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Le monde des médias est en mutation. Comment informe-t-on aujourd’hui ? Et demain ? Notre but, c’est de donner la parole à de nouvelles voix du monde des médias et de l’inspiration à toutes celles et tous ceux qui veulent lancer de nouveaux projets dans le monde de l’information. A Parte est produit par Ginkio (http://www.ginkio.com), la communauté des talents de l'information A Parte est un podcast animé par Jean-Baptiste Diebold. Idée originale : Elise Colette et Jean-Baptiste Diebold. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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France

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Le monde des médias est en mutation. Comment informe-t-on aujourd’hui ? Et demain ? Notre but, c’est de donner la parole à de nouvelles voix du monde des médias et de l’inspiration à toutes celles et tous ceux qui veulent lancer de nouveaux projets dans le monde de l’information. A Parte est produit par Ginkio (http://www.ginkio.com), la communauté des talents de l'information A Parte est un podcast animé par Jean-Baptiste Diebold. Idée originale : Elise Colette et Jean-Baptiste Diebold. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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Tech Trash, la newsletter qui décape la startup nation, avec Lauren Boudard et Dan Geiselhart

5/6/2021
Réunis par l’idée de créer un média un peu pirate pour parler du monde de la tech, Lauren Boudard et Dan Geiselhart ont lancé en 2017 la newsletter Tech Trash. Ton ironique, visuels décalés, rubriques mordantes comme la fameuse “bulshit quote” de la semaine, ils ont rapidement trouvé une identité percutante, sans oublier le fond. Avec aujourd’hui plus de 30 000 fans de ce rendez-vous hebdomadaire. En avançant, le duo a vu tout le potentiel du format des newsletters. Ils viennent de réussir leur campagne de financement participatif pour lancer une nouvelle newsletter, Climax, sur le climat : 2000 personnes ont souscrit un abonnement payant. Parce que l’objectif pour eux est maintenant de vivre en développant ces petits médias. Et en accompagnant d’autres projets éditoriaux, grâce à leur studio judicieusement baptisé Courriel. --- Pour aller plus loin https://www.crrl.xyz/ https://www.climaxnewsletter.fr/ https://www.techtrash.fr/ --- L’essentiel de l’épisode 04:20 Tech trash est né d’un constat mêlé d’une frustration : dans le milieu feutré de l’innovation, beaucoup de choses se disent en off et bien souvent dans les médias on trouve surtout les levées de fonds. Il y a assez peu de critiques. Quand on s’est lancé en 2017, la startup nation avait le vent en poupe. 06:45 On s’est positionné avec notre ton : on parle un peu des mêmes choses que dans les médias tech mais un peu différemment, en mettant en lumière les trucs qu’on aime pas. Les lecteurs trouvaient chez nous quelque chose qu’ils ne trouvaient pas ailleurs. L’idée était de proposer un récit alternatif au mythe entrepreneurial. 08:15 On a réfléchi Tech Trash comme un média, avec de nombreuses rubriques. Il y a une tendance aux newsletters très incarnées, avec un édito écrit à la première personne. Nous, on a surtout voulu l’incarner par le ton et pas les personnes. Le Canard Enchaîné nous a inspiré, avec ses rubriques et son ton : on se sent un peu les pirates de la tech. 09:55 Il y a une couche d’analyse et de données scientifiques, une couche de catharsis quand on pointe des propos absurdes et une touche d’humour et de poésie. Tout cela donne un ton unique. Et les rubriques permettent de créer un équilibre dans tout ce qu’on essaie d’insuffler dans la newsletter. On est assez différent des newsletters à l’américaine. 10:40 Ces rubriques créent aussi le rdv toutes les semaines, certaines touchent les gens, les font marrer, notamment la fameuse “bullshit quote”. 11:35 A la base, l’identité visuelle était à l’arrache. On l’avait dessinée seuls. On en a gardé le fait de prendre des photos et de réécrire dessus sur Paint pour le côté caricature et pirate qu’on aime bien. Plus tard, on a été accompagnés par un très bon graphique qui nous a refait notre identité visuelle plus précise qui fonctionne très bien et garde le côté dessiné à la main qu’on aime beaucoup. 16:18 Souvent les newsletters sont des aventures individuelles. Pour nous ce n’est pas totalement le cas, du coup ça nous demande un travail de coordination et de ne pas trop avoir d’ego quand l’autre repasse sur le texte. On fait un très gros travail de veille, on s’envoie des notes et des commentaires sur un Google doc. On écrit puis on repasse sur les sujets de l’autre pour obtenir un ton uniforme même si on est deux. 17:20 Tech Trash on le voit comme un collectif et beaucoup de gens nous envoient des infos. 19:50 Au début on l’a fait sans réfléchir au business model, parce qu’on avait très envie de porter cette voix différente. On avait quand même envie que ce soit un vrai média, même si à l’époque, la newsletter était vue comme un hobby et tout le monde pensait que ça s’écrivait en 2h avant de l’envoyer. 22:30 La publicité a été écartée de fait. Le payant, on a eu du mal à trancher. Du coup on s’est reporté sur le modèle du don parce qu’on avait atteint une communauté suffisamment grande et avec un engagement suffisamment fort pour pouvoir espérer financer notre journée par semaine à de...

Duration:00:46:12

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Voxe a conquis 20.000 jeunes femmes en 1 an avec sa newsletter, avec Léonore de Roquefeuil

4/1/2021
Voxe jusqu’à fin 2019, avait la forme d’un chatbot sur Facebook Messenger destiné à aider les jeunes à s’engager dans le débat public, comme nous le racontait sa présidente Léonore de Roquefeuil dans l’épisode 17 d’A Parte. Elle est revenue nous expliquer comment Voxe s’est transformée en une newsletter d’empowerment pour les jeunes femmes. Entre-temps, l’équipe a fait un gros travail sur son audience, pour identifier les personnes les plus engagées. Est alors apparue de manière un peu inattendue l’importance des jeunes femmes de 20 à 40 ans et leur besoin de s'informer différemment sur les sujets sérieux. Le rituel de la newsletter matinale s’est ainsi imposé, avec un ton très travaillé de discussion entre copines. Côté finances, le média veut équilibrer ses revenus entre ceux provenant de la communauté - club, programme de coaching et ces jours-ci campagne de donation - et ceux issus de marques en affinité avec les valeurs du média. L’essentiel de l’épisode [02:40] Voxe est un média d’actu et d’empowerment féminin qui fonctionne principalement via une newsletter qui s’appelle La Quotidienne [03:20] Il y a une partie actu, chaude ou tiède : 4-5 brèves sur l’actu éco, sociale, politique puis une actu centrale de 5000 signes pour entrer en profondeur. La newsletter arrive chaque matin à 6h30 et permet d’être au point sur l’actu pour la machine à café ou la réunion zoom du matin. La deuxième partie présente 5 piliers d’empowerment, différent chaque jour : travail, écologie, vie de la cité, argent, culture. A la fin du mail, on trouve une sélection de bons plans et un exemple d’une femme qui a fait quelque chose de remarquable, parce qu’on veut montrer des rôles modèles. [07:30] Le ton, c’est un peu la “sauce secrète” de Voxe : on l’a pensé comme une conversation. On considère que pour qu’une info soit bien assimilée, il faut se mettre à la place de la personne à laquelle on s’adresse. Le format questions-réponses est écrit vraiment avec les questions que nous nous posons. On vise les urbaines de 20 à 40 ans : on parle et on écrit comme nous on le fait avec nos amies, d’où beaucoup de références à la pop culture. Le but étant de donner la pêche à la personne qui nous lit. [10:30] Charlotte, qui a cofondé Voxe et est journaliste de formation, rappelle souvent les deux règles de journalisme : “est-ce que ça intéresse Mme Michu?” et la loi du mort-kilomètre. La réalité est très différente, notre audience par exemple est intéressée par des sujets très ardus, le Rwanda ou la dette publique. On a une section dédiée à l’échange. On l’utilise pour expliciter nos réflexions éditoriales. Tous les vendredis, on propose de voter sur les sujets de la semaine suivante. [15:35] La newsletter est un support très intéressant. Même les jeunes ouvrent leurs mails parce qu’il y a plein de services pour lesquels on a besoin d’un mail, c’est devenu l’équivalent de l’adresse postale. Mais c’est est vrai qu’on touche des gens moins jeunes que lorsqu’on était un chatbot sur Facebook Messenger. On est passé de 18-25 ans à 20-40 ans. La boîte mail est hyper intime : notre audience, ouvrir sa boîte mail c’est la première chose qu’elle fait dans la journée. La newsletter un outil qui est économiquement et stratégiquement hyper utile parce qu’on contrôle sa base de mails et qu’on évite d’être dépendant d’une techno qui n’est pas la sienne. [17:50] Jusqu’à fin 2019, on publiait l’actu sous forme d’un questionnaire via un chatbot sur Messenger. On avait environ 20 000 abonnés qui avaient entre 18 et 25 ans, avec lesquels on échangeait sous forme d’une conversation sur Messenger. On s’est rendus compte qu’on se lassait du format, qu’on était très contraints par Facebook Messenger et qu’on commençait à voir nos taux d’ouverture baisser, parce que Facebook changeait sa politique. On a creusé nos données et on s’est rendu compte que 70% des personnes qui cliquaient ou s’engageaient étaient des jeunes femmes alors qu’on ne s’était jamais vus comme...

