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Reportage France - Paroles de soignants

RFI

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Location:

Paris, France

Genres:

World News

Networks:

RFI

Description:

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Language:

French


Episodes
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La folie des cartes Pokémon connaît un nouveau souffle

9/17/2025
La licence Pokémon se fait vieille déjà 30 ans en 2026, mais elle n'a pas perdu de son attractivité. Vingt-cinq jeux vidéos, vingt saisons de dessins animés, 24 films et pourtant le produit Pokémon le plus prisé reste ses plus de 20 000 cartes Pokémon qui se vendent et s'échangent à des prix toujours plus affolants. Achetez-les tous plutôt. Bien protégé par une grosse vitre en plexiglas, des dizaines de milliers de cartes Pokémon multicolores tapissent les murs du Fuji Store à Paris. Des cartes à 12 000 euros côtoient celles à 10 euros, il y en a pour tout le monde et les amateurs sont venus tenter leurs chances. Arthur et Tess sont arrivées de Caen exprès dans l'espoir de compléter leur collection. Et ils sont vraiment « à fond dedans tous les mois, limite à dépenser beaucoup trop d'argent », confie Arthur. Tess a sa stratégie bien rodée. « Mais sinon on fait un "Master set" donc c'est toutes les cartes d'une série entière qu'on collectionne et voilà faut toutes les avoir. Parfois, il y a des cartes qui sont en trois fois, mais il faut toutes les avoir pour compléter le master set ». « Il y en a qui peuvent collecter les cartes mignonnes, celles qui sont bleues, celles qui sont roses. Moi, la plus chère que j'ai, ça doit être une centaine d'euros », développe Arthur. À lire aussiParoles de chasseurs de Pokémon 100 euros, c'est déjà un investissement à vingt ans, à côté d'eux, un collectionneur a le double de leur âge et de leur porte-monnaie. Il fait son choix d'un œil expert. « Déjà, c'est une carte qui est en "full art" donc le dessin passe sur toute la carte. Le Pokémon, lui, est défini avec les traits verts tout autour et on voit le dresseur derrière. Maintenant que je suis adulte, je peux me permettre de faire ce genre de truc. » À lire aussiMarché de l'art: des cartes Pokémon d'exception vendues aux enchères Le « boum » des cartes Pokémon L'année dernière, les jouets de la licence Pokémon étaient les plus vendus en France, au Canada, en Belgique, en Italie et aux États-Unis. Le Fuji Store est bien la preuve de ce succès : installé il y a deux ans, le magasin qui ne vend que des cartes Pokémon ne désemplit pas. Il a même un concurrent dans la même rue. Maxime est le responsable. Il collectionne les cartes Pokémon depuis 14 ans et a observé les changements depuis 2010. « Il y a eu une explosion du marché en 2020, on appelle ça le "Boum Pokémon", c'est monté, monté, monté, ça s'est stabilisé un petit peu et le deuxième boum, il a eu lieu en décembre. Il y a eu une carte qui est sortie en décembre et qui a fait beaucoup parler. Il y a eu pas mal de Pokémon qui cherchaient cette carte-là. Et en même temps, on a eu l'application mobile donc TCG Pocket, du coup ça a fait ce gros boum et c'est pour ça que les cartes Pokémon explosent à nouveau. On arrive aussi aux trente ans et plus, on approche des trente ans et plus, les cartes montent en prix. On a des cartes Pokémon entre 2024 et aujourd'hui qui ont doublé ou triplé. C'est assez dingue. » Et plus les cartes sont vieilles, plus elles valent cher. Les premières des années 1990-2000 grimpent vite à 1000 euros. Pour suivre le mouvement, des entreprises comme Micromania se sont réinventées et proposent des estimations et des expertises de cartes Pokémon. À lire aussiLe phénomène Pokémon a 25 ans

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Santé mentale: abolir la contention pour ne pas «re-traumatiser»

9/16/2025
En France, la santé mentale a été érigée en grande cause nationale en 2025, avec la mise en place d'un « plan psychiatrie ». Plan qui prévoit notamment de former aux alternatives à la contention. Cette pratique désigne depuis l'Antiquité l'entrave au corps pour l'immobiliser, afin de maîtriser les malades agités. Cela va des ceintures de cuir aux camisoles. La contention a traversé les siècles comme les symboles les plus visibles de la psychiatrie. Aujourd'hui, elle est interdite dans plusieurs pays comme l'Islande ou la Nouvelle-Zélande. En France, elle est encadrée par une loi et doit être utilisée en dernier recours. Mais la logique de l'entrave n'a pas pour autant complètement disparu. Ceux qui plaident pour l'abolir, pensent qu'elle n'est pas un soin, mais une violence faite au patient. À lire aussiPriorité Santé - Santé mentale : grande cause nationale ? À lire aussiDébat du jour - Santé mentale : y a-t-il une prise de conscience ?

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France: la difficile rentrée universitaire des étudiants en quête d'une alternance

9/15/2025
En France, la rentrée universitaire se fait dans la panique pour bon nombre d'étudiants en alternance. En cause ? La recherche d'un contrat en entreprise qui s'avère particulièrement difficile cette année. Alors qu'en 2024 déjà, 67 % des alternants, soit deux sur trois, éprouvaient des difficultés à décrocher un contrat si l'on en croit une étude de l’Association pour l’emploi des cadres, 65 000 postes d'alternants pourraient être supprimés au second semestre 2025 selon l'Insee. La faute, entre autres, à la baisse des aides à l’embauche versées par l’État aux entreprises. Résultat : certains étudiants sont prêts à tout pour décrocher leur contrat d’apprentissage... À lire aussiSérie «Ralentir»: année de césure pour les étudiants

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En France, l'explosion de la consommation de stupéfiants touche toutes les catégories de population

