak, le Maroc et que nous retrouvons aussi en Amérique du Sud, au Mexique. Je voulais une marque qui parle d'ouverture et de tolérance, étant au Maroc, je me suis dit que c'était parfait. Nous parlons de voyage, d'ouverture, de tolérance et aussi d'artisanat et pour moi cela m'allait très bien. » Née à Amiens, Amina Eltmali fait des études de droit. Cette entrepreneuse franco-marocaine est une passionnée de la création africaine. Spécialiste en marketing digital, professeure et journaliste, elle met toutes ses connaissances en jeu afin de promouvoir l’artisanat africain. Elle séjourne en Guinée Conakry, Sénégal et à son retour en France, riche de ses expériences et rencontres, elle lance sa plateforme Kilym en 2019. Depuis, Kilym est devenue une marque. Aujourd’hui installée entre Marrakech et Rabat, cette grande voyageuse milite pour la valorisation des matières et la découverte des produits africains. En passant par des coopératives d’artisans ou directement avec les artisans eux-mêmes, Amina Eltmali, fondatrice de Kilym, va du local à l’international. « Je me suis rendu compte que les produits faits par les artisans sont beaucoup plus valorisés par les étrangers et moins localement. Il y a un contraste assez saisissant, par exemple au Maroc, entre le savoir-faire de ces artisans et le choix des consommateurs. Les consommateurs marocains préfèrent acheter des produits qui viennent de l'extérieur, par exemple : Espagne, France, États-Unis. Localement, ils ne voient pas la valeur du produit alors que ces produits sont plus valorisés par les étrangers. À Marrakech, les trois quarts des acheteurs sont des étrangers. » « Quand vous allez dans le souk, vous croisez à la fois un Japonais, un Russe, un Chinois. Les premiers acheteurs de cet artisanat-là sont des étrangers et au Sénégal, je pense que c'est la même chose. J'ai vécu pendant un an au Sénégal. Actuellement, ce qui marche bien, ce sont les produits qui viennent de Turquie, alors que localement, je pense qu’il y a aussi des savoir-faire à valoriser. C'est dommage que ce soit les étrangers qui reconnaissent la valeur de ces objets et de ce savoir-faire. Même si localement, les Marocains, les Sénégalais, les Ivoiriens, enfin les Africains en général utilisent ces objets, mais ils ont envie d'avoir plus, toujours plus. Et plus, c'est ce qui vient de l'extérieur. » La démarche d’Amina Eltmali établit les spécificités locales de l’artisanat africain. « Je pensais trouver de tout partout en Afrique, mais il y a des spécificités dans certaines régions, comme la vannerie africaine. Ce n'est pas une spécialité marocaine, malheureusement pour moi, je l'ai constaté, mais c'est une spécialité ouest-africaine. Au Sénégal, au Kenya, en Afrique du Sud, au Rwanda, au Burundi aussi, ils sont spécialisés dans cet art. Au Maroc, c'est beaucoup plus le tapis, la céramique, le cuir. Ce qui s'exporte le mieux au Maroc, c'est la poterie, la céramique. Enfin, le Sénégal, je dirais, c'est la vannerie sénégalaise qui s'exporte depuis déjà des décennies. Au Sénégal, il...

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Ostrea design: quatre amis dans le milieu de l’éco-matériau minéral