Duration:00:43:31

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La force de la communauté pour informer sur YouTube, avec Aude Favre

2/25/2021
Il y a deux ans, dans l’épisode 1 d’A Parte, Aude Favre nous racontait comment elle démontait les fake news sur Youtube avec sa chaîne WTFake. Toujours journaliste et youtubeuse pour raconter les coulisses de ses enquêtes de fact-checking, Aude a vécu beaucoup de changements en 2020. Le confinement l’a amenée à lancer des enquêtes collaboratives en mobilisant sa communauté de 86 000 abonnés. Peu avant, la collaboration avec France TV Slash s’était arrêtée, la conduisant à se tourner vers un modèle plus participatif pour financer sa chaîne. Place donc à la communauté : 1400 personnes sont actuellement réunies sur le serveur Discord et travaillent avec elle sur les enquêtes. Pour Aude, ce fonctionnement ouvert est aussi une excellente manière de combattre les incompréhensions sur le travail des journalistes et tenter de restaurer la confiance entre ceux-ci et le grand public. L’objectif pour Aude maintenant, avec son camarade Sylvain Louvet, est de sortir une grande enquête collaborative qui pourra avoir un fort impact. --- Pour aller plus loin La chaîne Youtube WTFake Le Tipee de WTFake la rédac L’épisode 1 d’A Parte avec Aude Favre --- L’essentiel de l’épisode [4:45 ] Ma chaîne est à l’arrêt provisoirement. Je me suis rendu compte que c’est bien de fact-checker dans la joie et la bonne humeur mais je ne sais pas si c’est si efficace que ça. Je m'explique : on a eu de l’impact sur beaucoup de contenus complotistes qui ont fini par disparaître, notamment parce qu’ils avaient honte et qu’on les avait affichés. De ce point de vue c’est efficace. Mais en même temps l’efficacité était limitée par le côté “Aude contre le reste du monde”. J’ai mes petits moyens, j’ai besoin de trois mois pour faire des vidéos fouillées. Du coup j’ai senti que c’était peut-être la fin d’un cycle. [6:18] Là-dessus est venue se greffer la crise covid qui fait que je me suis retrouvée démunie : je n’étais plus en contrat avec France TV et j’ai un peu échoué à la campagne où je n’avais aucun matériel. Et j’ai commencé à fact-checker avec la communauté. J’ai découvert à ce moment-là la force que ça pouvait représenter de travailler ensemble avec 100 puis 200 puis 600 et aujourd’hui 1400 personnes. On se retrouve sur le serveur Discord et on est la rédac WTFake. [07:10] C’est hyper intéressant en termes d’impact et en termes d’ouverture du journalisme. On invite qui le souhaite, y compris des fans de certains documentaires un peu complotistes sont dans la rédac. Ensemble nous essayons de recouper des infos, d’enquêter et ça fait réfléchir tout le monde. Je crois de plus en plus en un mouvement d'alliance entre les journalistes et les citoyens pour assainir le débat public. Je travaille avec Sylvain Louvet, journaliste avec lequel je travaille sur de nombreux projets. [8:55] Après une ou deux vidéos de fact-checking, où je donnais un peu des devoirs aux gens, très rapidement j’ai été dépassée. Des gens de la communauté m’ont dit : il faut aller sur Discord. Pour tous ceux qui s’y connaissent c’était vraiment la bonne solution car ça permet d’organiser les choses. [10:15] Je suis pas du tout geek, ils m’ont tenu la main, certains sont devenus modérateurs et font un boulot de dingue. C’est génial. j’ai découvert la force d’une communauté, c’est comme une petite famille. Aujourd’hui on est 1440. On se retrouve régulièrement dans des lives sur Twitch et on fait progresser les enquêtes sur Discord. [11:40] Au début il y avait des personnes qui n’étaient pas dans l’ambiance, qui est bon enfant, courtoise… Certains étaient clairement dans la mouvance complotiste. Le problème c’était la façon dont ils interagissaient, ils étaient hargneux. Cela s’est calmé rapidement [12:45] Le Discord est ouvert à tous. Grâce au travail des modérateurs, il n'y a pas de soucis. Dans les temps qui viennent, on va s’organiser un peu plus, on va mettre des règles basiques sur le groupe : courtoisie, ne pas changer de pseudo tous les jours, ne pas contacter le ministère...

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La tech n'est pas réservée aux geeks, la preuve par #Règle30, avec Lucie Ronfaut

1/28/2021
La tech n’est pas un monde réservé à des ingénieurs blancs : elle infuse dans toute notre société. C’est sur ce postulat que le média Numerama a lancé, en mars 2020, la newsletter #Règle 30, allusion ironique à cette “règle des internets” qui prétend qu’ “il n’y a pas de femme sur internet”. Preuve du contraire, l’autrice de #Règle30, Lucie Ronfaut, navigue dans la tech et le web depuis longtemps maintenant : après 6 ans à travailler sur ces sujets au Figaro, elle a décidé, fin 2019, de devenir journaliste indépendante. Avec cette newsletter, elle a trouvé l’endroit où partager un regard plus “chaud” sur ce monde très froid en apparence de la tech. Bilan au bout de presqu’un an : 2000 abonnés et un taux d’ouverture de 57% en moyenne. Une belle performance. L’objectif pour cette année est de développer l’interactivité avec l’audience, via un live Twitch par exemple et - dès que possible - des rendez-vous en vrai. --- Pour aller plus loin : La newsletter #Règle30 https://www.numerama.com/newsletter-regle30-il-ny-a-pas-de-femmes-sur-internet/ Les podcasts réalisés par Lucie pour Binge Audio : https://www.binge.audio/podcast/programme-b/les-skyblogs-ladolescence-du-web https://www.binge.audio/podcast/programme-b/mort-a-la-ligne?uri=mort-a-la-ligne%2F --- L’essentiel de l’épisode : [02:30] Numerama voulait une newsletter qui mêle les sujets d’inclusivité, de féminisme et de tech parce que ce sont des sujets qu’ils abordent beaucoup. Pour eux, dans un monde où tout est numérique, traiter du numérique, c’est parler de la société. Marie Turcan qui est rédactrice en chef et Julien Cadot qui est COO sont venus me voir. On a discuté plusieurs mois et on est tombé sur cette idée. [03:30] Règle 30 c’est une inside joke. Nous ne sommes pas tombés dessus tout dessus. Un titre c’est toujours difficile… C’est une référence à “rule 30”. Au début des internets il y avait une blague comme quoi il y avait des “règles”. La plus connue est la 34 selon laquelle, quand il existe quelque chose, il en existe du porno. On connaît moins la règle 30 : “il n’y a pas de femme sur internet”. Comme les filles aiment pas aller sur internet, si tu parles à une femme, c’est sans doute en fait un mec. Cette blague un peu stupide collait en fait assez bien à ce qu’on voulait faire : se concentrer sur tout ce qui n’est pas le cliché du geek, un homme, blanc, jeune, peut-êrre avec des lunettes… On parle de femmes, de personnes LGBT, racisées, handicapées. On essaie de sortir un peu de ce cliché. [05:30] C’est une newsletter d’actu car hebdo. Elle est divisée en 3 parties : un édito sur une actu qui a accrochée notre attention. [07:00] L’éco et les produits ce sont souvent les angles privilégiés de la tech. Les angles sociétaux ont longtemps été les parents pauvres de la tech et c’est que Numerama veut mettre en avant. [07:50] Je ne suis pas toute seule. Je travaille toutes les semaines avec Marie Turcan, redchef de Numerama. Le lundi entre 10 et 16 heures, je vais voir Marie. Elle me fait ses retours, on débat et ensuite je mets à écrire. J’y consacre environ une journée. Le plus gros c’est l’intro, qui fait entre 3 et 5 000 signes. Ensuite il y a la revue de presse. C’ets un travail qui se fait tout au long de la semaine pour ma curiosité et mon travail, je “pockete” mes articles. Le lundi j’en choisis quatre, avec au moins un article en français. J’essaie aussi de trouver des articles qui n’ont pas trop tourné. La 3e partie, c’est la reco culture : j’essaie d’élargir, d’ouvrir le point de vue. Si ça touche aux nouvelles technologies, de près ou de loin, et à l’inclusivité, je vais en parler. Le but ce n’est pas forcément de parler des nouveautés. Cela peut être un livre de science fiction d’il y a 10 ans, une vidéo de la semaine dernière... [11:38] Au Figaro, on n’utilise pas le “je”. Je pense que c’est avec Numerama qu’on s’est dit que cet usage était approprié. Je viens en tant que femme dans la tech, qui en a aussi subi les mauvais aspects,...

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Un média à deux voix pour penser le monde d’après, avec Laetitia Vitaud

12/10/2020
Mi-mars, en plein confinement en Normandie, Laetitia Vitaud et son conjoint Nicolas Colin se posent beaucoup de questions existentielles. “Nous avions envie de prendre la parole et de travailler ensemble.” Ainsi naît “Nouveau Départ, le média de la crise et de la transition” avec la volonté pour eux d’en tirer un revenu dans ce monde incertain pour des indépendants. Laetitia Vitaud est autrice : elle a publié en 2019 le livre Du Labeur à l’ouvrage, elle anime la newsletter gratuite Laetitia@work sur le futur du travail et le féminisme, et elle est aussi rédactrice en en chef pour la startup Welcome to the jungle. Quant à Nicolas Colin, cofondateur de l’accélérateur de startups The Family, il est spécialiste du monde numérique et édite la newsletter “European Straits”. “Nouveau Média” a démarré en vidéo mais les tests sur ce format ne sont pas révélés concluants : format trop complexe à produire. La newsletter inclut finalement des contenus écrits - éditos ou notes de lecture - ainsi que les épisodes du podcast “A Deux Voix”, réservés aux abonnés. Tout l’enjeu est en effet de convaincre l’audience de soutenir le projet à hauteur de 150 euros par an. Résultat au bout de 6 mois : environ 5% des inscrits - 3000 en tout - sautent le pas du payant. La suite est déjà en construction : “Building Bridges”, sorte de version européenne de “Nouveau Départ”, propose des interviews sous forme de podcast en anglais, déclinées en français, allemand et bientôt espagnol. ----- Pour aller plus loin (liens à mentionner) Laëtitia Vitaud est présente sur LinkedIn et sur Twitter. “Nouveau Départ” a sa page LinkedIn, sa chaîne YouTube, son compte Twitter. Les conseils newsletter de Laetitia... ...sur le futur du travail... Zevillage (Xavier de Mazenod) Billet du futur (Samuel Durand) La Mutante (Noémie Aubron) Remotive (Rodolphe Dutel) Fwd: Economy (MIT) The Professional Freelancer (Anna Codrea-Rado) O'Reilly Next Economy (Tim O'Reilly) … sur d’autres sujets... European Straits (la newsletter de Nicolas Colin) Idée fixe (Toni Cowan-Brown) The Uncertainty Mindset (Vaughn Tan) Behavioral Scientist Maker Mind (Anne-Laure Le Cunff) Les Glorieuses (Rebecca Amsellem) Culture Study (Anne Helen Petersen) Plumes with Attitude (Benjamin Perrin) ----- L’essentiel de l’épisode (avec time code) [06:25] Les usages du podcast ont évolué. Les gens avaient l’habitude de les écouter sur le chemin du travail, un demi-épisode le matin et l’autre le soir. Le confinement a créé de nouveaux usages : en faisant la cuisine ou en faisant son sport. On y revient d’autant plus qu’on en a marre d’avoir les yeux rivés sur l’écran, le fameux tunnel zoom. [06:43] Une fois qu’on a levé le verrou technique, sur les outils et la qualité du son, il y a quand même un petit coût d’entrée. Après, il n’y a plus de limite. Les gens sont plus disponibles. [08:00] Nouveau Départ est une newsletter : les abonnés qui paient un abonnement reçoivent des contenus exclusifs, le podcast “A deux voix”, qui est une conversation avec nos deux approches différentes qui est différent de ce qu’on entend à la radio. On en fait deux fois par semaine. Le chapeau, c’est “le média de la crise et de la transition”. On a compris que la crise actuelle accélère un certain nombre de phénomènes en germe et qui nous font passer d’un paradigme à un autre. Le prisme de Nicolas c’est l’économie numérique et l'entrepreneuriat. Mon angle de travail est le futur du travail, les transformations des organisations. [13:43] La newsletter permet d’envoyer des formats différents. Le lundi par exemple on envoie un édito écrit avec une version audio et à tous nos inscrits. [15:39] La newsletter est du coup plutôt un canal mais cela a ceci de particulier que ça crée un lien différent avec les abonnés : il suffit de répondre pour interagir directement avec la personne qui crée le média et de manière beaucoup plus intime, plus direct. Pas du tout comme de laisser un commentaire au bas d’un article ou...