9/14/2025
En France, comme partout ailleurs, le trafic et la consommation de stupéfiants – notamment de cocaïne – est en hausse constante. Longtemps cantonnés aux mégapoles et aux banlieues urbaines, les réseaux de trafic de stupéfiants ont gagné les villes plus petites et la campagne française. La demande en cocaïne n'a jamais été aussi forte, en particulier chez les jeunes adultes. RFI a recueilli les témoignages de consommateurs. Chacun à leur manière, ils racontent leur addiction. (Rediffusion du 23 juin 2025) Certains matins, Olivier, Parisien de 45 ans, prend un rail de cocaïne avant d'aller travailler dans la restauration. Il dit gérer sa consommation et revient sur les effets de la cocaïne. « Vous avez une montée et en cinq minutes, vous avez la descente. Après, le cerveau réclame. Ce n'est pas physique, c'est psychologique. À long terme, si on en prend beaucoup, on peut être dépressif. Moi, personnellement, non, parce que je sais m'arrêter », estime-t-il. Comme 40% des consommateurs de poudre blanche, Olivier se fait livrer à domicile grâce aux réseaux sociaux. Ce n'est pas le cas de Pierre. Il vit de petits boulots et s'approvisionne auprès d'un dealer à l'ancienne, comme il dit. Cet habitant de Châteauroux, ville moyenne située dans le centre de la France, raconte son parcours de toxicomane : « C'est mon père qui m'a mis dedans. Mon père était déjà dans la rue. Ma première bière, c'est lui qui me l'a payée. J'étais petit, j'avais 7-8 ans, un truc comme cela. Puis, le premier joint que j'ai fumé, c'était avec lui aussi. J'ai commencé à 14 ans la fumette. Avec le temps, j'ai consommé d'autres drogues, d'autres trucs. » Âgé de 36 ans, Pierre est polytoxicomane, c'est-à-dire qu'il consomme plusieurs drogues en même temps. Il regrette que les usagers de stupéfiants soient stigmatisés. « Tout le monde consomme de la drogue par rapport à un trauma qu'il a subi. Le problème, ce n'est pas la consommation, mais c'est ce qui vient avant. C'est ce qui vient déclencher ce besoin de consommation pour combler quelque chose. Ce n'est pas forcément des gens qui sont bêtes, c'est juste d'être faible à un moment de sa vie. On pense que c'est une béquille, et en fait, on tombe dans un piège », explique-t-il. « L'héroïne, c'est ce qui te met vraiment au plus bas » Axel, lui, est un rescapé de l'héroïne. Le jeune homme, paralysé de toute la partie gauche du corps, allume une cigarette et revient sur l'effet de l'héroïne, le fameux flash. « Au moment où l'on s'injecte le produit, on sent que c'est fort. On sent le produit à l'intérieur du corps », se remémore-t-il. Aujourd'hui, Axel ne consomme plus que du cannabis et se souvient de l'enfer de l'héroïne qui l'a amené à des comportements extrêmes, jusqu'à voler ses proches : « L'héroïne, c'est ce qui te met vraiment au plus bas. Le problème, c'est que ça te pousse à demander de l'argent ou des choses comme cela. C'est plus fort que toi. Le problème, c'est que tu es tellement à terre que tu es limite à tout casser. Je pense que c'est l'une des pires drogues. » Même constat chez Dylan, 29 ans, rencontré dans un centre d'aide aux toxicomanes. « Notre vie ne tient plus qu'à un gramme d'héroïne. On se met à contrôler toutes nos prises, à regarder l'heure, se dire : "Je sais qu'il faut que je prenne tant par jour parce que sinon je n'aurai pas le lendemain". Et si on n'en a pas, c'est un vrai manque, un sevrage. On a l'impression d'avoir la grippe, mais vachement plus fort », se rappelle-t-il. D'après l'Observatoire français des drogues, les consommateurs de substances illicites n'appartiennent pas à un groupe clairement identifié. Ils peuvent être des usagers socialement insérés, tout comme des usagers précarisés ou marginalisés. À lire aussiGrand reportage: à Châteauroux, approcher pour mieux soigner les usages de la drogue

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Supportrices de foot: lutter contre les violences misogynes dans les stades

9/11/2025
Alors que le championnat de France de football a repris ses droits depuis quelques semaines, la parole se libère depuis quelques mois parmi les supportrices : sur les réseaux sociaux, les témoignages rapportant des remarques sexistes, des fouilles trop poussées ou même des agressions sexuelles se multiplient. Pour tenter de lutter contre ce fléau, plusieurs clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 se sont récemment dotés d'un système de signalement, comme le RC Lens qui l'a mis en place au stade Bollaert, dans le nord du pays. L'initiative est notamment portée par la branche française de l'association Her Game Too - « Son match à elle aussi », en français. « Je m'appelle Alicia. J'ai 22 ans. Je suis supportrice du RC Lens depuis toute petite et j'ai vécu une agression il y a un an et demi. Je me suis sentie incomprise. En plus, c'était une des premières fois où j'allais au stade sans mon père. C'était un peu plus compliqué... », raconte cette fan des Sang et Or. Un témoignage qui montre que derrière l'ambiance bouillante de ses tribunes, le Racing club de Lens n'échappe pas, lui non plus, aux violences que subissent les supportrices dans les stades. Depuis mars dernier cependant, un dispositif permet aux victimes ou aux témoins d'agressions sexistes et sexuelles dans les enceintes de Ligue 1 et de Ligue 2 de se signaler : « Il existe des QR codes dans les toilettes des femmes. Dessus, il y a un questionnaire sur lequel on demande à la victime d'expliquer les faits pour qu'une équipe puisse lui venir en aide, reprend Alicia. Il peut être rempli de façon anonyme ou non ». À ses côtés, Nelly, âgée de 50 ans, baigne, elle-aussi, dans le chaudron lensois depuis l'enfance. Et elle-aussi a été victime d'une agression : « Les hommes restent encore machos, donc c'est un peu difficile. Il faut qu'on fasse notre place », affirme-t-elle. Cette situation a-t-elle changé leur rapport au club ? « Non », répondent-elles en chœur. « Au début, j'avais des craintes, mais maintenant, je sais qu'on peut être protégé », ajoute Nelly. « Safe zone » Les anciens postes d'infirmerie du stade ont été transformés pour accueillir les personnes qui auraient besoin d'être mises en sécurité. Nicolas Gumez, référent supporters du club, explique : « Il y a une "safe zone" par tribune accessible pendant le match. Si une femme - ou un homme - a besoin d'être isolé par rapport à une situation vécue, c'est possible. C'est la Croix-Rouge qui les accueille. Après les agents de sécurité avec lesquels la victime va avoir le premier contact, ils vont avoir avec elle un discours rassurant ». Née d'un partenariat entre le RC Lens et l'association anglaise Her Game Too - « son match à elle-aussi », en français -, cette politique de lutte contre les violences compte aujourd'hui une quarantaine d'ambassadrices dans l'Hexagone. Chacune travaille pour son équipe de cœur, en Ligue 1 ou en Ligue 2. Mais pour Anoush Morel, présidente et supportrice du Paris Saint-Germain, il faut aller encore plus loin : « La femme est remise en question dans la société en général, ne serait-ce que par sa présence dans la rue. Ce n'est pas endémique au football. Cela existe aussi dans le rugby, dans le tennis et dans tous les milieux ». Au stade Bollaert, neuf signalements ont déjà été enregistrés depuis le mois de mars. Preuve, pour l'association, que le public a su s'emparer du dispositif et refuse désormais que les violences s'installent en tribune.