1/6/2024
Aujourd’hui, écoresponsabilité, innovation avec Maxime Roux, Camille Callennec, Tanguy Blévin et Théo Joy, les quatre fondateurs d’Ostrea Design. Plan de travail, plateaux de mobilier, revêtement, Ostrea Design fabrique en France, un matériau constitué de 65% de coquilles de coquillages recyclés sans aucun ajout d’éléments petrosourcés. Le matériau marin en coquillages recyclés produit par Ostrea Design est similaire à du marbre ou à de la pierre naturelle. La création, je la vois en deux points. Il y a la création d'entreprise, mais au-delà de cela, la dimension artistique d'Ostrea, c'est quelque chose qui nous plait beaucoup et qui plait beaucoup à l'équipe. C'est un choix très fort, pour nous, de développer des belles couleurs avec des pigments naturels, de trouver des coquillages qui soient jolis et de les mettre le plus en valeur possible. Maxime Roux, l’un des quatre co-fondateurs d’Ostrea Design. « Nous cherchions des noms liés aux coquillages et donc Ostrea : c'est la racine de l'huître, la base grammaticale d’ostréiculture. Nous avons fait plusieurs essais de noms et nous sommes partis sur ce nom-là. » Né en région parisienne, Maxime Roux fait une école d’ingénieur en électronique et informatique. Il exerce pendant cinq ans dans le secteur de la technologie pour de grandes entreprises assez loin du monde du design ou de la décoration. Il rencontre un autre co-fondateur sur son lieu de travail : Camille Callennec. Avec Tanguy Blévin et Théo Joy, les quatre fondateurs d’Ostrea Design, en Bretagne, s’engagent afin de trouver une solution à la problématique autour du recyclage des coquilles de coquillages et leur revalorisation. « C'est le sujet central du projet. Quand nous voyons nos parcours, à part Théo qui vient un petit peu de ce monde-là, c’est ce qui a été le fil conducteur du projet et de notre investissement avant même d'arriver au premier prototype. L'idée, c'était de se dire que nous allions avoir un projet à impact. Nous ne savions pas si ce serait dans le domaine de la décoration, ou si nous allions faire du revêtement de route ou autre chose avec ces coquillages. L'idée, vraiment, c'était d'abord d'apporter une solution à une problématique qui était d'utiliser moins de ressources en profitant de ces déchets qui sont finalement des ressources. » « Le coquillage, c'est du carbonate de calcium, c'est un biominéral calcaire, donc, plutôt que d'aller chercher des pierres dans des carrières, nous avons 250 000 tonnes de coquilles de coquillage produites chaque année en France qui sont accessibles. Le deuxième objectif dans ce projet de la production de ce matériau, c’était d’avoir un procédé de fabrication qui ne va utiliser aucune résine pétrosourcés, et donc qui va avoir un impact sur l'écologie qui soit le plus faible possible. La finalité : avoir un produit esthétique avec lequel nous faisons des plans de travail, des plateaux de mobilier, cela 'est vraiment arrivé dans un second temps, après avoir testé plein de choses. L'éco sensibilité est vraiment le point central à la fois de l'équipe et du projet. » Ostrea Design a trois secteurs d’application : mobilier, plan de travail et revêtement de sol par le biais de la recherche et développement avec la stabilisation des formulations brevetés. « Nous avons des formulations pour chaque coquillage, pour chaque granulométrie de coquillage. Nous avons beaucoup de formulations différentes. Ces formulations-là, nous les avons travaillées avec des laboratoires de recherche qui sont partenaires, des chercheurs aussi, qui travaillent à temps partiel chez Ostrea et qui continuent de le faire de plus en plus, puisque nous avons un important programme de R&D (recherche et développement) sur les deux ans à venir. » « Il y a tout le savoir-faire de Théo, d'abord, qui a une vraie connaissance des matériaux, qui a fait la base et ensuite des chercheurs très pointus sur les matériaux et les biomatériaux qui nous ont apporté leur expertise et qui nous permettaient de...