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Une «ONG» pour révolutionner l'économie des médias, avec Cécile Calmon et Assen Lekarski

12/3/2020
La défiance vis-à-vis des grands médias tient en partie à l’actionnariat de ces entreprises, avec la présence de nombreux milliardaires, et au doute sur l’indépendance des rédactions qui en découle. Ce constat constitue le point de départ d’Un Bout du Monde qui propose, via un financement participatif, à tout un chacun de devenir membre de cette association qui a vocation à peser sur la gouvernance du Monde et d’autres médias. Les deux animateurs de la campagne, Assen Lekarski, fondateur de l'agence Kokoshka (ex-Newspayper), et Cécile Calmon, chargée d'opérations au sein d'Un Bout du Monde, nous racontent ce projet porté par l’économiste Julia Cagé, autrice de Sauver les médias et présidente de la société des lecteurs du Monde. Cette association souhaite devenir une sorte d’ «ONG» pour les médias français, permettant à la fois de mobiliser une communauté impliquée dans l’indépendance des rédactions et de fournir un support logistique, juridique… aux médias ayant des problématiques d’actionnariat. ----- Pour suivre Un Bout du Monde https://unboutdumonde.org/https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/unboutdumonde?utm_source=unboutdumonde&utm_campaign=aparte&utm_medium=podcast------ L’essentiel de l’épisode [06:07] L’idée de Julia Cagé est de concrétiser pour le Monde et les grands médias la capacité à fédérer de manière citoyenne et démocratique les journalistes, les salariés et les lecteurs afin de leur permettre d’entrer dans le capital de ces médias [07:14] Pourquoi c’est intéressant de faire appel au grand public ? En France la question de la production de l’information est éminemment politique, c’est très présent dans le débat. Tout le monde a un avis sur les médias, notamment mainstream. Il suffit de regarder l’arrivée de Daniel Kretinski au capital du Monde. [08:37] Il y a un besoin de fiabilité, un besoin de comprendre, avec beaucoup de sujets complexes à appréhender (climat, 5G…). L’association fait aussi le constat d’un manque de confiance dans l’information proposée avec, parmi les facteurs évoqués, la question de l’actionnariat. Il y a une volonté de s’investir à l’échelle individuelle et pas forcément la structure qui permet de s’organiser collectivement pour peser dans le débat public et participer au financement des médias. Donc l’idée du financement participatif, c’est de remettre les citoyens au centre du jeu. Les médias sont un pilier de la démocratie : aujourd’hui on fait le constat d’un doute grandissant vis-à-vis des médias dits mainstream. Le financement participatif permet de parler à chacun et de peser collectivement. Il y a vraiment cet effet de bascule. [11:21] Quand Daniel Kretinski a racheté la participation de Mathieu Pigasse dans Le Monde, c’est uniquement grâce à la mobilisation des journalistes, des salariés et des lecteurs mobilisés par le journal contre cet actionnaire non désiré qu’un droit d’agrément a pu être obtenu par les journalistes et le pôle d’indépendance. L’association Un Bout du Monde vise à consolider ce soutien dans le temps et de se doter de fonds pour mener des actions d’entrée au capital là où ce sera possible, avec une présence au conseil d’administration. Et tout simplement aussi avoir cette foule prête à se battre pour l’indépendance des journalistes, des gens identifiés, prêts à se battre et facilement mobilisables. [12:58] C’est une sorte d’ONG des médias qu’on est en train de créer avec Au Bout du Monde, comme dans l’environnement, avec des gens prêts à se mobiliser pour des causes et des initiatives. [14:12] Julia Cagé, en tant que présidente de la Société des Lecteurs du Monde, participe aux réunions avec les actionnaires et a évoqué l’association. La direction du Monde soutient l’initiative, ainsi que le po^le d’indépendance, membre de l’association, et la Société des Rédacteurs du Monde. [15:42] Un point lié au financement participatif : quel que soit le montant de la participation, 5 ou 30 euros, chaque personne a une voix en assemblée générale. Une...

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Créer des mini-magazines sur mobile grâce à des newsletters, avec Jean Abbiateci

11/12/2020
Après des années passées en Suisse au journal Le Temps et au sein du jeune site Heidi.news, médias où il a développé de nombreuses newsletters, Jean Abbiateci a lancé Bulletin.fr en juin 2020. Un média à taille humaine qui va pouvoir grandir avec le nombre de ses abonnés. Le point de départ de son aventure entrepreneuriale ? Franchir le mur du temps ! Les formats courts des bulletins sont en effet pensés pour s’adapter aux vies très denses des 30-45 ans. Concrètement, Bulletin utilise le canal de la newsletter pour proposer de mini-magazines à haute valeur ajoutée en terme de confort visuel et avec la promesse d’être lisibles en 5 minutes. Jean Abbiateci mise sur la curiosité, une vertu selon lui délaissée par les médias, en mélangeant infos concernantes et découvertes. Son modèle économique est “freemium” : on s’abonne gratuitement à un bulletin et, si on en veut plus, il faut s’abonner. Prochaines thématiques à venir : parentalité, écrans, psycho-sciences... ----- Pour aller plus loin BulletinPaysArgosYoupressSphères----- L’essentiel de l’épisode (avec time code) [05:53] : Le sentiment que j’ai, qui est peut-être iconoclaste, est qu’il faut aller vers le format court. Je ne voulais pas faire un média qui soit mis dans une bibliothèque de manière un peu cérémonielle mais un média qui soit lu. [08:25] J’ai l’impression aujourd’hui qu’un média doit devenir un média compagnon, qui nous accompagne au long de la journée, de la semaine, du mois. On ne peut plus juste dire : venez chez nous, on a du contenu. [08:59] : La newsletter, par son format simple, régulier, qui crée un rendez-vous, ouvre sur d’autres sources, permet de réaliser ce média compagnon. La newsletter du New York Times est très incarnée. Un média doit être comme un guide de musée qui indique ce qui est intéressant à regarder aujourd’hui sur un sujet. C’est un mélange de recommandations, de conseils de lectures... [10:24] Une bonne newsletter c’est de l’info et de l’esprit. Dans cet ordre-là. [11:05] Une des promesses initiales de la newsletter c’est : moi lecteur, je vous donne mon adresse email et vous, éditeur,vous engagez à m’envoyer du contenu ma ma boîte mail, sinon je vous supprime. Cela crée un lien très fort. [11:25] Le modèle des pages vues ne permet plus de créer ce lien entre le lectorat et une rédaction [12:03] L’idée est de créer de mini-magazines pour le mobile. On a vraiment travaillé sur le design, avec un découpage court, de petites formats, on a créé des cartes de textes, d’images, de quizz… Faire l’expérience la plus simple, la plus agréable possible. Qu’on puisse lire un Bulletin avec un café le matin [15:03] Mon obsession était d’éviter de faire un média de journaliste pour des journalistes. C’est un des biais quand on crée des médias, on s’écoute beaucoup et on a envie d’être reconnus par nos pairs. Il faut beaucoup plus écouter les gens qui seront vos lecteurs : bouchers, fonctionnaires… Quand je travaille sur mes audiences, je chasse ceux que j’ai identifiés comme journalistes pour ne pas être biaisé dans l’analyse. [16:38] La cible de Bulletin, ce sont les CSP+ - parce que ce sont eux qui lisent de l’information - dans les villes de province. En fait j’ai pensé à ma femme qui est institutrice. Comment faire un média pour elle ? Comment est-ce qu’elle consulte l’info, qu’est-ce qu’elle lit, qu’est-ce qui l’intéresse ? Réponse, un mélange entre des infos pratiques et des infos inspirantes. Pour moi cette façon de faire est moins intimidante que d’imaginer un média pour une audience large. [18:10] Aujourd’hui on a 500 pré-abonnés payants via un crowdfunding. Et puis 9000 abonnés gratuits. Grosso modo ils ont entre 30 et 45 ans, c’est un public en légère majorité féminin, plutôt CSP+. [19:20] Le projet Bulletin, ce sont des bulletins à la carte. On s’abonne aux bulletins qui nous intéressent. Pour l’instant il y a un bulletin sur l’actualité. Et demain il y aura un bulletin sur la parentalité, sûrement un sur les écrans, un...