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«Bloquons tout»: des «Gilets jaunes» se mobilisent à nouveau

9/9/2025
Une première journée sous haute tension pour le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu nommé mardi soir. Car c'est une journée de mobilisation partout en France ce mercredi. « Bloquons tout », c'est le nom de ce mouvement multiforme qui s'est structuré en dehors des partis politiques et des syndicats : il est né de manière spontanée sur les réseaux sociaux. Point commun chez les personnes mobilisées : une forte colère sociale. Des grèves, blocages et manifestations sont attendus partout dans le pays. Et parmi les protestataires, on retrouve des « Gilets jaunes », du nom de cette mobilisation citoyenne lancée en 2018 et qui s'est ensuite essoufflée. Cette nouvelle sociale leur redonne l'espoir de changements profonds. Certains s'organisaient dès hier soir. Reportage à Saint-Brice-Sous-Forêt, au nord de Paris. À écouter aussiEn France, la colère sociale monte avant la chute probable du gouvernement Bayrou

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Malgré la chute du gouvernement Bayrou, la colère sociale ne retombe pas

9/8/2025
194 votes pour… 364 contre. À une large majorité, les députés français n’ont pas approuvé la déclaration de politique générale de François Bayrou, le Premier ministre français est renversé. Emmanuel Macron dit « prendre acte » et indique qu’un nouveau chef du gouvernement sera nommé « dans les prochains jours ». Cette censure du gouvernement a été célébrée par les opposants du Premier ministre : des Français qui se sont donnés rendez-vous, lundi soir, devant plusieurs mairies de l’Hexagone. Objectif : saluer le départ du Premier ministre et préparer la journée de mobilisation nationale prévue le 10 septembre. Reportage à Paris où 200 personnes étaient rassemblées devant la mairie du XIXe arrondissement de la capitale. À lire aussiFrance : le gouvernement Bayrou renversé après le rejet du vote de confiance de l'Assemblée nationale

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En France, la colère sociale monte avant la chute probable du gouvernement Bayrou

9/7/2025
La situation sociale se tend alors que la chute du gouvernement de François Bayrou semble désormais inévitable. Le mercredi 3 septembre, une centaine de personnes se sont rassemblées en assemblée générale sur l'esplanade de la Place des Fêtes, dans le nord-est parisien, pour préparer le mouvement social du 10 septembre. Parmi la centaine de personnes qui se sont rassemblées sur l'esplanade de la Place des Fêtes, un quartier populaire de Paris, beaucoup de jeunes trentenaires, ainsi que quelques curieux du quartier. Camille, présente sur les lieux, exprime ses attentes avec ferveur. « J'attends beaucoup de tout ce qui va s'organiser à partir du 10 septembre comme rassemblements. Parce que, au-delà de ce qui se passe en politique, de la question des salaires qui sont gelés, des augmentations et du sujet des aides, c'est surtout par rapport aux jeunes et à l'emploi. Le sujet de l'accessibilité à l'emploi est très important. Il y a beaucoup de personnes qui se voient refuser des emplois par rapport à leur âge, leur orientation, leur ethnie, leur origine sociale. Tout le monde devrait avoir sa chance. C'est important de se battre pour l'avenir, de ne pas laisser faire, d'être là et de dire que le peuple peut faire valoir sa voix dans notre pays. On est un pays qui est une démocratie. On a acquis des droits par la force du peuple. On est en 2025. Ce qu'on lit dans les livres d'histoire, on peut le refaire pour faire valoir ce qu'on mérite », détaille-t-elle avec passion. « Envoyer un message le 10 septembre » La réunion commence dans une ambiance tendue. Un photographe est prié de quitter les lieux, ce qui déclenche une discussion sur la présence des journalistes. Simon assiste à la scène de loin. « On sent une énergie. On sent qu'on est un peu énervé. C'est intéressant de se rassembler, de s'écouter et de penser à ce qu'on peut faire pour envoyer un message le 10 septembre prochain. Il y a quelque chose qui paraît déconnecté et qui nécessite qu'on rappelle qu'il y a des gens qui sont mobilisés pour ne pas laisser tomber », explique-t-il. Interrogé sur la chute probable du gouvernement de François Bayrou, ce lundi, Simon reste sceptique. « C'est une très bonne question. Je ne sais pas du tout. Je ne sais pas si cela va soulever encore plus ou finalement un peu amoindrir l'élan actuel. Mais il est probable, malheureusement, que ce soit Macron ou le prochain gouvernement, que cela ne change pas grand-chose sur le fond des choses. Donc cela m'étonnerait que cela s'essouffle complètement », estime-t-il. Alors que les débats se poursuivent sur les actions à mener le 10 septembre à Paris, Lila, une habitante du quartier, a tenu à être présente. « Les gens n'en peuvent plus, ils ne supportent plus cette vie. Vous voyez des étudiants en train de faire la queue pour manger au Secours catholique. Ils disent que les étudiants sont aidés, qu'il y a suffisamment d'aides pour la jeunesse. Mais il n'y a rien pour la jeunesse », déplore-t-elle. Au terme de deux heures de débats, il est décidé de bloquer plusieurs portes du périphérique parisien mercredi. Il s'agit surtout de marquer les esprits avec l'intention affichée d'inscrire le mouvement dans la durée. À lire aussiFrance: face à la précarité alimentaire, un nouveau modèle solidaire en expérimentation

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Kiléma, une maison d'édition qui rend la littérature inclusive et accessible à tous

9/4/2025
Kiléma est une maison d'édition singulière. Née à l'initiative de l'ancienne traductrice Cécile Arnoult, elle publie des succès de librairie en FALC, en français « facile à lire et à comprendre », une méthode qui permet aux personnes porteuses d’un handicap mental, comme la trisomie 21, de ne plus être exclues de la culture commune. Le catalogue Kilema compte des grands classiques, mais aussi des romans contemporains. Dernière parution en ce début septembre : Le roi soleil de Julie Rosiaux. ► Les Éditions Kiléma seront présentes les 6, 7, 8 et 9 septembre 2025 à Lisons libre !, le salon de l'édition indépendante qui se tient à Paris.