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Avec Totem Nature, Joséphine Busquère éclaire les cases émotionnelles éteintes

12/30/2023
Aujourd’hui, parfum, purification et harmonie avec Joséphine Busquère et les bouquets de fumigation de Totem Nature. La technique de fumigation est ancienne, elle consiste à brûler des herbes ou des plantes et à diffuser la fumée pour purifier l'air et chasser les mauvaises énergies de la maison. Sauge, thym, romarin, bois de cèdre, bois de figuier, lavande, fougère ou coquelicot, les bouquets de Totem Nature sont composés de plantes certifiées agriculture biologique aux vertus purifiantes. Chacun peut les utiliser selon ses envies, croyances ou objectifs. Selon la fondatrice de Totem Nature, cette pratique simple et apaisante nous fait reprendre contact avec la nature. J'aime la création dans l'ordinaire. Je ne suis pas touchée par les très grandes choses. Je suis touchée par les petites choses de l'ordinaire que nous arrivons à magnifier parce que c'est 90 % de notre temps. J'ai envie que l'ordinaire soit plus agréable, plus attentionné. Plus d'attention dans l'ordinaire. Joséphine Busquère, fondatrice de Totem Nature : « Totem est arrivé parce que je voulais, à mon petit niveau, remettre de l'ordre et de l'harmonie entre le haut et le bas. Le totem, c'est une alliance entre le monde d'en haut et le monde d'en bas. C'est un mot riche et qui parle d'unité végétale, animale et humaine. C'est nous remettre dans notre univers en accord et non pas en lutte ou en exploitation. Faire avec les choses et pas contre ou en force ». Née à Paris, Joséphine Busquère a une relation à la nature chargée d’histoire et de transmission orale. Graphiste de formation, elle a toujours eu envie de créer. Elle exerce son métier pendant deux décennies. La période du Covid et la perte de contact avec la matière l’entraîne vers une reconversion professionnelle. Elle cherche, alors, un projet sincère afin d’élargir sa recherche artistique et de proposer un bel objet odorant. Joséphine Busquère lance Totem Nature, une gamme de six bouquets de fumigation, en 2021. L’association de plantes pour le plaisir de l’odeur, le choix des plantes pour la ligne forte du bouquet détermine l’objectif de bien-être de chaque composition. Ses bouquets, Joséphine Busquère les a créés pour avoir une connexion avec la nature en s’engageant avec des partenaires certifiés agriculture biologique. « C'était un objet nouveau. Ils ne connaissaient pas. Il y avait une dimension de changement dans le travail, la composition plus travaillée que ce qu'ils faisaient. Nous allions faire un objet et transmettre du bien-être. Nous avons fait des essais ensemble. Il fallait pouvoir produire une certaine quantité tout en conservant la qualité, évidemment complètement artisanale, mais sans que le bouquet coûte cinquante euros parce que cela prend du temps. Dans le développement du projet, c'est comme si je n'étais qu'un vecteur de cet aboutissement. Ils m'apportaient autant que je les servais et je ne sais plus qui a fait qui, mais en tout cas, nous nous sommes fait du bien. Le but, c'est de transmettre ce bien. » Chaque bouquet a un objectif de bien-être et de connexion avec la nature, l’humain et les animaux totems qui désignent les bouquets de fumigation : la chouette, le lièvre, le hérisson, le loup, l’ours et le cerf. « J'ai cherché loin et je suis revenue à la chose la plus évidente et la plus simple : le bouquet de la chouette, le bouquet de l'ours. Et ce nom leur convient parfaitement. C'est comme un parfum, c'est un tout. Ils ont un nom qui les porte. Les choix des animaux a été d'abord réfléchi, puis après expérimenté. Ce ne sont que des animaux de nos forêts et pas des animaux, des indiens ou je ne sais quoi. Chaque animal a son énergie qui allait dans la même direction que les plantes et il vient apporter son petit pouvoir au bouquet. » « Je les classerai en deux parties. Il y a ceux qui sont plus doux et il y a ceux qui sont plus énergisants. Les trois petits animaux : la chouette, le hérisson et le lièvre vont être plus doux tant au niveau des odeurs qu'au niveau des...