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Google au secours des médias ?, avec Ludovic Blecher

7/9/2020
Le dernier invité de la deuxième saison d’A Parte est Ludovic Blecher, le responsable de Google News Initiative Innovation (GNI), la structure mondiale créée il y a 3 ans au sein du géant du numérique pour favoriser la “collaboration et le soutien aux initiatives dans les médias”. Un poste d’observation particulièrement intéressant sur le monde de l’information. Ludovic Blecher raconte comment, en pleine crise du covid 19, Google a lancé en quelques jours un fonds d’urgence d’aide aux médias qui a permis à plus de 5000 d’entre eux à travers le monde, surtout de petites structures locales, de recevoir quelques milliers d’euros pour faire face aux besoins matériels liés au confinement. Cette opération s’inscrit dans une stratégie globale de Google depuis 2013 d’accompagnement de la transformation numérique des médias. La plateforme, décriée comme fossoyeuse des revenus des éditeurs mais devenue indispensable pour leur trafic, lance des appels à projets innovants, finance des études du Reuters Institute ou encore crée des produits utiles à la presse, comme Subscribe with Google, récemment adopté par Le Monde. Dans son parcours l’amenant du site internet de Libération jusqu’à Google, en passant par une bourse d’étude à Harvard, Ludovic Blecher raconte sa passion pour le journalisme de qualité et son constat qu’à l’ère numérique il n’existe plus de recette magique. A chaque média d’inventer son modèle. Pour aller plus loin Le site de Google News Initiative Subscribe with Google ----- L’essentiel de l’épisode L’urgence face à la crise du Covid [00:07:45] C'est une lame de fond qui vient toucher, impacter absolument tout le monde. Et moi, ça fait des années, quasiment dix ans, que le cœur de mon métier, c'est de stimuler l'innovation, de pousser les médias à réfléchir, mettre en place des habitudes nouvelles, à tester des choses, à travailler aussi sur leur culture, sur des logiques d'accompagnement du changement, sur les nouveaux modes de production, des nouveaux modes de distribution. Et finalement, là, il n’était plus tellement question d'innovation dans les discussions que j'avais, ou en tout cas plus question de pousser à innover puisque l'innovation et l'adaptation étaient forcées du jour au lendemain. Il fallait réinventer des méthodes de travail. Il fallait inventer immédiatement, mettre en place du jour au lendemain d'autres méthodes de distribution, etc. [00:08:49] En revanche, là où s'est vraiment focalisée la conversation, ça a été de dire : le choc est tel que l'on n'est pas sûr d'avoir le minimum pour pouvoir continuer à faire le boulot minimum. Comment on paie nos journalistes? Comment on fait pour s'équiper, pour travailler à la maison? Comment on fait pour s'adapter et assurer le besoin d'information dans cette période si particulière, alors même que les gens ont plus que jamais besoin d'être informés? [00:17:18] On a reçu tout de suite, dès le premier jour, un nombre extrêmement conséquent de projets. Alors, je vous donne le chiffre, évidemment. On a reçu au final plus de 12 000 projets de 140 pays éligibles. Donc, c'est absolument énorme, gigantesque. Et 90% de ces projets venaient de salles de rédaction, d'entités, d'organisation médias, de moins de 26 journalistes. Il y en avait des beaucoup plus grosses, évidemment, mais ça dit à quel point il y avait cet impact, à quel point la crise touchait tout le monde et était dure, brutale, violente. [00:19:54] Le nombre de médias aidés, c'est plus de 5300 médias et qui ont reçu ou sont en train de recevoir un soutien entre 5 000 dollars et 30.000 US dollars. [00:24:59] Cet d'amortisseur a permis de mieux mettre en place toute cette mécanique indispensable pour se mettre en ordre de bataille et essayer de s'adapter à cette nouvelle réalité. Créer une “collaboration” entre Google et les médias [00:29:42] Moi je crois à la collaboration entre différents acteurs qui font partie d'un écosystème. Il est évident qu'on fait partie d'un écosystème. Aujourd'hui,...

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Une radio participative sur WhatsApp en Afrique de l’Ouest, avec Israël Guebo

6/18/2020
Ce nouvel épisode d’A parte nous emmène en Côte d’Ivoire, où les jeunes journalistes se tournent de plus en plus vers la communication digitale. Formé à l’ESJ Lille, puis revenu à Abidjan, Israël Guebo innove depuis 10 ans dans les médias en Afrique de l’Ouest. Son dernier projet en date est une radio militante et bénévole qui lutte contre les fake news en diffusant des informations vérifiées sur WhatsApp, Twitter et Facebook. Depuis le début de la crise du coronavirus, WAmédias joue ainsi un rôle fondamental pour sensibiliser et éduquer la population. Son JT touche de nombreux Ivoiriens, au pays et à l’étranger, notamment grâce à la reprise des contenus par des radios communautaires, qui assurent une traduction en langues locales. Dans les prochains mois, WAmédias pourrait continuer son travail de fact-checking à l’occasion de la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Avant Wamédias, Israël Guebo a mené de nombreux autres projets journalistiques, souvent participatif, toujours militant, pour que les médias gardent toute leur place dans le pays. Il a notamment créé une école de journalisme afin d'insuffler aux jeunes le même enthousiasme qui l’anime depuis 10 ans. ----- L'essentiel de l'épisode [00:04:05.460] La Côte d'Ivoire a eu son premier cas d'infection au coronavirus le 11 mars. Et dans la foulée, il y a eu beaucoup d'informations qui circulaient, disant par exemple que le soleil tue le coronavirus. Que les Noirs ne meurent pas du coronavirus. Qu’il faut boire de l'eau chaude pour lutter contre le coronavirus. Et à côté de ça, on s'est rendu compte que l'information institutionnelle donnée par le gouvernement restait au niveau au sommet, ne descendait pas auprès des populations. On s'est dit : il faut qu'on arrive à récupérer ces informations, à vérifier et à les diffuser auprès des populations, qu'elles soient en ville ou village. Parce que finalement, ces informations trouvent le bouche à oreille et deuxièmement, faire un écho, faire un relais aux informations officielles qui permettent également de contrer les fake news. [00:05:27.970] Au tout début, on a lancé un appel à contribution. On a dit : que vous soyez en Chine, au Japon, au Congo-Kinshasa, à Brazzaville, au Sénégal, en Côte d'Ivoire, si vous avez envie de témoigner sur la situation du coronavirus chez vous, rejoignez ce qu'on appelle la salle de rédaction, qui est en fait un groupe Facebook. Aujourd'hui, près de 600 personnes ont adhéré. Et c'est ainsi que on reçoit des éléments un peu partout dans le monde. Ensuite, nous, on a trois, quatre journalistes qui sont ici à Abidjan et qui vérifient l'information et ensuite diffusent via WhatsApp. [00:07:47.070] WA médias est inspiré de situations qui existent ici en Côte d'Ivoire. Je me suis rendu compte que dans un village, une femme qui ne savait ni lire ni écrire utilisait WhatsApp pour vendre de l'huile de palme. Elle faisait des notes vocales dans la langue locale, les personnes passaient commande également via une note vocale. J’ai trouvé que c'était une façon assez innovante de communiquer et qu’on pouvait l'adapter à la diffusion de l'information. D'autant plus qu'aujourd'hui aujourd'hui, WhatsApp devient un grand diffuseur de la désinformation. Si on veut contrer les fakes news, c’est sur ce terrain là que nous devons jouer et c’est pourquoi on est arrivé sur WhatsApp. [00:09:05.070] C’est entièrement bénévole. Et pour être très honnête, je l’ai fait sur un coup de tête. Moi, j'adore la radio, et je me suis dit : qu'est ce qu'on peut faire avec des amis ? [00:09:40.970] On a eu des radios rurales, des radios communautaires qui nous ont approché. Il y en a aujourd'hui qui récupèrent le son brut du journal et le diffusent sur leurs antennes ensuite, notamment deux radios dans le centre du pays. Elles vont prendre cet élément des reportages et les traduire en langue locale. Donc, indirectement, on arrive à toucher les populations rurales via les radios...

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Le collectif “journalistes solidaires” : une open newsroom qui démonte les fake news, avec Lina Fourneau