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Mobilisation du 10 septembre: les motivations d’un mouvement hétérogène

9/3/2025
Que va-t-il se passer le 10 septembre ? Depuis plus de deux mois, des appels à bloquer le pays circulent sur les réseaux sociaux, sans que l'on sache encore quelle sera l'ampleur de la mobilisation. Si le mouvement se veut apolitique, il a toutefois attiré l'attention des partis de gauche et reçu le soutien de la France insoumise. Sur Telegram, son principal canal de communication baptisé « Indignons-nous » réunit des milliers de personnes aux attentes et aux profils variés. À lire aussi« 10 septembre » : des réseaux sociaux aux actions, regards croisés sur un mouvement en gestation

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L'IA, la dangereuse alternative des jeunes aux professionnels de santé mentale

9/2/2025
En France, un quart des jeunes serait en dépression, selon un sondage réalisé par trois instituts, dans une enquête auprès de 5 600 personnes de 15 à 29 ans. Les réponses publiques face à ce mal-être sont pointées du doigt par de nombreux jeunes, qui critiquent des dispositifs « peu lisibles ». Face à cette souffrance psychique, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner non pas vers des professionnels mais vers l'intelligence artificielle. Une tendance qui inquiète les experts en santé mentale. « Bonjour, en quoi puis-je vous aider ? » : à cette fameuse question qui débute les conversations avec ChatGPT, les réponses les plus fréquentes selon une étude de la Harvard Business Review sont : « Je me sens dépassé », « j'ai peur de l'avenir » ou encore « je n'arrive plus à dormir ». C'est justement parce qu'elle n'arrivait pas à dormir que Thérésa a commencé à se confier à l'IA générative. La jeune femme de 20 ans préfère le robot à un avis médical : « Je me suis déjà dit que je pourrais voir un psy, mais en même temps, je n'en ai pas tant besoin. J'ai posé la question à 3h du matin, j'avais envie d'avoir mes réponses maintenant et de ne pas dormir dessus, trop réfléchir... Je n'ai pas besoin de trouver le bon psy qui me corresponde, ni de payer pour le coup. » Quand une séance chez le psy coûte en moyenne 70€, parler à une IA générative est gratuit. Enfin, sauf si comme Sophia, on passe le cap et on décide de payer la version premium de ChatGPT à 20€ par mois. L'Américaine est arrivée en France il y a un an, pour suivre des études dans la mode. Elle a commencé à considérer ChatGPT comme un confident à la même époque : « Ça devient vraiment compliqué de faire la différence entre un ami ou un robot. Quand tu lui parles, ça paraît tellement réel, et il ne te rappelle jamais le fait qu'il est un simple robot. ChatGPT va toujours être de ton côté. C'est réconfortant, quoi que tu dises, il répond toujours "oui, je suis d'accord avec toi". » À lire aussiQuand l'IA nous manipule : comment réguler les pratiques qui malmènent notre libre arbitre ? « La machine [...] ne suffit pas à développer une thérapie » Des garde-fous ont été mis en place par OpenAI pour sensibiliser les utilisateurs quand leurs confessions deviennent trop importantes. Mais si la conversation dure longtemps ou que les mots clés n'apparaissent pas, l'intelligence artificielle (IA) n'affiche pas les messages de prévention ni les numéros d'urgence. Même si la société de Sam Altman améliore la gestion de ChatGPT, pour Sébastien Garnero, psychologue parisien, l'IA ne peut pas remplacer un thérapeute. Il a déjà eu affaire à des patients qui avaient utilisé ChatGPT comme psychologue : « Ils arrivent en bout de courses, presque trop tard parfois par rapport à leur pathologie. Ils se sont confiés pendant trois à six mois a cette IA, pensant que ça allait les aider. Finalement, ils sont dans une dépression grave, un trouble anxieux généralisé ou des attaques paniques... C'est à ce moment-là qu'ils se rendent bien compte que la machine, même si elle leur propose des exercices, ne suffit pas à développer une thérapie, un programme des soins. » Il existe tout de même des alternatives à ChatGPT, pour pouvoir se confier à tout moment, comme Owlie, un agent conversationnel crée par des psychologues français. À lire aussiIA : les « agents conversationnels », perturbateurs et partenaires d'une société en mutation

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La construction de nouvelles résidences secondaires pourrait bientôt être interdite à Saint-Malo

9/1/2025
L’été touche à sa fin en France et certaines villes assaillies durant deux mois par les touristes retrouvent leur calme habituel. Un peu trop peut-être. En cause : le nombre de résidences secondaires qui restent vides une grande partie de l’année. Certaines villes cherchent à limiter ce phénomène. La loi Echaniz-Le Meur, votée l’an dernier pour « réguler les locations saisonnières », leur permet d'interdire la construction de nouvelles maisons de vacances sous certaines conditions. Exemple en Bretagne, dans l’ouest de la France, à Saint-Malo et à Cancale, où la mairie vient de voter cette interdiction. Le petit train traverse la foule sur les pavés de Saint-Malo, vers la plage. Dans la vieille ville, face à la Manche, 30 % des logements ont été proposés sur des sites comme Airbnb. Des lieux vides en dehors des vacances. « Sur le front de mer, voir tous les volets fermés pendant de longs mois, c'est toujours un petit peu désolant », regrette Olivier, retraité. Au fil des ans, il a vu la demande de maisons de vacances faire grimper les prix d’achat des appartements : « Il faut être quasiment retraité pour avoir les moyens de venir se loger à Saint-Malo et on sera pas forcément dans la première partie de la ville. » Un prix trop cher pour les jeunes actifs. Certains, pour acheter, s’éloignent de la ville ou la quittent. Une situation à laquelle les élus locaux ne veulent pas se résigner. Le maire de Saint-Malo Gilles Lurton compte faire voter, en novembre, l’interdiction de construire des résidences secondaires dans plusieurs zones de sa commune. En tout, il veut faire sortir de terre 3 000 nouvelles habitations, et en réserver les deux tiers à des personnes qui veulent y vivre à l’année. « En résidence secondaire, nous sommes passés d'un taux de 21 % en 2021 à un taux de 26 % en 2025. Et ça, c'est une croissance qu'il faut qu'on arrive à endiguer. J'ai un chef d'entreprise qui veut rapatrier 200 salariés à Saint-Malo. Aujourd'hui, il est totalement incapable de les loger. Donc, il va falloir qu'on trouve les solutions », explique le maire. À lire aussiAirbnb face aux grandes villes, vers la fin des locations touristiques incontrôlées? Pour lui, l’aide de l’État est vitale, avant que la situation ne s’aggrave : « Ce n'est pas Saint-Malo, c'est le pays tout entier qui est concerné. Les politiques de logement, à mon avis, ont été abandonnées par l'État, pour des raisons de moyens, et vraiment, on va sur une crise à mon avis qui est beaucoup plus importante que celle qu'on connaît actuellement. » C’est le cas de Cancale, à 15 kilomètres, où la crise du logement impacte les commerçants. Mimia Peard tient depuis 35 ans le restaurant « À Contre Courant ». « Le premier appartement qui se libère, c'est 20, 30 personnes qui sont devant la porte pour attendre pour visiter l'appartement. Donc forcément, le propriétaire, il peut augmenter les tarifs. Pour pouvoir trouver du personnel compétent, il nous faut du logement, parce qu’ils ne peuvent pas faire un essai en prenant un appartement pour trois mois. » Ici, la part des résidences secondaires est de 41 %. Le maire vient de faire voter l'interdiction d’en construire de nouvelles. Une solution efficace, mais tardive et incomplète, selon le journaliste Benjamin Keltz. Après deux ans d’enquête, il a écrit à ce sujet le livre Bretagne secondaire. « Maintenant, il faut permettre aussi une mixité dans le profil des habitants à l'année. La plupart des nouveaux habitants aujourd'hui sur les littoraux, cela reste des retraités. Une des problématiques, c'est qu'ils vieillissent, donc on va avoir une bombe sociale possiblement en puissance : c'est que si on a des gens qui viennent vieillir sur les littoraux, mais qu'on n'a pas les petites mains pour pouvoir les accompagner dans leur vieillissement, ça va créer des tensions qui vont être énormes à l'avenir », analyse Benjamin Keltz. Il propose donc d'autres leviers d'actions, comme le viager public : une mairie rachète progressivement un...

