Reportage France - Paroles de soignants-logo

Reportage France - Paroles de soignants

RFI

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Location:

Paris, France

Genres:

World News

Networks:

RFI

Description:

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

Language:

French


Episodes
Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Une commission d'enquête sur la situation des mineurs dans l'industrie du cinéma

5/1/2024
À la suite du témoignage de l’actrice Judith Godrèche et après les récentes révélations dans le monde du cinéma et sur les conditions de casting du film de Jacques Doillon, une commission d’enquête parlementaire devrait être mise en place ce jeudi 2 mai pour évaluer et mieux encadrer le travail des mineurs dans le monde du spectacle, afin de prévenir toute situation d’abus et de violences.

Durée00:02:34

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Jeux d'argent et de hasard: les associations s'inquiètent du risque d'addiction croissant

4/30/2024
Le marché des jeux d'argent et de hasard français connait une forte croissance en 2023 avec 13,4 milliards d'euros, soit 3,5% d’augmentation par rapport à l’année 2022. Ce sont les derniers chiffres publiés par l’Autorité nationale des jeux. Une pratique qui n’est pas sans danger.

Durée00:02:29

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

JO 2024: l'incroyable destinée de trois arbitres d’un club amateur de badminton

4/29/2024
Ils sont eux aussi sélectionnés pour participer aux JO : les arbitres. Trois de ceux retenus pour les épreuves de badminton ont été choisis au club de Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes, en Bretagne. Une récompense pour ce club amateur. Pour les trois chanceux, l’excitation est au rendez-vous, la pression aussi. Début d’entraînement et premiers échanges de volant dans l’imposant gymnase de Saint-Jacques-de-la-Lande, dans l’agglomération rennaise. De part et d’autre des filets, raquettes en main, des joueurs et des joueuses de tous âges et de tous niveaux s’affrontent. Peu savent que trois arbitres du club officieront pendant les Jeux olympiques. Pourtant, ils sont là, assis dans les gradins, observant les échanges. Leurs candidatures ont été retenues. Frédéric, Gaëlle et Eric arbitreront le badminton aux JO. « J’avais un tout petit espoir, vraiment petit, parce qu’en tant que Français, normalement, on n’officie pas dans son propre pays », confie Éric, engagé dans le club depuis près de 30 ans. Pourtant, c’est bien un mail de l’organisation des Jeux que reçoit Éric un matin de décembre, « je l’ai lu deux fois, car je voulais bien être sûr d’avoir bien compris que c’était une vraie sélection olympique ! » Confirmation donc. Durant les deux semaines d’épreuves, et comme depuis près de 20 ans, Éric sera juge arbitre, « c’est-à-dire que je supervise la compétition. D’une certaine manière, je suis le chef des arbitres. Car c’est nous qui décidons quel arbitre va arbitrer quel match, lequel arbitrera la finale », expose-t-il. L’échéance approche, le stress grandit, mais Éric a l’habitude d’officier lors de tournois mondiaux. Il a d’ailleurs le statut d’arbitre international. Une mixité des expériences d’arbitrage Ce n’est pas le cas de Gaëlle. Cette professeure de mathématiques a moins d’expérience. Elle est juge de ligne dans le club depuis seulement un an. Et la voilà déjà envoyée aux Jeux olympiques. « Ils nous ont expliqué qu’ils souhaitaient avoir une mixité au niveau de l’expérience, donc à chaque fois, ils prennent quelques personnes moins expérimentées, comme c’est mon cas », explique-t-elle. Mais pas de stress, car Gaëlle va arbitrer plusieurs tournois en France d’ici l’été pour s’entraîner. Et elle ne sera pas seule durant les Jeux car elle aura un parrain. Il l’observera, lui donnera des conseils pour améliorer son arbitrage. Elle sait déjà sur quel point il faudra être vigilant. « J’ai déjà été juge de ligne en étant un peu fatiguée, et ça ne marche pas du tout. Parfois, le volant tombe sur la ligne et je ne suis pas du tout concentrée alors je ne sais pas. Maintenant, je sais que d’une part, je dois être reposée, et d’autre part je dois être fixée sur ma ligne le temps du point. » Et chaque détail compte : « J’ai changé mes lunettes il y a trois semaines, donc je suis prête ! », rigole-t-elle. Récompense du monde amateur La meilleure équipe du club de badminton de Saint-Jacques-de-la-Lande évolue en quatrième division nationale, loin du monde professionnel. Trois arbitres sélectionnés pour les Jeux, c’est donc une sacrée reconnaissance, salue le président du club, Frédéric Deléon. « C’est une récompense du monde amateur. Cela récompense le travail que représente l’animation au quotidien d’un club comme le nôtre, avec près de 300 adhérents. » Un autre Frédéric, infirmier hospitalier, sera lui aussi juge de ligne, un privilège, car « on a cette chance d’être au plus près de l’énergie du sportif, au point que l’on vit leurs émotions », dit-il. Des émotions, Frédéric en vivra aussi, et ne les gardera pas pour lui. « J’ai une grosse envie de partager ça avec ceux qui m’entourent, ne serait-ce qu’avec les jeunes du club, pour leur donner envie de devenir arbitres eux aussi dans une grande compétition. » Cette envie est déjà une réalité, car depuis leur sélection, plusieurs licenciés ont indiqué leur souhait d’intégrer les filières d’arbitrage du club. À lire aussiSuivez les Jeux olympiques 2024 sur RFI

Durée00:02:34

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Fin de vie: «Cette loi je l'attendais», le témoignage de Loïc atteint de la maladie de Charcot

4/28/2024
Le texte du projet de loi sur la fin de vie est arrivé à l’Assemblée nationale pour être épluché. Ce texte prévoit entre autres, la possibilité pour les patients atteints de maladies graves et incurables de bénéficier d’une aide à mourir sous conditions strictes. Qu’en pensent les personnes concernées par ce projet de loi ? Rencontre avec un patient souffrant de la maladie de Charcot, une maladie neurodégénérative incurable et qui mène inexorablement à la mort.