6/10/2020
Chez les Journalistes Solidaires, on fait les conférences de rédaction sur Discord et les enquêtes en mode collaboratif sur AirTable. Ce collectif de pigistes bénévoles répartis dans plusieurs pays a vu le jour au début du confinement. Ensemble, ils traquent les fake news qui se multiplient depuis le début de la crise sanitaire. Leur rédactrice en cheffe, Lina Fourneau, dévoile dans cet épisode le fonctionnement du collectif. Journalistes Solidaires rassemble une soixantaine de journalistes, dont certains sont des experts du fact-checking et endossent la position de mentors pour encadrer les enquêtes. Enquêtes qui sont relayées par des médias partenaires. Le collectif travaille en open newsroom : toutes les enquêtes sont accessibles à tous en ligne dans des fiches collaboratives. Un fonctionnement qui demande beaucoup de rigueur mais qui crée une grande confiance chez les internautes. Ceux-ci ont la possibilité d’adresser des “signalements” aux Journalistes solidaires, c’est à dire des informations à vérifier ou démonter. Peu de moyens, mais beaucoup de motivation : tel est le credo des JS, qui ne comptent pas arrêter leur travail de fact-checking avec le déconfinement. Leur dernière trouvaille ? Un outil d’intelligence artificielle pour anticiper la viralité potentielle d’une fake news. Une innovation applicable bien au delà du seul coronavirus. ----- Pour aller plus loin https://journalistessolidaires.com/ ----- L’essentiel de l’épisode [00:01:08.360] Bonjour tout le monde. Malgré le confinement, on continue d'enregistrer à distance et on parle aujourd'hui de Journalistes Solidaires ou JS pour les intimes. Il s'agit d'un collectif de pigistes né pendant la crise du coronavirus et qui traque les fake news. Nous sommes donc en ligne avec Lina Fourneau. Bonjour Lina, tu es journaliste pigiste et rédactrice en cheffe de Journalistes solidaires. Ou es tu actuellement? Et où sont les autres membres de JS ? [00:01:39.420] Je suis dans un appartement à Paris et les autres sont un peu partout. Comme le virus, on s'est propagé. On est entre la Belgique et la France principalement. On a quelqu'un en Alaska, au Mexique. On a créé une espèce de d'internationale. Ce sont des journalistes qui se sont regroupés à partir du 16 mars, au moment du discours d’Emmanuel Macron, qui annonçait le confinement. On a eu un message de Julien Cazenave, qui est un journaliste monteur vidéo qui nous proposait de faire quelque chose. Il y avait déjà plein de fake news différentes, tout le monde était un peu perdu sur le flux d'information qu'il y avait face à nous. Sur les réseaux sociaux, on voyait n'importe quoi, donc on se dit qu'il y avait quelque chose à faire. [00:05:23.080] On est principalement des pigistes. Les pigistes se sont fait couper les commandes au début du confinement. Donc on avait du temps devant nous. On s’est dit : est ce que je décide de commencer une nouvelle série sur Netflix ou je participe à l'utilité publique? On a tous pris la deuxième option. Moi je suis un bébé de la PQR, j'ai commencé ma carrière il y a un an et demi. Je fais des piges principalement pour la presse économique. On a voulu prendre tout le monde, ouvrir la porte à des étudiants, à des jeunes journalistes comme je l'étais, mais aussi se faire aider par ce qu'on a appelé après des mentors qui étaient des experts du fact checking, qui avaient déjà leur expérience et qui pouvaient nous offrir aussi leurs ressources. Ca a hyper bien marché comme ça, parce qu'il y avait de l'entraide. Parce que, justement, ces journalistes spécialisés dans le fact checking avaient peut être moins de temps, mais beaucoup de choses à nous apprendre. [00:08:40.180] On a fait comme dans toutes les rédactions. On a créé un salon sur Discord : il y a vraiment le côté un peu machine à café où on discute de tout et de rien. Mais il y a aussi deux conférences de rédaction par semaine. Et c'est là on discute des sujets. On utilise aussi Telegram, qui est en fait l'outil qu'on...

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Le confinement consacre la percée du streaming de l’info, avec Ari Assuied

6/3/2020
Au moment où les kiosques physiques souffrent et alors que le distributeur de la presse Presstalis s'enfonce dans la crise, les kiosques numériques trouvent leur place, après une lente émergence. Ari Assuied, le PDG et fondateur de Cafeyn (ex-LeKiosk), raconte la percée de ce qu’il préfère appeler un service de “streaming de l’information”. Avec le confinement, le nombre de fans de Cafeyn a explosé, atteignant 1,5 million d’utilisateurs actifs. Essentiellement grâce aux partenariats avec les groupes de télécoms mais aussi avec une offre illimitée en direct. Ce sont encore beaucoup de CSP+ urbains, même si l’usage commence à se populariser au-delà. Ces lecteurs sont des “papillonneurs” utilisant la lecture à l’article, avec en moyenne une dizaine de titres consultés par mois. Aux éditeurs inquiets de perdre le contrôle sur leurs abonnés, singulièrement Le Monde grand absent de Cafeyn, Ari Assuied désigne le monde de la vidéo et de la musique, où les abonnements sans engagement avec larges catalogues se sont imposés. Autant de revenus supplémentaires pour les médias, à côté des abonnements en direct à leurs fidèles. Un peu comme dans le luxe, avec d’un côté la vitrine du sur mesure et de l’autre la rentabilité avec le prêt-à-porter et les accessoires. Cafeyn entame maintenant la conquête du grand public, son internationalisation et veut s’imposer comme un “havre d’accès à de l’information de qualité”. ----- Pour aller plus loin https://www.cafeyn.co/fr/newsstand/ ----- L’essentiel de l’épisode Un usage qui a explosé durant le confinement [00:02:22] On n’aime plus trop la notion de kiosque numérique, qui nous semble être une notion peu comprise finalement par les utilisateurs, et on se positionne plutôt sur le streaming de l'information. C'est vraiment la troisième verticale des contenus, après celle de la musique ou de la SVOD. Et ce type de plateforme et ce type de services ont connu pendant la période de confinement une véritable explosion des usages et on a évidemment pleinement bénéficié. [00:03:30] Cafeyn, qui existe depuis 14 ans, s'est extrêmement bien développé au cours de ces cinq dernières années, notamment grâce à un certain nombre de partenariats qu'on a mis en œuvre. On a un business modèle un peu particulier, fondé sur pas mal de partenariats, notamment avec des opérateurs télécoms comme Bouygues Telecom, comme Free. Nous sommes également intégrés dans les offres de Canal+, dans Mycanal. Nous sommes également avec CDiscount intégrés dans les programmes de programmes de fidélité, c’est un peu l'équivalent de ce que fait Amazon avec Amazon Prime. [00:04:34] Beaucoup de gens qui étaient chez ces différents opérateurs ne savaient pas forcément qu’ils avaient accès à Cafeyn et, dans la période de confinement, ils ont eu plus de visibilité. Ensuite, ça s'est fait aussi de façon organique puisque ce n'est pas notre seul canal de distribution. Les gens peuvent aussi s'abonner directement à Cafeyn via notre offre en illimité en direct. [00:05:13] On a multiplié chaque mois pendant les deux mois de confinement par 5 nos inscriptions et une augmentation très significative du nombre de nouveaux souscripteurs à notre service. On a eu une véritable explosion de l'usage sur tous les canaux de distribution du Cafeyn. Le profil des utilisateurs [00:07:54] Ce qu’on constate, c'est l'abonné type est plutôt un papillonneur plutôt qu’un habitué d'une marque. C'est aussi ça la force de notre modèle. On ne va pas cibler des grands consommateurs d'une marque unique qui vont plutôt s'abonner directement auprès de cette marque. [00:08:34] Il y a des magazines ou certains quotidiens qui sont consommés très rapidement et d'autres qui sont consommés de façon beaucoup plus importante, avec même des épisodes, les gens à plusieurs reprises pour pouvoir consommer. [00:08:55] Aujourd'hui, le profil type, c'est plutôt des CSP+ urbains, donc avec des revenus assez élevés. On constate qu'il y a un élargissement de cette cible,...

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La fabrique d’un succès : le podcast “13 Novembre l’enquête”, avec Sara Ghibaudo

5/27/2020
Dans cet épisode (enregistré avant le confinement), la journaliste de France Inter Sara Ghibaudo raconte les coulisses de la création de “13 Novembre, l’enquête”. Ce podcast natif publié en novembre dernier est un des tout premiers de la grande chaîne publique. Il connaît un succès phénoménal avec plus de deux millions d’écoutes. En 9 épisodes d’une vingtaine de minutes, Sara Ghibaudo remonte le parcours des terroristes du 13 Novembre, avec notamment leur passage et leur “formation” en Syrie. C’est la journaliste qui a eu l’idée de proposer à sa direction cette reconstitution, rendue possible par ses quatre années passées à couvrir au jour le jour cette actualité tentaculaire. Elle a pu réaliser quelques interviews majeures - un repenti ou le procureur fédéral de Belgique - et travaillé avec deux productrices de Radio France pour retracer le récit de ce petit groupe d’individus qui ont plongé la France dans l’effroi. Une saison 2 ? Rendez-vous peut-être en 2021, l’année du procès de Salah Abdeslam. Une chose est sûre, pour France Inter c’est le premier grand succès de la catégorie des podcasts originaux. ----- Pour aller plus loin https://www.franceinter.fr/emissions/13-novembre-l-enquete https://www.franceinter.fr/personnes/sara-ghibaudo ----- L’essentiel de l’épisode Un podcast à France Inter [00:03:54] Il fallait restituer la vision d'ensemble (sur les attentats) et recoller un peu tous ces morceaux. Et c'est le moment où, effectivement, France Inter a lancé sa politique de podcasts natifs, et je me suis dit : c'est un format qui permet d'être à la fois dans la narration, dans le documentaire, et je vais pouvoir utiliser largement la matière accumulée. On ne va pas du tout réinventer la radio, le feuilleton, la série, tous ces choses qui existent depuis très longtemps, mais là je me suis dit que c'était vraiment un format à exploiter pour ce projet. [00:07:27] Je pense que c'est vraiment quelque chose qu'il faudrait refaire honnêtement, d'exploiter les enquêtes ou des sujets qui se prêtent comme ça à une narration longue sous ce format-là. Dire “je” [00:08:05] C'est sûr que quand on est habituée comme moi à des formats très courts, c'est une autre écriture. Moi, j'avais eu l'occasion déjà d'écrire un livre d'enquête. Quand on est journaliste, on sait jongler un peu avec les formats. Moi, j’ai trouvé ça vraiment enthousiasmant. Après, ce qui était plus déroutant pour moi, c'est quand on a commencé à m'expliquer : tu sais Sara, le podcast il faut parler à la première personne, c'est très loin de ma culture. C'était notamment lors des conversations avec mes réalisatrices puisque j'ai travaillé avec des réalisatrices qui étaient chargées de la mise en ondes, qui ont trouvé le générique, la musique. Et même la directrice de France-Inter, Laurence Bloch, me l'avait dit. Il faut non seulement raconter cette histoire, mais aussi expliquer comment tu travailles. Et c'est très intéressant d'ailleurs, je trouve que ça fait partie d'une d'une charte de transparence et d'une nouvelle relation à l'auditeur. Si on peut lui expliquer pourquoi je vous raconte ça, comment je le sais, d'où ça vient, ce que je ne sais pas aussi, pourquoi je fais plusieurs hypothèses et finalement, on ne peut pas trancher... Ça, c'était la démarche pour moi qui tranchait le plus avec mon travail habituel. [00:09:49] Dire “je”, je trouve que c'est pertinent quand il s'agit d'expliquer mon travail, comment je procède et sans doute que j'aurais pu aller un peu plus loin et prendre encore plus le temps de le faire. Pourquoi je vous dis ça? Comment je le sais? Les questions que je me pose, les questions que d'autres se posent, les doutes que je peux avoir. Ça, c'est une démarche journalistique intéressante. Réalisation [00:16:33] Donc, si j'ai pu le faire, c'est parce que j'avais suivi ça pour France Inter et donc je connaissais déjà bien le dossier quand je me suis lancée dedans. Après, j'ai travaillé sur mon temps libre, c'était le deal,...