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La rentrée des mineurs non accompagnés, un véritable parcours du combattant

8/31/2025
Lundi 1er septembre, premier jour d'école pour les collégiens et lycéens en France. Des dizaines de mineurs non accompagnés, jeunes étrangers arrivés seuls sur le territoire français, feront, eux aussi, leur rentrée. Au terme d'un véritable parcours du combattant. Test de niveaux obligatoire, dématérialisation des inscriptions, autant de verrous administratifs difficiles à surmonter pour un adolescent. Si certains sont pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance qui s'occupe des démarches, ils sont plusieurs centaines en région parisienne à être livrés à eux-mêmes en attendant que l'État reconnaisse officiellement leur minorité. Mais même dans ce cas, ces jeunes ont le droit d'être scolarisés. À condition de savoir comment s'y prendre. Devant une salle comble, Frédérique, enseignante engagée auprès des mineurs isolés, tente de répondre à une question qui revient régulièrement : comment faire pour s'inscrire à l'école en France ? Mamadou en sait quelque chose. À son arrivée en France il y a huit mois, cet adolescent était livré à lui-même : « Quand je suis venu, je ne savais pas si on pouvait aller à l'école. Les associations ne peuvent pas t'inscrire à l'école, tout ce qu'ils peuvent faire, c'est de te donner une tente, c'est de te montrer où aller, où s'alimenter. » C'est en rejoignant le Collectif des jeunes du parc de Belleville, un réseau de solidarité créé par ces mineurs isolés, qu'il finit par s'inscrire au test Casnav : une évaluation de niveau organisée par le rectorat. Problème : décrocher ce rendez-vous relève presque de l'impossible. « J'ai galéré avant d'avoir un rendez-vous, j'ai attendu trois mois. [...] Il faut être rapide, raconte Mamadou. En un clin d'œil, si tu ne cliques pas le rendez-vous. Si tu n'arrives pas à réserver un rendez-vous, on te donne un créneau de 10 minutes et si tu n'arrives pas à remplir tous les champs qui sont obligatoires. Il y a certaines personnes qui n'ont pas de téléphone, qui dorment dehors, alors tu ne peux pas avoir accès au site. Il n'y a pas assez de rendez-vous par jour. Il peut y avoir maximum cinq rendez-vous pour 400 jeunes. Pour nous, c'est peu. » À lire aussiEmission spéciale avec des élèves du Lycée Bartholdi (Rediffusion) L'une des revendications du collectif : un guichet physique pour les inscriptions à l'école. À deux semaines de la rentrée, 67 jeunes évalués étaient toujours en attente de l'affectation dans un établissement. Et le parcours du combattant continue même après l'inscription. Un exemple : à Paris, la carte de transport Pass Navigo est remboursée à 100 % pour les lycéens, à condition d'en faire la demande. Une démarche administrative pas toujours accessible pour un mineur isolé. « Sans Pass Navigo, tu arrives en retard et tu ne peux pas suivre le cours. Certaines écoles un peu sympas aident les jeunes à avoir un Pass Navigo, qui les hébergent. Mais nous voulons que le rectorat ooul'État prennent ses responsabilités. », explique Mamadou. Depuis la création du collectif, il y a deux ans, les lignes ont donc légèrement bougé. Mais les revendications sont encore nombreuses, avec en tête la dématérialisation de la scolarisation et des places dans les classes pour tous les jeunes. À lire aussiFrance: les droits des mineurs isolés inégalement appliqués sur le territoire

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Trail en France: avec le boom sur les réseaux sociaux, «les places sont prises d'assaut»

8/28/2025
C’est l’un des événements les plus attendus par les passionnés de course en montagne : l’Ultra Trail du Mont Blanc. Parti de Chamonix le 25 août, ce rendez-vous annuel réunit des milliers de coureurs venus du monde entier, prêts à affronter les sentiers techniques et les pentes vertigineuses des Alpes. Mais le trail, ce n’est pas seulement une course, c’est aussi un véritable engouement : en 2024, la Fédération française d’athlétisme a recensé plus d’un million d’inscriptions à des courses de trail. C’est 18 % de plus qu’en 2023. Pour être prêts le jour J, l'entraînement est essentiel. Comme pour ces coureurs, débutants ou confirmés, qui s’entraînent chaque semaine dans la forêt de Fontainebleau, en région parisienne. De notre envoyée spéciale à Fontainebleau, À lire aussiEn France, le trail attire de plus en plus les amateurs de course à pied

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France: une épidémie de botulisme décime les oiseaux en Loire-Atlantique