Durée00:02:28

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Le cognac français au cœur de la guerre commerciale avec la Chine

4/25/2024
Depuis le 5 janvier, les eaux-de-vie européennes sont la cible d’une enquête antidumping de la Chine. Pékin soupçonne certains pays de l’UE de subventionner leurs produits pour les vendre ensuite moins chers sur le marché chinois et donc de fausser la concurrence. Premier visé : le cognac français. Toute la filière s’inquiète de possibles mesures de rétorsion. « C’est ici qu’on met le cognac, avant d’être mis en bouteille. » Sur une ligne de production, des salariés remplissent des bouteilles de cognac avant de les étiqueter. Chaque année, la maison Bache Gabrielsen envoie entre 50 à 100 000 bouteilles vers la Chine. Mais depuis l’ouverture d’une enquête par Pékin le 5 janvier, le patron de la PME passe plus de temps à son bureau. « Ici, par exemple, dans ce questionnaire, vous avez un onglet sur les achats, sur les capacités de production. » Dans ces questionnaires, Hervé Bache Gabrielsen doit prouver aux autorités chinoises que son cognac n’est pas vendu plus cher sur le marché chinois qu’ailleurs dans le monde. « Cette enquête anti-dumping s’est matérialisée par des questionnaires très détaillés où il a fallu donner grand nombre d’informations précises sur notre savoir-faire, sur notre production. Ça a été d’abord donné en chinois, mais ensuite traduit heureusement. C’est surtout du temps et de l’argent, ça mobilise des équipes. Pour certaines maisons, on parle de plusieurs centaines de milliers d’euros. Il y a comme une épée de Damoclès, si vous prenez des droits de douane supplémentaires en cas d’application de ces taxes antidumping, ce sera autant de difficultés supplémentaires pour vendre nos produits. » La menace plane aussi les viticulteurs Sur son exploitation, Anthony Brun produit du raisin qui sera ensuite transformé en vin puis distillé pour faire du cognac, en partie à destination du marché chinois. « C’est un marché qui est très porteur. On a défini des perspectives de croissance depuis déjà quelques années avec les négociants. Sur mon exploitation de 30 hectares, j’ai 15 hectares de vignes renouvelées. Tous ces investissements ont été faits pour répondre aux volontés du consommateur. En l’occurrence les Chinois. Si demain les consommateurs ne peuvent pas acheter parce que le prix a été biaisé par une taxe, on aura fait des investissements pas forcément rentabilisables. » En France, la filière cognac représente 70 000 emplois directs et indirects et rapporte chaque année plus 6 milliards d’euros. « On fera valoir nos droits devant l’OMC, mais on sait que cela peut prendre des années », appréhende Florent Morillon, le président du bureau national interprofessionnel du cognac En attendant, la filière s’active en coulisse. Après une rencontre le mois dernier avec le ministre chinois du Commerce, les représentants misent sur la visite de Xi Jinping à Paris. Le président chinois est attendu début mai. Le gouvernement français assure que le sort du cognac français sera au cœur des discussions. À lire aussiLa Chine et l'Union européenne vont «reprendre leurs échanges réguliers» sur les questions économiques

Durée00:02:32

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Inondations dans le Pas-de-Calais: partir ou rester?

4/24/2024
Il y a presque six mois, dans le Pas-de-Calais, des villages ont été piégés par des torrents d'eau ; des inondations à répétitions en novembre, en janvier et en février. Aujourd'hui l'heure est aux bilans et aux expertises. Un peu de calme après la tempête, mais toujours peu de travaux pour éviter que tout recommence. Alors, beaucoup d'habitants se posent la même question : partir et tout quitter, ou rester et tout reconstruire ?

Durée00:02:31

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

À Saint-Denis, près de Paris, le quartier Pleyel se transforme pour les JO 2024

4/23/2024
Pour limiter l'empreinte écologique des JO de Paris 2024, les organisateurs ont décidé de réduire au maximum la construction d'infrastructures dédiées. Ils se targuent ainsi de pouvoir compter sur 95% d'infrastructures déjà existantes ou temporaires. Le plus grand chantier reste celui du village olympique, 58 hectares situés en grande partie dans le sud de la commune de Saint-Denis. Une zone jusque-là isolée et délaissée, qui voit son urbanisme se transformer.

Durée00:02:33

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

À Nanterre, la prévention de la violence passe par des clips réalisés par les jeunes

4/22/2024
À Nanterre, à l'ouest de Paris, les éducateurs de rue se sentent bien seuls face aux difficultés des mineurs qu'ils rencontrent. La ville a été marquée par la mort du jeune Naël, tué par un policier lors d'un contrôle routier, en juin dernier. Le drame avait provoqué près de quinze jours d'émeutes. Durant les vacances de Pâques qui viennent de s'achever, les éducateurs spécialisés de l'association Le Gao du Petit Nanterre ont travaillé avec une quinzaine de jeunes sur les origines de la violence. Ils en ont fait des clips vidéos, pour pouvoir les partager avec d'autres jeunes.