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Chris Schwagga, artiste à la vision créative qui voyage dans le temps

12/23/2023
Chris Schwagga est un artiste rwandais multidisciplinaire : designer, sculpteur, photographe, vidéaste. Il propose un voyage dans le temps et transforme l’objet usuel, mais qui n’est plus utilisé, en objet d’art. Présent lors de la 6ᵉ édition de la Biennale internationale des métiers d’art et de la création, Chris Schwagga expose ses œuvres d’art issues du patrimoine rwandais afin de diffuser une vision esthétique, longtemps méconnue, tout en y apportant un design contemporain. Son inspiration provient du voyage, des éléments de cultures des pays qu’il a traversé, du passé et du présent. J'essaie de créer juste avant de m'endormir. La première chose que je fais, en me réveillant le matin, j'essaie de créer. Créer, c'est aussi important que de respirer. Chris Schwagga artiste rwandais J'ai appris avec le temps que je dois sortir les choses parce que cette envie de créer me saisit tellement fort que parfois je ne me repose pas assez parfois. Maintenant, avec le temps, avec l'expérience, j'arrive à exprimer mes idées et à me reposer, mais créer, c'est indispensable. Même quand il n'y a rien de physiquement créé, dans la tête, je planifie les choses, je crée, je mets des éléments ensemble donc dans mon esprit je suis déjà en train de mettre en œuvre une idée. Chris Schwagga est né au Burundi, il a grandi à Kinshasa et vit aujourd’hui au Rwanda. Électricien de formation, il a toujours eu la curiosité de faire des objets de ses mains, dans son quartier, l’atelier du travail du bois l’attire. Un peu de mécanique, de bois, tout cela le conduit vers la création de prototypes. Il commence la photographie à 21 ans. En 2015, il arrive à Kigali comme réfugié en espérant rentrer chez lui ou aller ailleurs, mais le Rwanda lui ouvre ses portes avec des opportunités artistiques. Dans son travail, il n’oublie pas d’où il vient, il se souvient de son parcours, il sait exactement où il est dans le temps et dans sa carrière. "Il y a d’abord la partie création en elle-même. Mais ce qui est très satisfaisant, c'est aussi de voir comment les gens utilisent la chose ou la voient. C'est beau et en premier, il y a ce côté égoïste de vouloir créer. Mais, une fois que la pièce sort, elle ne m’appartient plus, elle est devenue ma création, elle est mise dans un espace. Je vois comment les gens regardent la pièce et la prenne ou l'utilisent. C'est incroyable ! C'est comme prendre un morceau de moi et le donner à quelqu'un. Quand je parle d'un morceau, c'est une partie de moi. Cet échange, je ne le prends pas pour acquis." Comme photographe, designer ou sculpteur, Chris Schwagga, raconte des histoires et son fil rouge créatif est la culture africaine qu’il veut faire connaître au plus grand nombre. « Avec le temps, la culture bouge. Je vis dans un pays, le Rwanda, qui est très fier de sa culture, extrêmement fier de sa culture. Nous le voyons dans les danses traditionnelles, les chants, même visuellement un peu partout, dans les tissus et tout. C'est très, c'est très, c'est très présent. C'est aussi quelque chose qui rajoute à cette fierté du Rwanda, mais aussi du continent, de pouvoir partager notre culture." « Je pense que c'est essentiel parce que pendant longtemps, nous ne l'avons pas fait et donc du coup, nous n'avons pas contribué comme il le fallait et nous n'avons pas raconté notre histoire, nous n'en avons pas fait notre part. Nous avons beaucoup pris de l'extérieur, de l'Occident et d'ailleurs, sans pour autant y apporter notre contribution. Je pense que parler de soi, parler de son expérience, parler de son contexte permet d’exprimer les choses. Et c'est cette mission, celle de pouvoir faire notre part. C'est nous, notre culture et c'est comme cela que nous nous en parlons." Retrouvez tous les épisodes de 100% Création sur : Apple Podcast Castbox Deezer Google Podcast Podcast Addict Spotify ou toute autre plateforme via le flux RSS.