8/27/2025
Depuis le début de l'été, une sévère épidémie de botulisme touche les oiseaux du département de la Loire-Atlantique, dans l'ouest de la France. Le botulisme est une maladie paralysante grave qui prolifère dans la vase et les eaux peu profondes, contaminant les oiseaux qui viennent s'y nourrir. Dopée par les fortes chaleurs, la bactérie responsable de la maladie a causé la mort de plus de 8 000 volatiles dans ce département. Avec ses centaines d'hectares de surface et sa profondeur moyenne de 1,60m en été, le lac de Grand-Lieu est devenu un épicentre de la contagion. Sur le lac de Grand-Lieu, règne un calme inhabituel. D'habitude on y entend les cris des canards, des aigrettes et autres hérons. Aujourd'hui, ils sont remplacés par le bruit de pas des chasseurs dans l'eau. Ils ne sont pas venus profiter de l'ouverture de la chasse, et pour cause : ils viennent ramasser les cadavres des oiseaux morts du botulisme qui jonchent les rives. Christophe Sorin travaille à la fédération de chasse de Loire-Atlantique, qui gère une partie du lac. Il donne les instructions à Riwan et à son fils Léo, venu lui donner un coup de main : « On prend des râteaux. On met jamais la main dessus, on reste toujours à un mètre du cadavre. Avec un sac poubelle, il n'y a pas de contact. » Leur objectif : ramasser les oiseaux morts au plus vite pour éviter la propagation de la maladie. « Si le canard a consommé des spores botuliques, il meurt au bout de cinq, six jours. Les mouches viennent pondre dessus. Trois jours après, il y a des asticots. Un asticot concentre cent fois la toxine botulique. Un autre oiseau qui vient manger deux asticots est mort dans les minutes qui suivent. Après, c'est exponentiel », explique Christophe Sorin. À lire aussiMadagascar: les autorités sous pression après la série d'intoxications alimentaires mortelles Cette année, les fortes températures ont fait exploser l'épidémie : 8 000 oiseaux sont morts dans le département, dont 4 000 sur le seul lac de Grand-Lieu. Même si le pic est passé, une dizaine de cadavres sont ramassés aujourd'hui. Tous n'ont cependant pas encore succombé. Quelques goélands et un cygne sont repêchés, mal en point mais bel et bien vivants. Direction le centre de soins à quelques kilomètres de là. Laetitia Jochaud en est la gestionnaire : « Là, depuis le 1er juillet, on a récupéré 300 animaux. Sur les 300, il y a 100 oiseaux qui arrivent du lac de Grand-Lieu, justement suite à la crise du botulisme. » Il faut aller vite : pendant le trajet, plusieurs goélands ont succombé. Christophe décharge le cygne qui est encore vivant : « C'est la première fois qu'on en a un », précise Laetitia Jochaud. Il est placé dans une zone de quarantaine avec les autres volatiles atteints du botulisme. Il faut y chuchoter, pour ne pas déranger les convalescents. « Quand les animaux arrivent, on le sonder. Ils sont installés au chaud, dans un carton bien matelassé, et on va les sonder. C'est-à-dire les gaver, les forcer à manger quatre fois par jour. En fait, on nourrit, on hydrate, on nourrit, on hydrate », raconte la gestionnaire du centre de soins. Avec ces soins, les oiseaux ont seulement une chance sur deux de s'en tirer. Une cinquantaine de pensionnaires ont malgré tout été sauvés depuis le début de l'été. À l'avenir, de nouvelles épidémies sont à redouter : le changement climatique favorise le réchauffement de l'eau du lac, et donc la prolifération de la bactérie responsable du botulisme. À lire aussiPeste porcine africaine: cauchemar à la frontière franco-belge

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À l'est de la France, une contamination inédite aux PFAS et beaucoup d'interrogations

8/26/2025
Depuis deux mois, la consommation de l'eau du robinet est interdite dans une vingtaine de communes de la Meuse et des Ardennes, dans le nord-est de la France, en raison d'une pollution record aux PFAS, les « polluants éternels ». Les habitants s'inquiètent des conséquences pour leur santé et les élus locaux se disent démunis. Dans le garage de Marion, habitante de Malandry (Ardennes) depuis 17 ans, quatre packs d'eau ont trouvé place sur une étagère. « Il faut que j'aille en racheter, car je n'ai plus de stock », remarque cette assistante familiale. C'est devenu une habitude depuis deux mois : privée d'une consommation d'eau courante, elle se rend chaque semaine au supermarché pour acheter de l'eau en bouteille. « Je n'ai pas le choix, d'autant que j'accueille de très jeunes enfants. Il est hors de question que je leur fasse consommer l'eau du robinet », poursuit-elle. Depuis le 5 juillet dans la Meuse, et le 10 juillet dans les Ardennes, la consommation de l'eau du robinet est interdite par les préfectures pour 3 500 habitants résidant dans une vingtaine de communes en raison d'une contamination aux PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) dans des proportions jamais atteintes en France jusqu'à présent. Dans une enquête publiée en juillet par Disclose et France 3, deux médias à l'origine des révélations, on apprend que les taux mesurés dans ces communes sont de trois à 27 fois supérieurs à la limite définie par les autorités sanitaires, fixée à 100 nanogrammes par litre pour la somme de 20 PFAS jugés préoccupants par l'Union européenne. Ces PFAS, aussi appelés « polluants éternels », sont des molécules synthétiques réputées indestructibles dans l'environnement et l'organisme. Risques cardio-vasculaires, cancers, baisse de la fertilité... Leur toxicité pour l'homme est de plus en plus documentée. À lire aussiComment les PFAS, « polluants éternels », ont contaminé le monde? « Est-ce que ça va aggraver sa maladie ? » « Lorsque l'on fait le choix de vivre à la campagne, on s'attend à avoir un cadre de vie de qualité et on se rend compte que ce n'est pas le cas », se désole Annick, une autre résidente de Malandry. Comme elle, Aurore, qui vit à quelques pâtés de maisons, n'avait jamais entendu parler des PFAS avant que l'affaire éclate. Cette mère de quatre enfants confie son inquiétude quant aux répercussions sanitaires de cette pollution, notamment pour son mari atteint d'une maladie génétique : « ​​​​​​​Du fait de cette maladie, il peut plus facilement attraper des tumeurs aux reins et à la mâchoire. Il a toujours bu l'eau du robinet. Est-ce que ça va aggraver sa maladie génétique ? On ne sait pas. » « Comment ces toutes petites communes rurales peuvent-elles être impactées comme des sites industriels ? », se lamente Annick Dufils. Dans sa commune, la maire de Malandry a enregistré une contamination trois plus élevée que la limite fixée par les autorités sanitaires. Pourtant, aucune usine n'est visible à l'horizon depuis les hauts plateaux du village. Au contraire, celui-ci est entouré de bois et de champs de maïs. L'origine de la pollution n'a pas encore été déterminée avec certitude. Mais les soupçons des élus locaux, comme des préfectures, portent sur l'ancienne papeterie Stenpa, située à Stenay, à 15 kilomètres de Malandry, dans le département de la Meuse. Celle-ci a fermé fin 2024, laissant une bonne centaine de salariés sur le carreau. Lorsqu'elle était encore en activité, cette usine rejetait des boues industrielles contaminées aux PFAS. Ces mêmes boues ont ensuite été transportées puis épandues sur les parcelles agricoles des alentours, en raison de leurs propriétés fertilisantes. Selon les élus des villages pollués, ces épandages auraient débuté en 1995. Annick Dufils et Richard Philbiche, maire de Villy, commune voisine contaminée, ont retrouvé le plan d'épandage pour la période 2000-2013. Au total, 23 000 tonnes de boues industrielles devaient être déversées sur les terres agricoles à Villy et dans la...