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Quand marketing et journalisme font bon ménage, avec Guillaume Lecointre

5/21/2020
Certains groupes de presse régionale surveillent de près leurs lecteurs et le bassin de population sur lesquels ils interviennent. C’est le cas du groupe Rossel-La Voix du Nord, qui a créé il y a plus de vingt ans une direction des études. Guillaume Lecointre, le directeur, est venu nous expliquer son fonctionnement, son lien avec la rédaction en chef et l’évolution de l’attitude des journalistes vis-à-vis des études marketing. Nous avons aussi parlé de ces fameux lecteurs-clients, de la manière dont ils avaient évolué et de ce qu’ils attendaient aujourd’hui de la presse. Entre l’enregistrement de cet épisode, dans les studios de Créatis à Paris, et sa diffusion, nous avons tous été confinés. Mais tout était prêt de notre côté et nous sommes en mesure de vous proposer cet épisode, qui ne parle ni de Covid-19, ni de toux, ni de couvre-feu et encore moins de malades. ----- Pour aller plus loin http://www.rossel-lavoix.fr/ ----- Crédits Sébastien BaillyElise ColettePhilippe CouveJean-Baptiste DieboldMarianne Rigaux Elise Colette Jean-Baptiste Diebold Benjamin Laible Laurie Lejeune Boris Laible Florent Jonville GinkioSamsa.fr Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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TF1 répond aux milliers de questions du public grâce à un chatbot, avec Julien Laurent

5/7/2020
Comment répondre aux innombrables questions du public face à la crise sanitaire inédite liée au coronavirus ? Le groupe TF1 a fait le choix, non pas de la libre antenne, mais d’un robot conversationnel. Julien Laurent, le pilote de ce projet mis en place en quelques jours, raconte cette expérience. La période du confinement a aussi permis au directeur marketing pour l’info de TF1 et LCI d’avancer sur le sujet de l’audio, avec un nouveau podcast natif, “On déconfine l’info”. En un mois et demi d’utilisation, près de 400 000 personnes ont utilisé le chatbot coronavirus de LCI, qui a eu les honneurs du 20 heures de TF1 sept fois. Pour un total de près de 800 000 questions, dont 25 000 dès la première demi-journée. Surprise, elles ne portaient pas tant sur des points médicaux ou l’actualité, mais surtout sur des interrogations pratiques, avec des cas très concrets comme la gestion de la garde alternée entre parents séparés. Cet outil conversationnel créé avec la startup Clustaar a permis une autre expérimentation : créer un pont pour la première fois entre l’info de TF1 et LCI, d’une part, et le site Doctissimo, racheté en 2018. Au final, pour TF1 l’enjeu de cette opération chatbot, sans enjeu financier et a priori à usage exceptionnel, tient à l’ancrage d’une image de “média d’écoute du public” avec un fort engagement digital. Le nouveau dispositif d’intelligence collective “Ma nouvelle vie” va dans le même sens. Il s’agit d’inventer avec le public le média d’après. ----- Pour aller plus loin https://www.lci.fr/questions-coronavirus/ https://www.lci.fr/podcast/ ----- L’essentiel de l’épisode Chatbot, conception et résultats [02:45] On a été confrontés à un vrai questionnement en tant que média : dès l’émergence de la crise, on s’est mis à produire énormément de contenus sur le sujet du coronavirus et du covid, et on voyait les questions affluer. Cela tombe bien, le métier d’une rédaction c’est de répondre aux questions. Mais il y a tant de questions et on produit tellement de contenus. Comment faire pour centraliser toutes les réponses qu’on produit et que ce soit facile pour un utilisateur de pouvoir trouver les réponses à ses questions ? [05:10] Il a fallu rouvrir tous nos contenus, identifier à l’intérieur de nos contenus quels éléments de réponses on pourrait y trouver pour quelles questions et ensuite synthétiser ces éléments de réponses pour les associer aux articles qui permettent aux utilisateurs de creuser la réponse. [09:03] C’est un exemple d’une technique qui se met au service d’un contenu. Très vite on atteint le premier seuil critique de 25 000 questions pour que les moteurs d’intelligence de la solution de Clustaar se mettent à fonctionner. Il nous aura fallu seulement une demi-journée pour l’atteindre. Très vite, on voit des intentions, des besoins de réponses émerger, sous forme d’ensembles. [09:37] Le premier constat qu’on fait très vite, c’est qu’on s’est trompés sur le postulat de départ. Au début on se dit qu’on va faire un chatbot très santé : “je tousse, qu’est-ce que je fais?” Ou alors très actu : “où en est la propagation, la diffusion?” Très vite, on voit que la grande question des gens, c’est : “est-ce que je peux faire ceci ou cela?” [10:23] C'est génial, parce que d'abord, on a un baromètre des questions de la société, c’est extraordinaire. On voit toutes les questions que se posent les gens et on se rend compte que c'est des questions pratiques beaucoup plus que des questions de santé. Ça veut dire que très vite maintenant, il faut qu'on aille chercher des réponses à ces questions. On a un comité tous les jours de l'équipe projet qui analyse les cinq grandes nouvelles intentions qui apparaissent, qui regarde un peu les tendances et qui réajuste le dispositif éditorial à l'intérieur du chatbot pour qu’il soit de plus en plus performant. “Un média d’écoute” [14:16] Nous, on a misé sur une interactivité très directe, de réponse directe à la question. Ce n’est pas de la libre antenne,...

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Créer un média, c’est de l’artisanat: l’exemple de Geek junior, avec Christophe Coquis

4/30/2020
Christophe Coquis a eu des sueurs froides en lançant le financement participatif de la version papier de Geek Junior pile au moment où la France se confinait pour lutter contre le coronavirus. A quelques jours de la fin, tout va mieux : la collecte est un succès. Le site d’info geek pour les ados, créé en 2015, va se décliner en magazine dès le mois de mai. Geek Junior vise à permettre aux ados de mieux maîtriser leur environnement numérique et aussi à aider les adultes autour d’eux à les accompagner dans cette exploration. Le magazine a été pensé sous forme de tutos, avec des fiches à découper. Pour assurer la pérennité du média, Christophe Coquis peut donc maintenant compter sur ses premiers abonnés issus de la campagne participative ainsi qu’un partenariat avec Okapi. Il va aussi développer les abonnements dans les CDI des collèges à travers la France. Basé dans le Tarn, le serial entrepreneur des médias est un habitué de la frugalité. Il développe ce projet comme il avait déjà lancé il y a quelques années Gaillac info, un site d’info hyperlocale accompagné d’un mensuel gratuit. Ses règles d’or : la passion et la patience. ----- Pour aller plus loin La campagne de financement participatif sur Ulule ----- L’essentiel de l’épisode L’origine de Geek Junior [00:03:14] C'est vrai qu'on a une vision de l'adolescent toujours collé à son écran, qui serait un geek en puissance, capable de tout faire avec son appareil mobile ou avec un ordinateur. En fait, on en est assez loin. C’est à ça que j'ai pensé en créant le média en ligne Geek Junior. L'objectif était de pouvoir aider les adolescents à mieux mieux maîtriser leur environnement numérique. [00:04:42] On peut aussi parler de sujets beaucoup plus larges de l'univers geek, les séries télé, les mangas, tout ce qui tourne autour de l'univers geek au sens large. [00:05:18] L'article qui fonctionne le mieux depuis depuis longtemps, c'est un récapitulatif de toutes les ressources pour apprendre à coder. Une version papier pour les parents ? [00:13:47] On a pensé aux parents, mais aussi aux professeurs, notamment aux professeurs documentalistes. A tous ceux qui transmettent l'information et qui peuvent aussi se nourrir de cette information pour améliorer leurs pratiques et aussi mieux transmettre ces pratiques auprès des adolescents. C'est un peu l'idée du magazine. On sait que ces magazines papier, les adolescents ne vont pas naturellement aller sur ce type de supports. [00:15:31] Le magazine, je l'ai conçu sous la forme de tutos. Il y a un tiers sur l'actu et deux tiers sous la forme de tutos, avec des fiches qu'on va pouvoir découper facilement. [00:16:17] On veut faire découvrir Geek Junior d'une manière différente auprès des ados par des tiers. A l'intérieur du magazine, il y aura quatre pages détachables pour les parents. Et là, c'est vraiment sur. Pour accompagner les parents par rapport à la pratique du numérique vis à vis de leurs enfants, notamment la gestion des écrans. Objectif 1000 abonnés [00:17:33] On a besoin d’un minimum d’argent quand on passe au papier. C'est pour ça qu'on est déjà là, à la campagne Ulule. C'est pour ça aussi que je me suis entouré de personnes qui ont commencé à investir dans le magazine, dans tout ça pour commencer à construire quelque chose de plus solide. [00:18:18] Au début, on pensait on espérait entre 15 et 20.000 euros. Après, il y a eu le confinement qui est arrivé et là, on a beaucoup moins fait les malins parce que notre campagne Ulule a commencé juste avant de confinement. On a vraiment flippé et malgré tout, on a réussi à dépasser l’objectif initial. On est presque à 12.000 euros. Il nous reste encore une vingtaine de jours. Je pense qu'on va arriver pas loin des 15 000. Donc, on n'est pas si loin de l'objectif initial. Avec ça, qu'est ce qu'on peut faire? On peut imprimer les premiers numéros, payer la graphiste, payer le routage pour envoyer les magazines.Et puis c'est à peu près tout. Moi, je n'arrive pas...