Durée00:02:31

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Begum TV, une chaîne télé pour redonner un visage et de l’espoir à des millions d’Afghanes

4/21/2024
Voilà plus de deux ans et demi que les talibans sont revenus au pouvoir en Afghanistan, menant à la privation de libertés pour des millions de femmes et de petites filles. En France, c’est une forme de résistance qui a été lancée début mars par des réfugiées afghanes, au nord de Paris. Begum TV est d’une chaîne de télévision qui émet depuis la capitale française vers les foyers afghans. Elle s’adresse aux jeunes filles et aux femmes qui vivent encore sous le joug des talibans avec, entre autres, des programmes éducatifs ou de soutien psychologique. L’ambiance est détendue, à quelques minutes de l’enregistrement de l’émission. Une petite dizaine de personnes s’active dans la rédaction et le studio dans lequel ont pris place Diba et Marina, les deux présentatrices. Un fond vert, des caméras automatiques et une régie de l’autre côté de la vitre pilotée par Getee. D’un signe de la main, elle donne le top départ de l’émission. « Bonjour à toutes et tous, je suis Marina Golbahori, vous regardez Bégum TV, bienvenue dans l’émission “Tabassoum”. Le sujet du jour est la suppression du droit à l’éducation des filles et nous en parlons avec vous Diba Akbari, bonjour. - Bonjour ! - Chère Diba, expliquez-nous : quelles sont les conséquences psychologiques de cette privation d’éducation des filles ? » « L’idée est de leur redonner une voix, mais aussi un visage » L’émission, dont l’enregistrement dure une demi-heure, est axée sur la santé mentale et le bien-être. Elle fait intervenir des psychologues, prêts à répondre aux questions de téléspectatrices anonymes, explique Hamida Aman, fondatrice de Begum Organization For Women, l’ONG à l’origine du projet : « On a énormément d’adolescentes qui appellent, et surtout, on a beaucoup de mères qui appellent, car elles sont désœuvrées. Elles ne savent pas comment gérer la détresse de leurs adolescentes privées d’écoles depuis deux ans et demi maintenant. » En appelant l’émission, ces femmes reçoivent des conseils. « On leur donne des petits trucs pour se sentir mieux comme de la naturothérapie, des exercices de respiration, de méditation », développe encore Hamida Aman. Autrement dit, une bouffée d’air, dans un pays où les jardins publics, les salons de coiffure et les salles de sport leur sont interdites d’accès. « Nous abordons des sujets qui ne peuvent que parler à ces femmes en Afghanistan. L’idée, c’est de donner de la voix à ces femmes afghanes à travers cette chaîne. Non seulement une voix, mais aussi un visage. » À écouter aussiÊtre une femme dans l’Afghanistan des talibans « J’exerce à nouveau le métier que j’aime » Diba et Marina sont justement les visages de cette émission que les foyers afghans reçoivent par satellite. Les deux femmes ne portent pas de voile et parlent sans tabous. Pour Diba, journaliste afghane, réfugiée en France depuis un an et demi, Begum TV représente une opportunité inespérée. « En Afghanistan, j’étais en danger, car j’ai souvent critiqué les talibans. Quand j’ai quitté le pays, j’ai eu la sensation d’avoir tout perdu : mon métier, ma vie, mon avenir là-bas. Mais une fois en France, quand j’ai intégré la télévision Bégum, c’est comme si je renaissais. J’ai retrouvé espoir. J’ai récupéré ma vie, et surtout mon travail. J’exerçais à nouveau le métier que j’aime. » Begum TV est aussi une chaîne éducative. Des cours en vidéo sont proposés gratuitement en langues pachto et dari aux collégiennes et lycéennes afghanes qui en sont privés. Pour Marina, en France depuis neuf ans, c’est une manière de rendre la pareille. « Avec nos programmes éducatifs, c’est à plein de petites filles que l’on s’adresse pour qu’elles poursuivent leurs études et continuent à apprendre. Donc Bégum, c’est signe d’espoir pour moi et des milliers de femmes en Afghanistan. » En langue dari, Begum signifie « reine ». Diba et Marina y voient le signe d’un début de reconquête de leurs droits en Afghanistan. À lire aussiAfghanistan: «J'ai l'impression d'être en prison et mon crime, c'est...

Durée00:02:30

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Dans le Jura, soigner des lynx pour conserver l'espèce