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France: face à la précarité alimentaire, un nouveau modèle solidaire en expérimentation

8/25/2025
La Sécurité sociale alimentaire est une initiative qui gagne du terrain en France. Elle fonctionne sur le modèle de la Sécurité sociale : chacun y contribue selon ses moyens et en bénéficie selon ses besoins. Face au réchauffement climatique et aux inégalités d'accès à une alimentation saine et durable, la Sécurité sociale alimentaire convainc de plus en plus. Reportage dans le XXᵉ arrondissement de Paris, un des quartiers de la capitale où subsiste une mixité sociale importante. Sac en papier kraft à la main, Pierre fait ses courses dans un supermarché bio du XXᵉ arrondissement de Paris. Ce jour-là, il n'a pris que des fruits et légumes frais. À la caisse, il paye via une application sur laquelle son compte est crédité chaque mois de 175 euros pour faire ses courses dans des magasins conventionnés. « J'ai 61 ans. [Actuellement] j'ai des petits boulots, mais [avant] j'ai travaillé pendant 30 ans dans le dessin animé », raconte-t-il. Depuis quelques mois, lui et sa compagne participent à une expérimentation dans leur arrondissement : la caisse alimentaire solidaire, qui suit les principes de la Sécurité sociale de l'alimentation. Ce n'est pas de l'aide alimentaire d'urgence, c'est un projet plus ambitieux et de long terme. Chacun cotise en fonction de ses revenus et reçoit en fonction de ses besoins, selon une grille progressive que nous montre Pierre : « Voilà, les grilles sont là. On fait le calcul selon le revenu net mensuel des deux personnes et on a une cotisation qui correspond à ce revenu. Je paye moins cher mes légumes pour l'instant grâce à cette cotisation. » Chaque cas est différent. Certains cotisent plus qu'ils ne reçoivent. D'autres reçoivent autant qu'ils cotisent. Pierre et sa compagne, eux, cotisent 60 euros. Et ils reçoivent donc 175 euros à dépenser dans des magasins bio sélectionnés à l'avance, collectivement, par un comité citoyen dont Pierre fait partie depuis un an : « J'étais intéressé par la démarche démocratique d'abord. Et tout ce qui en découle : le mieux vivre, le mieux manger, participer à cette expérimentation... » À lire aussiFace au changement climatique, les prix de l'alimentation s'envolent dans le monde Aujourd'hui, 100 foyers de cet arrondissement participent et cotisent. Depuis le Covid-19, l'idée d'une Sécurité sociale de l'alimentation a germé en France et s'est concrétisée dans une trentaine de villes comme Montpellier, Bordeaux ou encore Toulouse. Dans le XXᵉ arrondissement de Paris, l'expérimentation est soutenue par la mairie et par l'État, qui ont apporté 200 000 euros en tout cette année. Et le projet est porté par l'association Vivres, créée pour l'occasion par le comité citoyen et les adhérents. « C'est un projet qui va au-delà de donner l'accès à l'alimentation de qualité : cela vise aussi à transformer la production agricole. Oui, on parait être de doux rêveurs un peu cinglés... Évidemment que le projet, avant d'être abouti, semble très difficile et hors d'atteinte. Mais le projet de Sécurité sociale alimentaire vise à être étendu en France, partout, et à être aussi universel que la Sécurité sociale de la santé », explique Catherine Thomas, sa co-présidente. L'expérimentation doit s'ouvrir à de nouveaux cotisants l'an prochain. Une proposition de loi pour instaurer une Sécurité sociale de l'alimentation à l'échelle nationale a été présentée par les écologistes en début d'année, mais n'a pas pu être examinée. En pleine période de crise budgétaire, le ministre de la Santé, Yannick Neudera, a estimé que l'initiative était difficilement soutenable financièrement. À lire aussiComment rendre l’alimentation saine et durable ?

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À Bombannes, des enfants réunis pour des vacances solidaires avec le Secours populaire

8/24/2025
En France, un enfant sur trois ne part pas en vacances. Alors depuis près de 30 ans, le Secours populaire organise des villages « Copains du Monde », un séjour durant lequel des enfants, bénéficiaires du Secours populaire ou non, se rencontrent, s'amusent et participent à des activités autour de la solidarité. À Bombannes, près de Bordeaux, 60 enfants français issus de sept délégations étrangères ont participé à ce séjour. Reportage parmi eux, juste avant qu'ils et elles plient bagages. À lire aussiFrance : pour ses 80 ans, le Secours populaire incite à de nouvelles manières de s'engager

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Diasporas africaines en France: Moussa Baldé, un bijoutier dans la cour des grands [5/5]