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Face au confinement sportif, L’Equipe explore, avec Jérôme Cazadieu

4/23/2020
L'Équipe sans sport, c’est un cas d’école assez fascinant. Cette semaine dans A Parte, Jérome Cazadieu, son directeur de la rédaction, raconte ces quelques semaines absolument sans équivalent dans l’histoire plus que centenaire du quotidien sportif. L'Équipe a passé le cap et a même recruté environ 10 000 abonnés numériques depuis le début du confinement ! Comme tous les autres médias, il a fallu basculer intégralement en télétravail. Premières mesures lorsque les compétitions se sont arrêtées : passer en pagination estivale réduite, suspendre le magazine et réduire fortement le prix de ventes au numéros. Ensuite il a fallu innover. Chaque jour, le quotidien publie deux séries permettant de se replonger dans les archives sportives. Le journal a également créé le programme “Bob L'Équipe Challenge” dans sa rubrique “coaching”, avec des vidéos quotidiennes de Bob Tahri, ancien athlète de haut niveau, préparateur physique, coach mental et nutritionniste. Cette nouvelle tendance éditoriale centrée sur la pratique amateure des Français va certainement perdurer, de même qu’une dimension plus participative des lecteurs. Maintenant il faut tenir car les événements majeurs ont été reportés de plusieurs semaines ou plusieurs mois. Le sport ne va pas repartir normalement de sitôt. Et bien entendu penser à l’avenir. Jérôme Cazadieu veut faire de L'Équipe un journal “plus engagé sur le sport santé, le sport société, plus écologique et raisonnable économiquement”. En attendant, L'Équipe Explore offre une bouffée d’oxygène à ses lecteurs avec la sortie vendredi 24 avril, de la série de vidéos interactives “Un Printemps suspendu”, tournées sur les plus hauts sommets des Alpes. ----- Pour aller plus loin Equipe Explore ----- L’essentiel de l’épisode [04:20] A chaque fois qu’on arrivait en fin de semaine, on se posait la question : est-ce qu’on va être capable de faire la même chose la semaine suivante, avec suffisamment de sujets forts pour aller à la Une ? Cette interrogation on ne l’a plus. On sait qu’on est capables d’avoir des idées, de mobiliser des énergies, d’aller chercher des sujets nouveaux… Sur notre capacité éditoriale à tenir la ligne, on sait qu’on est capables de le faire. Ce qui est plus difficile c’est qu’on reste beaucoup dans l’incertitude et qu’on ne connaît pas les conditions de reprise des événements sportifs. [06: 27] On essaie d’être les plus attentionnés possibles pour lisser la charge de travail dans la journée et éviter d’avoir des coups de chaud parce que les coups de chaud en télétravail c’est compliqué. Sur une semaine ça va mais avec la répétition sur 5 semaines, on sent que ça fatigue les équipes. [08:27] Nous ne pouvons être 100% coronavirus, même si on doit s’intéresser aux initiatives, aux belles histoires, et par exemple on fait un portrait tous les mercredis baptisé “Nos héros”. On a essayé d’aller aussi sur l’information sportive parce qu’il se passe encore des choses : les sportifs ne restent pas chez eux à rien faire, les institutions sportives ont une continuité d’organisation, elles préparent la saison prochaine… [09:43] On a essayé aussi de toucher une des seuls effets positifs de cette période, à savoir l’activité physique des Français. Les gens font du sport, du yoga, vont courir... On a essayé tout de suite de s’accaparer cette thématique avec le “Bob L'Équipe challenge”. [11:08] Les “Bob challenge” c’est intéressant parce que globalement L'Équipe couvre surtout le sport professionnel, le sport de haut niveau, et là ça nous permet de toucher un autre segment qu’on ne touchait pas aujourd’hui. [13:30] On ne va pas ressortir de cette crise comme on en est entrés. Cette crise peut durer jusqu’à la fin de l’année, voire au début de l’année prochaine, pour le sport et aussi pour nous, sur la manière dont nous traitons le sport. [14:25] La question de la pratique, du sport santé, du sport société, de l’impact du sport sur un certain nombre de sujets, c’est quelque chose que nous pouvons...

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Les expérimentations mojo de France Info au JT de France 2, avec Julien Pain

4/16/2020
La crise du coronavirus et son flot de fausses informations ont rendu d’utilité publique les formats de “débunkage” de fake news. Et c’est ainsi que, le 1er avril, France 2 a mis pour la première fois à l’affiche de son 20 heures le module “vrai ou fake” venu de FranceInfoTV et du numérique. Julien Pain, son rédacteur en chef, et toute son équipe ont fait entrer leurs codes visuels inspirés des youtubeurs et leurs méthodes issues du “mojo” (journalisme mobile) dans la grande messe du JT. L’équipe de Julien Pain a en effet l’habitude de partir avec des smartphones pour couvrir les manifestations, de bidouiller quand il le faut pour tester de nouveaux formats et a pu s’adapter en 24 heures aux conditions inédites de télétravail imposées par le confinement. Et quand il s’est agi de contribuer aux besoins de France télévisions pour couvrir cette crise, “Vrai ou fake” s’est imposé tout naturellement. Que restera-t-il de cette expérience après la crise ? Le style de narration et la réalisation très Youtube ne transformeront pas le 20 heures du jour au lendemain. Le télétravail ne deviendra pas non plus la règle pour la machine télévisuel et ses exigences de qualité d’image et de son très élevées. Mais, espère Julien Pain, cette accélération de l’innovation lui permettra de pouvoir mieux diffuser et partager son travail dans le paquebot public et de tester plus régulièrement de nouvelles idées en mode agile. ----- Pour aller plus loin Le home studio de Julien PainLa rubrique Vrai ou FakeLes Observateurs de France 24 ----- L'essentiel de l'épisode Se concentrer sur la lutte contre les intox [00:05:23] Au moment du confinement, je me suis dit en quoi je peux être utile? Qu'est ce qu'est ce que l'équipe peut faire le mieux et sur laquelle elle peut être efficace le plus rapidement? Il y avait un vrai développement des intox au moment de ce début du confinement, on voyait bien qu'il y avait tout et n'importe quoi qui était raconté sur les réseaux sociaux. En tant que journaliste du service public, j'ai senti qu'on avait un rôle à jouer important parce qu'on s'est aperçu concrètement que les intox tuent au sens propre du terme. Ce n'est plus une allégorie. Concrètement, les fausses informations qu'on reçoit sur les réseaux sociaux en ce moment, peuvent nous mener à l'hôpital. Je me suis dit c'est sûrement là que je pouvais être le plus efficace avec mon équipe en ce moment. Donc, du coup, j'ai réorienté le travail de toute l'équipe sur cette lutte contre les infox. Du mojo au 20 heures [00:06:30] Un jour, on était au boulot. On n'avait absolument jamais été en télétravail. France Télévisions n'est pas habituée au télétravail. La télé, c'est pas vraiment quelque chose qui se fait en télétravail. Et du jour au lendemain, littéralement, on a monté ce petit projet qui est devenu plus gros de lutte contre les intox en télétravail. [00:07:30] Au départ, on n'avait même pas d'ordinateur du bureau. C'est notre ordinateur perso, on a installé les logiciels qui nous permettent de faire des interviews, etc. Ensuite on s’est dit, il faut qu'on fabrique des sujets. La meilleure façon de filmer, c'est de le faire avec kits “mojo”. [00:09:14] En gros, c'est l'idée, c'est que le matériel que vous avez tous à la maison c'est le même que j'utilise quasiment moi pour tourner des sujets qui passent en ce moment au 20 heures. [00:09:35] La chance qu'on a à nous, finalement, c'est que ça fait des années qu'on travaille avec ce genre de matériel. Moi, je travaille souvent avec des caméras classiques mais il y a plein de moments où on avait déjà expérimenté de travailler chacun avec des kits mojo, par exemple dans les manifs. Nous, on trouve que c'est plus pratique de filmer avec des iphones parce qu'on est plus discret, parce que on peut se faufiler, parce qu'on peut aller prendre des sonores en se rapprochant plus des gens. Et on intimide moins les gens qu'avec une grosse caméra. Donc, nous ça fait des années qu'on travaille avec ce type de...

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Avec le coronavirus, l’Afrique inspire Le Monde sur WhatsApp, avec Marilyne Baumard

4/9/2020
Depuis une semaine, le Monde propose à ses lecteurs de retrouver ses informations sur WhatsApp, pour suivre de plus près l’actualité du coronavirus. C’est l’équipe des Décodeurs qui a mis en place ce service, pour lutter encore plus efficacement contre les fake news. Mais c’est à la porte de leurs consoeurs et confrères du Monde Afrique qu’ils ont frappé pour mieux connaître WhatsApp et ses utilisateurs. Depuis un an et demi, en effet, Le Monde Afrique est présent sur WhatsApp. D’abord via les groupes, puis en touchant un plus grand nombre de personnes grâce à des logiciels spécifiques. La formule a vite connu un franc succès auprès de ses lecteurs, tant l’application de messagerie est populaire sur le continent africain. Mais depuis la fin de l’année 2019, WhatsApp (qui appartient à Facebook) a changé les règles du jeu et les médias ont dû s’adapter. Au Monde Afrique, on est passé à la fabrication de “statuts” pour continuer à diffuser l’information. Et ça marche ! Marilyne Baumard, la rédactrice en chef du Monde Afrique, est l’invitée de ce nouvel épisode d’A Parte. Elle revient avec nous sur l’aventure de sa rédaction sur WhatsApp, de ses bénéfices et de ses limites. Elle nous parle aussi du traitement de l’information au temps du coronavirus. ----- Pour aller plus loin Pour s’abonner aux statuts du Monde Afrique sur WhatsApp : Pour suivre l’actualité du coronavirus avec les Décodeurs sur WhatsApp ----- L’essentiel de l’épisode Le WhatsApp des Décodeurs Les Décodeurs sont allés chercher un petit peu les mêmes choses que nous sur WhatsApp. C'est à dire un lien beaucoup plus proche avec le lecteur, mais aussi une info qui passe mieux et qui passe vers des personnes qui, peut être, ne passent pas leurs journées à écouter le live du monde.fr. Ça leur permet de toucher un autre public, de le toucher différemment. Ça permet à ces messages d'être beaucoup plus viraux que ne peut l'être un article du Monde. Avec la fermeture des frontières un peu partout, bien WhatsApp, c'est une porte d'entrée qui permet d'être écouté, d'être lu dans la francophonie un peu partout dans le monde. C’était un objectif aussi des Décodeurs d'aller, comme Le Monde Afrique, chercher un public non français. Test and learn On a commencé sur WhatsApp, au Monde Afrique, en se disant on va voir ce que ça donne. Comme on est aujourd'hui sur Telegram : on voit ce que ça donne. On n’en sait rien. Il faut inventer. Il faut regarder pour regarder ce qui plaît au lecteur, ce qu'il a envie de lire et ce qui est utile dans le paysage aujourd'hui. Les relations avec WhatsApp On a déjà eu beaucoup de mal à créer un lien avec l’entreprise WhatsApp. C'est une toute petite équipe qui n’a pas de représentation en France. Donc, ils ne s'embêtent pas à discuter avec les médias. Les choses sont devenues très compliquées quand ils ont changé les règles du jeu. Ce qui se passait au départ, lorsqu'on a lancé le WhatsApp Afrique, c'est que l'on pouvait, par un logiciel, déplafonner nos 256 abonnés par groupe. Ce qui fait que l'on avait un immense groupe d'abonnés qui ne prenait pas en compte ce chiffre plafond de 256. Et puis, un jour, au cœur de l'été 2019, WhatsApp a donc annoncé que tout ça s'était terminé, qu'il n'était plus question d'avoir des logiciels qui plafonnent et qu’il fallait rentrer dans le moule et se limiter à la diffusion d'une information à 256 personnes. Ce qui était totalement inconcevable pour nous. L’utilisation de statuts de WhatsApp Alors on a testé nos abonnés WhatsApp. On leur a demandé : “Qu'est ce qui vous conviendrait? Qu'est ce que vous aimeriez qu'on fasse pour continuer à vous informer via WhatsApp?” Et ils nous ont dit : “Nous, on regarde les statuts WhatsApp.” C'est là qu'on a commencé à faire des petites vidéos qui présentent aussi une actualité dans les statuts de l’application. Il y a un peu l'équivalent du chapeau et du premier paragraphe d'un article, mais s'il le souhaite, l’internaute peut cliquer sur le lien et se...