4/18/2024
Le lynx boréal est un grand prédateur discret et méconnu. Ce grand félin aux oreilles surmontées de « pinceaux » noirs est menacé en France. Il n’y en a que 150 individus, principalement dans le Jura, à l’est du pays. Et malgré son statut d’espèce protégée, l’animal est victime du braconnage et de la circulation routière. Pour aider à la conservation de cette espèce forestière, le centre de soins Athénas, unique en France, accueille depuis 1987 des lynx en difficulté. Pour les lynx, la présence humaine est source de stress. Afin de les déranger le moins souvent possible, le directeur du centre Athénas, Gilles Moyne, suit ce qu’il se passe dans les enclos en consultant, via son smartphone, un système de vidéosurveillance. « Ici, je vois ce qui se passe dans l'enclos où on a une jeune femelle et une femelle adulte, détaille-t-il en zoomant sur l'écran. Je constate que tout va bien, les deux sont perchées sur une plateforme. » Pour pouvoir secourir les lynx en difficultés, l'association de protection de la faune sauvage, créée par trois passionnés en 1987, a sensibilisé les habitants alentour. Un réseau de 240 bénévoles sentinelles signalent désormais les lynx qui ont besoin de soins. Ils les repèrent surtout sur les réseaux sociaux où celles et ceux qui ont croisé un lynx postent des photos ou des vidéos. « Ce sont soit de jeunes lynx qui ont perdu leur mère et qui, affamés et incapables de se nourrir seul, se rapprochent des villages. Soit des adultes qui ont été blessés par des chasseurs qui refusent la cohabitation avec un prédateur de chevreuils, ou bien des adultes qui se sont fait renverser sur la route », explique Gilles Moyne. Collisions routières Pourquoi ces animaux sauvages s'approchent-ils de lieux aussi bruyants que les routes ? « Il faut inverser notre façon de voir, réagit le directeur et co-fondateur du centre Athénas. C'est le territoire des lynx qui est parcouru par des routes et des autoroutes. Le territoire d'un lynx couvre en moyenne 15 à 20 communes, de 130 à 300 km², donc il y a nécessairement des voies de communication... C'est à nous de faire attention. » Le lynx se déplace normalement en suivant les forêts et les haies, mais beaucoup ont été détruites ces dernières décennies. Les villages et les routes fragmentent désormais son espace. Le centre Athénas milite donc pour la réduction de la vitesse sur les tronçons de routes souvent traversés par les lynx et il propose aux communes d'y installer des panneaux de signalisation spécifiques pour inciter les automobilistes à la prudence. À écouter aussiBiodiversité: apprendre à cohabiter avec le «sauvage» « La France compte aujourd'hui seulement 150 lynx, c'est une population fragile », poursuit Gilles Moyne. Ces super-prédateurs forestiers, mangeurs de chevreuils et de renards, avaient disparu de France en raison des pressions humaines. Ils sont revenus dans le Massif du Jura grâce à leur réintroduction en Suisse, le pays voisin. Mais tous ces lynx descendent « d'une quinzaine d'individus fondateurs », souligne le spécialiste autodidacte. Ils souffrent donc d'une perte de diversité génétique : « cela provoque des troubles de la fertilité, une moins bonne survie des jeunes, une moindre résistance aux conditions environnementales. » Pour y remédier, l'association aimerait que les autorités acceptent d'échanger un lynx français avec un lynx allemand, afin de diversifier le patrimoine génétique. Les yeux dans les yeux, avec les lynx Ce matin de mars, le directeur du centre et sa collègue biologiste Lorane Mouzon m’ont attendue pour nourrir les lynx. « J'ai pris trois lapins pour nourrir la femelle qui est blessée, pour le vieux mâle et sa compagne d'enclos, et puis des morceaux de bœuf pour les deux femelles dont la jeune », détaille Gilles Moyne en empoignant ces animaux morts, conservés congelés dans un ancien camion frigorifique. Arrivés au bâtiment des lynx, nous entrons dans un sas, passons par un pédiluve pour désinfecter nos chaussures et éviter...

Durée00:02:39

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

À l'hôpital, la filière greffes en proie aux difficultés

4/17/2024
Le système de santé est toujours en crise : déserts médicaux dans de nombreux territoires, hôpitaux en souffrance à cause notamment du manque de personnel... Ces difficultés peuvent aussi avoir des conséquences sur la prise en charge des patients. Exemple : les greffes rénales avec donneurs vivants (une alternative à la greffe issue d’un donneur décédé, où l’attente peut durer plusieurs années). Ce type d’opérations, qui doit être planifié et se dérouler dans un centre hospitalo-universitaire, est parfois retardé. Ils sont assis tout près de l’autre dans la salle de consultation du CHU (centre hospitalier universitaire) de Poitiers. Jacky, 75 ans, a un cathéter sur le bras pour faciliter les prélèvements sanguins à faire ce matin-là ; il va donner un rein dans quelques mois à son épouse, Nadia, 73 ans, atteinte d’insuffisance rénale chronique au stade terminal. « Ça a été tout de suite, dès que l'on a su qu'on pouvait », explique-t-il, modestement. « Au bout de 54 ans de mariage, il me fait encore un beau cadeau », plaisante Nadia. « C'est un beau cadeau de l'amour. On est deux dans ce combat contre la maladie », ajoute-t-elle, reconnaissante. Le prélèvement et la greffe devraient avoir lieu en juin, pas avant. Leur parcours a été freiné par les difficultés du système de soins. « Notre seul regret dans cette aventure, c'est le temps d'attente pour réaliser les examens à cause du désert médical : sur six mois. C'est énorme. Le dernier, un scanner rénal : deux mois et demi pour avoir ce rendez-vous, en ville pourtant... », explique-t-elle. Et ces examens sont fondamentaux. « Notre priorité, c'est de ne pas nuire au donneur », nous apprend Nathalie Chargé, l’infirmière coordinatrice des greffes rénales. « Si l'on prélève un rein chez un donneur vivant, c'est qu'il est en parfaite santé et que nous sommes sûrs que, en lui enlevant un rein, on ne le mettra pas en danger pour sa vie future. C'est tout l'objet des examens, qui peuvent s'étaler sur plusieurs mois, à cause du manque de moyens humains, que ce soit à l'hôpital ou en ville. » À écouter aussiCrise à l’hôpital, à tous les étages Un accès au bloc compliqué Autre difficulté parfois : trouver un créneau de bloc opératoire pour programmer prélèvement et greffe le même jour. Selon le Pr Antoine Thierry, néphrologue et responsable du programme de transplantation rénale au CHU de Poitiers, « la crise de l'hôpital se manifeste par des difficultés concernant les personnels hospitaliers, et ce, notamment dans les domaines de l'anesthésie, des infirmiers de bloc opératoire. Le manque de ces personnels complique l'accès au bloc et retarde d'autant les délais pour programmer nos greffes avec donneur vivant. » Or, retarder la greffe peut présenter un risque pour le malade, même lorsqu’il est sous dialyse, un traitement lourd destiné à suppléer la fonction rénale. « La principale conséquence, c'est le risque que, si le délai pour programmer avec donneur vivant s'allonge, c'est la dégradation de l'état de santé du receveur qui empire, même s'il est en dialyse. Quand même, vous pouvez être exposés à un certain nombre de complications en dialyse et donc, a fortiori, une perte de chances : vous pouvez faire un accident cardio-vasculaire, des problèmes infectieux qui vont compliquer, retarder, rendre plus à risque cette transplantation », rappelle le Pr. Thierry. Les problèmes du système de santé pèsent aussi, parfois, sur le suivi des patients greffés. Il y a près de vingt ans, et après plusieurs années éprouvantes sous dialyse, Éric, 57 ans aujourd'hui, a reçu un rein d'un donneur décédé. Puis, lorsque le greffon a cessé de fonctionner, en 2017, son frère lui a donné un rein. « Tous les ans, on doit se faire notre bilan », explique-t-il. « On a un bilan dermatologique, dentaire, cardiologique, on a l'échographie Doppler du greffon, c'est-à-dire une échographie pour voir si le greffon est bien irrigué, pour voir s'il est en pleine forme, etc. On a une radiographie des poumons aussi....