8/21/2025
D’origine malienne, cet expert au savoir-faire très recherché a travaillé pour de grands noms de la mode. Il s’appelle Moussa Baldé, mais on l’appelle Baldé, tout simplement. À 67 ans, ce bijoutier malien exerce ce métier depuis 37 ans. Autodidacte, il a fait toute sa carrière dans le milieu très fermé du luxe et de la mode. Un univers où derrière des grands noms se cachent des petites mains. Dans son atelier situé à Pantin, dans le nord de Paris, il revient sur son parcours. « Je suis un forgeron de naissance, et un bijoutier ensuite. Ce métier, je l’ai appris avec mon papa », c’est avec ces mots que Baldé s’exprime, heureux de revenir sur ses débuts. De la forge à la bijouterie, il n'y a qu'un pas Dans les années 1980, le voilà parti à la conquête de la Côte d'Ivoire. Dans ce pays où il se lance dans la création de bijoux, il découvre qu'il a un don : « C'est Dieu qui me l’a donné. Je le remercie beaucoup. » Et en effet, il lui suffit d’observer un modèle pour qu’il sache le reproduire. Sa première clientèle d’expatriés – des Français, des Américains, des Libanais, des Marocains – il les fidélise et lorsqu'il part en France, son savoir-faire va lui ouvrir des portes. Il va travailler pour de grands noms : Givenchy, Balenciaga, et surtout Christian Lacroix, avec qui il va collaborer neuf ans en tant que maquettiste. Maquettiste, bijoutier et joaillier… Baldé navigue entre différents métiers Baldé sait tout faire ou presque. Ses souvenirs se bousculent : « C’est Naomi Campbell qui a porté ces bracelets, ces broches... Ah oui, c’était magnifique ». Ses yeux pétillent lorsqu’il évoque les 40 ans de la Maison Dior. « Votre don, ce sont vos mains ? », l’interroge-t-on. « Écoutez, c'est aussi la tête, parce que ça ne suffit pas d'avoir uniquement les mains. Parfois la nuit, je ne dors pas, je réfléchis. Par exemple, lorsqu’on a un projet à construire, avec des maquettes à réaliser, je me dis parfois, mais comment je vais faire ? C’est un véritable casse-tête Alors, je cherche, je cherche même en marchant et finalement quand je trouve la solution, je suis soulagé et fier de moi. » Une fierté qui l’accompagne aux défilés : « Je me dis "tiens, voilà ce que j'ai fait". Je suis le seul à le savoir, mais ça fait vraiment plaisir. » Pas de regrets Un homme de l'ombre ? « Ah, vous savez, ça reste vraiment un monde à part. Même si les gens ne savent pas, nous, on ne doit rien dévoiler. Même si on voit des choses, tout doit rester confidentiel », précise-t-il, comparant la bijouterie au secret médical, puisqu’il y a des secrets qu’on ne divulgue pas. Baldé a tout de même un seul regret : « Je ne suis jamais allé à l'école, c'est un handicap. Je sais de quoi je parle, et aujourd’hui, je n’ai pas honte de le dire. Ce savoir-faire, Dieu me l’a donné, mais quand vous n'avez pas fait d’études, et que vous devez remplir un dossier, c'est compliqué, il faut chercher quelqu'un qui t’aide et c'est gênant. Moi, le seul regret que j'ai, c'est celui-là ». Dans son atelier à Pantin où il réalise ses créations, il se prépare à transmettre son savoir-faire à la nouvelle génération. À lire aussiDiasporas africaines en France: Chantal Pichon, chercheuse et pionnière dans l’ARN messager [4/5]

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Diasporas africaines en France: Chantal Pichon, chercheuse et pionnière dans l’ARN messager [4/5]

8/20/2025
Cette scientifique d’origine malgache, reconnue mondialement pour son travail, veut développer de nouvelles thérapies pour le plus grand nombre. Chantal Pichon est née et a grandi à Madagascar. À 17 ans, cette bachelière brillante quitte le nid familial pour poursuivre ses études vers l’Hexagone, à Marseille. Ses parents sont tous les deux médecins, et elle devait suivre leurs traces, mais une autre voie s'ouvre à elle. « Au départ, je voulais être chirurgienne, raconte Chantal Pichon en souriant, C'était mon rêve. À vrai dire, celui de mon père. Et puis, après, je me suis dit que si je ne suis pas médecin, je peux devenir chercheur en biologie, comme ça je me rapproche de la médecine. Je ne soignerai pas, mais je développerai des nouvelles thérapies. » L’ARN messager n’a plus aucun secret pour elle Son nom et son visage sont associés depuis peu de temps à l'ARN messager, découvert par le grand public lors de la pandémie du Covid-19 et ensuite lors de la vaccination. Elle est en la matière une véritable pionnière : cela fait plus de 20 ans qu'elle travaille pour plusieurs laboratoires sur cette technologie. Titulaire d'une chaire d'innovation à l'Institut universitaire de France, cette chercheuse est reconnue mondialement. Pourtant, on ne sait presque rien d'elle. Dans le cadre de la stratégie d’accélération France 2030 mis en place par le président Emmanuel Macron, elle dirige un gros projet sur la mise au point de nouveaux vaccins. « J'ai des projets européens pour essayer de trouver des moyens pour réduire le coût des ARN messagers, explique-t-elle, comme je viens de Madagascar, un pays pauvre, ce qui me guide, c'est d’arriver à placer une petite brique à mon niveau pour justement développer de nouvelles thérapies pour le plus grand nombre. Car c’est très bien, de développer des nouvelles thérapies, mais si c'est juste pour des pays développés, et si c’est réservé à des personnes qui ont de l'argent, eh bien, je trouve cela un peu dommage ». Un parcours pas toujours simple Chantal Pichon a déjà été confrontée au racisme en France. « J’étais candidate pour piloter une école, le profil me correspondait. La directrice était présente, elle m'a regardée et m'a dit : « Êtes-vous sûr que vous pouvez vraiment représenter cette école comme vous êtes là ? Cette phrase m'a véritablement blessé. Je pense que si on ne réussit pas, tout le monde vous accepte et quelque part, vous êtes à votre place. Mais lorsqu’on commence à réussir, cela agace. Il y a de la jalousie, mais je pense que cela concerne tout le monde ». Pantalon fluide couleur kaki ou noir, agrémenté d’un pendentif. Chantal Pichon, élégante et souriante, déambule dans ce laboratoire flambant neuf implanté par l’Inserm, organisme de recherche public français. « Je suis excessivement fière et reconnaissante vis-à-vis de l’Inserm, je veux rendre à la société ce que j’ai eu. J’ai l’habitude de dire à mes étudiants que quand on veut réussir, on peut. En fait, quand les gens vous font confiance, ils vous proposent des moyens humains, des moyens financiers, des équipements. Et puis quand plusieurs collègues vous font confiance pour mener des projets avec eux, eh bien cela vous donne aussi énormément de responsabilités. J’ai beaucoup de pression, j’espère vraiment réussir. » À 60 ans, cette femme passionnée et impatiente a un rêve. Avec sa jeune équipe d'une quarantaine de personnes, qui regroupe plusieurs nationalités, elle met en place les vaccins et les thérapies innovantes à partir de l’ARN messager, une technologie qui pourrait être utilisée notamment dans le traitement de certains cancers. À lire aussiDiasporas africaines en France: Khalid Tamer, le nomade culturel [3/5]

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