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Comment France Inter innove en pleine crise, avec Erwann Gaucher

4/2/2020
A Parte poursuit sa série sur les médias en pleine gestion de crise du Covid-19. Cette semaine, Erwann Gaucher, le directeur du numérique de France Inter, a trouvé un rapide créneau pour nous raconter à chaud comment les choses s’organisent au sein de la “première radio de France” et comment innover, avec des “concerts dans la cuisine” inaugurés avec Stéphane Eicher ou un nouveau podcast, “Paroles de soignants”. Il a fallu abandonner les captations vidéos des émissions d’info en studio qui cartonnent sur Youtube en temps normal et constituent un tiers de l’audience numérique. Une solution a finalement été trouvée - en visioconférence - pour les humoristes. Parallèlement, cette crise a été l’occasion de mettre l’accent sur la mission éducative d’Inter. Des trésors ont été dénichés pour aider les lycéens à réviser leur bac de français ou d’histoire. France Inter mise aussi sur les podcasts natifs. Cette semaine, elle inaugure une production quotidienne, publiée juste avant les applaudissements de 20 heures, avec des témoignages de soignants sur 5 à 7 minutes. Et en quinze jours, les podcasts "Les Odyssées" et "Les histoires d'Oli" ont dépassé les 2 millions d’écoutes. Dernière tendance, comme nombre d’autres médias, la radio publique ouvre grand son antenne aux questions des auditeurs et auditrices. Un flot incroyable de questions sont envoyées directement sur Facebook en messages directs. Elles ont toutes droit à une réponse informée. Que restera-t-il après la crise ? A minima de nouvelles habitudes de travail, constate celui qui se décrit sur Twitter comme un “agitateur de rédaction”. Il est servi. ----- L’essentiel de l’épisode Mise en place en un week-end [00:02:56] France Inter étant ce qu'on appelle un opérateur d'importance vitale, il était, dans le cadre d'une crise sanitaire comme celle que l'on vit depuis quinze jours, absolument essentiel que nous soyons en capacité de continuer à émettre sur les ondes, mais aussi de mettre ces contenus à disposition de tout le monde sur les différents devices numériques, le site, l'application et l'ensemble des supports sur lesquels nos auditeurs nous écoutent chaque jour en numérique. Avec comme pour tout le monde, la petite difficulté de l'équation, c'est que il ne fallait plus personne à la Maison de la radio. [00:05:22] Il fallait vraiment qu'on soit efficace tout de suite parce que nos audiences ont quasiment triplé en quelques heures, les visites, les écoutes, en direct, en podcast. On a senti ce réflexe qui rappelle l'importance de la radio dans les moments de crise. C'est vraiment le média vers lequel se tourne naturellement le plus de monde. C’est de brancher la radio quand il se passe quelque chose de très grave et très important. La vidéo [00:05:58] La première chose, par la force des choses, ça a été de supprimer la vidéo. Et ce n'est pas anecdotique parce qu'aujourd'hui un tiers de l'audience numérique de France Inter se fait en vidéo. C'est un des grands lieux de conquête. On a une chaîne YouTube qui marche très, très fort, avec plus d'un demi-million d'abonnés. On fait environ 40 à 45 millions de vidéos vues par mois. Ça représente vraiment une grosse part de notre audience et c'est sans aucun doute, même si on n'a pas de chiffres précis, on le voit par recoupement, une grande partie d'internautes qui ne sont pas des auditeurs de radio. Donc ce sont des gens qui n’écoutent France Inter que par le biais de la vidéo et notamment de YouTube. Dans les premiers jours, on a donc dû couper puisqu'on n'avait plus personne en studio, on n’avait plus d'invités, on n'avait plus non plus suffisamment de gens pour s'occuper de la radio filmée, puisqu'on a évidemment transféré le maximum des forces vers l'antenne pour avoir le moins de monde possible de gens dans des studios. Petit à petit, on y est revenu, à travers des fausses vidéos qui sont les fameuses vidéos avec des ondes défilant sur des photos. Et puis depuis le début de la semaine, notamment à travers les...

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Le coronavirus accélère la mutation numérique à Nice Matin, avec Damien Allemand

3/26/2020
Avec le coronavirus, les médias traversent une période inédite, à la fois exaltante et inquiétante. A parte commence une série d’entretiens autour des impacts humains, éditoriaux et économiques de la crise du coronavirus sur les médias. Au journal Nice Matin, la majeure partie de l’équipe a basculé dans le télétravail malgré quelques réticences. Le responsable digital de Nice matin, Damien Allemand, a renforcé la rédaction web pour produire des contenus de façon accrue. Un live tourne en continu de 7h à 23h, une newsletter spéciale a été lancée et un module de questions/réponses avec les internautes a été ouvert. Comme pendant les inondations ou les attentats, le quotidien multiplie les initiatives pour être au plus proche de ses lecteurs. Ainsi, Nice Matin a développé la webapp CoronAides qui met en relation des habitants disponibles pour aider d’autres personnes. Cette plateforme solidaire s’inscrit directement dans l’ADN du journal, qui pratique le journalisme de solution depuis trois ans. Nice matin est dans un processus de mutation numérique important depuis quelques années. Un processus qui s’est accéléré ces dernières semaines : avec le coronavirus, la transformation digitale se fait à marche forcée, les choses bougent, là où les projets mettent d’habitude des mois à se concrétiser. ----- Pour aller plus loin CoronAidesDamien Allemand----- L’essentiel de l’épisode Coronavirus, on s’organise comment [00:03:49] C'est un peu compliqué de répondre à la question parce que au début, on est confiné à domicile. Par contre, elle est très représentative de tous les documents qu'on reçoit à la rédaction depuis depuis le début de la crise sanitaire. Il n'y a pas un jour où on reçoit pas 10, 15, 20, 30 vidéos de gens qui applaudissent à leur balcon à 20 heures ou d'infirmiers, de personnel soignant qui veulent témoigner de leurs conditions de travail. On reçoit énormément de documents sur cette crise. Des documents qui sont tous positifs, qui témoignent de soutien au corps médical, dans une ambiance, je n'ai pas envie de dire festive, mais qui est plutôt bon enfant. [00:05:02] Oui, c'est très important de le dire parce que c'est une prouesse technique. Dire que c'est un miracle quotidien est en tout cas oui. On est toujours sorti depuis le début de la crise. Tout est fait et tout a été fait pour que le journal continue de sortir. Il y a eu une réduction de pagination, un chemin de fer qui a été refait en quelques heures pour se mettre en ordre de bataille pour garantir la sortie de la sortie du journal. Tout ça, ça a été fait. Et après, ce qui est intéressant à voir, c'est en gros. Tout s'est fait à marche forcée et j'ai l'impression qu'on est dans une transformation de l'entreprise en quelques en quelques semaines, alors que ce sont des projets qui, en général, dure plusieurs mois. Mais on a une grosse partie de la rédaction qui a basculé en télétravail, une partie qui découvre cela que c'est intéressant. [00:06:27] Côté Web, le plus gros enjeu pour nous, ça a été de renforcer l'effectif pour tenir le rythme. Depuis le début du confinement, on a un live qui tourne de 7 heures à 23 heures. En parallèle, on continue d'alimenter nos sites. La particularité de Nice-Matin, c'est qu'il y a deux sites : Nice-Matin et Var-Matin. Du coup, on a quasiment eu quatre renforts sur l'équipe web pour nous permettre d'alimenter les sites, des gens qui étaient dans les agences. Certains avaient une expérience du Web, mais pas tous. On échange beaucoup plus là en télétravail que quand on est tous dans la même pièce, on parle toute la journée sur Slack, on fait une vision le matin, une vision le midi, visio le soir. [00:09:34] Les journées sont beaucoup plus denses en télétravail. Après ce qu'on est en train de mettre en place, c'est un petit indicateur du bien être en télétravail. J'ai mis en place un formulaire que j'envoie à l'équipe avec une note sur cinq. En gros, comment s'est passée votre semaine ? Cinq étoiles, c'est très bien. Une...

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