Durée00:03:43

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

JO 2024: le Grand Palais renoue avec sa première jeunesse

4/16/2024
Actuellement en pleine restauration, le majestueux Grand Palais accueillera les épreuves olympiques d’escrime et de taekwondo. Mais ce n’est pas la première fois que ce chef-d’œuvre architectural rencontrera les Jeux olympiques. Lors des JO de 1924, le Grand Palais avait déjà abrité des compétitions artistiques. Il y a tout d'abord cette sensation d'être tout petit sous un gigantesque parapluie métallique. La nef est immense ; un sentiment partagé par Daniel Sancho, le directeur du projet de restauration du Grand Palais. Il porte casque et gilet de chantier et lève les yeux au ciel. « C'est un volume fou : on est à 35 mètres de hauteur sur les parties courantes, on monte jusqu'à 45 mètres en partie centrale, 13 000 m²... L'architecture industrielle, c'est vraiment l'usage du métal au maximum de ses capacités », décrit Daniel Sancho qui poursuit : « Une charpente extrêmement élancée pour l'époque, c'est aussi l'usage du rivet... On a donc quelque chose d'extrêmement sophistiqué techniquement d'un point de vue industriel. » On apprend aussi que la charpente de fer pèse 6000 tonnes – le poids de la Tour Eiffel –, et que la verrière est la plus grande d'Europe. Créé en 1900 pour l'exposition universelle, le Grand Palais n'a cessé d'accueillir de grands évènements, comme le Salon de l'auto, en témoignent les archives. Écrin olympique Grâce aux travaux, la nef a retrouvé sa grâce aérienne, la splendeur de sa dentelle métallique et la transparence de sa verrière. Un écrin olympique pour accueillir dans un premier temps les épreuves d'escrime. On ferme les yeux et on imagine. « On met en place le terrain de jeu au milieu, des gradins pour 8000 personnes, on a les espaces servant autour, sous l'escalier d'honneur, il devrait y avoir la tribune des juges. On voit bien que la dimension de cet espace de 13 000 m² par rapport aux attentes d'un grand événement sportif sont cohérentes », assure Daniel Sancho. À lire aussiJeux olympiques 2024 à Paris: des promesses initiales à la réalité du terrain Seul petit écueil pour filmer l'escrime, il ne faut pas qu'il y ait trop de lumière, il faudra donc l'atténuer avec un léger voilage tendu en sous-face de la charpente. L'escalier d'honneur, chef-d'œuvre de l'art nouveau, fera partie du spectacle puisque les athlètes l'emprunteront lors des finales. Au cours de la rénovation, il a fallu, comme pour la charpente, retrouver la couleur d'origine. « On a fait des études classiques stratigraphiques, retrouver les traces, pour aboutir à cette peinture-là qui est maintenant en place. Comment la qualifier ? Marron canon de fusil... C'est une peinture beaucoup plus sombre qui met vraiment en valeur les formes de l'escalier », explique le directeur du projet de restauration du Grand Palais. « On voit les reliefs apparaître, des volutes dans tous les sens, des fûts en porphyre, des éléments en bronze qui sont accrochés à ce porphyre qui ont été restaurés aussi. Donc on a quelque chose d'extrêmement délicat, l'ouvrage retrouve ses qualités d'origine, ses couleurs d'origine », ajoute Daniel Sancho. Dans quelques semaines, le cliquetis des fleurets remplacera le vacarme des travaux. À lire aussiParis 2024: la France a-t-elle les moyens de ses ambitions?

Durée00:02:31

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

À Montpellier, le pari des transports en commun gratuits pour baisser l'usage de la voiture

4/15/2024
En France, de plus en plus de villes rendent les transports publics gratuits. Une mesure présentée comme une avancée sociale et écologique. Mais la gratuité des bus et tramways fait-elle vraiment baisser l'usage de la voiture ? Reportage à Montpellier, dans le sud de la France, plus grande métropole européenne à avoir sauté le pas de la gratuité.