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Catherine Granche, artiste de tous les instants et créatrice de bijoux

12/16/2023
Aujourd’hui, bijoux contemporains, joaillerie et porcelaine avec Catherine Granche. Artiste et bijoutière québécoise, inspirée par la nature et le temps qui passe, Catherine Granche est une artiste de tous les instants. Elle collecte des éléments organiques lors de ses promenades dans la nature ou ses activités quotidiennes. Entre ses mains les fruits changent, ils se transforment grâce au moulage en porcelaine pour devenir des bijoux. Je suis super amoureuse de mon atelier. Catherine Granche, artiste et créatrice québécoise de bijoux contemporains. J'adore être dans mon atelier, même pour ne rien faire. Faire le ménage dans mon atelier, c'est une angoisse quand tout est propre. Après un projet comme en ce moment, j'ai fait le ménage dans mon atelier avant de partir. Il n'y a plus le bazar, il n'y a plus la création qui est là. Il n'y a plus ce chaos qui fait qu'il y a toujours quelque chose qui apparaît. Mais la création est partout. Née à Montréal dans une famille qui aime les arts avec un père sculpteur et une mère galeriste, Catherine Granche est diplômée en arts du théâtre. Elle exerce comme scénographe pendant 10 ans pour différentes compagnies de théâtre, puis elle se tourne vers l’horticulture, dessine des paysages. Ensuite, en 2011, elle s'inscrit à l'École de joaillerie de Montréal. Ses bijoux contemporains rassemblent toutes ses carrières antérieures et les sujets qui la passionnent. Pour réaliser ses bijoux, elle a deux mediums d’expression : l’argent et la céramique. « Avant, je dessinais beaucoup pour trouver les idées ou exprimer les pensées qui venaient. Je me suis mise à jouer avec la terre directement pour trouver des formes, mais je pense que c'est de là qu'est venue cette idée qu'au lieu de dessiner, je pouvais aussi modeler. C'était quelque chose que je n'avais jamais pratiqué auparavant. Je me suis mise à me passionner aussi pour les choses qui se ternissent, qui vieillissent ou qui mûrissent. L'argent se ternit. C'est un peu comme les fruits qui vont mûrir, la porcelaine qui se dessèche et qui peut se remouiller pour qu'elle redevienne malléable. Ce sont deux matières qui me semblaient aller ensemble, tandis que la majorité des gens me disaient "Ben non, on ne peut pas porter des bijoux en porcelaine parce que c'est fragile" pour toutes sortes de raisons. Quand nous mettons de la porcelaine ou de la céramique dans notre lave vaisselle tous les jours, c'est solide. » « Puis il y avait aussi toute la sensualité de la matière. L'argent est une matière, pour moi, qui a une couleur absolument extraordinaire, justement parce qu'elle va se patiner dans le temps. De même que la matière céramique aussi est quelque chose d'absolument fascinant. C'est très sensuel, cela peut être aussi grossier que super fin comme les porcelaines de Chine. » Le bijou pour Catherine Granche est une expression artistique, un rapport au corps et à l’autre avec un certain état d’esprit. « Je pense que j'ai gardé mon esprit un peu adolescent où je refusais les diktats de la société. Mes bijoux sont quand même assez imposants, donc j'ai un peu refusé de faire des bijoux qui étaient facilement portables. Il y a cette idée là aussi. Je pense que c'est une légère provocation, disons. » « De même qu'avec les sujets aussi où c'est toujours un peu subversif parce que j'ai fait des broches par exemple, où j'ai moulé des oranges en mettant un pigment rose peau et donc cela a l'air d'un sein qui a froid finalement. Donc il y a toujours ce regard quand je porte cette broche, en particulier, les gens me regardent en disant "Mais c'est un sein !". C'est votre esprit qui est là qui vient détourner la chose, parce que non, c'est une orange, c'est juste qu'elle est rose. Et en fait, cela doit être moi qui aie l'esprit mal placé, mais qui le cherche chez les autres. » Retrouvez tous les épisodes de 100% création sur : Apple Podcast Castbox Deezer Google Podcast Podcast Addict Spotify ou toute autre plateforme via le flux RSS.

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