Durée00:02:31

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Émile-Armand Benoit, l'alchimiste de Notre-Dame de Paris

4/14/2024
Émile-Armand Benoit est couvreur-ornemaniste. Nommé Meilleur ouvrier de France en 2015, il participe à la réfection de Notre-Dame de Paris. Rencontre. Il est plutôt inhabituel, dans le cadre de l'écriture d'un portrait, de rencontrer son interlocuteur allongé dans une gouttière. « Un chéneau », corrige l'intéressé. En ce mercredi de mars, Émile-Armand Benoit est en plein travail sur le cloître de la sacristie de Notre-Dame, où était conservé le trésor de la cathédrale jusqu'à l'incendie du 15 avril 2019. Le petit bâtiment attenant au chœur a été épargné, mais les années ont lentement grignoté sa toiture en pierre qu'il faut donc étanchéifier. Masque respiratoire sur le nez, l'artisan soude les feuilles de plomb le long du canal avec la minutie d'un chirurgien suturant une plaie. Pour arriver jusqu'à lui, il a d'abord fallu suivre un cours de sensibilisation au plomb, passer par la case vestiaire pour se changer intégralement, enfiler des sous-vêtements et une combinaison jetables, une paire de bottes et un casque de chantier, et franchir deux portiques de sécurité. L'entrevue est chronométrée. Les ouvriers de Notre-Dame sont lancés dans un contre-la-montre pour rendre l'édifice au public ; notre homme a d'autres chats à fouetter que de répondre aux questions d'un journaliste. Il se prête néanmoins à l'exercice, bon gré mal gré, dans le fracas des travaux. Cinq ans après l'incendie qui l'a ravagée, la cathédrale est toujours prisonnière de ses échafaudages. Seule sa flèche perce de nouveau le ciel de Paris. Détruite par les flammes, l'œuvre de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc a été rebâtie à l'identique. C'est d'ailleurs là, à plus de 90 mètres de haut, que nous aurions retrouvé Émile-Armand Benoit si nous étions venu un mois plus tôt : il dirigeait l'équipe chargée d’installer sa couverture, ainsi que les crochets et « grands ducs » qui la subliment. Car le compagnon possède un double savoir. Couvreur, il est aussi ornemaniste. Tel un alchimiste, il transforme le plomb en ornements dont il pare les toitures. À écouter aussiReportage France - À un an de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le choix du plomb fait polémique Naissance d'une vocation C'est au pied d'une autre cathédrale qu'Émile-Armand Benoit a grandi : celle d'Amiens, à une heure au nord de Paris. Il a deux sœurs, plus jeunes, et des parents à la tête d'un restaurant gastronomique. « C'est comme ça que je me suis construit, avoue le trentenaire, tronche d'acteur et sourire hollywoodien. Mon père n'a pas forcément fait de grandes études, mais il a toujours cherché à être au plus haut. » Un jour, lors d'une fête de village, un de leurs amis, couvreur de son état, lui fait découvrir le travail du plomb. « Il m'a dit : "Prends mes outils, amorce le plomb, débrouille-toi." Donc j'ai tapé un morceau de plomb et, d'une simple feuille, j'ai sorti une tête de cheval sur une matrice en bronze. » Émile-Armand a 14 ans, et cette initiation est une révélation. « S'il m'avait fait travailler du zinc, je n'aurais peut-être pas eu ce déclic. » Pourtant bon élève, il fait une croix sur des études générales et s'oriente vers une formation professionnelle en couverture. Sa décision surprend la plupart de ses professeurs, qui l'imaginaient déjà en médecine ou en droit. En France, l'enseignement professionnel est souvent considéré comme une voie de garage pour élèves en difficulté ou défavorisés. Ses parents, eux, respectent son choix. À une condition. « Mon père m'a dit : "Tu seras couvreur, mais tu ne seras pas simple couvreur". Il ne voulait pas que ce métier soit un passe-temps ou un simple gagne-pain ; il fallait que j'approfondisse mon savoir-faire, que j'aille au bout des choses. » Le jeune homme apprend à travailler les différents métaux et se forme au métier d'ornemaniste au sein d'une entreprise de restauration des monuments historiques. Il y aiguise sa vision dans l'espace, son sens du geste, cette capacité à donner vie à la matière. Il se découvre une «...

Durée00:02:33

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

JO 2024: des étudiants recrutés pour assurer la sécurité

4/11/2024
Dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, ce sont plus de 15 millions de spectateurs qui sont attendus. Pour les accueillir lors de cet événement, des agents de sécurité privée seront mobilisés. Mais seront-ils assez nombreux ? Pour faire face au manque de main d'œuvre, l'État, via France Travail, propose des formations gratuites et rémunérées à des étudiants.

Durée00:02:29

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Iseult, l'IRM le plus puissant du monde, livre ses premières images

4/10/2024
C'est une première. Des images de notre cerveau d'une grande précision comme nous n'en n'avions jamais capturé. Tout cela a été possible grâce à l'IRM Iseult, l'IRM le plus puissant du monde. Une vingtaine de volontaires sont passés dans la machine en marche et ont pu dévoiler des images du cerveau inédites. Reportage sur le plateau de Saclay du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), près de paris. « L'aimant Iseult est le joyau de cette installation, explique Alexandre Vignaud, directeur de recherche au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Cet aimant fait cinq mètres de long, cinq mètres de diamètre, 132 tonnes. Il est donc là pour générer le champ magnétique qui va être utilisé pour avoir ensuite le signal IRM ». L'aimant est l'élément central de l'IRM, ici, il prend la forme d'un gigantesque cylindre gris. Plus l'aimant d'une IRM génère un champ magnétique puissant, plus la qualité des images obtenues est élevée. Iseult est l'appareil IRM le plus puissant du monde pour faire des images sur l'homme. Son champ magnétique est quatre à huit fois plus puissant qu'une IRM d'hôpital, il atteint 11,7 Tesla. « Le Tesla, ce n'est pas une voiture, le Tesla est une unité de mesure du champ magnétique », précise Alexandre Vignaud. 20 ans de travail Cette machine est le fruit de 20 ans de travail. Pour atteindre une telle puissance, il faut que les matériaux de l'aimant soient dans un état qu'on appelle « supraconducteur ». C'est ce qu'explique Lionel Quettier, ingénieur chercheur, qui a été chef de projet sur l'élaboration de l'aimant. « Pour atteindre l'état supraconducteur, on doit refroidir des matériaux, qu'on va refroidir à -271°C, donc plus froid que votre frigo. Il n'y a pas d'aimants d'IRM commerciaux aujourd'hui qui fonctionnent à cette température. » Ce niveau d'intensité permet d'observer des parties extrêmement fines dans le cerveau. Devant l'ordinateur de bord de l'appareil, Alexandre Vignaud s'émerveille des premières images de l'IRM. « J'ai zoomé dans l'image et on se rend compte en fait qu'il est possible de voir ces rubans tortueux qui sont en fait le cortex, c'est-à-dire là où sont les neurones. On peut même voir à l'intérieur de ce ruban un contraste, en particulier des petites stries noires et une espèce de canal central tout aussi noir. Ce sont les vaisseaux sanguins qui alimentent le cortex, donc qui alimentent les neurones », ajoute le directeur de recherche. Après les premiers tests, place à la science : ce niveau de détail va permettre de mieux comprendre le cerveau et ses maladies. Il doit aider à détecter et soigner certaines pathologies, comme la maladie d'Alzheimer, ou de Parkinson. De nouvelles images de cerveaux de patients sains seront bientôt réalisées. Les premières images de cerveaux malades n'arriveront pas avant fin 2025. À écouter aussiComment les odeurs agissent sur notre cerveau ?

Durée00:02:27

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Fin de vie: développer les soins palliatifs pour accompagner les patients

4/9/2024
Ce mercredi 10 avril, le projet de loi sur la fin de vie va être présenté en Conseil des ministres. Il autorise sous conditions une aide à mourir pour certains patients qui feraient cette demande. C’était une promesse d'Emmanuel Macron. En parallèle, il s’était engagé à développer les soins palliatifs, car la moitié des Français qui en auraient besoin n’y ont pas accès. Un plan pour les 10 prochaines années vient donc d’être annoncé. Les soins palliatifs visent à assurer la meilleure qualité de vie possible à des patients atteints de maladies graves et incurables. Reportage dans une unité du centre hospitalier Rives de Seine, à Puteaux, en banlieue parisienne. De part et d’autre d’un long couloir aux murs bordeaux, une dizaine de chambres dédiées aux soins palliatifs. Les patients, tous atteints d’une maladie grave, évolutive et incurable, bénéficient ici d’un accompagnement particulier. « La mission des soins palliatifs, c'est que les patients soient le mieux possible, même si la maladie est là et continue à évoluer. C'est comme ça que je l'explique à mes patients. Votre maladie, elle est là et nous ici, on ne peut rien faire pour elle. Ce n'est pas pour autant qu'on ne peut rien faire pour vous, on peut faire plein de choses pour que, malgré la maladie, vous alliez le mieux possible, explique le Dr Ségolène Perruchio, cheffe du service de soins palliatifs. On a développé des compétences, notamment dans la prise en charge de la douleur, mais aussi la prise en charge des autres symptômes et dans la prise en charge relationnelle, psychologique, sociale, pour arriver à accompagner les gens dans cette phase de fin de vie. » À lire aussiFin de vie: la France promet 1,1 milliard de plus sur 10 ans pour les soins palliatifs Prendre du temps Allongée dans le lit, la patiente, bien qu’affaiblie, esquisse un sourire. Corinne Prat, socio-esthéticienne, applique une lotion et masse délicatement le visage de la patiente, qui petit à petit, se détend. « Le but est de les aider à ressentir leur corps, non plus comme un objet de douleur, mais aussi réintégrer du plaisir sensoriel, essayer jusqu'au bout de la vie, d'offrir du beau, d'offrir aussi une image plus valorisante auprès de la famille, précise-t-elle. Il m'est arrivé d'avoir des demandes de maquillage pour un mariage qui se fait au sein du service, pour un anniversaire, pour une dame qui attend son fils qui arrive des États-Unis et lui offrir une image d'une personne élégante jusqu'au bout. » À disposition des familles et des patients, un joli salon aux larges baies vitrées, avec canapés, tables basses et jeux pour enfants. Nous apercevons Marie-Gaëlle, la quarantaine. Sa sœur est en phase terminale d’un cancer. « La priorité pour nous, c'est qu'elle ne souffre pas. Eux, ils savent gérer et ils restent très à l'écoute, le confort et les petits plaisirs du quotidien sont vraiment pris en compte. » « Même si on est dans cette fin de vie où on sait que le temps est compté, on a du temps auprès de nos patients. Le temps qu'on passe auprès de nos patients, je pense que ça leur renvoie aussi le fait qu'ils sont importants, qu'ils comptent. Et très souvent, les patients qui sont en phase palliative, quand ils arrivent après un long parcours médical, souvent ont l'impression qu'ils ne comptent plus, qu'ils n'ont plus leur place dans la société », témoigne Lucile Rolland Piègue, psychologue clinicienne. Ici, on leur redonne donc une place de vivant, même si la vie est en train de s’éteindre. À lire aussiFin de vie : l'Europe fait le grand écart

Durée00:02:35

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Élections européennes: le persistant désintérêt des jeunes pour ce scrutin

4/8/2024
À chaque échéance européenne, les 18-24 ans sont ceux qui s'abstiennent le plus. Et même si en 2019 ils avaient plus participé, notamment en raison du Brexit et des enjeux écologiques, le désamour des jeunes pour les élections européennes est toujours là. « Les gens qui se présentent, leurs idées, on ne les connaît pas du tout. Le président de l'Union européenne, personne ne le connaît. Je ne connaissais même pas les dates avant que vous me disiez. Je vais paraître bête, mais il faut aller où ? ». Alia connaît mal l'Europe. Résultat, à 18 ans, elle n'a pas prévu de voter le 9 juin prochain. « C'est dommage, parce qu'ils prennent des décisions mondiales et on ne les connaît pas, enfin, on connaît juste à notre petite échelle ». Une mauvaise connaissance du système européen qui éloigne les jeunes des urnes. En 2019, lors des précédentes élections, comme Alia, ils étaient près de 70% à se considérer mal informés. « En participant, on pourrait aussi un peu agir », annonce Chanan, étudiant en licence de philosophie. Lui non plus n'a pas prévu de voter. « On a l'impression que, étant donné qu'on est éloignés, c'est que le cercle de ceux qui sont au courant qui peut penser à notre place ». Un manque d'éducation civique La faute à la complexité de l'Union européenne ? C'est en tout cas ce que regrette le politologue Dorian Dreuil, spécialiste de l'abstention chez les jeunes. « On peut regretter qu'il n'y ait pas plus de cours d'éducation civique et morale qui, justement, expliquent ce fonctionnement institutionnel ». Le manque de pédagogie peut-être l'une des raisons du désamour des 18-24 ans pour le scrutin européen. « On a du mal à se figurer l'impact du travail du Parlement européen dans le quotidien. Comment est-ce que le Parlement européen fait de la politique ou fonctionne ? C'est l'éloignement symbolique. L'Union européenne, elle est partout dans nos vies. On ne l'aperçoit juste pas tout le temps ou pas assez », ajoute Dorian Dreuil. L'Europe trop discrète, l'Europe trop complexe, l'Europe trop éloignée des jeunes... L'association Les Jeunes Européens tente de répondre à tous ces problèmes avec un concept choc, un journal fictif qui imagine un monde sans Europe. « Le 10 juin, l'Europe se réveille, personne n'a été voter. Il y a un désintérêt tellement fort qu'on dit : l'Europe, ça y est, on arrête, ça ne sert à rien. On essaie de se demander ce qu'il se passe si l'Europe s'arrête, avec une Une avec la carte de l'Europe avec marqué "the end". Du coup, c'est un journal qui rassemble plusieurs faux articles un peu dystopiques sur les conséquences économiques, explique Laure Niclot, présidente de l'association. On a aussi des fausses interviews de jeunes, de ce que ça a comme conséquences, sur le climat aussi. D'autant plus que le climat touche toute une jeunesse qui est très engagée, mais qui n'a pas forcément conscience des enjeux européens ». Le monde (sans l'Europe), c'est 15 pages imprimées à plus de 2500 exemplaires et largement diffusées sur les réseaux sociaux, avec à la fin, après la fiction, toute une page pédagogique. « Tu as lu le journal, tu es convaincu qu'il faut aller voter, donc tu peux découper tes petits bons pour aller voter aux élections européennes, faire une procuration et s'inscrire sur les listes », ajoute Laure Niclot. Et autour du journal, un drapeau européen au fond d'une grotte avec écrit, « ne me laissez pas disparaître, votez » pour pousser les jeunes vers l'isoloir. À lire aussiFrance: à deux mois des élections européennes, l'extrême-droite fait campagne en tête

Durée00:02:32

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Les industriels du secteur de l'éolien peinent à recruter du personnel

4/7/2024
L’industrie manque de main d’œuvre. Un problème mondial, qui est encore plus criant dans le secteur des énergies renouvelables, où 30 millions d’emplois seront à pouvoir d’ici à 2030, selon l’Agence internationale de l’énergie. Et la France ne fait pas exception à la règle. À Saint-Nazaire, dans l’ouest du pays, les futurs techniciens de maintenance dans l’éolien en mer n’ont pas peur pour leur avenir professionnel. À lire aussiL’industrie éolienne soumise à des vents contraires Parc éolien en mer de Saint-Nazaire

Durée00:02:30

Demandez à l'hôte d'activer le partage pour le contrôle de la lecture

Phénomène des réseaux sociaux, Femi the Scorpion fait danser Paris

4/4/2024
Femi the Scorpion, danseur professionnel, est un Béninois de 30 ans. Mais chaque soir, après le travail, il monte sur son hoverboard et se transforme en « transporteur de bonheur ». Partout où il passe, celui qui transpire la bonne humeur débarque par surprise pour diffuser ses ondes positives dans la rue. Avec lui, une simple terrasse de café peut rapidement se transformer en scène ouverte où tout le monde se lâche.

Durée00:02:40